Nuages

Ordre/Contre ordre

Vous retrouverez dans cette rubrique des idées pour ou contre l'ordre, mais aussi son actualité et les commentaires sur les diverses publications de l'ordre.
Bonne lecture.
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Vincent Jallu
 
Et oui, c'est le triste constat du conseil d'état sur notre ordre. 
 
Lorsque l'on veut manger à tous les râteliers, cela peut vite devenir compliqué. 
 
 
Article de La Lettre de Galilé à lire ici.
 
Ou comment notre ordre nous a poignardé !
 
Mais au final hormis notre ordre, personne n'en veut !
 
 
Les ordres se sont emparés du "débat national"
 
Communiqué de presse du MIOP du 01/03/19
 
quand l'ordre fait n'importe quoi...
 
Avec l'ordre, c'est toujours la même chanson !
 
Commentaires sur l'avs de l'ordre...
 
Pendant que les Norvégiens obtiennent l'accès direct sans ordre, nous, nous payons ! 
 
et ceux des kinés engagés !
 
Quand un petit acte peut engendrer d'énorme conséquences...
 
L'ordre se veut asyndical... Alors qu'en réalité les 3/4 du bureau a la même couleur...
 
Structuration de l'association, pensez à adhérer pour 2018.                            Adhérer au MIOP
 
Retour sur le colloque du 21/09/17 au grand Palais. 
 
un bon moment de lecture...
 
Communiqué du MIOP.
 
Il est temps que les 80% de gens qui ne supportent pas l'ordre s'expriment...

 

Un article à suivre tout au long de la parution es résultats...
 
Lettre du MIOP à l'attention des cnadidats aux élections législatives.
 
À quand la suppression des tribunaux d'exception que sont les chambres disciplinaires de l'ordre ?
Mise à jour suite à la conférence de presse de monsieur Bayrou. Seconde lettre (02/06).
 
Ce n'est même pas gratuit...
 
 
Très content puis fortement déçu... 
 
Quand le delirium très gros attaque les neurones ordinaux !
 
Ne pas oublier la liberté associative...
 
- Le programme de l'ordre pour les présidentielles

Retrouvez ici le PDF édité par le CNOMK à l'occasion des élections présidentielles...

 

- Réunion du MIOP du 11/03/17

Didier Lantz a participé à cette réunion du Mouvement d'Insoumission aux Ordres Professionnels.

 

- Communiqué de presse du MIOP du 27/02/17

Ordre des médecins, augmentation de la cotisation... et des contestations !

Et non, cette phrase n’est pas de moi, mais du Conseil d’État lui-même qui qualifie ainsi l’excellentissime travail du CNO !

 

Le fond

Nous allons parler aujourd’hui de dry needling (DN) ou ponctuer sèche.

Quand le CNO a publier ses avis sur le DN et surtout sur les modalités d’examen autours du DN, je n’avais pas manqué d’interpelé (à lire ici https://leskinesengages.org/index.php/pro/360-l-escroquerie-de-l-annee) sur « l’escroquerie de l’année » et sur le fait que le CNO me semblait outrepasser quelque peu ses prérogatives.

Bien sur, comme souvent le CNO n’a ni souhaiter en discuter et a traiter les critiques comme à son habitude, avec mépris et condescendance, car EUX, savent, mais nous non… Effet Dunning-Kruger.

 

Et bien c’était sans compter que la Société Française de Dry Needling (SFDN) demande au CNO l’abrogation des avis publiés. Et vous savez quoi ? La SFDN a elle aussi subit le « silence » du CNO. « Silence », comme l’appelle très pudiquement le Conseil d’État que nous pourrions qualifier de « mépris ».

C’est pourquoi la SFDN, qui a du interpréter ce « silence » comme moi,  a alors saisi le Conseil d’État pour éclaircir toute cette histoire.

 

Et quelques deux années plus tard, le Conseil d’État a statué. Il constate que le CNO a outrepassé ses prérogatives et il rappelle que le CNO ne peut en aucun cas « déterminer les contenus de formations requises pour la pratique, par les masseurs-kinésithérapeutes , des différents actes professionnels de masse-kinésithérapie ».

 

Le CNO, telle la grenouille qui voulait se faire aussi grosse qu’un boeuf, a voulu se positionner en donneur d’ordre et se voit là, caquet rabattu, obliger de manger son chapeau.

 

Pire, le CNO a dédié l’examen finale de « qualification » au Collège de la Masso-Kinésithérapie (CMK).

Or, comme le rappelle le Conseil d’État, le CMK , est une « instance professionnelle n’ayant qu’une compétence de proposition en matière de formation continue ».

Petit message personnel à tous les gens qui m’ont envoyé de gentils messages suite à mon récent article (à lire ici https://leskinesengages.org/index.php/pro/399-pourquoi-l-echec-des-negociations-conventionnelles-est-avant-tout-un-echec-syndical-mais-pas-que) dont une partie était dédiée au CMK, voilà encore une preuve de l’inutilité de la chose…

 

Le CNO a donc commis deux erreurs, la première, sa mégalomanie, la seconde croire que le CMK était qualifié pour faire passer des examens !

 

Le patient dans cette histoire ?

Et oui, car dorénavant, nous sommes dans une situation complexe du point de vue de la sécurité du patient.

Car si vous ne l’avez pas complètement compris, aujourd’hui presque n’importe qui peut se lancer dans le DN. Il n’y a plus d’examen « obligatoire ». Les thérapeutes sont faces à leurs responsabilités comme pour n’importe quel acte professionnel.

Par la faute du CNO et sa méconnaissance de ses compétences, nous voici donc dans une situation qui  fait que le CNO met potentiellement en danger les patients.

Si le CNO n’avait pas méprisé les critiques et avait fait preuve d’écoute, cette situation n’existerait pas.

Le CNO doit assumer toute la responsabilité qui l’incombe dans cette affaire.

 

Et si j’ai déjà pu lire des élus nationaux dire en substance « la SFDN ne se rend pas compte de ce qu’elle a fait », c’est une position totalement insoutenable.

Ces élus veulent faire porter le chapeau à la SFDN en total mépris des faits !

Les faits sont que le CNO a publier un avis favorable à la pratique du DN et ensuite a souhaiter organiser un système dont il n’avait pas la compétence !

Toute cette histoire n’est que la faute du CNO et de sa mauvaise gestion du dossier.

 

La forme

Comme nous venons de le voir, le CNO est entièrement responsable de la situation présente.

Mais peut être était-ce le « bon sens » que de prendre ces décisions ? LE fameux « bon sens » du CNO !

 

S’en suivent quelques interrogations.

Que va entreprendre la CNO aujourd’hui pour corriger ses erreurs ?

Et bien premièrement, plutôt que de prendre le problème à bras le corps, le CNO parade au salon SanteExpo, cela nous rappelle malheureusement sa gestion de crise COVID. Partons en outremer pendant que la crise gronde, nous avons vu ce que cela a donné ensuite…

À toutes celles et ceux qui pratiquent le DN, attention « les cabinets doivent cesser le DN » va arriver !

 

Le CNO va-t-il continuer à se regarder le nombril ou va-t-il commencer à se dire qu’écouter les critiques serait intelligent ? 

Va-t-il indemniser les professionnels floués financièrement par cet examen illégal ?

Va-t-il dédommager les organismes de formation ?

Va-t-il demander aux élus responsables du dossier de rendre des comptes, voir de démissionner ?

 

Il y a aujourd’hui au sein du bureau du CNO des élus qui étaient aussi au bureau lors des décisions prises, et ce bureau, comme l’indique le Conseil d’État, méconnaissait ses compétences. Faut-il aussi demander au bureau de démissionner ?

Plus largement, les élus concernés tant au niveau du bureau que des commissions en charge du dossier, auront-ils l’honnêteté intellectuelle de démissionner spontanément pour faire amende honorable ?

Vont-ils rembourser les indemnités perçues alors que ce process n’était pas de leur compétence ?

Nous kinésithérapeutes, qui finançons le CNO, allons nous continuer à supporter que ce CNO utilise notre argent à des fins qui ne sont pas les siennes ? Allons nous supporter que ces élus puissent continuer à agir en toute impunité ?

Un kinésithérapeute, lorsqu’il dépasse ses compétences, est sanctionné. Pourquoi un élu national ne le serait pas ?

Doit on continuer à supporter « l’intouchabilité » des élus nationaux ?

 

Y aura-t-il une totale transparence sur le sujet ? Tant d’un point de vue politique, que financier. Nous parlons ici de dizaines de milliers d’euros d’indemnités ordinales versées aux élus responsables du dossier, mais aussi de frais juridiques (au passage, cher CNO, je te l’ai déjà dit, mais visiblement tes conseillers juridiques…), sans même compter les frais de justice etc.

 

Des sanctions doivent être prises !

 

Ne serait-il pas temps de (re)demander au gouvernement la mise en place d’un organisme de régulation des ordres professionnels ? 

Car jusqu’à présent le CNO n’a jamais pleinement pris conscience de ses erreurs et n’a jamais assumé ses actes.

 

Conclusion

Je ne cesserais de le dire, mais le CNO agit dans la plus totale obscurité. Je pensais que j’étais le seul à qui le CNO ne répondait pas, mais visiblement non. Je pensais que cette condescendance qui me semblait se dégager du CNO n’était qu’une vision de ma part. En fait le CNO est ultracrépidarianiste. Je pensais aussi que j’était le seul à penser que le CNO était mal conseillé, tant d’un point de vue scientifique que d’un point de vue légal.

Et bien finalement non. Comme le confirme le Conseil d’État, le CNO ne connait pas sa compétence, il est effectivement condescendant envers les gens qui émettent des critiques fondées en ne faisant exprimer que le « silence » et le CNO par la somme de ses actes vient de mettre potentiellement en danger les patients.

Les élus du CNO auront-ils le courage d’assumer leurs actes et décisions ?

 

Vincent Jallu

Monsieur Macron s’est enfin déclaré candidat à l’élection présidentielle. Avec lui, notre présidente du conseil national de l’ordre, madame Mathieu, le soutient activement puisqu’elle est référente santé pour le candidat.

Le candidat Macron, dont la stratégie est simple, avoir le moins de débat possible, « je suis le meilleur donc réélisez moi », a somme toute commencé à dévoiler son programme santé il y a quelques jours.

 

Renforcer les assistants médicaux pour les médecins, assigner un référent infirmier aux pharmaciens etc. Il souhaite aussi contrôler les installation des libéraux et lutter contre les dépassements d’honoraires sous toutes leurs formes, rendre possible la 4e année d’internant en pratique dans un désert médical.

Par ailleurs monsieur Macron propose la retraite à 65 ans (ce qui certainement impliquera 67 ans pour nous, au mieux).

Madame Mathieu a donc décidé d’afficher publiquement son soutien à ce programme.

Nous noterons d’emblée, comme à l’habitude, que cette décision n’a subit aucune concertation et dans le mépris le plus total de notre profession. Si il est compréhensible que cette décision reste personnelle, elle interfère directement avec la fonction de madame Mathieu.

Nous comprenons mieux pourquoi certains supportent la vision jupitérienne de monsieur Macron. « Je suis le président, j’impose ma vision et c’est ainsi ». Qui se ressemble s’assemble… 

 

Mon questionnement est simple

Le problème n’est pas déontologique, en tant que kinésithérapeutes, nous avons tous entièrement le droit de s’engager politiquement à titre privé. Nous ne pouvons d’ailleurs que nous féliciter pour ces engagements.

Non le soucis n’est pas du tout là.

 

Une fois l’engagement passé, intervient le courage de ses convictions et la non aliénation de ses idées.

La problématique se pose donc avec la fonction de président du CNO.

Est-ce compatible d’être président d’un conseil de l’ordre, tout en étant influencée par les obligations d’une campagne présidentielle ?

Peut-on d’un côté être le/la représentant(e) national(e) d’une profession et en même temps aliéner cette profession aux idées d’un candidat ?

Voilà la vraie question…

 

Car oui en réunions interprofessionnelles, les choses commencent à se savoir et les kinésithérapeutes sont parfois assimilés à des soutiens actifs de monsieur Macron.

Que va-t-il se passer auprès des français ?

Vont-ils assimiler les kinésithérapeutes à des suceurs sans cervelle de la politique macroniste ?

 

Une grande première

Nous n’en avons encore pas vraiment conscience, mais madame Mathieu vient de créer un précédent sans pareil. Un grand merci à elle.

Le conseil de l’ordre n’a pas pour mission de s’occuper des relations conventionnelles.

Par ailleurs, vous le savez certainement les négociations conventionnelles actuelles sont un échec et la CNAM ne nous propose que 43 centimes d’augmentation en plusieurs étapes dans le plus grand des mépris.

 

En s’immisçant dans la campagne présidentielle, madame Mathieu a fait un potentiel lien entre le conventionnel et l’ordinal.

 

Madame Mathieu possède deux pouvoirs, le premier est exécutif via l’ordre. L’autre est potentiellement législatif via la préparation du programme macroniste.

Moi qui pensait que la séparation des pouvoirs était de mise…

Et oui, nous avons des dictateurs aux portes de l’europe mais il est fort possible que nous en ayons aussi à l’intérieur de notre pays.

 

Notre présidente de l’ordre soutient donc directement et activement la politique de non augmentation des kinésithérapeutes puisque c’est la politique définie par le gouvernement actuel.

Nous pouvons donc dorénavant lui demander pourquoi un tel mépris de 43 centimes étalé en deux fois.

Doit on en conclure que notre ordre tout entier soutient l’absence d’augmentation et le mépris de la profession ?

 

Nous nous devons d’interroger la présidente du conseil national de l’ordre sur ces mépris conventionnels !

Elle s’est placée dans cette situation ambiguë, elle se doit d’en assumer les conséquences. Elle possède deux casquettes, elle se doit de répondre aux questionnements des deux univers.

 

Pire, madame Mathieu ne risque-t-elle pas de voir sa pensée être aliénée par les obligations de campagne ? Elle, si acharnée contre les « fakemed » ira-t-elle les défendre dans un but purement électoraliste ? A-t-elle encore son libre arbitre sur des sujets sensibles de santé publique et n’a-t-elle pas influencée des décisions de notre CNO en fonction de ses obligations politiques liées à la campagne présidentielle ?

Et là, nous touchons du doigt un réel problème déontologique.

 

Je sais qu’il est difficile de faire entendre raison à madame Mathieu.

Elle qui n’a jamais eu le courage de demander aux kinésithérapeutes ce qu’ils pensaient de ses actions ou de celles du CNO, elle qui n’a jamais reconnu son erreur avec « les cabinets doivent fermer » alors que même le cabinet du ministre reconnait cette erreur…

Je n’ai pas non plus de doute sur le fait que la commission de déontologie du CNO ferme lamentablement les yeux sur ces problématiques, ni sur le fait que l’opacité connue du CNO reste de mise.

 

Mais n’est-il pas temps pour le CNO de prendre ses responsabilités et de dire à madame Mathieu « ta position dans cette campagne nous met en porte à faux et n’est pas compatible avec la fonction de présidente du CNO » ?

 

N’est-ce pas le « bon sens » pour reprendre cette expression, si chère à Madame Mathieu, de ne pas mettre la kinésithérapie en porte à faux avec ses velléités politiques ?

 

Et vous ?

Souhaitez vous être représenté par une personne qui soutient activement la paupérisation de notre profession, l’absence de reconnaissance financière de notre travail, la volonté de nous faire travailler toujours plus et qui, à aucun moment, n’a été dans la confrontation des idées mais uniquement dans une vision unilatérale ?

 

Vincent Jallu

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Vous l’avez certainement appris par les réseaux ou par le biais de la FFMKR ou du SNMKR, un amendement à la loi de santé a été adopté par l’assemblée nationale le 20 mars officialisant la volonté du CLIO de faire entrer la profession de masseur-kinésithérapeute dans la voie de la certification. Si vous ne savez pas encore ce qu’est la certification cliquez ici pour lire mon article sur le sujet.

 

Le CLIO, qu’est-ce donc ?

Pour faire simple, le CLIO est une sorte d’association pour ordres en détresse qui ne savent plus quoi inventer pour attirer le chaland !

C’est une manière un peu humoristique de qualifier le CLIO mais dans l’idée c’est cela…

C’est donc le Comité de Liaison des Institutions Ordinales. Rien que cela.

Politiquement, l’idée est de faire des associations transversales. À savoir que quand un ordre trouve quelque chose pour gagner un peu de pouvoir ou mieux asservir ses ouailles, il la transmet aux autres pour faire de même !

Dans la pratique, encore un « truc » qui ne sert qu’aux concernés et qui dans la finalité nous causera toujours plus de soucis.

Une chose principale à savoir est que madame Pascale Mathieu, présidente de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, est aussi vice-présidente (et secrétaire, à priori personne ne voulait des postes…) du CLIO.

Il est donc vraisemblable de penser que notre ordre soutient cet amendement. Mais malheureusement, comme à son habitude, le grand muet reste muet !..

Aucune communication, aucune concertation, le néant caractérise notre ordre.

Il est d’ailleurs notable de voir que quand notre ordre soutient un amendement, il est refoulé. Il faut aller trouver de l’aide auprès des autres ordres pour qu’enfin quelque chose soit accepté. Cela montre la toute puissance de notre ordre…

 

Adopté, mais pas entériné…

J’attire de suite votre attention sur le fait qu’un amendement a un long parcours législatif pour être totalement adopté.

Il doit encore passer l’épreuve du Sénat, et même si l’assemblée nationale a l’avantage en cas de désaccord, ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tuée.

Cependant, je pense que nous pouvons considérer la chose comme faite à 80%.

 

Quel est le but

Au delà de l’intérêt scientifique et administratif qui est réel, politiquement cet amendement va donner les plein pouvoirs au gouvernement. En effet, il n’y aura, et il n’y a eu, aucune concertation des syndicats. Une fois complètement adopté cet amendement confiera au législateur une voie d’ordonnance pour créer le système. N’oublions pas que les ordonnances sont signées directement par le ministère sans aucun contre pouvoir. Voilà ce que notre ordre semble cautionner

Il est totalement inacceptable que ni la profession, ni les syndicats représentatifs n’aient eu leur mot à dire dans ce processus. Notre ordre a voulu oeuvrer isolement de la profession toute entière, il l’assumera

Ne doutons spas non plus, que certains s’imaginent déjà avoir un pouvoir supplémentaire, la nature humaine est ce qu’elle est…

 

Tel est pris qui croyait prendre !

Comme expliqué dans mon article cité en préambule, il semblerait que chez nos amis médecins, le mécanisme de recertification échappe à leur conseil de l’ordre. Espérons que que le système de « comité de recertification » soit étendu à l’ensemble des professions. Auquel cas, les ordres professionnels seront remisé à une tache purement « secrétariale ».

Mais restons vigilants, nous le savons que trop bien, même le secrétariat est parfois trop complexe à mettre en oeuvre pour certains CDO.

Il est donc à redouter quelques bogues et erreurs, en espérant que certains n’en profitent pas pour exercer leur pouvoir inquisitoire !

 

Conclusion

Si personnellement je n’ai rien contre le dispositif de recertification qui se profile à l’horizon, la manière dont celui-ci est amené, sans aucune concertation, sans aucune explication, sans aucune communication de la part de notre ordre, me fait dire que encore une fois nous sommes les dindons de la farce. Le CNO, encore une fois enfermé dans sa tour d’ivoire (à lire ici et ici) ne semble pas mesurer à quel point cela est dédaignant pour les kinésithérapeutes. Heureusement que l’ordre n’a pas à être confraternel avec nous…

Nous ne pouvons pas opter pour un système qui ne sera jamais discuté avec nos syndicats, c’est aussi simple que cela.

 

Vincent Jallu

Encore une fois si vous aussi vous en avez marre de cette quasi dictature qui nous est imposée, n'hésitez pas... MIOP !

Passé presque inaperçu, le 18 mars, la cour des comptes a rendu son rapport annuel assez cinglant dans la partie sur les ordres professionnels et n’a pas manqué d’attirer mon attention (à lire ici)

Le bilan de la cour est plus que critique faces aux ordres et donne 5 recommandations pour améliorer le fonctionnement dissonant de ceux-ci.

Entre 2016 et 2020, 5 des 7 ordres des professions de santé ont été passés au crible par la cour des comptes. (L’ordre des sage-femmes et celui des pédicures-podologues y ayant échappé pour l’instant).

 

Le premier point, les instances disciplinaires

La cour demande à ce que les publications de radiation ou d’interdiction d’exercer soient rendues publiques. En effet, elle estime que les décisions disciplinaires n’ont pas la cohérence qu’elles devraient avoir.

Elle parle « d’insuffisances », tant au niveau techniques qu’au niveau des interprétations.

Pour la cour, un tri des plaintes, par les CDO, sans fondement juridique constitue un « détournement de procédures » que seules les chambres disciplinaires ont la compétence de juger.

Dans le but de "préserver les droits des patients", la Cour des comptes recommande de clarifier, dans le code de la santé publique, "les notions de plainte et de doléance et le mode de traitement qui leur serait respectivement applicable".

 

Discordance disciplinaire-judiciaire

Nous le savons, il existe de nombreux cas où les chambres disciplinaires condamnent le praticien alors que le judiciaire prononce la relaxe. Il existe de nombreux cas ou c’est l’inverse, de fortes peines de prison pour un simple avertissement en disciplinaire.

Les incohérences sont nombreuses et inacceptables. Cela est l’apanage des tribunaux d’exception. L’idéal serait de laisser la justice aux professionnels de la dite justice. 

Dans le même registre, le copinage dénoncé par beaucoup mais balayé du revers de la main par les ordres... Mais malheureusement les faits sont là, fraude fiscale « massive » d’un ancien trésorier national de l’ordre des pharmaciens, certainement protégé et non poursuivi par son ordre.

Combien de fois entendons nous dans les sections syndicales « j’ai un soucis mais avec quelqu’un de l’ordre, il est intouchable »... Constat navrant et ô combien détestable.

Tout est fait pour que les élus soient protégés.

Savez-vous comment porter plainte contre un élu de votre CDO ? Savez-vous comment engager une action contre un élu national ? Non. Et vous savez pourquoi ? Simplement parce qu’il faut protéger ses ouailles !

 

L’absence de visibilité des décisions

"Ainsi, alors qu’une sanction de suspension d’exercice ou de radiation n’est pas sans conséquence pour les patients, ceux-ci n’ont pas la possibilité de s’assurer que le professionnel de santé qu’ils consultent n’est pas sous le coup d’une interdiction d’exercer", en ajoutant que les contrôles étaient par ailleurs "extrêmement rares".

La cour note aussi que suivant l’ordre les personnes habilitées à saisir la justice ordinale est « variable » et surtout de manière « restrictive ».

Ainsi vous pouvez organiser une fraude fiscale massive sans jamais être inquiété par votre ordre car l’administration fiscale ne peut saisir les juridictions ordinales.

Les ordres faillissent dans leur mission de protection des patients.

 

Déontologie et qualifications professionnelles

Là encore, les ordres ne font pas leur travail !

La Cour pointe les contrôles « peu répandu de l'actualisation des compétences » des professionnels par leurs ordres.

Comme à leur grande habitude, les ordres se retranchent derrière le sacro-saint « c’est pas ma faute »...

« A l’exception notable de l’ordre des pharmaciens, les ordres examinés par la Cour n’ont pas fait de cette mission de contrôle une priorité et ne se sont pas dotés d’outils permettant de recueillir et traiter les données relatives aux formations suivies par les praticiens ».

Pire, la cour s’inquiète. la procédure de recertification, qui attend sa mise en oeuvre réglementaire, « semble un objectif très ambitieux au regard de l’état d’impréparation de la plupart des ordres ».

 

Exercice illégal, conflits d'intérêts, transparence 

La Cour dénonce les « défaillances des ordres dans le repérage de l’exercice illégal de la profession », et réitère ses critiques sur leur impartialité, pointant à nouveau une "confusion fréquente entre rôle ordinal et rôle syndical".

Il est clair que notre ordre est un modèle en matière de non poursuite pour exercice illégal. Avoir le courage d’élever la voix et de défendre réellement la profession n’a visiblement jamais été une priorité.

Nous avons perdu le massage, nous avons perdu l’APA, nous sommes en train de perdre la prévention et pire, les aides kinés (à lire ici et ) vont nous piquer tout le reste !

Principal objectif de l’ordre ? Réduire en cendre la profession ?

Comprenons bien, je suis totalement favorable à l’évolution de notre profession. Mais une évolution construite. Pas une décision prise « entre amis » sans avoir eu aucune concertation sérieuse des kinésithérapeutes (et surtout ne me parlez pas des colloques de l’ordre temple des béni-oui-oui où aucune discussion contradictoire n’est possible).

Par ailleurs, la cour met en évidence une « insuffisante prise en compte des risques de conflit d’intérêts ».

En reprenant le flou ordinal-syndical, il est dorénavant impératif que l’on évite le mélange des genres.

Il est remarquable que les trois syndicats présents aux élections URPS aient réussi à recruter plus de 250 postulants chacun alors que l’ordre n’est même pas capable de mobiliser assez de candidats pour ses élections. Problème d’attractivité et désintérêt pour cette organisation qui ne rempli pas ses missions...

Enfin la cour estime que les ordres sont "trop fermés sur eux-mêmes" et suggère d'ouvrir leur gouvernance à des non-professionnels (personnalités qualifiées, magistrats, représentants d’associations de patients, universitaires notamment) désignés par le ministère chargé de la santé par exemple.

Nous le constatons au quotidien. Notre ordre, structuré pyramidalement sans aucun rétro-contrôle, qui prend des décisions sans débat contradictoire, qui n’a jamais consulté les kinésithérapeutes, qui n’accorde aucun vote aux CDO (voilà peut être une piste d’attractivité non ?) et qui agit dans le plus nombrilisme est la parfaite définition de ce constat de la cour.

Savez-vous comment contester une décision ordinale ? Qu’est-ce qu’un avis de l’ordre et quel est réellement sa porté juridique ? Pourquoi est-ce un avis et pour pas un décret ? Que veut dire le mot « opposable » ?

Même la liste des sanctions possible est introuvable ! Lorsque vous avez un contentieux vous ne savez même pas à quoi vous vous exposez !

Cette notion d’enfermement et d’opacité sont insupportables.

 

Conclusion

Voilà donc à quoi servent nos 280€ annuels (75 pour les salariés, mais les salariés savent depuis le départ que cette cotisation est en pure perte)...

Une organisation opaque, centrée sur elle même, en structure pyramidale, qui en a oublié ses combats de défense de la profession, qui ne rempli pas ses missions et qui manque cruellement d’attractivité, d’informations et de transparence.

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Une fois n’est pas coutume, notre conseil national de l’ordre a outre passé la voie administrative standard pour essayer de passer en force !

En effet en décembre 2017 (à lire ici), notre CNO avait déjà essayé « d’user » de madame Le Meur pour envoyer un signal au ministère, qui très naturellement avait balayé de la main cet affront.

Cette fois-ci notre CNO a organisé une proposition d’amendement à la loi de santé pour proposer, en toute impunité et sans concertation aucune, la création du métier d’aide-kiné.

Je vous avait déjà parlé de ces « sous-kinés » (à lire ici et )…

Autant vous le dire de suite cet amendement a été lui aussi été rejeté et notre CNO a pris de facto une volée correctionnelle sans appel par notre appareil législatif !

 

Les faits

Certains établissements emploient des gens non qualifiés pour effectuer des actes de kinésithérapie. C’est aussi simple que cela.

Au détour d’une conversation sur un réseau social avec le secrétaire général du conseil national de l’ordre, j’ai eu la malheureuse confirmation que le CNO n’a aucun moyen direct de faire pression sur les établissements sans qu’il n’y ait une réelle dénonciation ou une plainte par écrit.

Cela étant dit, même lorsque l’on sert sur un plateau des éléments au conseil de l’ordre, il ne se passe rien ! Combien d’entre nous ont dénoncés les pratiques de massages à l’époque le mot « massage » voulait dire quelque chose aux yeux de la profession, et n’ont eu aucune réponse… Mais peu importe, c’est un temps révolu et le CNO a fait peau neuve depuis.

Les faits sont que les établissements trichent et que le CNO n’a pas de moyen de pression cohérent.

Une fois le constat fait que l’ordre s’est entêté à essayer d’imposer sa vision sur ce sujet, de manière totalement unilatérale, nous devons admettre que malheureusement pour notre CNO, il n’a trouvé aucun auditoire auprès des tutelles. Personne ne veut des ces sous-kinés !

 

Aucune concertation

Dans cette histoire, ce qui est le plus consternant c’est le désintérêt profond que marque le CNO pour les kinésithérapeutes eux-mêmes.

Aucune concertation sur le sujet, rien.

Cela étant dit la concertation n’a jamais été le fort de notre ordre puisqu’il ne s’est même jamais posé la question de savoir si les kinésithérapeutes voulaient réellement d’un ordre ! Pour mémoire 15% de votants aux élections… Cela en dit long !

À force de trop tirer sur la corde, elle va finir par casser (à lire ici).

Pire, lorsque l’ordre collecte des avis pour le grand débat national, seuls 3000 personnes estiment nécessaire de répondre. 

Comble de tout, notre ordre estime quant à lui que ces 3000 réponses ne sont pas importantes et seules 1000 seront prises en compte !

 

Contre argument direct

Si l’ordre admet lui même qu’il n’a pas de moyen de pression direct, comment peut il imaginer une seule seconde que les établissements vont jouer le jeu des sous-kinés ? Pourquoi ne continueraient ils pas gentiment ce qu’ils font déjà ?

Quels moyens aura l’ordre de faire appliquer les sous-kinés, alors qu’il n’a déjà pas de moyen d’imposer les masseurs kinésithérapeutes au sein des services ?

Cette proposition de sous-kinés n’a aucune chance d’être appliquée.

Par contre, les établissements qui étaient « frileux » au fait de dépasser un peu la limite, eux vont trouver là dedans un parfait motif pour remplacer leurs kinésithérapeutes par des sous-kinés…

Merci qui ?

 

Conclusion

En résumé, ces sous-kinés ne changeront rien aux situations existantes mais favoriseront l’accentuation du remplacement des kinésithérapeutes par des professionnels moins qualifiés.

J’estime donc que ces sous-kinés sont un danger pour notre profession. Et je suis profondément déçu de voir que c’est notre ordre qui promeut cela en dehors de toute concertation de la profession et au mépris de sa mission première qui est la défense de la profession.

Heureusement, comme déjà signalé dans mes articles précédents sur le sujet, personne hormis notre ordre ne veut de ces sous-kinés.

L’UNCAM est contre, le ministère est contre, l’ensemble des tutelles sont contre.

Alors notre ordre va-t-il enfin sortir de sa tour de cristal et prendre l’avis des kinésithérapeutes ? Ou va-t-il s’obstiner à poursuivre des chimères ?

Malheureusement pour notre ordre, l’actualité s’acharne contre lui. Les kinésithérapeutes hors PACES, le grade master qui s’envole un peu plus, le grand débat qui va faire couler de l’encre… tout ceci était tellement prévisible et surtout annoncé. Dommage de faire la sourde oreille et de continuer dans cette voie. et puisque nos conseillers nationaux sont en réunion pendant 2 jours... qu'ils méditent bien le fait que les voies (ou peut être les voix...) que le CNO suit ne semblent pas être les bonnes !

 

Vincent Jallu

 

Pour celles et ceux qui, comme moi, pensent que notre ordre est inutile, n’hésitez pas à adhérer au Mouvement d’Insoumission aux Ordres Professionnels (MIOP) en cliquant ici.