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L’année 2017 arrive à sa fin alors que les chers, très chers, Chevaliers du Nouvel Ordre des Kinésithérapeutes, en considérant qu’ils ont commencé à sévir outrageusement depuis 2007, vont entamer leur douzième année.

Avec un peu de recul il est temps de faire un bilan sur les bénéfices qu’ont apporté ces Seigneurs de la kinésithérapie à la profession.

Ne sera pas évoqué ici leurs indemnités astronomiques, ni leurs dépenses somptuaires, ni le butin annuel de 18millions d’euros qu’ils encaissent y compris contre la volonté des professionnels qui se soumettent contraints et forcés à coup de procès, de déconventionnements ou de menaces au diplôme.

Pas la peine non plus de revenir sur ce que nous avons en mémoire c’est à dire les premiers faits d’armes glorieux des Chevaliers défenseurs de l’Honneur et de la Probité de la Profession qui sans scrupule ont déposé des plaintes en masse pour exercice illégal pour non inscription. Plus de 200 professionnels dans le Finistère, 20 tirés au sort en Haute Garonne. Et comme ces méthodes dignes d’une période sombre de l’histoire de France « choquaient », ce sont ensuite des « cibles » privilégiées qui étaient choisies comme des candidats aux URPS.

Ne seront pas abordés d’autres faits d’armes réalisés par des « Nobliaux » sans morale qui dans les départements en profitaient pour régler des problèmes de concurrence ou autre motivation personnelle.

Cela en laissant des personnes qui n’exercent plus la kinésithérapie en position d’élu, y compris en incapacité d’exercice.

Nous ne reviendrons pas non plus sur certains comptes-rendus officiels qui montraient le choix délibéré de mentir aux kinésithérapeutes sur les pièces à fournir pour s’inscrire.

Mais la « Loi » est de leur coté même si aucun article n’a instauré l’ordre des kinésithérapeutes.

Seul l’apport, pour une profession que j’ai adoptée, pour des pratiques que j’ai utilisées et enseignées, pour les avancées obtenues, sera le sujet de cette chronique.

Profession que nous « partageons » mais il est limpide que partage ne rime pas avec interprétation et encore moins avec ambition ni dynamique d’évolution.

Commençons par l’ostéopathie, cheval de bataille des premières années ordinales et qui était en première page des sites ordinaux.

Rien à dire, les Nouveaux Chevaliers, à l’instar des syndicats de libéraux dits représentatifs voulaient que l’ostéopathie soit une spécialité de la kinésithérapie, ont réussi !

Ils ont tellement bien réussi que la kinésithérapie est maintenant considérée comme un art moins efficace que l’ostéopathie.

Nous avons eu l’espoir que cette erreur, qui n’était pas la première, des « représentatifs » qui constituent l’ordre serait « rattrapée » lors de la réingénierie du Diplôme d’Etat et bien non !

Alors qu’un consensus était (enfin) défini pour tenir le cap jusqu’à l’obtention d’une équivalence d’un master 2, bac + 5, nos preux chevaliers et les représentatifs ont fait volte face, grugeant les étudiants et toute la profession en acceptant une équivalence de licence (bac + 3) pour 5 années de formation initiale.

Ordre et représentatifs, nous ne savons plus car tous revendiquent en être à l’origine, mais comme ils sont dans l’un et dans les autres nous conviendrons que c’est une « victoire » collective.

Cette victoire est la nouvelle définition de la kinésithérapie. Et quelle victoire puisque le massage et la gymnastique médicale en ont été exclus. Pas grave qu’ils nous disent, cela ne veut pas dire que nous n’avons plus le droit de les pratiquer.

Certes, mais cela veut dire que d’autres peuvent également les pratiquer et cela va dans le sens du partage des connaissances, pour des économies de santé comme pour « remplir » les postes vacants en établissements de santé.

Et qu’avons nous eu en réponse à cette grande « victoire » ?

Les STAPS APA qui maintenant peuvent tranquillement marcher sur les compétences des kinésithérapeutes, comme d’autres professionnels de rééducation et du soin.

A cette « victoire » il ne faut pas imaginer en dissocier une défaite cuisante qui est celle de l’exercice partiel.

Car tout est lié et j’y reviendrai.

Avant de faire une conclusion en forme de proposition, il faut revenir sur 2 situations.

La première est de rappeler que les STAPS, sont une filière universitaire et qu’ils progressent d’année en année sans ordre.

La seconde est le refus des « représentatifs » et de nos onéreux chevaliers de voir les ostéopathes dotés d’un Ordre.

Il faudra nous expliquer pourquoi la kinésithérapie a besoin d’un ordre pour la qualité des actes alors que l’ostéopathie n’en a pas besoin ?

En conclusion les Chevaliers du Nouvel Ordre des Kinésithérapeutes, mais c’est la structure « ordre » qui veut ça, n’ont servi à rien pour la profession !

Des études scientifiques sociétales ont démontré que c’est l’universitérisation avec la maîtrise de l’enseignement et de la recherche qui fait évoluer les professions. Et ne pas avoir compris cela en préférant l’utopie ordinale est assurément le début de la chute de la kinésithérapie.

Quand l’ambition personnelle de quelques-uns basée sur la fausse représentation d’un pouvoir illusoire est préférée au « bien être » de tous il est logique, normal, que la communauté, c’est à dire la profession décline.

Ma proposition est la suivante !
Comme il est indiscutable que depuis l’avènement de l’ordre la profession va de déconvenues en déconvenues et cela pour la simple raison qu’un ordre n’a jamais été créé pour faire évoluer les profession mais pour maîtriser, au sens le moins noble, les professionnels, la seule solution afin que la kinésithérapie ait un espoir de se redresser est de saborder l’ordre.

Mais ce sabordage ne peut se faire que de l’intérieur.

Alors Messeigneurs les Chevaliers du Nouvel Ordre des kinésithérapeutes, ouvrez les yeux et arrêtez de réfléchir à partir de cette utopie.

L’Etat, les tutelles, savent que vous avez peur de perdre l’ordre et tant que vous préfèrerez garder vos séants sur les trônes d’élus (par 10%) des kinésithérapeutes plutôt que d’être efficaces pour la profession, la kinésithérapie continuera de décliner.

Si vous avez le courage de saborder l’ordre, vous n’aurez plus peur de le perdre, et quand on a rien à perdre on se bat pour l’essentiel.

Et l’essentiel est la survie de la kinésithérapie, son devenir, son évolution.

C’est bientôt Noël, faites ce cadeau à la Kinésithérapie…

Ayez du courage !

Lantzelot 

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