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Voilà c’est officiel, Alizé est le premier syndicat de France, juste après l’autres premier syndicat de France et l’autre autre premier syndicat de France.

Les résultats sont donc là, Alizé emporte ces élections et 2 sièges, suivi de la FFMKR avec 1 siège. 

Fait intéressant, les 3 syndicats sont d’accord pour dire qu’il y a eu des soucis d’envois postaux du matériel de vote.

Cependant je n’en ai lu aucun qui proposait de s’unir pour demander l’annulation du vote.

Comme quoi… quand certains ne passent pas deux jours sans proposer de s’unir à trois syndicats, le jour venu… il n’y a plus personne !

  

Le grand perdant

Contrairement à ce que l’on a pu lire de ci de là, le grand perdant n’est pas le SNMKR. Non, le grand perdant est la FFMKR. En effet, la FFMKR perd 1 siège et son écrasante majorité absolue. Et si L’UNION perd elle aussi son siège, elle n’était pas en position de force.

L’autre grand perdant est peut être la masso-kinésithérapie elle même.

En effet, notre profession ne cesse de perdre en niveau de participation à toutes les élections.

Notre univers est devenu excessivement technique d’un point de vue administratif et politique. Malheureusement nous ne sommes pas formés pour. Et je crains que cela ne s’améliore pas.

  

Alizé tout est à construire... et à prouver

Si l’on peut sans conteste affirmer que les votes pour Alizé ne sont pas des votes d’adhésion mais des votes d’opposition, le fait est qu’Alizé a obtenu 2 sièges. Toutes mes félicitations aux nouveaux élus.

Il va maintenant falloir se mettre au travail pour pouvoir tenir toutes les promesses qui ont été faites. Car c’est finalement le gros problème du populisme, le jour où vous êtes élus... les promesses ne tiennent plus.

La représentativité s’ouvre à vous, il serait dommage de la rater à cause de promesses non tenues.

Nous attendrons donc avec impatience de savoir comment Alizé pense pouvoir tenir ses engagements et comment ils vont nous défendre face à la réforme des retraites en cours.

Car déjà dans leurs propres rangs, 2 visions se dessinent, ceux qui rappellent que les élus n’ont aucun pouvoir et ceux qui continuent à promettre…

Et n’oubliez au passage votre volonté de non cumul de mandats qu’Alizé a toujours mis en avant... Pas de cumul CARPIMKO-URPS. Ha oui c’est vrai, ça… C’était avant. Autant modifier ses propres règles quand on arrive plus à les tenir... 

Bon courage aux nouveaux élus. La tâche va être dure, et préparez vous à subir les critiques de toutes parts.

Vous étiez des agitateurs, vous voilà devenu des coapteurs de voies. Les autres syndicats ne vous voient plus comme un allié potentiel mais comme un ennemi désigné. Persister à croire à une alliance est encore une forme démagogique de pensées. 

L’autre point inquiétant est la cohésion interne d’Alizé. L’actuel président n’ayant pas réussi à garder un bureau stable plus de six mois, je me demande vraiment comment il va tenir des élus parmi ses rangs pendant 6 années !

J’espère que cela ne fera pas comme pour les élections des URPS où après quelques semaines toute communication a disparue et les élus se sont retrouvés « dans la nature ». Normal qu’un grand nombre d’entre eux se soient détourné d’Alizé.

Dans tous les cas, Alizé s’est engagé à consulter l’ensemble des kinésithérapeutes, espérons qu’ils se souviennent que plus des 2/3 de la profession n’est pas sur les réseaux sociaux...

  

La fin d’un système ?

Les deux syndicats majoritaires s’érodent. C’est l’époque qui veut cela. Le Parti Socialiste n’existe plus, pas plus que l’Union pour la Majorité Présidentielle. Les Français veulent sortir des clivages anciens.

Alizé/La République En Marche, même dessein ?

Ce qui est sur, à mon sens, Alizé doit changer son mode de communication si ils veulent transformer ce vote d’opposition en vote d’adhésion. En parlant aux kinésithérapeutes à un niveau national, alors ils pourront peut être le faire. Si ils continuent à s’enfermer dans les réseaux sociaux je ne suis pas sur que cela se concrétise. Lorsqu’ils s’ébrouent sur internet, ils ont 800 adhérents. Quand ils sont présents au niveau national ils ont la majorité des votes... N'est pas à méditer ?

Car si ils veulent la représentativité, il leur faudra trouver des candidats pour aller siéger dans les commissions paritaires départementales, et malheureusement avec si peu d'adhérents, cela ne sera pas possible. Oui c'est la fin d'un système, mais l'adminsitration reste. Alizé ne doit pas l'oublier.

Les deux autres syndicats, FFMKR et SNMKR (pardonnez le raccourci), vous avez fait des campagnes tardives avec certainement un manque d’apprentissage envers les kinésithérapeutes.

Être plus didactiques pour expliquer les enjeux actuels et comment notre microcosme a changé et comment il fonctionne.

Si vous n’arrivez pas à expliquer pourquoi vous servez à quelque chose syndicalement parlant (et pas qu’en terme de services assurenciels) vous aurez toujours un crétin promettant la lune qui vous coupera l’herbe sous le pied… 

Le SNMKR a déjà entamé une grande vague de modernisation, la FFMKR est à la traine et Alizé jouit d’une présidence puérile qui préfère bânir des réseaux sociaux ses opposants plutôt que d’apporter des réponses cohérentes.

La tache est donc grande face aux changements qui sont déjà en route.

Nous ne pourrons pas espére plus de 20% de participation à une élection tant que nous n'arriverons pas à intéresser les masseurs-kinésithérapeutes. Si vos seules envies sont de vendre de l'assurance ou des formations alors les seules chose qui intéresseront les kinésithérapeutes seront de savoir si ils ont la meilleures RCP ou si telle ou telle formation vaut le coût...

Il ne faudra pas s'étonner alors que les effectifs syndicaux s'érodent.

Oui les kinésithérapeutes sont majoritairement libéraux, oui ils sont majoritairement conventionnés et oui globalement le kinésithérapeute moyen ne s'intéresse qu'à faire vivre sa famille sans réellement attacher beaucoup d'importance à la santé publique ou à l'organisation de sa profession. L'origine de ce mal est multiple, défauts de sélection avant concours, défauts d'orientation lors du PACES, défauts de formation, défauts syndicaux, défauts sociétaux...

Nous n'avons pas d'influence sur certains points, mais si nous continuons à ne pas intéresser les kinésithérapeutes au monde qui le gère, alors nous aurons perdu.

  

Vincent Jallu