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Plusieurs expérimentations ont vu le jour ces dernières semaines. Divers textes sont parus dont des textes majeurs. Savez-vous pourquoi ?

C’est connu, en France, juillet-août… Le pays est aux absents abonnés ! Pourquoi croyez vous que le gouvernement en profite ? 

 

Les élections de la CARPIMKO sont passées. Nos syndicats peuvent donc se mettre en mode « communication restreinte ». Si je ne doute pas que dans les coulisses tout le monde s’active, je suis tout de même surpris de voir qu’il n’y a que peu d’analyse et peu d’informations sur les événements récents.

C’est ainsi que nous avons vu Alizé et la FFMKR charmer les nouveaux diplômés pour se syndiquer, profiter d’assurances à vil tarif… On appelle cela de la captation d’adhérents. Et il est vrai qu’en ces temps difficiles c’est la priorité ! Et pourtant, ils sont tous les deux plus chers que la concurrence… 

 

Sans oublié qu’Alizé fraîchement intronisé à la CARPIMKO, a malheureusement, comme je le craignais (à lire ici), a déjà perdu un élu… il aura fallu moins de 15 jours !

Ils avaient promis d’interroger régulièrement l’ensemble des professionnels, mais à priori ils ne sont même pas capable d’informer sur la pérennité de leurs élus ! Il est vrai qu’il est plus important d’essayer de capter les nouveaux diplômés ou d’engranger des finances via les formations que de tenir ses promesses…

 

La FFMKR a tout de même relevé le niveau avec une « victoire » pour les utilisateurs du logiciel ANAEL qui pourront avoir leur aide à la télétransmission.

Le SNMKR de son côté informe sur les CPTS avec un « live » assez intéressant, même si je déplore un peu le manque d’auditoire, et nous a gratifié d’un sondage de la plus haute importance… Comment devons nous appeler notre profession ?

J’avoue, je ne sais pas trop si il faut en rire ou non. Le sujet est sérieux et en même temps me semble totalement détaché des préoccupations actuelles. 

Ils nous porposent un second sondage concernant leur volontés pour la CARPIMKO... Ils ont raison, la démago a fonctionné pour Alizé, autant surfer sur la même vague.

 

Le constat est là. À peine 15% de votes aux élections, et je l’affirme avec tristesse, c’est parfaitement mérité !

Quand on voit la qualité de notre représentation, c’est un excellent taux de participation !

Messieurs dames les syndicalistes et ordinés, notre profession sombre et il en est de votre entière responsabilité. Mais l’avidité financière et le pouvoir apportent le déni. Car vous êtes tous à vous glorifier de détails mais vous détournez la tête pour ne pas voir la réalité.

 

La réalité est celle là. Nous sommes en train de perdre le paiement à l’acte, de perdre notre liberté d’entreprendre, de perdre notre reconnaissance universitaire et tout le monde semble satisfait...

Le patient est totalement méprisé, nous sommes totalement méprisés, mais restons sur la même ligne de conduite, tout est parfait ! Quelle blague…

 

La principale nouvelle est la parution au journal officiel de la loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé (à lire ici).

Peut-on parler de camouflet, ou peut être même de mépris envers notre conseil de l’ordre ?

Quelques points nous concernent directement.

 

Le master

Si le CNO a du mal à retenir sa déception, oui nous sommes définitivement et officiellement évincés de la PACES. Malgré tout une porte de sortie existe. Mais l’expérimentation d’enseignements communs entre les formations médicales et paramédicales ne sera possible qu’à partir de la rentrée 2020. Et attention, cette expérimentation durera 6 ans puis il y aura un rapport puis blablabla… La recherche en masso-kinésithérapie devra attendre. Nous ne sommes pas prêts de voir un master en masso-kinésithérapie.  

J’avais promis de féliciter le CNO en cas de réussite… et bien j’ai gagné au bas mot 7 ans ! 

Ce même conseil de l’ordre qui nous promettait l’entrée de la masso-kinésithérapie au grade « master »… Avez vous remarqué que nous avions été évincé totalement du système ?

Effectivement pour reprendre une formule d’un élu… « petit à petit l’évidence s’impose », oui cela s’impose, nous avons perdu !

Le master se fera certainement via une pratique avancée comme je l’annonçais il y a quelques mois sous la risée de certains ! (à lire ici). Pour mémoire nous avons plus d’un an de retard sur le sujet par rapport aux IDE. SI l’on ne veut pas attendre les 6 années d’expérimentations, il serait bon de se réveiller.

À force de se regarder le nombril en pensant qu’on est les plus forts... et pendant ce temps là la masso-kinésithérapie pleure !

 

Parce que si l’on est objectif deux minutes, les orthophonistes n’ont pas d’ordre mais ont un master. Les IDE ont un mini-ordre (75€ par an) et un master en pratiques avancées. Nous nous avons un ordre riche (280€ par an, budget double de celui des IDE) et… rien. Cherchez l’erreur !… Comme quoi plus on paye, moins on a de choses !

 

Vous êtes toujours convaincu de l’utilité de notre ordre ? Personnellement je suis toujours convaincu de son inutilité…

 

La certification

Celle-ci est actée et sera définitivement entérinée par ordonnance. N’oublions pas que c’est par le biais du CLIO, donc par le biais de notre ordre que nous avons été crucifié ! Et pourtant… je suis partisan de la certification.

Cela implique directement que tout le processus nous échappe. Le ministère décidera de lui même. Cela veut donc dire que nous n’aurons aucune influence sur ce qui sera décidé. Tel est pris qui croyait prendre.

J’espère que le ministère tiendra ses promesses sur le sujet et évincera toutes possibilités de se retrouver avec des chefaillons despotes au sein des départements. Comprenez par là, que ce ne seront pas les CDO responsables de cette certification et que leur rôle se limitera au secrétariat pour éviter tous conflits non confraternels et sautes d’humeurs !

 

L’exercice mixte

Les modalités de l’exercice mixte entre établissements de santé et cabinet libéral seront elles aussi décidées par ordonnance. Espérons que ces modalités ouvrent réellement de nouveaux horizons aux salariés qui en ont bien besoin et que le législateur sera intelligent avec des suppressions de charges sociales à la clé. Car l’attractivité ne viendra que par là.

Si demain nous disons aux salariés, venez faire un mi-temps en libéral et soyez ponctionnés par les vampires URSSAF et CARPIMKO alors que vous cotisez déjà… Sachant que le dossier CARPIMKO est actuellement « explosif », je vois mal l’intérêt de la chose.

Ma vision est simple, tout salarié qui vient faire quelques heures en libéral ou même un mi-temps devrait être totalement exonéré de charges sociales. Il n’y à a mon sens qu’à cette condition que le salariat retrouvera une attractivité quelconque.

 

Le télésoin

Si pour l’instant ce sujet peut faire sourire, sachez qu’il existe des expérimentions autours de l’intelligence artificielle (IA). Et malheureusement pour l’univers médical, l’IA est plus performante que l’Homme pour poser un diagnostic cohérent.

Imaginons une IA posant le diagnostic, un manoeuvre effectuant les éventuels tests demandés par l’IA (TA, fréquence respiratoire et cardiaque, tests muscullo-squeletiques…), un Veebot (robot qui prélève le sang aussi bien qu’un humain) et nous voilà avec un diagnostic posé en quelques instants. Utilité du médecin ? aucune.

Vous avez certainement remarqué les dernière recommandations de l’HAS concernant la prise en charge des lombalgies ?

Pourquoi ne pas imaginer l’activité physique adaptée au patient « à distance » ? La kinésithérapie façon Véronique et Davina dans Gym Tonic (désolé pour les plus jeunes d’entre nous, c’était il y a 35 ans. Cliquez ici).

Et même si là encore certains vont sourire, personnellement j’y crois. Autant que les APA faisaient rire il y a quelques années maintenant. Rigolons nous toujours autant ?

 

Là encore, tout va se décider par décret du conseil d’état donc, aucune possibilité d’action. Elle ses pas belle la vie ?

 

Les protocoles nationaux de coopération interprofessionnelle

Vieux loup de mer de l’HAS, 10 ans plus tard, c’est finalement un comité national encore non défini qui sera secondé par les ordres des professions de santé. Autant vous dire que là encore l’inquiétude me gagne. Que vont ils encore nous inventer ?

Ces protocoles permettrons d’opérer des transferts d'activités ou d'actes de soins, voire de réorganiser le mode d'intervention auprès du patient. Nous verrons bien comment le conseil e l’ordre des médecins bride les autres…

 

Conclusion

Continuons ainsi, notre ordre brille par son incapacité à faire avancer notre profession, au contraire, il nous entérine dans toujours plus de contraintes. Nos syndicats semblent dépassés et ne savent plus vraiment si ils doivent être démagogiques ou si ils doivent avancer des idées fortes. Pendant ce temps là, le législateur, lui, déroule son rouleau compresseur et se fout totalement de nous.

 

Vincent Jallu