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Grande nouvelle dans le monde kinésithérapie.

Nous avons donc désormais 3 syndicats représentatifs. Alizé, la FFMKR et le SNMKR.

 

Est-ce une bonne nouvelle ?

Dans l’absolu oui. Il n’y aura plus de dualité entre deux syndicats et nous pouvons espérer que ce ménage à trois soit profitable aux négociations.

Même si fondamentalement le système conventionnel est en fin de vie et que ce que l’on appelle « négociations » n’en sont pas réellement, apporter un peu d’équilibrage ne fera pas de mal.

Nous allons peut être avoir de nouvelles idées. Alizé qui joue habituellement au Calimero va pouvoir démontrer toute sa force vive et comment son conseil d’administration compte appliquer ses propositions, comment revaloriser notre rémunération, comment simplifier notre tarification, comment empêcher la mise en place des forfaits de soins, comment faciliter les démarches administratives etc...

Nous allons enfin passer du « je suis contre » au « voilà mes idées » et au « nous avons réussi à »...

 

Dans la pratique ?

Comme nous venons de le voir, nous allons passer du temps des belles paroles au temps des actes.

Le plus gros challenge d’Alizé va être de tenir ses promesses.

En premier lieu, nous allons voir si ils vont signer ou non la convention et le fameux avenant 5.

Soit ils ont le courage de tenir leur parole, soit…

D’ailleurs, ce ne serait pas la première fois qu’Alizé trahit ses engagements.

 

Si beaucoup d’entre nous n’ont pas eu la perception de cela, Alizé a trahi ses promesses de « travailler ensemble ». Son bureau national a montré ses capacités du sens de la stratégie et de la négociation… En s’alliant avec le SNMKR Alizé est devenu le grand perdant des élections. En effet 32% d’électeurs, 12% de présidences. Au passage félicitations au SNMKR qui, lui, a très bien mené sa barque.

 

L’autre réalité est l’appât du gain et du pouvoir. J’attends toujours que les élus d’Alizé respectent leur parole. Ils ont pris l’engagement de ne pas cumuler les postes URPS/ordre. Quand vont ils démissionner de l’un ou de l’autre ?

 

Les promesses c’est beau… Les actes c’est mieux, mais il faut être un peu plus qu’un beau parleur pour avoir le courage de ses promesses. Nous avons avec eux tristement l’habitude du « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais »…

Ce qui ne laisse rien présager de bon pour l’avenir de la représentativité.

Dans tous les cas, le seul gagnat va être la tutelle, diviser pour mieux règner est de mise...

 

La représentation des kinésithérapeutes, essentielle

L’acte le plus important qu’Alizé va devoir accomplir c’est de trouver des représentants dans les départements.

Des représentants fiables, compétents, formés, volontaires et assez courageux pour tenir l’engagement de 5 années de représentativité.

Et là, les problèmes vont commencer.

Encore une fois, vous n’avez certainement pas été au courant, mais une fois les élections terminées, les négociations internes aux URPS ont débuté.

Et quelle ne fut pas la surprise de voir dans certaines régions des élus dire ouvertement « je me suis présenté, mais en fait, je ne veux pas vraiment y aller ». Sur des listes de plus de vingt personnes, seule deux ou trois étaient finalement réellement volontaires...

Quelle surprise aussi de voir des élus, « envoyés au charbon » sans même avoir eu quelconque information sur là où ils allaient et comment cela allait se dérouler. Les candidats n’ont pas été formés ni même informés. Mieux encore certains ne se connaissaient même pas avant l’assemblée constitutive de l’URPS. Quelle volonté commune les anime, quelles idées partagent ils ?

Je me pose sérieusement la question de combien seront encore là dans 5 ans…

 

Allez-vous accepter d’être représenté et défendu devant les instances de votre CPAM par quelqu’un qui n’a aucune connaissance de ces mêmes instances et dont le seul discours sera « hou là là, je suis contre » ?

 

Le problème est connu de longue date. Mais le président d’Alizé a continué de s’entêté dans sa folie communicative sans jamais considérer les problèmes de fond. L’avidité politique a primé sur la vraie représentation des kinésithérapeutes. Et aujourd’hui ce sont ces mêmes kinésithérapeutes qui vont en subir les conséquences. Triste réalité.

 

Conclusion

Le ménage à trois aurait pu être une magnifique nouvelle. Mieux encore, nous aurions pu commencer à réfléchir à un structuration de nos syndicats un peu différente. Réunir les trois bannières sous un seul drapeau commun.

Une seule entité représentative, la réunion des forces vives.

Malheureusement les trahisons idéologiques et les promesses intenables les appâts politiques et financiers font que, à peine élu, Alizé s’isole déjà et est toujours confronté aux même problématiques.

Les pauvres kinésithérapeutes que nous sommes n’ont finalement gagné que de belles paroles et une nouvelle représentation au rabais.

 

Vincent Jallu