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Alors que l’on nous annonce une stabilisation de l’inflation, que le SMIC a été augmenté début mai, et pour nous ? Nous pour l’instant… Peut être aux calendes grecques ?

Mais alors où en est on vraiment dans les négociations conventionnelles ? Quels sont les promesses, les mensonges, les actions, les inactions ?

Autant de questions que beaucoup se posent actuellement. Et malheureusement le constat est que les informations sont variables dans leur niveau de fiabilité et la tendance est aux « vérités arrangées ».

 

Des faits, rien que des faits

Notre convention date de mai 2007. Elle a donc 16 ans. En 16 ans, il y a eu 7 avenants conventionnels. Très mathématiquement cela implique que tous les 2 ans et un trimestre les partenaires se retrouvent. Voilà le fait principal. Tous les deux ans les négociations sont sur la table.

Toujours au niveau des faits, la dernière lettre de cadrage, pour l’ouverture des négociations de feu l’avenant 7, date de décembre 2021. 

Je pense que n’importe quelle personne douée d’un peu de logique vous dira que finalement les négociations devraient reprendre dans le premier trimestre de 2024 tout naturellement sans aucune action extérieure. C’est le cycle normal des négociations. 

 

Voilà donc les faits. Et le premier qui dirait « super les négociations reprennent, c’est grâce à moi », celui-là serait un illustre menteur ! Car oui, les négociations vont reprendre comme tous les deux ans… 

 

Donc ça va reprendre, mais dans quelles conditions ?

Le principal problème n’est pas le dialogue entre la CNAM et les syndicats. Non. Et les syndicats le savent très bien, mais entretenir la flamme de l’espoir et la colère de la motivation permet d’attirer toujours plus d’adhérents…

 

 Le problème va se situer dans l’enveloppe financière et dans les conditions d’application de la dite enveloppe. Car au cas où vous l’ignoreriez, à l’automne, le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) sera débattu comme tous les ans. Et c’est à cette occasion que les « contraintes » que certains ont refusé, pourront être proposées sous couvert d’économies potentielles. Et comble de tout, le gouvernement a bien précisé qu’il ne recourrait pas au fameux 49-3, sauf… Pour les lois de financement ! Or cela tombe bien le PLFSS est une loi de financement ! Voyez vous où je veux en venir ?

Il n’y aura donc à cette occasion ni dialogue ni négociations ni levier possibles.

 

Donc oui, les négocations vont logiquement reprendre, mais après le PLFSS. Quel risque alors ?

 

Le risque est simple. Avec l’avenant 7, nous avions des contraintes, et une enveloppe pour « faire passer la pilule ». Après le PLFSS, il y a un risque non négligeable qu’il n’y ait plus rien à négocier et donc une enveloppe largement plus faible. Et surtout n’oublions pas qu’en plus du 49-3 le PLFSS se négocie sans nous et uniquement en débat parlementaire. Il est donc possible que nous ayons déjà tout perdu.

Point d’orgue, n’oublions pas que si comme prévu les négociations ouvrent début 2024, la signature aura certainement lieu mi-2024 avec une application début 2025 (il y a 6 mois de délais administratif et légaux)… 

 

En résumé, toujours en restant sur les faits, des contraintes négociées sans nous, un texte qui pourra être voté au 49-3, des reprises de négociations en début d’année, avec une enveloppe réduite et qui ne porteront leurs fruits que fin 2025 !

On dit merci qui ? Merci Jacquie et Mich… hou là je m’emporte, merci Alizé et le SNMKR.

 

« Je ne comprends pas, pour les médecins cela ne s’est pas déroulé comme pour nous ? »

Vous l’avez peut être suivi mais les médecins ont eu quelques déboires eux aussi lors de leurs négociations.

mais alors, pourquoi les médecins on eu un truc que nous n’avons pas eu et pourquoi leurs négociations pourraient reprendre avant les nôtres ?

La réponse est simple. Nous, nous négocions un avenant. Comme dit plus haut, notre convention date de 2007 et tant que notre convention existe, nous ne négocierons que des avenants. 

Les médecins, eux, étaient en négociation de leur convention et pas d’un simple avenant. Et comme ils n’ont pas pu trouver de terrain d’entente, il y a eu ce qui s’appelle un règlement arbitral.  Cette procédure est tout à fait « standard », ils n’ont eu ni passe-droit ni avantages. Vous noterez au passage que les médecins ont obtenus lors du règlement arbitral moins que nous en proportion avec l’avenant 7…

 

Et attention, les médecins, eux aussi, vont subir le PLFSS de plein fouet. L’automne sera très intéressant d’un point de vue politique car c’est réellement là que nous saurons si tout ce tapage en valait la peine.

 

Que proposent les syndicats ayant refusés l’avenant 7 ?

Et bien comme je l’ai expliqué dans un précédent article (à lire ici), en réalité pas grand chose pour ne pas dire rien.

Enfin si, rendons à César… De la comm’ ! Ça oui ça cause beaucoup pour ne rien dire, jouer sur le populisme en faisant croire que et s’apprêtant à dégainer le fameux « c’est grâce à moi que »… Vous l’aurez compris, beaucoup de mensonges et de vérités arrangées de la part de nos syndicats mais dans les faits…

 

Les feuilles de soins papier, très bien, vu la mobilisation d’ampleur (vous ne pouvez pas le voir au travers de cet écrit, mais c’est très humoristique) je ne suis même pas sur qu’un seul directeur de CPAM ait tremblé. Cette mesure n’ennuie qu’une seule personne, le kinésithérapeute qui édite les feuilles !

Filous sont les syndicats qui parfois en faisant passer des réunions prévues de commissions paritaires départementales (CPD) comme étant des réunions pour ne parler que de la réouverture des négociations ! Comment prendre les kinésithérapeutes pour des jambons ? Demandez aux syndicats qui « s’arrangent » avec la réalité pour se montrer sous un meilleur jour. La réalité est que nous sommes en pleine campagne des CPD et que ces réunions sont prévues de longues date (avant même la non signature de l’avenant). Alors faire une joli photo devant une CPAM et dire « le directeur nous a reçu »… 

 Nous passerons aussi le fait que réussir à réunir devant une CPAM un petit groupe de personnes alors que les deux syndicats ont deux à trois fois plus d’adhérents cumulés dans le département est un échec cuisant pour la syndicalisation.

Enfin bref, le fait est qu’en quatre mois, on ne peut pas dire qu’il se soit passé grand chose de ce côté là finalement.

 

Il y a eu la pétition aussi, 60 000 signatures, très bien. Je suis sur que même monsieur Macron, très fier de son bilan, sera très ému par cette pétition (humour toujours…).

 Mieux encore, la lecture du dernier Actu’Alizé (à lire ici en page 7) m’a particulièrement fait sourire. En effet il est proposé de, je cite, « garder les grandes lignes de l’avenant 7 ». Et bien oui, quand la démagogie est rattrapée par la réalité des faits, il faut bien trouver une porte de sortie non ?

Je pense que nous savons tous que la tête d’Alizé souhait, non pardon, crevait d’envie de signer. Mais pris à son propre piège… 

Donc la proposition d’Alizé est donc de reprendre l’avenant 7 et finalement de le signer. Dire qu’ils voulaient réduire le calendrier d’application du dit avenant et qu’à cause d’eux nous avons finalement perdu un an ! Bravo Alizé.

 C’est assez triste de voir que les syndicats n’ont rien à proposer tant au niveau des idées qu’au niveau des actions. Ils s’opposent, très bien, mais finalement rien de concret derrière.

 Si vous voulez voir des actions un peu plus musclées et courageuses, il faut aller voir du côté des médecins. Ils proposent le déconventionnement (), ça a un peu plus de « peps » que quelques feuilles de soins papier qui n’ont aucun effet.

2200 médecins ont déjà déposé leur lettre de déconventionneront. Cela commence à causer. Même si cette notion de déconventionnement interpelle et que nous devons garder en tête que c’est peut être jouer le jeu de la médecin à 2 vitesses. Le fait est qu’au niveau de l’engagement syndical, c’est fort.

 

Les trois syndicats demandent des revalorisations immédiates…

Phénomène étrange, ou simple buzz’ histoire de, les trois syndicats ont récemment demandé à ce qu’il y ait une revalorisation rapide pour cause d’inflation.

Cela tombe bien il y avait une revalorisation de prévue pour le mois de juillet. Ah oui, mais il fallait signer ! On dit merci qui ? (Je l’ai déjà faite, vous connaissez la réponse).

 Fait intéressant, on nous annonce que justement l’inflation se stabilise et que finalement les prix vont peut être baisser ! Quel intérêt aurait alors le gouvernement de nous augmenter pour cause d’inflation alors que les prix vont baisser ?

Je vous laisse seul juge.

 Question subsidiaire, quel est le message distribué aux tutelles ?

Non on ne signe pas mais on veut le pognon quand même ?

Voilà le message qui est délivré, là encore je vous laisse seul juge...

 

Vincent Jallu