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Vous l’avez certainement appris par les réseaux ou par le biais de la FFMKR ou du SNMKR, un amendement à la loi de santé a été adopté par l’assemblée nationale le 20 mars officialisant la volonté du CLIO de faire entrer la profession de masseur-kinésithérapeute dans la voie de la certification. Si vous ne savez pas encore ce qu’est la certification cliquez ici pour lire mon article sur le sujet.

 

Le CLIO, qu’est-ce donc ?

Pour faire simple, le CLIO est une sorte d’association pour ordres en détresse qui ne savent plus quoi inventer pour attirer le chaland !

C’est une manière un peu humoristique de qualifier le CLIO mais dans l’idée c’est cela…

C’est donc le Comité de Liaison des Institutions Ordinales. Rien que cela.

Politiquement, l’idée est de faire des associations transversales. À savoir que quand un ordre trouve quelque chose pour gagner un peu de pouvoir ou mieux asservir ses ouailles, il la transmet aux autres pour faire de même !

Dans la pratique, encore un « truc » qui ne sert qu’aux concernés et qui dans la finalité nous causera toujours plus de soucis.

Une chose principale à savoir est que madame Pascale Mathieu, présidente de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, est aussi vice-présidente (et secrétaire, à priori personne ne voulait des postes…) du CLIO.

Il est donc vraisemblable de penser que notre ordre soutient cet amendement. Mais malheureusement, comme à son habitude, le grand muet reste muet !..

Aucune communication, aucune concertation, le néant caractérise notre ordre.

Il est d’ailleurs notable de voir que quand notre ordre soutient un amendement, il est refoulé. Il faut aller trouver de l’aide auprès des autres ordres pour qu’enfin quelque chose soit accepté. Cela montre la toute puissance de notre ordre…

 

Adopté, mais pas entériné…

J’attire de suite votre attention sur le fait qu’un amendement a un long parcours législatif pour être totalement adopté.

Il doit encore passer l’épreuve du Sénat, et même si l’assemblée nationale a l’avantage en cas de désaccord, ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tuée.

Cependant, je pense que nous pouvons considérer la chose comme faite à 80%.

 

Quel est le but

Au delà de l’intérêt scientifique et administratif qui est réel, politiquement cet amendement va donner les plein pouvoirs au gouvernement. En effet, il n’y aura, et il n’y a eu, aucune concertation des syndicats. Une fois complètement adopté cet amendement confiera au législateur une voie d’ordonnance pour créer le système. N’oublions pas que les ordonnances sont signées directement par le ministère sans aucun contre pouvoir. Voilà ce que notre ordre semble cautionner

Il est totalement inacceptable que ni la profession, ni les syndicats représentatifs n’aient eu leur mot à dire dans ce processus. Notre ordre a voulu oeuvrer isolement de la profession toute entière, il l’assumera

Ne doutons spas non plus, que certains s’imaginent déjà avoir un pouvoir supplémentaire, la nature humaine est ce qu’elle est…

 

Tel est pris qui croyait prendre !

Comme expliqué dans mon article cité en préambule, il semblerait que chez nos amis médecins, le mécanisme de recertification échappe à leur conseil de l’ordre. Espérons que que le système de « comité de recertification » soit étendu à l’ensemble des professions. Auquel cas, les ordres professionnels seront remisé à une tache purement « secrétariale ».

Mais restons vigilants, nous le savons que trop bien, même le secrétariat est parfois trop complexe à mettre en oeuvre pour certains CDO.

Il est donc à redouter quelques bogues et erreurs, en espérant que certains n’en profitent pas pour exercer leur pouvoir inquisitoire !

 

Conclusion

Si personnellement je n’ai rien contre le dispositif de recertification qui se profile à l’horizon, la manière dont celui-ci est amené, sans aucune concertation, sans aucune explication, sans aucune communication de la part de notre ordre, me fait dire que encore une fois nous sommes les dindons de la farce. Le CNO, encore une fois enfermé dans sa tour d’ivoire (à lire ici et ici) ne semble pas mesurer à quel point cela est dédaignant pour les kinésithérapeutes. Heureusement que l’ordre n’a pas à être confraternel avec nous…

Nous ne pouvons pas opter pour un système qui ne sera jamais discuté avec nos syndicats, c’est aussi simple que cela.

 

Vincent Jallu

Encore une fois si vous aussi vous en avez marre de cette quasi dictature qui nous est imposée, n'hésitez pas... MIOP !