Nuages

Sujet brûlant depuis des mois chez nos amis médecins, et n’en doutez pas, nous serons bientôt concernés par cela, la recertification a fait coulé beaucoup d’encre et ce, souvent à tort. J’avais moi même émis de nombreuses critiques sur ce sujet. 

Comme déjà avancé, la recertification n’est pas et ne doit pas être une procédure de « repassage de diplôme » !

En effet, une multitude de pays anglo-saxons et européens ont déjà adopté des formats de rectifications et il n’a jamais été question de revalider un examen ou d’avoir un diplôme « temporaire ». Votre DE est acquis, soyez en surs.

Non la rectification est simplement une procédure de vérification que le professionnel assure bien son obligation de « maintien de connaissance ».

Le rapport sur la certification des médecins est paru, vous pouvez le lire en intégralité en cliquant ici.

En France, nous avons les ordres professionnels qui sont garants de la déontologie professionnelle qui elle même impose d’entretenir et d’améliorer ses connaissances avec une obligation de développement professionnel continu, pour reprendre les termes du code d déontologie des médecins.

 

Pourquoi une recertifcation qui s’ajouterait à l’obligation déontologique ?

La réponse est enfin donnée. Contrairement à ce que veulent laisser véhiculer les réfractaires, la recertification est une procédure de contrôle, certes, mais aussi de valorisation, de promotion et d’évolution des compétences. 

La procédure proposée dans le rapport est établie sur 6 critères.

1 critère de valorisation de la pratique professionnelle et 5 critères d’évaluation dont un concernant la démarche d’amélioration de la relation médecin-patient avec une valorisation de ce que le rapport appelle « prendre soin » ainsi que la considération de la qualité de vie du professionnel.

La certification dépasse donc très largement le cadre purement déontologique d’obligation de formation et de maintien des connaissances.

Voilà un excellent point.

 

Quels sont les critères

Tout d’abord, le délai, la certification a une durée de 6 ans.

Le rapport insiste sur le fait que la certification « ne constitue ni un exercice de contrôle, ni un examen remettant en cause les diplômes acquis ».

  • le critère de valorisation

Est considéré comme valorisation toutes les activités susceptibles de mettre en valeur le parcours du médecin (enseignement, encadrement d’étudiants, responsabilités professionnels et territoriales, participation à la recherche). Sachant que le médecin lui même peut proposer des critères qui pourraient être considérés comme valorisant sa pratique.

  • les critères d’évaluation

Être à jour de DPC.

Apporter la preuve d’une activité professionnelle « maintenue » se préoccupant de la gestion et de la prévention des risques, de la qualité et la sécurité des soins ainsi que de l’évaluation/amélioration des pratiques.

Avoir une démarche volontaire d’amélioration de la relation médecin-patient.

Avoir une démarche personnelle d’amélioration de sa qualité de vie ainsi que le maintient de sa santé.

Ne pas avoir de signes dits « négatifs » (condamnation, interdiction d’exercice, sinistralité…).

 

Par qui ?

La réponse va vous surprendre mais la certification sera surtout réalisée en auto-évaluation et le professionnel restera au coeur du système.

L’ordre pilotera le tout et si le professionnel n’obtient malgré tout pas sa certification, une formation complémentaire pourra être proposée à l’issue de l’examen du dossier.

D’autres organismes participeront conjointement comme les conseils nationaux professionnels, le collège de la médecine générale, le conseil national de certification et de valorisation.

 

Dans combien de temps ?

Pour les médecins, le rapport préconise une mise en application aux médecins diplômés dès 2021 avec la recommandation d’une extension à l’ensemble des professionnels sur la base du volontariat.

En ce qui nous concerne, le cadre étant défini, les codes de déontologies étant relativement similaires, j’irais presque à dire que la procédure pourrait être transposable quasi immédiatement à notre profession.

De fait si il y a une volonté ministérielle, que l’ordre s’empare du sujet rapidement (si ce n’est déjà fait), je ne serais pas étonné que ce type de procédure puisse émerger dans notre profession « en suivant », disons à horizon 2022 si cette date vous rappelle quelque chose (à lire ici). Le comité de pilotage de la recertification avait déjà évoqué la possibilité d’étendre le système à l’ensemble des professions de santé.

 

Conclusion

Si personnellement j’étais plutôt favorable à l’idée de recertification, j’avais bien peur que la mise en application proposés ne soit que trop complexe. J’avais même eu peur qu’il soit proposé une « formation » certifiante qui aurait pu créer une sorte de commerce autours de la certification. J’avais tout aussi peur que cela ne s’assimile à un « pouvoir de nuisance ou une carotte » pour reprendre mes propos de l’époque. Et bien rien de cela.

Ce rapport, je dois l’avouer m’a pleinement rassuré quant à l’idée finale de la recertification.

Une procédure qui semble simple, des critères largement abordables et franchement suite à la lecture de ce rapport, si un jour cela devait nous toucher et si la base du volontariat était de mise pour les « vieux » diplômés, et bien j’en serais…

 

Vincent Jallu