Nuages

Logo MIOP

 

 

Une fois n’est pas coutume, notre conseil national de l’ordre a outre passé la voie administrative standard pour essayer de passer en force !

En effet en décembre 2017 (à lire ici), notre CNO avait déjà essayé « d’user » de madame Le Meur pour envoyer un signal au ministère, qui très naturellement avait balayé de la main cet affront.

Cette fois-ci notre CNO a organisé une proposition d’amendement à la loi de santé pour proposer, en toute impunité et sans concertation aucune, la création du métier d’aide-kiné.

Je vous avait déjà parlé de ces « sous-kinés » (à lire ici et )…

Autant vous le dire de suite cet amendement a été lui aussi été rejeté et notre CNO a pris de facto une volée correctionnelle sans appel par notre appareil législatif !

 

Les faits

Certains établissements emploient des gens non qualifiés pour effectuer des actes de kinésithérapie. C’est aussi simple que cela.

Au détour d’une conversation sur un réseau social avec le secrétaire général du conseil national de l’ordre, j’ai eu la malheureuse confirmation que le CNO n’a aucun moyen direct de faire pression sur les établissements sans qu’il n’y ait une réelle dénonciation ou une plainte par écrit.

Cela étant dit, même lorsque l’on sert sur un plateau des éléments au conseil de l’ordre, il ne se passe rien ! Combien d’entre nous ont dénoncés les pratiques de massages à l’époque le mot « massage » voulait dire quelque chose aux yeux de la profession, et n’ont eu aucune réponse… Mais peu importe, c’est un temps révolu et le CNO a fait peau neuve depuis.

Les faits sont que les établissements trichent et que le CNO n’a pas de moyen de pression cohérent.

Une fois le constat fait que l’ordre s’est entêté à essayer d’imposer sa vision sur ce sujet, de manière totalement unilatérale, nous devons admettre que malheureusement pour notre CNO, il n’a trouvé aucun auditoire auprès des tutelles. Personne ne veut des ces sous-kinés !

 

Aucune concertation

Dans cette histoire, ce qui est le plus consternant c’est le désintérêt profond que marque le CNO pour les kinésithérapeutes eux-mêmes.

Aucune concertation sur le sujet, rien.

Cela étant dit la concertation n’a jamais été le fort de notre ordre puisqu’il ne s’est même jamais posé la question de savoir si les kinésithérapeutes voulaient réellement d’un ordre ! Pour mémoire 15% de votants aux élections… Cela en dit long !

À force de trop tirer sur la corde, elle va finir par casser (à lire ici).

Pire, lorsque l’ordre collecte des avis pour le grand débat national, seuls 3000 personnes estiment nécessaire de répondre. 

Comble de tout, notre ordre estime quant à lui que ces 3000 réponses ne sont pas importantes et seules 1000 seront prises en compte !

 

Contre argument direct

Si l’ordre admet lui même qu’il n’a pas de moyen de pression direct, comment peut il imaginer une seule seconde que les établissements vont jouer le jeu des sous-kinés ? Pourquoi ne continueraient ils pas gentiment ce qu’ils font déjà ?

Quels moyens aura l’ordre de faire appliquer les sous-kinés, alors qu’il n’a déjà pas de moyen d’imposer les masseurs kinésithérapeutes au sein des services ?

Cette proposition de sous-kinés n’a aucune chance d’être appliquée.

Par contre, les établissements qui étaient « frileux » au fait de dépasser un peu la limite, eux vont trouver là dedans un parfait motif pour remplacer leurs kinésithérapeutes par des sous-kinés…

Merci qui ?

 

Conclusion

En résumé, ces sous-kinés ne changeront rien aux situations existantes mais favoriseront l’accentuation du remplacement des kinésithérapeutes par des professionnels moins qualifiés.

J’estime donc que ces sous-kinés sont un danger pour notre profession. Et je suis profondément déçu de voir que c’est notre ordre qui promeut cela en dehors de toute concertation de la profession et au mépris de sa mission première qui est la défense de la profession.

Heureusement, comme déjà signalé dans mes articles précédents sur le sujet, personne hormis notre ordre ne veut de ces sous-kinés.

L’UNCAM est contre, le ministère est contre, l’ensemble des tutelles sont contre.

Alors notre ordre va-t-il enfin sortir de sa tour de cristal et prendre l’avis des kinésithérapeutes ? Ou va-t-il s’obstiner à poursuivre des chimères ?

Malheureusement pour notre ordre, l’actualité s’acharne contre lui. Les kinésithérapeutes hors PACES, le grade master qui s’envole un peu plus, le grand débat qui va faire couler de l’encre… tout ceci était tellement prévisible et surtout annoncé. Dommage de faire la sourde oreille et de continuer dans cette voie. et puisque nos conseillers nationaux sont en réunion pendant 2 jours... qu'ils méditent bien le fait que les voies (ou peut être les voix...) que le CNO suit ne semblent pas être les bonnes !

 

Vincent Jallu

 

Pour celles et ceux qui, comme moi, pensent que notre ordre est inutile, n’hésitez pas à adhérer au Mouvement d’Insoumission aux Ordres Professionnels (MIOP) en cliquant ici.