Nuages

La solution

 

La démarche syndicale, une hérésie ?…
Si la certification doit s’imposer, il me semble cohérent que c’est par le biais des URPS que celle doit doive se faire.
En effet, le syndicat n’est qu’un organisme privé qui n’a pas à intervenir dans le quotidien d’un cabinet ou d’un praticien qui n’a pas pour volonté d’adhérer à un organisme.
Les URPS nous ont été imposées et tous les praticiens libéraux cotisent pour cela.
De plus contrairement à la démarche qui consiste à consulter un syndicat pour avoir une information et/ou une formation, la consultation via les URPS permettrait d’obtenir une diminution tarifaire conséquente.
En effet, les URPS pourraient elles même négocier à des organismes de qualification comme cela a été vu pour nos amis médecins lors des démarches d’accessibilité. Au final l’économie réalisée pour le professionnelle a été importante.

De plus, un syndicat est une entité privée sans mission d’utilité publique. Son cadre ne lui permet pas d’établir un un lien avec les ARS et d’obtenir nue délégation de pouvoir pour certification. Les URPS, elles, peuvent avoir cette délégation.
Les syndicats ne pourront qu’être taxé par leurs détracteurs d’intéressement dans l’histoire.

Et si la FFMKR et le SNMKR n’ont pensé que dans le but d’ajouter un service pour leurs adhérents, ce qui est tout à fait louable, je pense que cette démarche n’est pas la bonne et qu’ils font erreur.

Au contraire, que les syndicats informent sur les éventuels risques et contraintes à venir, car ne rêvons pas, nous y arriverons. Qu’ils se battent pour limiter au maximum l’arrivée de ces normalisations. Mais encore une fois, jouer le jeu du législateur n’est à mon sens pas la solution.

Informer, avertir des dangers, protéger les professionnels, voilà les missions d’un syndicat, mais certifier n’en est pas une.

Attention aussi, comme dit plus haut, chez les médecins la « certification » du cabinet fait dorénavent partie intégrante de leur ROSP. Il est donc clair que les syndicats représentatifs sont les acteurs privilégiés pour nous défendre face à ces certifications.
Et si le terme « certification » n’est pas clairement édicté chez les médecins, c’est parce que le travail syndical a permis d’éviter la vraie certification par un système d’audit ou de contrôles en dirigeant les médecins vers la ROSP sous couvert conventionnel.
Si la manoeuvre est salutaire, n’oublions jamais que les ROSP sont le pire piège qui puisse exister.
Peut être serait il intelligent pour nous, qui avons maintenant l’expérience des médecins, de trouver ou d’imaginer un système tout aussi peu contraignant mais sans l’inconvénient des ROSP.

C’est ce que nous a proposé la FFMKR dès 2015 suivi par le SNMKR qui vient de mettre en place son système. Je pense qu’il est nécessaire que ces deux acteurs se rencontrent et prennent la mesure du fait qu’une démarche qualité organisée par un environnement syndical (syndicat ou organisme de formation) sera toujours perçue comme une source de revenus syndicaux et non comme une réelle démarche qualité, même si à l’origine s’en est une.

Et si je comprends que certains veulent anticiper tout ceci en proposant dès maintenant un système certifiant. N’ayant pas à cette heure la totalité des éléments en main, je ne peux qu’attirer l’attention des dirigeants des syndicats représentatifs et les mettre en garde du grand danger que cela peut représenter.
Et je ne considère pas comme un hasard, le fait que ces certifications apparaissent à l’aune de l’avenant conventionnel numéro 6.

Voilà pourquoi à mon sens apporter une réponse par la voie syndicale n’est pas adapté. Il faut donc trouver un organe qui soit en relation avec les syndicats pour agir au mieux et au plus près de la convention. Un organe qui ait une porté nationale tout en étant à proximité des kinésithérapeutes.
Un organe ayant tout de même une latitude importante par rapport aux pouvoirs publics, aux syndicats, à l’ordre et aussi une marge d’action financière.

Cet organe, ce sont les URPS.

L’URPS est élue, et même si les élections sont sous couvert d’objectifs syndicaux, le fait que les masseurs-kinésithérapeutes puissent directement interagir avec leur URPS et sanctionner directement par le vote, est une garantie.

Il me semble donc cohérent que les URPS soient maîtres de ce dispositif.

Et si je ne suis pas candide et que je sais que les URPS sont le bras armé des syndicats, je pense que ce sont les meilleurs acteurs pour cela.
Et même si je suis aussi au courant que nos URPS sont majoritairement sous influence du SNMKR et que les présidents et bureaux ds URPS n’auront pas à coeur de s’interposer avec leur hiérarchie syndicale, j’en appelle à eux pour avoir le courage et l’engagement de cette mission qui s’avère aussi colossale qu’épineuse.
Informez dès maintenant l’ensemble des kinésithérapeutes libéraux sur l’arrivée de toutes les formes de certifications.
Sur la nécessité de devancer le législateur pour éviter le risque d’une contrainte appliquée par un pouvoir externe à notre profession.
Le souhait du législateur, par le biais des ARS, est de faire travailler les URPS de manière interprofessionnelle et inter régions ?
Voilà un projet cousu de fil blanc… Contactez les URPS des médecins, demandez leur comment ils ont organisé le processus pour l’accessibilité, copiez la méthode, améliorez là si besoin et appliquez la pour que cette nouvelle obligation, pardon… cette démarche qualité, soit la moins douloureuse pour nous.

Dans tous les cas, je ne manquerais pas de m’informer, de me former et de vous tenir au courant des évolutions en la matière.

 

Conclusion
Restons lucides, la certification sous toutes ses formes est à nos portes.
Une démarche de qualité sera toujours un réel plus pour notre activité.
Si nous voulons que notre profession devienne mature, il faut nous poser la question de notre démarche qualité.
Si en plus nous savons être intelligents, devancer le législateur et jouer la partie en notre faveur, nous avons tout à y gagner.

Car gardons le à l’esprit, la démarche qualité peut devenir comme dans certains cas à l’hôpital une hérésie ingérable.
Si nous voulons éviter cela, il nous faut réfléchir, aller au bout de la démarche.
Nous devons travailler ensemble et avec tous les organes nécessaires pour organiser cela au mieux.

Nos syndicats représentatifs doivent se concerter et prendre conscience que la réponse doit être « supra-syndicale », même si l’intention initiale de s’emparer ce sujet est excellente et salutaire. Qu’ils prennent exemple sur ce qui s’est déjà déroulé chez les médecins en améliorant encore le système.

 

Vincent Jallu