Nuages

Nous aurions pu penser que la plus grande escroquerie de l’année revenait à l’une de nos tutelles, un(e) ministre, un directeur(trice) de ceci ou de cela, de l’UNCAM, d’une ARS ou je ne sais quoi d’autre…

Non, l’escroquerie de l’année revient au Collège de la Masso-Kinésithérapie (CMK) !

490€, oui vous avez bien lu, quatre cent quatre vingt dix euros ! C’est la somme demandée par le CMK pour faire passer l’examen final de dry needling. 

D’aucun dirait que l’on achète son exam’ ! 

Consultez les deux avis du CMK:

avis 1

avis 2  

Le CMK, dont la fonction première est je cite «de favoriser les échanges et la communication entre les différentes composantes de la profession(ordre, sociétés savantes scientifiques, syndicats professionnels) afin d’apporter sa caution scientifique à des actions, travaux et publications pour répondre aux autorités et aux entants de notre profession dans une mission de santé publique », se lance donc dans la sanction formative !

Il n’y a pas d’autre mot que celui de la sanction.

Sanction financière, 490€, montant hors de prix pour passer un examen en candidat libre. Et n’ayez aucun doute, on vous redemandera 490€ en cas d’échec !

Sanction administrative car à l’issue de cet examen, aucun titre, aucun diplôme, aucune reconnaissance.

Sanction de l’organisme de formation car c’est lui qui supporte le coût de l’examen si vous ne vous présentez pas en candidat libre (soyez surs que ces organismes de formation le répercuteront sur les frais d’inscription !).

Sanction morale des formateurs, car oui, vous les formateurs en Dry Needling, vous n’êtes pas assez qualifiés pour savoir si votre élève peut exercer ou non.

Est-ce vraiment dans la mission du CMK que de s’autoproclamer président de jury d’examen ?!

Non, le pire dans cette démarche c’est que le CMK en toute complicité avec le CNO, vient de porter un coup à notre liberté de formation en imposant son examen.

L’étape d’après ? Nous imposer une formation organisée par le CMK ? Nous imposer une RCP spécifique « validée par l’ordre ». Avec rétro-commissions  assurées ?

Jusqu’où irons nous ?…

Les deux seuls buts de cette manoeuvre sont de s’imposer dans le domaine de la formation et, encore une fois, de remplir les caisses des vampires suceurs d’indemnités !

J’espère sincèrement qu’un organisme de formation va attaquer la légalité et la légitimité de ces avis…

 

Aucune ambition

Encore une fois, le CMK et le CNO nous montrent la portée de leurs actions… Centro-centrées ! regardons notre nombrils mais surtout n’essayons pas d’améliorer la situation. Au contraire, si nous pouvions embêter quelques kinésithérapeutes au passage, cela serait parfait !

La manoeuvre aurait pu être diplômante (un DU, un DIU ou même un titre comparable à celui d’ostéopathe), non rien de tel. Restons dans notre médiocrité et faisons notre possible pour embêter au maximum les candidats et surtout n’oublions pas de leur extorquer un peu de sous au passage !

Mais soyons rassurés, tout ceci est pour la sécurité des patients ! Quelle blague… 

Aucune ambition toujours, côté conventionnel. Parce que pour organiser un examen sans valeur mais qui coute 490€, ils sont forts, mais pour mettre en place un juste paiement de l’acte, il n’y a plus personne !..

Parce que parler de la sécurité du patient c’est une chose, mais pour parler de la moralité de l’accessibilité au soin, qui le fait ? Ni le CMK ni le CNO… Mais suis-je bête, ce n’est pas leur faute, ils n’ont pas leur mot à dire dans les négociations conventionnelles !

La place est belle… 

Donc ma question reste entière, est-ce moral pour le CMK et le CNO de promouvoir un acte qui n’est pas remboursable et donc non accessible aux plus démunis, ce qui organise une masso-kinésithérapie à deux vitesses ?

 

Conclusion

Sous des grands airs de sécurité et de bonnes pratiques, le CMK s’autoproclame avec l’aval du CNO, président de jury en s’immisçant dans la formation qui n’est pas dans ses prérogatives.

Aucun diplôme, aucun certificat, aucun titre, aucune lettre clé, aucun acte, aucune rémunération. 490€ pour du vent.

Le perdant reste encore et toujours le patient qui si il peut se le permettre pourra bénéficier du soin…

 

Vincent Jallu