Nuages

Voilà, depuis hier soir nous en savons un peu plus sur le mode de calcul du régime universel de retraites.

Monsieur Delevoye était invité au congrès de la CARPIMKO.

À cette occasion il a pu préciser quelques points importants.

 

La stratégie du gouvernement

Elle est simple. On lance un idée. On ne sait rien de la faisabilité et surtout on ne calcule rien.

On fait une annonce en disant « on maitrise tout, ayez conficance ».

On créée de fait un climat anxiogène en disant que les uns et les autres ne savent pas lire ni compter et au final on dit « bon vous n’aviez pas complètement tort, mais c’est comme ça ».

Et surtout « ha, au fait, nous sommes pressés pour écrire les textes nous devons négocier en moins de 2 mois. Personne n’a rien à dire, parfait. ».

Voilà, l’ambiance est posée…

 

L’assiète de calcul

Très bonne surprise, tous les scénarios avancés jusqu’à maintenant sont faux.

Monsieur Delevoye qui argue depuis la remise de son rapport que tout est clair et transparent, a finalement réussi à cultiver l’angoisse et l’obscurité autour du mode de calcul.

Pour essayer de faire simple, l’assiète de calcul sera égale au chiffre d’affaire moins les charges d’exploitation et sur quoi un abattement de 33% sera appliqué.

Nous paierons donc notre cotisation retraite de 28% sur cette assiète.

Mais soyons rassurés des compensations sont prévues !

 

La CSG

En guide de première compensation, l’assiète de calcul de la CSG sera identique à celle de la cotisation retraite.

Nous aurons donc une baisse significative de l’ensemble des cotisations de CSG. Mais pas assez pour compenser la hausse de cotisation retraite.

 

L’ASV

En guise de seconde compensation, une augmentation de l’ASV est prévue.

Monsieur Delevoye ne sait pas encore comment, et ne semble pas au courant que monsieur Revel fait mine de n’être au courant de rien...

Cela n’augure rien de bon !

Pire, l’ASV est un avantage conventionnel. Devons nous craindre un chantage du type « votre ASV augmente, du coup pas d’augmentation de tarifs » ?

J’attire particulièrement l’attention de nos syndicats représentatifs sur ce piège catastrophique qui se dessine. C’est inacceptable !

Et pourtant l’ASV est la compensation majeure de la réforme.

Par ailleurs les professionnels non conventionnés ont fort à craindre puisque pas d’ASV pour eux…

 

Et le montant de notre retraite ?

Le pire dans cette réforme est l’escroquerie de la valeur d’achat du point.

En effet, il est prévu que 10€ donnent 1 point qui lui même vaudra 0,55€ de pension. Et si la valeur de 0,55 est « garantie », le montant d’achat lui ne l’est pas.

Ainsi dans dix ans le point pourra valoir 12€ et non plus 10, soit une augmentation de 20%. Mais entre temps vos honoraires n’auront pas augmentés de 20%. Vous n’achèterez donc plus le même nombre de point. Votre pension au final baissera donc systématiquement.

C’est ainsi que le pantin Delevoye, homme de paille, qui visiblement est totalement incapable de chiffrer correctement sa réforme, affirme que notre retraite sera meilleure sans même avancer un chiffre, sans même pouvoir dire comment l’ASV compensera notre hausse et sans aucune garantie.

La présidente de la CARPIMKO lui a d’ailleurs fait remarqué qu’elle ne partageait pas son scénario quant à la modification de la valeur de nos retraites. Le seigneur Delevoye n’a rien trouvé à répondre en dehors de l’une de ses phrases emphatiques sans intérêt.

 

Au final

Le chiffre de 6% a été évoqué à plusieurs reprises.

Voilà la réalité. Sous couvert de longs et ennuyeux discours de langue de bois, nous allons perdre 6% de cotisations non compensées.

Pour faire simple, vous prenez votre BNC (le chiffre en bas de votre 2035), vous le multipliez par 0,0402 et vous obtenez le montant de votre perte annuelle.

Les masseurs kinésithérapeutes vont donc perdre en moyenne 1650€ par an.

Le tout en espérant que ce qui est promis soit tenu, que l’assurance maladie joue le jeu de l’ASV et que les règles soit pérennes.

Malheureusement, l’ASV justement, nous avons déjà donné ! Il n’y a aucune garantie dans la durée.

Le tout avec une pension de sortie qui pour l’instant est incalculable sauf à faire confiance à des théories déjà remises en cause !

Nous n’avons donc aucune garantie sauf celle de perdre à minima 1650€ par an.

Au final cette réforme va vous couter une semaine de congés en moins par an ou 45 minutes de travail supplémentaire par jour !

Si vous trouvez cela acceptable, moi non.

Il n’y a pas d’alternative, je continuerais à m’investir au sein du collectif SOSRetraites pour lutter contre cette abomination.

J’appelle nos syndicats représentatifs à rejoindre le collectif sans attendre.

On nous vante du vent, on saisit au moins une partie de nos réserves, on augmente nos cotisations et nous devrions accepter cela parce qu’un prince nous l’impose ?

Aux armes citoyens, Tranchons la tête du monarche.

Non à la réforme. Oui à la conservation de notre régime autonome.

 

Vincent Jallu