Nuages

Si vous ne le savez pas encore, la pandémie au coronavirus COVID-19 est à nos portes !

Nous pourrions croire que dans cette nouvelle crise qui pourrait bien devenir majeure, nous ayons le soutient de notre ministre et plus particulièrement de notre ordre.

 

Et bien il faut le constater, même en zone dit de « cluster » (entendez par là, au moins 2 cas avérés), l’information circulante est faible, peu fiable et nous nous sentons quelque peu délaissés…

Notre CDO est absent, le CNO est en vacances, le préfet nous oublie totalement et le ministre…

Oui, notre ministre semble penser un peu à nous en nous offrant gracieusement des masques aussi inutiles que peu nombreux !

 

Depuis des jours on nous répète que les masques chirurgicaux sont là pour faire joli et que les FFP2 sont à réserver aux professionnels de santé. Notre ministre l’a assuré, ils ont des stocks et tout se passera bien.

Et bien les dits masques sont arrivés !

Et les professionnels de santé auront finalement des masques… chirurgicaux !

Pire, 50 masques, de qualité plus que médiocre, dont la date de péremption est proche voir très proche parfois. Personnellement j’ai de la chance les miens peuvent tenir jusqu’en avril… 2020 !

D’un autre côté 50 masques, dans deux jours je n’en aurais plus. 

Mensonge organisé ? Preuve d’impuissance ? Incapacité à répondre à l’urgence ? Nous ne le saurons jamais. 

Le fait est que notre ministre s’est bien foutu de nous !

Encore mieux, tous les spécialistes clament haut et fort que seuls les masques FFP2 protègent les soignants, et bien notre ministre nous soutient que le masque chirurgical est bien suffisant. Voilà comment l’on traite les soignants en France, par le mépris. La volonté ici n’est pas de protéger les soignants, mais d’éviter qu’ils soient porteurs sains. Les soignants en eux mêmes… tout le monde s’en fout !

 

Curieux hasard, au cabinet, je suis tombé en manque de gel hydro-alcoolique. Mes petites « minimes » étant fragiles, je n’ai pas de chance, je ne supporte que le 85 NPC en utilisation régulière. Et bien pas un fournisseur ne peut m’affirmer en avoir en stock et surtout pouvoir me le livrer. Alors oui, beaucoup m’ont dit « oui, oui, on en a… livrable dans 1 à 2 mois ! ». Hormis en rigoler… 

Heureusement j’ai pu faire le plein de savon et j’ai finalement, par le biais d’une connaissance, pu obtenir mon saint graal !

  

H1N1 vs COVID, quelle différence majeure ?

La réponse tient en un mot. « Vaccin ». Oui pour le H1N1 nous disposions d’un vaccin. Pour le COVID, rien dans l’immédiat. Peut être dans quelques mois voir plus.

Il y a donc un risque majeur à ce que le COVID se propage. Car même si effectivement sa mortalité est « faible », elle est largement supérieure à la grippe saisonnière. 

 

Pour avoir vécu l’épisode SRAS puis l’épisode H1N1, je peux dire avec certitude que le principe de précaution nous a fait dépenser des sommes colossales pour peu de choses surtout avec le H1N1.

Il semble clair que notre gouvernement ne souhaite pas reconduire cette erreur.

Mais malheureusement ce même gouvernement semble être tombé dans l’excès inverse en méprisant totalement celles et ceux qui sont en première ligne, à savoir les soignants.

 

Il est clair que l’on apporte plus d’importance à un match de foot aux retombées économiques fortes qu’à son système de santé et à ses soignants. On comprend de suite pourquoi certaines décisions prises semblent incohérentes. La logique est simple, suivez l’argent !

Pourquoi fermer un marché local alors que l’on laisse le supermarché ouvert à quelques dizaines de mètres ? C’est la même logique…

 

Notre ministre a donc souhaité nous protéger avec un poignée de masques sans réel intérêt pour nous.

  

Et pendant ce temps là ?

Nos élus nationaux de l’ordre passent leurs vacances, pardon, organisent une grande tournée dans l’océan indien. Il est vrai qu’il est tout de même plus sympathique d’aller dans cette région quand c’est l’hiver en métropole et qu’une épidémie surgit. Autant fuir au soleil… Quoi de plus logique ?

Là encore, suivez l’argent… Il va de votre poche à l’organisation de voyages « all-inclusive ».

Passé ce trait d’humour, si je comprends que notre ordre se déplace sur l’ensemble du territoire national pour montrer sa splendeur, l’image qu’il en ressort est un week-end entre amis, voir dans le cas présent quelques jours de vacances payés par celles et ceux qui doivent affronter le quotidien et qui risquent leur santé.

Vous savez le pire ? Je pense qu’ils sont fiers de leur ânerie et de leur devoir accompli.

Et bien je vais oser le dire. C’est inadmissible et insupportable de voir avec quel mépris nous sommes considérés. Aller faire le beau semble plus important que de s’occuper des vraies problématiques du moment.

 

Pire, ce message sur Facebook ce matin (à lire ici) où l’on peut voir un magnifique photographie de l’une de ces réunions… En présence des libéraux, salariés, étudiants, élus de l’ordre et institutionnels. 25 personnes. Heureusement que l’on peut voir une présence majeure des étudiants. Si ils n’avaient pas été conviés, il y aurait eu plus d’élus que de public !

Nous comprenons de facto que ce déplacement était d’une ultime importance en cette période où justement on nous demande de limiter les mouvements de personnes pour endiguer la propagation. Lorsque l’on est soit-disant le garant de l’éthique et de la déontologie, on se doit de montrer l’exemple… Bel exemple que vous nous avez donné là.

Ajouté à la considération des professionnels en péril, le dédain n’apporte que le dégoût.

  

Conclusion

Nous en avons malheureusement l’habitude, dans cette crise nous ne pourrons compter que sur nous mêmes.

Nous sommes lâchés par notre ministre et par notre ordre. Et pourtant tous les jours on nous demande de nos investir dans les politiques de santé publiques, mais lorsque nous nous avons besoin de la santé publique elle ne répond pas présent.

 

J’envoie toute ma sympathie et mes voeux d’encouragement à celles et ceux qui devront fermer leur cabinet pour cause de « quatorzaine ». Étant moi même dans un « cluster », l’inquiétude monte car économiquement fermer quinze jours peut être compliqué. Et je ne parle même pas des risques de contamination directe que nous prenons.

 

Vincent Jallu