Suite à l’opposition d’Alizé et du SNMKR au sujet de l’avenant 7, la CNAM a joué à un petit jeu spécial « nous allons apprendre aux débutants comment cela fonctionne ». Une leçon de politique générale en un seul acte où le seul perdant au final est la kinésithérapie. Explication de texte…
Les faits au centre du débat
Après 2 ans d’inflation et des négociations en bernes pour plusieurs professions, l’assurance maladie a eu un comportement assez étrange.
En effet, au moment où l’INSEE annonce un infléchissement de la dite inflation, après avoir atteint 6,28% l’inflation nous sommes redescendu à 4,51% et toutes les projections annoncent que l’infléchissement va se poursuivre. La CNAM, elle, nous propose alors des négociations « flash » pour combler cette inflation fraîchement sur le recul.
N’était-ce pas paradoxal, de donner un « coup de pouce » lors d’un infléchissement ? Surtout lorsque l’on sait qu’un délai incompressible de 6 mois après signature s’applique. Il fallait vraiment être un lapereau de 3 semaines pour y croire !…
Dans tous les cas la manoeuvre a fonctionné !
L’avenant 7 est signé, nous avons gagné presque 3% au passage et perdu 2 ans sur le calendrier ! Nous aurions déjà du toucher les premières revalorisations de l’avenant 7 e, juillet de cette année.
D’autant que si l’on regarde les autres professions, celles qui ont signé leur avenant il y a quelques mois, elles ont aussi eu le droit aux 3%… Donc finalement nous avons juste perdu 2 ans. On dit merci qui ?
Mais finalement, ce n’est pas le contenu même de l’avenant qui est intéressant, mais la manière dont nos syndicat ont géré cela et comment la kinésithérapie a été sacrifiée.
Les idées… visiblement nous n’en avons pas
Et oui, ce qui a été surprenant, c’est la notion de vide. Une fois l’opposition à l’avenant annoncée, nous aurions pu nous attendre à une production d’idées importante. Une période de frénésie intellectuelle nous expliquant pourquoi on ne signe pas, pourquoi on s’oppose et ce que l’on va apporter pour fair avancer les choses… Et bien non, rien, électro-encéphalogramme plat !
Il n’y a visiblement aucune matière grise chez les râleurs !
La science, visiblement ce n’est pas pour nous…
Comme annoncé, la grande perdante de tout ce brouhaha est la kinésithérapie.
Nous sommes sensés nous conformer aux données de la science.
Mais que penser d’un syndicat qui trie un échantillon non représentatif, au mépris de ses propres adhérents, et qui affirme parler au nom de la profession ?
Que penser d’un syndicat qui confond un « et » et un « ou » ?
Que penser de syndicats qui proposent 3 choix de votes alors qu’il n’y en a que deux, dans une volonté certaine de créer un biais majeur pour diluer ces mêmes votes ?
Que penser d’un syndicat qui affirme avoir un choix supplémentaire alors que celui-ci n’existait pas vraiment. Incompréhension ? Ce sont les même qui ne savaient pas vraiment si « et » ou « ou », nous sommes donc en droit de nous poser la question de la pertinence des propos de ces dirigeants syndicaux et de leur capacité à diriger un syndicat ! Peut-être n’ont ils rien compris depuis le départ ?
Que dire de ce syndicat qui, sachant que le choix supplémentaire n’existe pas, continue sa consultation en maintenant le choix erroné ?
Que penser de l’impact sur les kinésithérapeutes salariés alors que certains osent parler « au nom de la profession » sans même avoir jamais consulté les dits salariés ?
Que penser de la peur induite par la nouvelle nomenclature alors que celle-ci a été actée lors de la signature de l’avenant 5 et non de l’avenant 7… Ou quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage.
Que penser des élus nationaux de l’ordre, sous couvert de « liberté d’expression », tentent d’influencer les esprits et de fait se placent de façon non suffisamment distanciée par rapport aux orientations de l’ordre qui n’a pas pour mission les relations conventionnelles.
Devant un choix binaire « pour ou contre », avec des arguments simples et des réalités tout aussi facile à intégrer, certains syndicats ont volontairement biaisé les choix sans jamais apporter de réelles contre-propositions.
La seule réponse à leur lacune idéologique et leur refus d’engagement de responsabilités a été le populisme et la manipulation intellectuelle des votes au mépris de toute méthodologie scientifique.
Ces syndicats ont sacrifié la science pour leurs intérêts personnels.
Méritons nous de monter en compétences si nous ne sommes même pas capables de suivre des principes simples de vote ?
Ce qui est sur, c’est que les tutelles doivent bien rigoler de la situation et l’image que ces syndicats ont renvoyé de nous nous dessert lamentablement.
Et si l’on se demande pourquoi les kinésithérapeutes sont faiblement syndiqués… avec de tels Guignols, c’est assez facile à comprendre.
Conclusion
Devant une crise politique de non signature puis d’opposition, les syndicats dissidents ont répondu par des non évènements de feuilles de soins papier qui n’ont ennuyé que ceux qui les ont émises, et quelques pseudos manifestationnettes (qui est un néologisme de la contraction de manifestation et marionnettes) qui nous rappellent que quand nous ne sommes même pas capables de mobiliser autant de gens que d’adhérents des syndicats, alors il y a un problème majeur… Aucune idée n’a été avancée, aucune solution proposée par ces syndicats pour gérer les problématiques de notre profession.
La CNAM, elle, a répondu par un jeu politique plus avancé et les a dupé comme jamais. Et finalement notre profession a pris une leçon de politique très finement menée.
L’avenant 7 est signé.
Mais voilà nous avons perdu 2 ans. 2 ans à cause de l’entêtement à l’opposition, la pseudo démocratie, le populisme absolu et l’incompétences de certains.
Merci pour ce moment de nullité scientifique, la kinésithérapie a perdu, pas à cause de l’avenant, mais à cause de votre médiocrité.
Vincent Jallu