Nuages

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Intéressons nous désormais aux dispersions et répartitions de notre population.

 

Analyse par quartiles

Il faut être extrêmement précautionneux dès lors que l’on parle de médiane et de quartiles face à une profession libérale.

En effet nous n’avons pas de volume horaire défini.

Par ailleurs, les analyses par quartiles sont essentiellement données pour étudier les distributions de populations avec leurs dispersions. 

Comparer des quartiles par rapport à un indice salarial temps plein par exemple est simplement une hérésie statistique.

Pour essayer d’expliquer simplement la différence entre une moyenne et une médiane, une moyenne correspond à une mesure d’une largeur par exemple. Et la médiane correspond à un volume. Vous viendrait-il à l’idée de comparer une largeur avec un volume ? 

Ce n'est pas parce que certains le font qu'il ne faille rien dire. Ceux qui font cela ne se conforment visiblement pas aux données de la science… 

Sachant que la concertation sur le zonage concerne les quartiles de répartition par rapport à l’indicateur APL, on peut se poser la question de la pleine compréhension par certains représentants syndicaux de ce que cela implique, ce qui est très inquiétant… Mais c'est un autre sujet...

Observons donc notre distribution de quartiles depuis 2002.

 

Box

 

Nous observons ce que nous avons déjà observé dans l’analyse par revenus moyens. Les mêmes périodes et remarques sont identiques.
Nous allons donc nous concentrer sur la réelle utilité de l’analyse par quartile, la répartition de la population étudiée.

 

Boxreg

Nous voyons, une fois n’est pas coutume, que comme pour les revenus moyens, la médiane est en constante évolution positive et constitue même une régression linéaire fiable (Shapiro p= 0.3232). Nous pouvons voir aussi que les 25% des revenus les plus bas de notre population ont une évolution positive encore plus importante que la médiane, et ce, sans subir le chaos de l’année 2013. Seules les années COVID sont impactées. À l’inverse nous voyons que pour le quartile de plus hauts revenus, ce sont les montagnes russes, en 2008, 2013 et bien sur les années COVID. Nous pouvons néanmoins définir deux grandes périodes qui sont les mêmes pour les revenus moyens, 2002-2013 et 2014-2022 et sur cette période de 2014-2022, la pente de la régression est profondément négative. Le quart de notre population concerné voit son revenu diminuer.

Je vous propose donc un graphique « virtuel » dit « en violon » qui permet de mieux appréhender la distribution de la population. Ce graphique est « virtuel » car ne disposant pas des données individuelles, les distributions sont théoriques, mais permettent à ceux qui n’ont pas l’habitudes des distributions, de voir un peu mieux ce qui se déroule.

 

Violin

Nous voyons qu’en 2002 notre population est très équilibrée sur ses quartiles. Une distribution quasi identiques dans les 4 quarts. En 2008 nous retrouvons une distribution « en bouteille » qui montre un étirement des 2 quartiles les plus élevés (et surtout du quartile le plus élevé) et un tassement des 2 quartiles les plus bas avec une augmentation de médiane moins importante que l’étirement. Nous pouvons donc dire qu’à cette période la distribution des revenus de notre population devient hétérogène. 50% des revenus de notre population a tendance à accroitre de manière significative tandis que les 50% restants ont une croissance moindre.

À partir de 2008 nous ne retrouverons plus jamais une homogénéité. L’année 2013 est, comme nous pouvons nous en douter l’apogée de l’écart entre les deux premiers et les deux derniers quartiles. À l’inverse entre 2014 et 2019, le quartile le plus élevé en terme de revenu se tasse massivement, 25% de notre population perd chaque année en revenus. La crise économique a plus largement touché ce quartile. Les 3 quartiles d’en dessous restent assez stables. Ce sont donc les revenus les plus hauts qui ont perdu le plus.

Très globalement nous pouvons dire que les revenus les moins élevés de notre population s’enrichit de manière presque linéaire (en dehors des « cabinets doivent fermer » de la période COVID), tandis que les revenus les plus élevés subissent les affres de la macro-économie.

 

Nous observons donc une inégale répartition et surtout des variations. Bien que le revenu médian augmente, les revenus des plus riches de notre profession diminuent. Nous comprenons alors le décalage perceptible sur les réseaux sociaux. Quand certains s’insurgent de la dégradation de leurs revenus et que d’autres ne comprennent pas cette indignation. Nous avons un vrai décalage entre les revenus les plus faibles et les plus élevés avec deux tendances qui s’opposent.

 

Nous pouvons conclure de l’analyse de la moyenne et de la médiane que les revenus non conventionnels semblent être à l’origine de l’affaissement des plus hauts revenus de notre population, créant ainsi une disparité non négligeable dans notre profession.

 

C’est le moment idéal de considérer l’inflation…

 

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