Après l’élan de « en marche » et durant la campagne présidentielle, nombre de professionnels libéraux avaient rejoints les rangs du mouvement. Peut être leurrés par des chimères ou des moulins à vents, le réveil quelques mois après est difficile et amer.
Après avoir poignardé la kinésithérapie salariée, madame Buzyn enfonce le clou avec les libéraux.
En effet, la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) n’est pas là pour nous rassurer.
La CSG
Confirmée par le PLFSS, la hausse de CSG de 1,7% nous attend dès 2018.
Mauvaise surprise au passage, comme je l’avais annoncé dès le printemps, cette hausse va nous toucher de plein fouet. Car en effet, si d’un coup le gouvernement a découvert que les professionnels conventionnés pouvaient perdre en net 1,7% de revenus, nous avions eu une lueur d’espoir il y a quelques jours (à lire ici).
Cependant, cette espoir est mort hier lors de la présentation du PLFSS.
Je cite « En conséquence, l’assurance maladie prendra en charge une fraction des cotisations au régime vieillesse de base afin de garantir une compensation stricte de l’augmentation de la CSG pour les professionnels de santé concernés (médecins de secteur 1 et professionnels de santé qui exercent en zone à faible densité : chirurgiens- dentistes, sages-femmes, infirmiers et masseurs-kinésithérapeutes). La mise en œuvre de ces dispositions donnera lieu à des avenants conventionnels.»
Donc seuls les professionnels en zone sous-dense auront le droit à compensation de la hausse de CSG.
Ayant déjà mis en garde quant à cette augmentation de CSG durant toute la campagne présidentielle, et quant à la compensation qui n’est que façade, sachez le, vous allez perdre 1,7% de revenus dès 2018.
Le sport santé
Annoncé par mesdames la ministre de la santé et la ministre des sports, la création de 500 maisons sport-santé bien être. Malheureusement, il semblerait aux yeux des ministres, que la kinésithérapie n’ait pas sa place au titre de la prévention, du sport et de la santé !
Nous voici donc « sur la touche ».
Bien évidement, personne ne parle du financement de telles structures donc le budget de construction mais aussi de fonctionnement sera colossal. Seule piste évoquée, les mutuelles ! Nos gouvernants savent-ils que les mutuelles ne sont pas philanthropes ? Tout ceci aura un coût qui sera répercuté directement sur le tarif non seulement des mutuelles, mais aussi de l’ensemble des cotisations assurantielles.
Il peut néanmoins y avoir, pour nous, une bonne carte à jouer pour nous exonérer de la convention et investir dans ces maisons sport-santé. Attention toutefois, tant que les conditions réelles de financement et de fonctionnement ne sont pas définies, il est illusoire de s’avancer de trop sur ce sujet.
Ce qui est sur, c’est qu’à éliminer les professionnels de santé du domaine de la prévention, du sport et de la santé, la politique menée me semble en opposition avec le respect de le fonction même. Madame Buzyn s’avère être une ministre des mutuelles, une ministre de la désocialisation de la santé et de la déshumanisation.
Peut être serait il bon pour nos dirigeants politiques de relire les fondements même de la sécurité sociale.
Les négociations conventionnelles
En marge de ces inquiétantes nouvelles pour 2018, les négociations conventionnelles poursuivent leur chemin. Il est remarquable de noter que de ce côté aussi la kinésithérapie est matraquée. Aucune réelle avancée, annonce de la fin de l’augmentation de la lettre clé, travail au forfait, sans même parler du futur aménagement de la nomenclature.
Le SNMKR dans sa propagande, a laissé sous-entendre qu’il allait engager sa signature…
À ce jour la compensation de la CSG semble compromise pour la grande majorité d’entre nous, nos conditions se dégradent de plus en plus et aucune augmentation tarifaire conséquente pour réduire notre perte de pouvoir d’achat ne semble être de mise. Nous avons déjà perdu plus de 20% de revenus (à lire ici) et comprativement à nos collègues européens nous sommes loin derrière à la traine (à lire ici).
Il m’est donc d’avis que les syndicats en pleine négociation conventionnelle, doivent prendre leur responsabilités et refuser en bloc cette compensation discriminatoire et avoir un geste fort pour montrer que les professionnels de santé ne sont pas de gentils moutons.
Il est donc clair, à ce jour, que madame Buzyn et le gouvernement, souhaitent purement et simplement annihiler la masso-kinésithérapie.
Soyons forts et consctructifs, unissons nous, y compris avec les autres professions de santé pour faire bloc.
Vincent Jallu