Voilà c’est fait, le 9 avril 2018, la FFMKR a déposé au greffe du conseil d’état un recours à l’encontre de l’avenant N°5.
Le 11 Avril, la FFMKR nous a informé qu’elle permettait à Alizé à se joindre au recours via une requête en intervention. Vous pouvez lire le communiqué de la FFMKR en cliquant ici.
Analyse de texte
Qu’est-ce qu’une requête en intervention ?
L’intervention est une demande formulée par un tiers qui vient se greffer sur un recours existant.
Traduction, la FFMKR a effectué l’ensemble des démarches tant sur les plans intellectuel, juridique que financier. Elle a donc déposé, seule, un recours.
Et dans un soucis d’ouverture, elle permet à Alizé de se joindre au recours sans avoir ni participé à l’élaboration du recours ni l’avoir financé.
Attention, l’intervention est formée par un mémoire distinct. Il faudra donc qu’Alizé produise un document auprès du greffe du conseil d’état pour justifier son intervention. Donc si Alizé ne souhaite pas répondre favorablement, il le peut.
Le conseil d’état peut refuser la requête en intervention si il estime que la motivation n’est pas suffisante et, bien sur, si la requête est rejeté, l’intervention aussi.
Je redis ce que j’avais écrit en novembre (à lire ici l’avenant est signé), La FFMKR a tout à gagner dans cette procédure, Alizé à tout à perdre.
Le communiqué est très bien écrit. La formulation est très fédérale pour ne pas dire féodale, j’aime bien. La FFMKR se place en avant, normal ils ont tout fait et supportent l’intégralité du coup financier. C’est donc bien une permission de se joindre à l’action et non un réel partenariat dans l’action.
La publication du communiqué le lendemain de la publication de la dépose du recours accentue cet aspect condescendant.
Félicitations, excellente communication très bien menée et très claire.
Je vous souhaite que ce recours puisse avoir une issue favorable.
Juste histoire de chipoter, je cite, « la manifestation de l’esprit rassembleur de la FFMKR face à l’attitude irresponsable de l’Union ». Il est vrai que c’est rassembleur de parler d’irresponsabilité… Mais j’en déduis que la FFMKR veut bien s’allier avec Alizé mais pas forcement avec le SNMKR. Nous pouvons donc penser que le « printemps de la kinésithérapie » ne se fera qu’à deux…
Mais au final, LA FFMKR a joué un très bon coup syndical. Une politique de main tendue qui ne peut que lui rapporter, un recours qui ne peut que leur être bénéfique et le ton est donné avec justesse et réalisme.
Inquiétude
La FFMKR semble vouloir fédérer derrière elle Alizé. Et fédérer pour une fédération… C’est « absorber ». L’avantage d’une fédération c’est que les structures qui se fédèrent restent « autonomes ». J’espère qu’Alizé ne tombera pas dans les travers du chant des sirènes.
Concernant le recours
La FFMKR n’a strictement rien à perdre dans cette aventure. Un peu de temps, un peu de forces vives et d’argent. Si ils gagnent ce seront les champions du monde et assureront leurs adhésions pour les 3 prochaines années, si ils perdent au moins ils auront essayé.
Cependant, plus le temps passe, plus ma réflexion avance, plus je me demande si ce recours est utile et si notre profession toute entière ne va pas en subir des conséquences.
Soyons clairs, je reste convaincu que l’avenant n°5 n’est pas bon. Je reste sur ma position qui est de dire que si j’en avais eu la possibilité, je ne l’aurais personnellement pas signé.
Je ne l’aurais pas signé, oui, mais il est là. Le jeu conventionnel veut que les règles soient ainsi faites. Du coup, est-ce que je l’attaquerais ?
Je vous l’avoue, j’ai bien peur que l’UNCAM ne se lasse de ces avenants signés puis attaqués puis annulés pour remis puis…
Si nous observons bien les négociations, cela fait un moment que l’UNCAM propose et que les syndicats disposent. Mais soyons réalistes, l’UNCAM reste le pilote de la négociation.
Que ce passerait il si l’UNCAM disait sous une formule très diplomatique « de toutes façons vous signerez et après vous attaquerez, donc, nous vous proposons le minimum administrativement parlant mais pour les augmentations allez voir ailleurs si nous y sommes ».
Je n’affirme rien, je pose la question, est-ce raisonnable ?
Je reste partagé entre mon côté « activiste » dont l’instinct primaire dit « on est les plus fort » et mon côté « vision à long terme » qui dit « on va le payer un jour ou l’autre ».
Je vous laisse méditer…
Vincent Jallu