Suite au communiqué commun de nos trois syndicats (Alizé, FFMKR et SNMKR) de début septembre, ceux-ci avaient annoncé attendre les propositions du président Macron le 18 septembre pour se positionner quant aux suites à donner au mouvement de manifestation de juillet dernier.
Voilà cela fait 10 jours que monsieur Macron a édicté son plan. Vous pouvez lire mes commentaires sur « Ma Santé 2022 » ici.
10 jours après… Et ? Nos syndicats n’ont fait que commenter individuellement.
Devons nous attendre une annonce commune ? Devons nous supposer que l’entente entre les 3 n’est plus qu’histoire ancienne ?
Aucune piste pour l’instant.
À titre personnel, j’ai bien peur que la situation syndicale ne deviennent compliquée. Certains l’ont compris, d’autres semble avoir encore un peu de mal. Mais notre pays est en train de vivre une redéfinition de l’action syndicale au sens large.
Le SNMKR (à lire ici)
Une fois n’est pas coutume, le SNMKR a été le premier et surtout le seul à avoir une réelle analyse de « Ma santé 2022 ».
Tout est détaillé, bien présenté et analysé. Globalement assez en accord avec les analyses du SNMKR, et pour les mauvaises langues, non je ne suis pas adhérent au SNMKR et je n’ai pas aspiration à l’être… Je ne peux que dire que leur vision me semble cohérente et pertinente. Il y a bien quelques points de détail mais qui ne méritent pas d’être relevés ici.
Je vais quand même oser une question avec humour… Et Objectif Kiné là dedans ?
La FFMKR (à lire ici)
Celle-ci a décidé de favoriser son congrès qui a lieu mi octobre pour commenter et préciser son analyse.
Si d’un point de vue strictement syndicaliste, c’est une excellente idée de favoriser sa fédération et ses adhérents, je trouve qu’attendre presque 1 mois pour se positionner, c’est long, très long…
Dans son bref communiqué la FFMKR semble toutefois assez en accord avec ce qui a été déjà dit par le SNMKR ou votre serviteur.
Cependant, je me permets de donner un avis d’un non adhérent à la FFMKR, aujourd’hui à l’heure de hyper communication des réseaux sociaux, il serait peut être bon de revoir la politique vis à vis du monde extérieur à la fédération.
En effet, la FFMKR est quasi absente des réseaux. Seuls quelques participants à titre individuels interviennent
Et si votre position historique vous a toujours « favorisé » et a apporté un grand nombre d’adhérent, il semblerait que la croissance de ceux-ci ne soit pas en rapport avec la démographie actuelle…
Quelle est aujourd’hui la ligne politique de la FFMKR ? Je serais bien incapable de le dire tant l’opacité est de rigueur. En tant que non adhérent cela ne m’incite pas à venir adhérer…
Et si je suis le premier à dire qu’un syndicat se doit de favoriser ses adhérents et sa structure, il y a tout de même du point de vue de la communication un fossé actuellement entre la FFMKR et les non adhérents.
Alizé (à lire ici)
Presque coutumier du fait, il faut bien quelqu’un pour fermer la marche…
Ma première réaction en lisant le texte d’Alizé a été de penser qu’enfin ils ouvraient les yeux. Ils ont peut être finalement fini par comprendre où en était le syndicalisme aujourd’hui. Quelle magnifique surprise.
Si cette modification de politique interne présage un renouveau pour Alizé, je reste cependant dubitatif sur quelques points majeurs.
Les pratiques avancées, futur de notre profession, semble ne pas du tout être maitrisées par Alizé. Ce que nous pouvons déjà faire ne doit pas être une pratique avancée…
Par ailleurs, quand on sait à quel point certains membres du conseil d’administration d’Alizé ont été vindicatifs contre la démarche qualité, je suis assez surpris de lire le contraire dans ce texte…
De plus, en lisant « Si la création de forfaits rémunérant les soins qui répondent aux objectifs prioritaires de santé publique est pertinente », j’en conclus qu’Alizé est devenu favorable à l’élaboration de forfaits de soins. Voilà une petite révolution puisque là encore de nombreux membres du conseil d’administration exprimaient il y a quelques jours non seulement leur volonté de continuer à demander l’augmentation de la lettre clé, mais aussi leur opposition aux forfaitisations.
Il reste donc à Alizé de tout construire puisque n’ayant aucun proposition en adéquation avec cette vison nouvelle et même quelques discours dans leur actualité presque en contradiction.
Nous attendrons donc avec impatience les idées, propositions et actions cohérentes avec la nouvelle ligne politique d’Alizé.
En espérant que tout ceci ne soit pas un « plan comm’ » sans réelle volonté derrière, juste pour ne pa paraître « déconnecté » de la réalité… Car finalement si la ligne politique semble changer, il n’est malheureusement fait aucune proposition concrète allant dans le même sens et les analyses sont comparativement au SNMKR, assez superficielles.
Attention d’ailleurs à ne pas devenir qu’une pâle copie d’autre(s) syndicat(s) existant(s).
Conclusion
Finalement, chaque syndicat a parlé en son nom. Mais aucun n’a proposé de suite(s) à donner au mouvement du mois de juillet. Soit ils ont tous compris que monsieur Macron avait modifié l’impact et l’influence syndicale au cours de son mandat (où en est le mouvement des cheminots ? Personne ne le sait et tout le monde a tourné la page…), soit ils n’ont simplement pas envie de se lancer dans des actions inutiles et coûteuses.
Quelques question restent en suspens. Où en est la fameuse réécriture du « décret chiro » que certains candides ont cru être possible ? Où en sont les futures actions communes aux trois syndicats ? Où en sont les actions individuelles des syndicats ?
Autant de questions sans réponse.
Ce qui est sur c’est que plus que jamais nos syndicats sont en danger. Certains l’ont compris, d’autres ont du mal.
La période est complexe, assemblée générale pour les uns, fin de mandats pour les autres, congrès… Les 3 présidents des 3 syndicats peuvent potentiellement changer. Peut être ont ils été animés par la frilosité…
Ce qui est certain c’est que le syndicalisme doit changer pour survivre et les prochains présidents de nos syndicats devront clairement avoir cela en tête.
Ce qui est sur, c’est que concernant l’action collective de nos trois syndicats, 10 jours après et… Nous n’en savons toujours pas plus.
Vincent Jallu