Nuages

Actualités

Il est de bon aloi en début d’année de faire le bilan de l’année précédente et de formuler des voeux pieux …
Personnellement, ressasser le passé et parler dans le vide afin d’exprimer de bonnes résolutions que nous ne suivons jamais n’est pas tellement ma tasse de thé.

Quelles surprises 2018 va-t-elle nous apporter ?

 

Des faits et des actes…
2018 sera l’année charnière de tous les dangers. Nos syndicats représentatifs vont être confronté d’ici à quelques jours ou semaines, au projet d’avenant numéro 6 de la convention nationale des masseurs-kinésithérapeutes.
Cet avenant, qui fait suite au numéro 5 tout frais qui n’a pas encore été validé par les tutelles, devra quasi obligatoirement être signé.
En effet, je vous en ai déjà parlé, mais cet avenant va comporter la compensation de la hausse de CSG pour les praticiens exerçants en zone sous dense. Malheureusement, cet avenant, comportera aussi la réforme de la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP).

Voilà donc le piège machiavélique qui nous attend en 2018, un avenant presque « obligatoire » et qui malheureusement comportera aussi cette fameuse réforme de la NGAP.

En 2018, l’ordre va vous demander d’ici quelques jours de régler la cotisation annuelle, jusque là, aucune surprise. Il va certainement cette année nous parler de la prévention avec autant d’ambition et de finesse d’analyse que pour les urgences. Il va organiser un colloque sur l’exercice salarié. Ayant toujours un train de retard et souhaitant depuis longtemps séduire les salariés sur lesquels l’ordre n’a aucun emprise, cela ne serait que logique. il nous dira qu’il a créer un master 2 de kinésithérapie en oubliant de préciser que le grade master ne sera obtenu qu’en cumulatif d’un autre cursus comme c’est déjà le cas et oubliera de nous dire que le « vrai » grade master de kinésithérapie, par cette manoeuvre, sera enterré et scellé dans les oubliettes !
Enfin, en dépensant nos sous, l’ordre finira par nous dire qu’il a été très performants, que l’ensemble de ses membres ont travaillé d’arrache pied et que le résultat est à la hauteur des espérances, à savoir nul !

 

Qu’attendre de cette réforme de la NGAP ?
Nicolas Revel, directeur de l’UNCAM, a été très clair sur le sujet. l’actuelle NGAP n’est pas assez descriptive à son goût. Entendez par là, que toute ce que souhaite l’UNCAM est l’inverse de ce que nous souhaitons nous !
Nous souhaitons l’équivalent de la « C » des médecins avec un acte unique, simple, pratique et efficace. Juste de quoi nous alléger d’un point de vue administratif.
Et bien l’UNCAM souhaite nous imposer un PMSI façon libéral.

Pour celles et ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de travailler en salariat, le PMSI est à l’administration ce que le taux d’intérêt est au banquier !
Le Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) est apparue en 1996 et a pour but de « mesurer l’activité et les ressources des établissements » avec la nécessité de « disposer d’informations quantifiées et standardisées ». Sa finalité a été la T2A, ou tarification à l’activité en modifiant complètement la rémunération des prestations.
Pour le dire simplement, le PMSI est une énorme usine à gaz.
La finalité du PMSI a été de mettre en place un traçage complet de l’activité de la structure et de chaque services. S’en sont suivis une multitudes d’indicateurs économico-administratifs MCO, RUM RSS, GHM, SSR, RHS, SIIPS, RPU, ENC, ENCC…
La finalité aussi, a été de tracer directement le patient pour connaitre son parcours de soins.
C’est ainsi que les tutelles ont modifié l’action même du généraliste en le faisant passé d’une médecine réellement générale, à une médecine uniquement de régulation avec l’intégration dans ce fameux parcours de soins. Car à l’échelle des structures hospitalières, c’est ce mode de fonctionnement qui a été le plus performants au regard des coûts pour suivre un patient.

En pratique, à notre échelle le PMSI s’est traduit par le remplissage d’un formulaire détaillé des actes et du temps dédié. Par exemple « massage 5 minutes, mobilisation 5 minutes, physiothérapie 5 minutes, travail de la marche 15 minutes ».
Voilà donc ce qui nous attend à terme dans nos cabinets…
Vous ne pourrez plus facturer uniquement un AMS 7,5. Le bilan sera obligatoire et formalisé via SCOR, ainsi que le descriptif de l’ensemble des prises en charge tel que je viens de vous le décrire.

Il résultera d’ici 5 à 10 ans, une refont totale de l’activité libérale. Les parcours des patients seront revus et optimisés pour assurer la maîtrise comptable parfaite aux yeux des tutelles.

 

L’avenir dans tout cela ?
L’avenir est simple et limpide. Les tutelles souhaitent supprimer les tarifications à l’acte, organiser le maillage des professionnels, les contraindre à une activité temporelle maitrisée et contrôler de A à Z ce que nous faisons.
Pour cela, elles organisent le paiement au forfaits. Forfaits qui seront directement liés à cette fameuse nouvelle nomenclature. Dans quelques temps vous aurez simplement des objectifs. « Faites 2000 actes de physiothérapie et gagnez 5000€ », « faites 3000 mobilisations et gagnez 4000€ », « prenez en charge 200 BPCO et gagnez 1500€ », ainsi de suite… Voilà comment sera faite votre rémunération.
Le maillage des professionnels sera revu complètement. Les hôpitaux vont fonctionner différemment. Les services seront restructurés en pôles départementaux. Ainsi l’hôpital « général » va disparaître et chaque structure sera « spécialisée » dans un service.
Les cabinets libéraux vont aussi disparaître. L’application de normes et de contraintes massives feront que le praticien individuel ne pourra supporter l’ensemble de ces contraintes. Ainsi, les maisons de santés vont exploser et remplaceront les hôpitaux de proximité disparus dans la gestion des urgences et autres services de soins de proximité.
Les urgences justement… Les tutelles vont nous imposer la continuité des soins. Comprenez par là réceptions des patients 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Cette continuité de soins permettra la totale gestion des petites urgences.

Alors soyez rassurez, nous ne serons pas « contraints » physiquement, personne ne viendra nous menacer… Non, les tutelles ont trouvé un moyen de pression beaucoup plus élaboré et simple. En gelant la lettre clé, nos revenus sont eux aussi figés. Nous sommes arrivés aujourd’hui au point où ne pouvons pas prendre plus de patients.
Et bien si vous voulez gagner plus, les tutelles vous proposerons de gagner un forfait supplémentaire en organisant une garde le week-end ou une garde de nuit, ainsi de suite. La première génération va se tuer au travail en acceptant de travailler plus, la seconde aura compris que se regrouper avec d’autres professionnels permet d’assurer tout cela sans réellement travailler plus.

Un exemple concret sera par exemple de dire «la prise en charges des bronchiolites en libéral coûte trop cher, nous allons optimiser cela en créant au sein d’une maison de santé par canton une équipe de 2-3 kinésithérapeutes qui ne prendrons en charge que des bronchiolites, avec pour objectif 30 patients par jour et payé au forfait 3000€ pour 10 jours par an et une continuité de soins assurée. Les professionnels se relaieront alors au sein de cette maison de santé, une vingtaine de praticiens seraient suffisants pour assurer l’ensemble de la période « épidémique ».
Cette maison de santé pourrait tout à fait être une structure financée par l’ARS ou par les communes du canton, et pourrait comporter une salle pour les kinésithérapeutes, une salle pour les médecins, une salle pour les infirmières etc.

N’en doutez pas, l’imagination et les moyens des contrôles et de suivi des tutelles sont sans limite tant que le coût final est optimisé.
Et si par hasard vous croisiez un candide vous annonçant que tout allait bien… Pensez que celui-ci a soit été absent ces 20 dernières années, soit n’a jamais regardé plus loin que le bout de son nez. Car tout ce qui est décrit ci-dessus est bel et bien la réalité de ce qui s’est déroulé depuis 20 ans.

 

Les bonnes résolutions
Pour conclure je dirait qu’il faut regarder tous ces projets non pas à l’échelle de notre profession, mais à l’échelle de l’ensemble des prises en charges.
La bonne résolution pour 2018 serait donc, non pas de s’unir entre nous, mais de s’unir à l’échelle de la santé en général et pas forcement uniquement entre professionnels, mais aussi autours des patients. En organisant les clivages entre les professions et aussi entre les professionnels au sein des professions, les tutelles ont gagné une marge de manoeuvre immense et quasi infinie.
Il faut donc continuer à travailler « dans le système », mais aussi organiser la contre attaque « hors du système » en essayant de trouver des leviers à tous niveaux pour dépasser tout ceci. En local, à plus grande échelle, auprès des associations de patients, ou tout simplement auprès des patients, en s’attaquant directement aux processus de représentations, aux procédés de contrôles y compris ordinaux qui ne font que renforcer les clivages interprofessionnels…
Vous l’aurez compris, le travail est immense et il nous faudra une énorme dose d’optimisme.

En vous souhaitant tous mes voeux pour cette année 2018…

 

Vincent Jallu

 

 

Après les deux journées de grand oral de notre Président et de notre Premier Ministre, que pouvons-nous retenir des actualités ?

Le premier élément qui saute aux yeux c’est l’abstention dans le vote de la confiance au gouvernement après le discours du Premier Ministre. Certes la majorité attendue a été obtenue mais les 129 abstentions montrent les hésitations à assurer un choix et un rôle. Ou peut-être est-il plus question de préserver une éventuelle bonne grâce Présidentielle ?

Mais au-delà de ces résultats qu’avons-nous entendus et quelle compréhension en avons-nous ?

Si les propos concernant les prothèses auditives, les soins dentaires et les lunettes sont rappelés, nous ne pouvons qu’approuver car ce sont des éléments importants dans la bonne santé et le bien-être En sous-entendus, meilleure productivité et moindres dépenses liées aux accidents et carences résultants de ces handicaps.

Mais nous n’oublions pas en parallèle les objectifs de réduction les dépenses de kinésithérapie sans réflexion de fond sur les causes de l’augmentation des prises en charge.

La prévention semble également être un sujet d’intérêt pour ce gouvernement avec l’intention d‘en faire évoluer l’intérêt. Là encore, quel professionnel de santé pourrait être contre le fait de développer (enfin !) la prévention ? Nous disons même que les kinésithérapeutes seraient parmi les professionnels les plus aptes à participer à la prévention.

Mais voilà, ce n’est pas comme cela que les prises en charge en prévention sont pensées. Ce serait du rôle des étudiants en santé. Sans porter de jugement aux qualités des jeunes qui s’engagent dans des études en santé, et des qualités il en faut, la prévention, que ce soit en termes de discours ou de pratiques demande de l’expérience. 

Etre préventeur n’est pas simple ce qui nous amène à penser que le service sanitaire proposé au service de la prévention n’est qu’une annonce pour se donner bonne conscience en mettant l’accent sur la prévention sans déployer les moyens financiers nécessaires. La prévention par les étudiants, peu importe l’efficacité, c’est le coût dépensé qui est le critère d’évaluation.

Que dire des objectifs de diminution des effectifs de la fonction publique ?

Comment faire baisser des effectifs sans revoir les missions des services publics ?

Comment faire baisser les effectifs alors que les contraintes administratives sont de plus en plus nombreuses ? Que les textes sont de plus en plus inextricables ? Que la perte des services publics dans les communes est le premier promoteur de la désertification des communes ?

Quels personnels et professionnels seront ciblés par la baisse des effectifs ?

Si nous nous en référons au vécu de la FPH, ce sont les soignants qui vont encore payer un lourd tribut aux exigences d’économie. Ce qui va encore dégrader leurs conditions de travail, multiplier les risques psycho-sociaux et aussi entrainer de nouvelles pertes de chance pour les patients en ce qui concerne la qualité des soins. Inutile de revenir sur la multiplication des directions, des adjoints, des chargés de missions, qui font que les hôpitaux sont devenus ingouvernables, où souvent incompétence et incohérence règnent, car les priorités ne sont plus collectives mais uniquement des objectifs de carrière individuelle.

Inutile également de parler du déficit dévastateur de kinésithérapeutes, organisé depuis des années par les tutelles dans les établissements de santé.

En aparté, un récent sondage : https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/stats-rapides/apprentis__2016.pdf  montre que la FPH est parent pauvre des contrats d’apprentissage avec une baisse important alors que dans le même temps il y a une grande progression dans la FPE et la FPT. Certains dirons qu’il y a peu d’émules dans la FPH d’autres, nous en sommes, dirons que si les contrats d’apprentissages sont en baisse dans la FPH c’est dû au refus de financer l’apprentissage par les directions. Refus pouvant dans certains cas être liés aux manques de financements. Une autre raison est que les salaires de la FPH sont tellement attractifs, comme les conditions de travail de contraintes et de pénibilité, qu’une autre voie est choisie !

Si nous restons dans la sphère de la santé, nous avons entendu l’augmentation du tarif des paquets de cigarettes ou l’alignement du tarif du gasoil sur celui de l’essence. Mais (oui il y a toujours un mais !) de façon progressive (très progressive !) ce qui fait que l’effet ne sera que partiel puisque le temps va lisser l’impact tarifaire.

Dans les autres domaines nous avons bien sûr noté des motifs de grande inquiétude. Sans être, et de loin, exhaustif, comment envisager que limiter les indemnités prud’homales ne soient pas une mesure de mépris envers les « petites mains » qui font qu’une entreprise fonctionne ? 

Comment cautionner qu’une retraite de 1200€uros soit suffisante pour vivre et qu’elle soit le socle de l’augmentation de la CSG ?

Essayer de payer une Maison de Retraite avec 1200€uros ?

Essayer de rester dans votre domicile en région parisienne avec 1200€uros ?

Vraiment la politique rend aveugle mais il est constant qu’avec des salaires et autres avantages de 4000, 5000€uros ou plus, le prix d’un ticket de métro comme celui d’une baguette de pain ou, luxe extrême, celui d’un pain au chocolat (chocolatine pour ne vexer personne !) n’est en aucun cas une préoccupation. Comme se faire hospitaliser en clinique privée ou payer des dessous de table à des chirurgiens de la FPH.

Terminons avec la diminution annoncée des parlementaires ce que nous applaudissons. Un tiers en moins ! De l’effet d’annonce de bonne intention, car cela devrait des deux tiers ! Et surtout, aucune échéance, ni proposition de baisse des rémunérations ni des avantages pendant et après mandat.

Et si cette mesure est adoptée, souhaitons que ce soit le plus rapidement possible, sera-t-elle effective à la prochaine législature ou bien aurons-nous droit, ce qui devrait être de notre point de vue, à une dissolution des deux chambres avec élections sur les nouveaux effectifs et nouvelles modalités ?

Pour le moment le concept d’être En Marche semble bien claudiquant et clopinant. Mais habitués aux handicaps et déficiences, nous sommes prêts et disponibles pour des propositions !

 

Didier Lantz

Suite aux discours de messieurs Macron et Philippe, ainsi qu’à la parution d’interviews de madame Buzyn, je n’ai pu résister à l’envie d’écrire quelques commentaires sur l’ensemble de notre actualité "politique de santé" !
 
Madame Buzyn, ministre de la santé, me semble être en passe de devenir la championne du paradoxe… 
 
En effet, elle a affirmé être ni une ministre des annonces, ni une ministre normative tout en souhaitant entretenir un apaisement durable avec les médecins libéraux.
Elle ajoute vouloir « éviter l’obligation de tiers payant généralisé ».
 
Premier paradoxe, des annonces qui n'en sont pas !
Pour quelqu’un qui souhaite ne pas être une ministre « d’annonces », en voilà pourtant une qui mérite que l’on s’y intéresse de plus près.
En effet, en France, pour abroger une loi il n’y a pas 50 solutions. Et qui plus est, une fois cette loi abrogée, il faut bien la remplacer par une autre. Cela va donc être difficile de ne pas être normatif et législatif pour subvenir à cette annonce !
 
Second paradoxe, l'obligation vaccinale
Toujours sur le même thème du normatif et du législatif, que penser de l’obligation vaccinale alors que l’on a dit quelques heures auparavant que l’on ne souhaitait pas imposer de norme ?
 
Je ne parlerais pas du fond du problème qui est l’obligation vaccinale, mais du fait que d’un côté la ministre veut engager les professionnels de santé dans les politiques de santé publique de manière non contraignante, et que d’un autre, elle impose une série de vaccination.
Qui plus est, au lendemain de l'annonce de la mesure, volte-face, madame Buzyn prend déjà des gants pour introduire une procédure de dérogation...
 
Si telle est la « méthode » de madame Buzyn, je vais bientôt inventer un « point Barrault », en référence au « point Godwin » pour celles et ceux qui vont dans le sens de « la dictature, c’est ferme ta gueule; la démocratie, c’est cause toujours » !
Car oui madame Buzyn, par cette missive mériterait bien son « point Barrault » !
 
Troisième paradoxe, le temps !
Non, ne parlons pas de mécanique quantique, loin de là, mais simplement de calendrier !
Le mouvement « En Marche » nous avait promis via notre président Emmanuel Macron, des solutions rapides et radicales… Et bien madame Buzyn a confirmé que les solutions seraient peut être dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale de 2018, mais finalement uniquement via des expérimentations, sachant que les stratégies en santé au niveau des régions ne seraient à l’ordre du jour qu’en avril 2018 si tout va bien…
Donc finalement, En Marche, ralenti bien vite et nous allons bientôt être en marche à reculons pour avoir des mesures dans le PLFSS de 2019 au mieux, voir pour le prochain quinquennat !
 
Au jour d’aujourd’hui, si des projets sont édictés sur, par exemple la prévention, la santé mentale, les maladies chroniques etc. Cependant, nous n’avons toujours pas de détails précis sur qui, quoi, quand, comment, et avec quel argent !
Pire, madame la ministre avoue « je fais confiance aux acteurs de terrain pour l’aider à trouver des solutions » ! Cela montre que finalement on va faire quelque chose, mais on ne sait pas quoi.
Nous sommes donc toujours dans le flou en marche…
 
Quatrième paradoxe, les dépassements d'honoraires
En effet, madame Buzyn a prévu de s’atteler à ceux-ci.
Là encore, sans rentrer dans le débat de fond sur la pertinence même du dépassement, si un professionnel, lié par une convention tarifaire, estime nécessaire, voir indispensable d’effectuer un dépassement, peut être, est-ce la finalité d’une succession de politiques de santé beaucoup trop restrictives qui n’ont jamais pris en compte les réelles demandes des praticiens.
 
Cinquième paradoxe, l'ONDAM
Notre président a annoncé un ONDAM à 2,3% sur le quinquennat. J’ai bien intégré que nous parlions de l’ensemble du quinquennat… Mais si nous sommes à 4% en 2018, il faudra fatalement être à 1,9% les années suivantes pour retomber dans la moyenne !
Sachant qu’en parallèle, il est prévu à l’horizon 2022 une prise en charge à 100% des lunettes et prothèses auditives !
 
Mesdames, messieurs, attendez vous à non pas vous serrer la ceinture, mais à baisser vos tarifs de 10% pour rester dans les clous de l’ONDAM !
 
Sincèrement je souhaite beaucoup de courage à madame Buzyn pour réussir le tour de force de garantir les chiffres annoncés.
Ce qui est sur, c’est que si les chiffres sont à l’images des différents discours tenus, n’en doutons pas, il y aura du paradoxe dans l’air !
 
Et pour répondre à la question de départ, où en sommes nous, la réponse est simple, nul part !
Les fameux « 100 jours » de la présidence en sont presque à la moitié et osons le dire, il n’y a pas grand chose à en retenir…
 
Vincent Jallu