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Les Syndicats

Vous retrouverez dans cette rubrique l’essentiel de l’actualité des syndicats ainsi que mon analyse en rapport avec leurs propositions et positions.
Vous pourrez aussi lire quelques articles plus généralistes mais concernant directement les syndicats au sens large.
 
10 jours après et ?
toujours rien ! 
 
Ils ne s'en sont pas vanté, mais ils ont osé ! Finalement critiqués par toute la professions, une belle leçon.
 
Et oui finalement la manifestation du 5 Juillet a été bien pire que ce que je pensais...
 
Et oui les choses changent...
 
Peine perdue ? Pour qui ? Pour quoi ?
 
Depuis sa restructuration Alizé semble bien à la peine pour remonter la pente.
 
Pourquoi essayent-ils de s'entre-tuer plutôt que d'avancer conjointement...
 
Quand le SNMKR veut jouer, je joue !
 
L'union semble avoir pris sa décision.
 
Résultat de la magnificiente enquête du SNMKR...
 
Pourquoi si je pouvais le faire, je ne signerais pas cet avenant.
 
les pseudos propositions d'Alizé... ou presque !
 
ou comment les syndicats nous font avaler des couleuvres !
 
Ou comment une bonne idée se tranforme en démago-populisme...
 
Un homme engagé au service de sa profession tire sa révérence.
 
Comment et sur quels critères choisir son syndicat
 
Alizé, la FFMKR et l'Union... en cours d'écriture.
 
à venir (dans un ordre non exhaustif...)
les URPS

l'enquête de représentativité

 

Je soutiens et je soutiendrais l’ensemble des mouvements, pensées, courants, actions qui visent à améliorer et à protéger notre profession.

Cependant, quelques interrogations m’interpellent…

 En effet, le SNMKR vient officiellement d’appeler à la manifestation en date du 5 juillet.

 

Plusieurs faits syndicaux ont été avancés ces derniers temps

Alizé a lancé le printemps de la kinésithérapie. Projet mort dans l’oeuf puisque aucune autre structure n’a souhaité se joindre à cette action.

La pétition lancée il y a quelques semaines toujours par Alizé, si elle a montré un réel essor avec plus de 70 000 signatures à ce jour, n’a montré aucun engouement au niveau politique. En quelques mots, cette pétition n’a rien apporté de concret et c'est bien dommage. J’espère juste que le but caché de celle-ci ne soit pas simplement d’effectuer une captation d’adhérents voir de contacts, les syndicats sont eux aussi soumis au RGPD... En tous cas, c’était un beau projet.

Depuis quelques jours, un vent de « manif » était présent. Et là d’un coup, elle est lancée…

Quelle idée de faire une manifestation le 5 juillet ? Dans un mois… L’avant veille des départs en vacances !

La belle affaire que voilà !

Manifestations qui ne donnent plus rien (à lire ici). Si l’on peut reconnaitre un bon point à la présidence Macron, c’est celui-ci. Il a réussi à tuer l’ensemble des mouvements de protestations.

Les « transports » sont en grève depuis quelques semaines déjà et… Rien. Rien de rien ! Il ne faut plus rien attendre d’une manifestation.

 

Pourquoi encore une manifestation ?

Et bien simplement parce que l’action syndicale vient de montrer ses limites. Rien ne peut être proposé hormis une manifestation

Nous aurions pu penser à une démonstration de force de nos syndicats. Des propositions politiques, des propositions idéologiques, une ligne de défense, une union peut être même…

Et au final nous avons quoi ? Des syndicats désunis, aucune proposition, aucune mise en avant de nos prérogatives de nos savoirs  ou de nos compétences.

Car finalement, attaquer les « chiros », c’est facile. Mais mettre en avant notre savoir, nos actions et nos compétences semble bien plus compliqué.

Notre profession semble malheureusement ne pas avoir la maturité nécessaire de ses ambitions

Seul point positif, nous voyons émerger de ci de là d’énormes bonnes volontés qui justement veulent se soustraire à l’action syndicale.

L’époque est aux lanceurs d’alertes, au lobbying intelligent, à la médiatisation et aux rapports de forces en tous genres. Il ne faut plus avoir peur d’exposer nos idées, nos syndicats n’en ont plus !

Ils n’ont pas su ni renouveler les personnes, ni les pratiques. Et l’action syndicale issue des pratiques des années 80 n’a plus lieu d’être.

Place aux nouvelles pratiques de défense de la profession, place aux nouveaux modes de fonctionnement.

 

L'avenir

Cela doit être dur d’être président de syndicat et de s’apercevoir que quelques éléments arrivent à avoir une médiatisation bien supérieure, sans parler de la mobilisation qu’aucun d’entre eux n’a réussi à égaler depuis bien des années.

Que les syndicats s’occupent de nous proposer des assurances, des formations et autres services. Qu’ils continuent à avoir une action locale au niveau du département et dans les relations conventionnelles de proximité.

Mais que les grands organes nationaux disparaissent de la vie de notre profession. De toutes façons, ils ne cessent de nous montrer qu’ils ne servent à rien.

Demandons une réforme des négociations conventionnelles (à lire ici). Continuons à avoir une politique régionale via les URPS. N’oublions pas l’exercice salarié pour lequel les syndicats ont quasi tout abandonné...

Il nous faut changer de modèle. Celui que nous connaissons a montré ses limites. 

Laissons les missions « de base » aux syndicats. Reprenons la main sur notre avenir.

 

Vincent Jallu

Voilà c’est fait, le 9 avril 2018, la FFMKR a déposé au greffe du conseil d’état un recours à l’encontre de l’avenant N°5.

Le 11 Avril, la FFMKR nous a informé qu’elle permettait à Alizé à se joindre au recours via une requête en intervention. Vous pouvez lire le communiqué de la FFMKR en cliquant ici.

 

Analyse de texte

Qu’est-ce qu’une requête en intervention ?

L’intervention est une demande formulée par un tiers qui vient se greffer sur un recours existant.

Traduction, la FFMKR a effectué l’ensemble des démarches tant sur les plans intellectuel, juridique que financier. Elle a donc déposé, seule, un recours.

Et dans un soucis d’ouverture, elle permet à Alizé de se joindre au recours sans avoir ni participé à l’élaboration du recours ni l’avoir financé.

 

Attention, l’intervention est formée par un mémoire distinct. Il faudra donc qu’Alizé produise un document auprès du greffe du conseil d’état pour justifier son intervention. Donc si Alizé ne souhaite pas répondre favorablement, il le peut.

 

Le conseil d’état peut refuser la requête en intervention si il estime que la motivation n’est pas suffisante et, bien sur, si la requête est rejeté, l’intervention aussi. 

 

Je redis ce que j’avais écrit en novembre (à lire ici l’avenant est signé), La FFMKR a tout à gagner dans cette procédure, Alizé à tout à perdre.

 

Le communiqué est très bien écrit. La formulation est très fédérale pour ne pas dire féodale, j’aime bien. La FFMKR se place en avant, normal ils ont tout fait et supportent l’intégralité du coup financier. C’est donc bien une permission de se joindre à l’action et non un réel partenariat dans l’action. 

La publication du communiqué le lendemain de la publication de la dépose du recours accentue cet aspect condescendant.
Félicitations, excellente communication très bien menée et très claire. 

Je vous souhaite que ce recours puisse avoir une issue favorable.

 

Juste histoire de chipoter, je cite, « la manifestation de l’esprit rassembleur de la FFMKR face à l’attitude irresponsable de l’Union ». Il est vrai que c’est rassembleur de parler d’irresponsabilité… Mais j’en déduis que la FFMKR veut bien s’allier avec Alizé mais pas forcement avec le SNMKR. Nous pouvons donc penser que le « printemps de la kinésithérapie » ne se fera qu’à deux…

 

Mais au final, LA FFMKR a joué un très bon coup syndical. Une politique de main tendue qui ne peut que lui rapporter, un recours qui ne peut que leur être bénéfique et le ton est donné avec justesse et réalisme.

 

Inquiétude

La FFMKR semble vouloir fédérer derrière elle Alizé. Et fédérer pour une fédération… C’est « absorber ». L’avantage d’une fédération c’est que les structures qui se fédèrent restent « autonomes ». J’espère qu’Alizé ne tombera pas dans les travers du chant des sirènes.

 

Espérons aussi que les intérêts des uns ne soient pas placés ailleurs, là où on ne s’y attendrait pas…
 
Si cette main tendue est dénuée d’intérêt, alors bravo…
 
En tous cas si la FFMKR n’a pas encore absorbé Alizé, ils les ont englouti dans le domaine de la communication.
 
Mise à jour du 17/04
Dans son courriel envoyé à une grand majorité de kinésithérapeutes, la FFMKR avance un peu sur son plan. « Répondant ainsi à la forte contestation exprimée par les kinésithérapeutes sur les différents réseaux sociaux »… Voilà donc l’objectif. Séduire les internautes.
C’est une bonne pioche pour la FFMKR. Alizé étant très actif et très virulent sur les réseaux sociaux, cela pourrait effectivement faire un excellent allié fédéré…
Ce qui semble de plus en plus sur étant qu’Alizé « en doit une » à la FFMKR…
 
Il pourrait même être inquiétant pour Alizé si d'aventure le conseil d'état refusait la requête en intervention en estimant qu'Alizé n'a pas à effectuer cette demande.
Alizé serait alors seul et exclus de la procédure tout en étant redevable de la FFMKR.

 

Concernant le recours

La FFMKR n’a strictement rien à perdre dans cette aventure. Un peu de temps, un peu de forces vives et d’argent. Si ils gagnent ce seront les champions du monde et assureront leurs adhésions pour les 3 prochaines années, si ils perdent au moins ils auront essayé.

Cependant, plus le temps passe, plus ma réflexion avance, plus je me demande si ce recours est utile et si notre profession toute entière ne va pas en subir des conséquences.

Soyons clairs, je reste convaincu que l’avenant n°5 n’est pas bon. Je reste sur ma position qui est de dire que si j’en avais eu la possibilité, je ne l’aurais personnellement pas signé.

Je ne l’aurais pas signé, oui, mais il est là. Le jeu conventionnel veut que les règles soient ainsi faites. Du coup, est-ce que je l’attaquerais ?

 

Je vous l’avoue, j’ai bien peur que l’UNCAM ne se lasse de ces avenants signés puis attaqués puis annulés pour remis puis…

Si nous observons bien les négociations, cela fait un moment que l’UNCAM propose et que les syndicats disposent. Mais soyons réalistes, l’UNCAM reste le pilote de la négociation.

Que ce passerait il si l’UNCAM disait sous une formule très diplomatique « de toutes façons vous signerez et après vous attaquerez, donc, nous vous proposons le minimum administrativement parlant mais pour les augmentations allez voir ailleurs si nous y sommes ».

Je n’affirme rien, je pose la question, est-ce raisonnable ?

 

Je reste partagé entre mon côté « activiste » dont l’instinct primaire dit « on est les plus fort » et mon côté « vision à long terme » qui dit « on va le payer un jour ou l’autre ».

Je vous laisse méditer…

 

Vincent Jallu

Dans ces moments tourmentés, nos syndicats me semblent faire preuve d’une très grand légèreté quant à la situation présente mais surtout face à l’avenir.

En façade, chacun appelle dans son coin à la coalition, mais le discours est assez proche de « faites ce que je dis mais pas ce que je fais » et finalement l’entente cordiale n’arrive jamais.

Certains pensent qu’il faut du temps pour digérer la signature de l’avenant numéro 5. Et bien ceux -là ont simplement oublié que le temps était un luxe qui nous est interdit.
Donc non, il ne faut pas laisser du temps pour digérer, il faut montrer que nos syndicats, comme notre profession sont enfin matures.

La problématique du DE « parisien » (à lire ici) aurait pu être l’occasion rêvée pour impulser un élan de solidarité et créer un intersyndicale.
Mais non, chacun a préféré rester dans son coin à critiquer l’autre…
La faute à qui ? À celui qui a signé l’avenant ou à ceux qui ne savent pas avancer ?

 

Le faux problème de l’avenant numéro 5
L’Union a pris une décision assumée de signer l’avenant numéro 5. Très bien. Cette décision a fait suite à un vote de leurs adhérents comme prévu dans leurs statuts. L’Union a été déclarée représentative, et donc a engagé l’ensemble des professionnels libéraux dans leur choix.
Que dire de plus ? Rien.
Je ne partage pas cette décision, je me suis élevé contre cet avenant. Mais maintenant qu’il est signé…
Que ce soit clair, je n’oublierais pas qui a signé cet avenant et dans quelles conditions. J’ai été le premier a évoquer le pourquoi et surtout le comment en rappelant la manoeuvre de la FMF chez les médecins. Je saurais aussi m’en souvenir et le rappeler aux belligérants le moment opportun…

Pour autant, dois-on faire preuve de rancune et d’immaturité politique et syndicale en fustigeant encore et encore l’Union ?
Clairement non.
Passons à autre chose.

 

L'avenant numéro 6
Notre profession va subir dans quelques mois l’avenant numéro 6. En effet, la réforme de la nomenclature est en route puisque demandée dans l’avenant numéro 5.
Conjointement la hausse de la CSG va entrer en vigueur. Madame la ministre a prévenu que la compensation de cette hausse se fera uniquement en zone sous-dotée, mais par la signature de celle-ci via un avenant conventionnel.
Cela signifie directement que l’avenant numéro 6 contiendra et la réforme de la nomenclature, et la compensation de la CSG.
Ce qui impliquera que nos syndicats représentatifs devront « par obligation » signer cet avenant.
Avez-vous compris le piège ? Indirectement nous devrons accepter la réforme de la nomenclature sans réellement négocier.

Pire, cet avenant devra être signé avant l’été prochain. Cela laisse donc 6 mois de tractations.
Croyez vous donc que nous ayons le temps de jouer aux gamins en rechignant à mettre nos égos de côté et en avançant conjointement ?

Je ne le pense pas.

Nos syndicats devraient se concentrer sur l’avenir plutôt que de remuer encore et encore le passé.

 

Soyons objectifs
Qui peut me dire quelles sont les différences fondamentales entre FFMKR, SNMKR, OK et Alizé ?
Ils revendiquent tous la même chose, défendre la profession…
Qui peut me dire clairement quelles sont les actions, les moyens et les idéologies défendues ?
Et bien finalement… Aujourd’hui ils font tous les mêmes choses.

La seule vraie différence se situe dans la relation locale que l’on peut avoir avec tel ou tel dirigeant qui va faire que l’on va se sentir plus proche de tel ou de tel syndicat.

Une autre raison pourrait être que chaque syndicat développe sa « holding » en présentant des solutions assurancielles, une association de gestion, un organisme de formation etc…
Peut être un jour le gouvernement demandera une réelle autonomie financière syndicale pour que celui-ci puisse être représentatif…

Plus aucun ne défend réellement d’idée forte ou de concept innovant.

Enfin bref, pour être objectif, disons qu’hormis des systèmes de fonctionnement différents, les syndicats proposent tous les mêmes choses et aujourd’hui ils sont tous lissés dans un brouillard idéologique sans grande prétention.

Est-ce un problème d’égo, est-ce un problème d’incompréhension autours de la fonction, est-ce un problème de volonté ? Un manque cruel d’idées…
Je ne sais pas, mais ce qui est limpide, c’est que nos représentants syndicaux de tous bords montrent une immaturité voir une certaine forme de puérilité digne de la cour d’école en masquant leur médiocrité ambiante avec les erreurs des autres.

Si les syndicats ne veulent donc pas que le système périclite, il serait peut être bon de voir et de considérer les choses sous un autre angle et de proposer à notre profession quelque chose d’innovant comme une intersyndicale forte.

Continuez ainsi et les seuls gagnants seront les tutelles.

Nous avons déjà perdu notre liberté d'installation, notre pouvoir d'achat, nous allons perdre la CSG et avoir une complexification de la nomenclature qui va rendre notre exercice encore plus adminsitratif...

Est-ce trop demander de publier un communiqué commun indiquant "l'ensemble des syndicats s'associent et apportent leur soutien à l'ensemble de nos confrères d'Île de France qui sont menacés" ?

Ce n'est pas un mariage ou un contrat financier que nous leur demandons. Nous verrons bien si ils savent réagir...

 

Vincent Jallu

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai eu vent de la proposition du syndicat Alizé pour faire le point sur l’avenir de la kinésithérapie, d’organiser une manifestation et une série de réunions…

Se pose alors la quesiton, mais où va donc Alizé ?

Alizé semble vouloir prendre la place de l’ordre et organiser une sorte d’états généraux de la kinésithérapie.

Si l’action est louable, elle semble cacher une triste réalité.
Alizé n’a rien produit de concret depuis des mois. Tant en terme d’action que de propositions. S’opposer à tout est assez facile. Avoir une proposition construite, cohérente et chiffrée par rapport à une problématique concrète est une étape supérieure.

Et j’ai bien peur que par cette action, Alizé ne veuille que recueillir quelques idées de ci de là pour se les approprier et pouvoir rebondir et se placer en pseudo-sauveurs de la profession. C'est intelligent, mais cela ne peut fonctionner.

Nous le savons depuis plus de deux ans maintenant, la lettre clé est amenée à disparaitre, les ROSP actuellement mis à mal chez les médecins sont là, les forfaits sont établis, la réforme de la nomenclature est en cours, les certifications qui sont d’actualité depuis 5 ans… 

S’opposer c’est bien, si l’on apporte une contre proposition. S’opposer juste pour dire que l’on est contre sans rien avancer de cohérent en retour, cela fait illusion mais sans plus...

Faire croire au gens que l’on peut tout refuser, tout remettre en cause est facile. Les faire rêver sur des thématiques telles que l’acte unique à 20-25 ou même 30€ dans une nomenclature simplifiée est devenu aujourd’hui du domaine de l’utopie ou alors il faut ne pas avoir eu connaissance de l’ensemble des publications sur ces sujets depuis 2 ou 3 ans… Mais rêvons quelques instants, cela ne fait pas de mal…

Position que semble partager la FFMKR, puisqu’ils ont annoncé ce matin avoir déposé un recours contre l’avenant N°5. Recours qui semble avoir été déposé unilatéralement sans Alizé qui avait pourtant avancé l’idée de se joindre dans cette bataille.

Peut être que la FFMKR a estimé qu’Alizé avait trop peu à apporter dans cette bataille.

Par ailleurs, en lisant l’édito du dernier actu Alizé j’y ai tout de même compris qu’Alizé s’attaquait directement à la FFMKR et au SNMKR dans le dossier des DE parisiens.

Outre le fait que le directeur de la CPAM de Paris ait réussi son coup en dirigeant l’organe politique d’Alizé là où il voulait les emmener, il est étonnant d’assener de coups ses « partenaires » pour demander l’alliance quelques jours plus tard. D’autant que ces mêmes partenaires ont temporairement eu gain de cause dans ce même dossier. Comme quoi… La politique cela s’apprend !

Espérons que par cette manoeuvre Alizé ne se place pas en mode « Caliméro » pour pouvoir dire « on a essayé mais les autres ont pas voulu »…

Il faut parfois avoir l’humilité de savoir dire « nous avons essayé, mais notre performance n’a pas été à la hauteur de nos attentes », plutôt que de toujours rejeter la faute sur l’autre.

Vous le savez aussi (à lire ici), pour moi la manifestation est devenu une forme de syndicalisme obsolète. D’ailleurs la grève perlée des syndicats du domaine ferroviaire semble à cette heure totalement inefficace. La réforme du statut des cheminots a bien été voté en première lecture et le gouvernement tient bon contre les grévistes.

Mais bon, si Alizé est encore convaincu que ce mode d’action est intéressant, au moins ils auront essayé et je ne peux pas les blâmer pour cela…

 

Le calendrier

Voilà un point clé très intéressant. Le calendrier des actions !

Le mouvement social en cours de la grève perlée s’étend jusqu’au 28 juin « minimum ». Sincèrement, organiser un mouvement de contestation en marge est une totale aberration et passera aux oubliette en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Organiser une action en avril me semble « court ». Mai, est cette année truffé de jours fériés. Cela implique d’organiser cela pour le mois de juillet ou pire le mois d’août… Pour un « printemps de la kiné », nous seront bien avancé dans l’été…

Vous le comprendrez, déjà que je suis très sceptique sur une éventuelle manifestation, mais si en plus elle a lieu durant l’été… Passez de bonnes vacances, nous verrons à la rentrée ce que cela a donné !

De plus vu les messages récents des acteurs d’Alizé sur les réseaux, il semblerait que les « partenaires » n’aient pas « encore » répondu positivement à l’invitation.

Je peux donc vous confirmer sans trop me tromper qu’effectivement, il n’y aura aucune action avant… Un moment certain.

 

L’avenir de la profession

L’avenir est limpide. Il suffit de lire les différentes publications de l’UNCAM et du ministère pour savoir où nous allons et comment. Tout est écrit. Peut être que certains dirigeants d’Alizé ne les ont pas lu ?…

En tous cas, il est inutile d’organiser une quelconque réunion pour avoir la feuille de route.

Pour faire simple. Les hôpitaux « généralistes » vont se restructurer et se transformer en pôles spécialisés. Seuls les grosses structures types CHU resterons généralistes.

Pour remplacer les hôpitaux de proximité manquants, l’état va déléguer leurs compétences, principalement dans le domaine des urgences, vers les maisons de santé pluridisciplinaires.

Les cabinets individuels seront quant à eux, amenés à disparaitre au profit de ces maisons de santé. Le législateur souhaitant normaliser nos cabinets et nos pratiques et ce, sans aucune limitation de sa part.

Et la kinésithérapie là dedans ?

Et bien il va falloir s’adapter rapidement ! N’est-ce pas notre métier l’adaptation ?

Les professionnels salariés, devront s’adapter au nouvelles localisations. Les grilles salariales seront mises en concurrence avec d’autres professionnels pouvant effectuer les mêmes taches à moindre coût.
Les libéraux, entre les limitations nomenclaturaires et l’apparition des forfaits seront eux aussi confrontés à l’ouverture aux soins de profession non règlementées. L’épineux dossier des équivalences européennes nous ayant échappé et notre ordre qui bride un peu plus tous les jours nos capacités d’évolution à l’encontre de nos concurrents (à lire ici) a totalement manqué de clairvoyance. Ajouté au fait que nous n’aurons pas les moyens financiers de nous inscrire pleinement au sein des maisons de santé (à lire ici)…

Cette orientation nous mettra en concurrence directe avec ces autres professionnels qui ont un lobbying plus avancé que le notre qui viennent de s’approprier une partie de la physiothérapie…

De son côté l’UNCAM souhaite nous assommer avec une nomenclature ultra-descriptive, supprimer les lettres clés et nous mettre en esclavagisme avec des forfaits toujours plus nombreux et complexes.

Sans oublier le dossier de la télémédecine (à lire ici) que beaucoup délaissent, mais qui sera aussi pour nous un tournant que nous ne sommes pas en train d’appréhender mais qui sera radical.

 

En résumé, l’avenir est gris, sombre, très sombre même.

 

Conclusion

Si l’appel à l’unité reste louable, attention à ne pas tomber dans le cliché.

Lorsque l’on souhaite définir un partenariat il faut que toutes les parties avancent des idées et des moyens équivalents ou qu’au moins tout le monde y trouve son compte.

Si une seule des partie apporte quelque chose, il est normal que le partenariat ne perdure pas.

Je crains qu’Alizé ne se fourvoie dans une ligne politique désuète et incohérente sans réellement apporter de solutions viables.

 

Vincent Jallu

 

 

Le SNMKR a jugé nécessaire de clarifier la situation en réaction à l’embrasement des réseaux sociaux. (si vous voulez lire l'original, cliquez ici)

Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec l’édito de Tristan Maréchal cet été qui avait mis en cause ces dits réseaux et qui lui avait valu une mise au pilori sur ceux-ci.
Pourtant, si je n’avais pas apprécié la forme, le fond de cet édito n’était pas dénué de sens.
Le SNMKR a donc choisi de répondre à une polémique. Était-ce la meilleure façon de faire ?
Les protagonistes sont tous convaincus d’avoir raison, autant dire que la discussion semble très compromise… Et répondre à la polémique a un goût d’aveu de culpabilité.

Je vous propose donc ma réponse à ce que le SNMKR avance.

Reprenons donc les points un par un. Afin de faciliter la lecture et que vous n’ayez pas à aller d’une page à l’autre, le texte en marron est le texte du SNMKR.

 

1, Votre vote est digne d’une dictature.

Le SNMKR a eu le mérite de lancer un vote auprès de tous les adhérents.

Contrairement à des syndicats qui font voter uniquement leurs cadres au nom des adhérents. Modalité de vote qui permet de se retrouver avec des résultats de 100%, situation assez rare lors d’un scrutin démocratique à priori…

De son côté, le SNMKR a préféré consulter tous ses adhérents. Même si nous avons un taux de participation plus faible, au moins chacun est traité à la même enseigne : un adhérent = une voix,conformément à nos statuts : « un adhérent – une voix »

Effectivement, je partage l’avis du SNMKR, « un adhérent, une voix » est le processus le plus démocratique possible.

Toutes celles et ceux qui remettent en cause ce principe s’opposent au code de la sécurité sociale qui prévoit très clairement les dispositions de représentativité.
J’ai personnellement fait une proposition pour remettre en cause ce principe (à lire ici). Il est évident qu’aucun syndicat ne suivra cette proposition puisque cela remettrait directement en cause leur privilège. Pourtant un petit groupe de négociateurs avec un vote universel à la clé serait une réelle avancée.

 

2, Le vote des adhérents de l’Union a été tronqué.

Le SNMKR a lancé un vote électronique avec l’entreprise européenne Polyas, dont les résultats sont juridiquement reconnus comme sécurisés. Pour voter, tous ses adhérent(e)s ont reçu par mail leur identifiant et un mot de passe uniques.

Chaque adhérent(e) qui rencontrait une difficulté pour voter était accompagné(e) afin qu’il/elle puisse se connecter à la plateforme de vote.

Sur ce point, j’ai peut être tort, mais j’accord ma confiance au SNMKR. En effet, si nos points de vue divergent, vu la stratégie employée, il aurait été suicidaire de truquer le scrutin.

 

3, Vous ne représentez pas la majorité et vous décidez pour elle.

Dire que nos adhérents ne représentent pas une majorité de professionnels, c’est une réalité. Tout comme la CFDT ne représente pas la majorité des salariés et tout comme le président de la République n’a pas le soutien de la majorité des Français.

Cependant, la notion de représentativité est clairement définie par le ministère de l’Intérieur. En 2016, une enquête de représentativité a permis de définir les interlocuteurs des pouvoirs publics sur ces questions. Le résultat a été le suivant : l’Union et la FFMKR ont été déclarés représentatifs.

Nous regrettons chaque jour le peu de professionnels syndiqués. Si nous étions 40 000 syndiqués, nous aurions proposé notre vote électronique aux 40 000 adhérents, et d’une manière générale, nous serions probablement plus écoutés par les autorités de tutelles.

Je l’ai déjà dit, (à lire ici), mais effectivement la représentativité est un processus démocratique très bien établi. C’est le même pour toutes les professions. Et effectivement l’état n’organise pas de referendum à chaque décret voté. Nous avons des représentants qui nous engagent au quotidien. Là, il en est de même.
Si vous n’êtes pas contents du SNMKR, aux prochaines élections des URPS, votez pour quelqu’un d’autre…

 

4, Pourquoi les syndicats n’ont pas lancé de referendum ?

En octobre 2016, l’Union avec le SNMKR a lancé NégoKiné pour donner la parole à toute la profession concernant la négociation conventionnelle. Cela n’avait jamais été fait.

En juillet 2017, nous avons consulté tous les kinésithérapeutes de France pour connaître leur avis sur la proposition d’avenant n°5 de l’époque. Moins de 2% des 88 000 kinésithérapeutes ont participé à cette consultation. Pour autant, nous avons entendu les arguments des participants qui rejoignaient les nôtres et cela nous a permis de continuer à négocier.

Là par contre nous retrouvons l’esprit mégalomane du SNMKR !
Négo-Kiné a été un échec cuisant car la grenouille a voulu se faire plus grosse que le boeuf !
J’en ai parlé à de nombreuses reprises, (ici ou ) mais très clairement cette plateforme est un écueil financier pour le SNMKR et se placer en victime est « petit joueur »…

Clairement ce n'est aucunement la place d'un syndicat de faire un referundum de toute la profession. Que penseriez vous si demain la CGT venait vous demander votre avis ? 

 

5, La signature de l’avenant entrainera de facto une augmentation des contrôles par les CPAM.

FAUX,

Les Caisses Primaires d’Assurance Maladie n’ont pas attendu les négociations conventionnelles 2016-2017 pour réaliser des contrôles auprès des professionnels lorsqu’elle l’estimait nécessaire. Rappelez-vous la « chasse » aux AMK6 et AMK8 pour la prise en charge de personnes âgées, elle a eu lieu au premier semestre 2017, bien avant la fin des négociations.

Il n’y a aucun effet mécanique « signature = contrôle ». Ces contrôles ont lieu en permanence…

Savez-vous qui est à l’origine de l’augmentation des contrôles par les CPAM ?

C’est le rapport de la Cour des comptes de septembre 2015 sur les dépenses de soins infirmiers et de kinésithérapie intitulé « Une progression non maîtrisée, des mesures de régulation à prendre sans délai ». Le renforcement des actions de contrôle par les CPAM est une recommandation du rapport. Donc la signature de l’avenant n’a aucun lien avec les agissements locaux des CPAM.

Et de fait, une non-signature n’arrêtera en rien les contrôles actuels.

La volonté de l’UNCAM est à terme de mettre tout le monde au pas. Donc il ne faut pas rêver, les DE, les sur-cotations, les arrangements… C’est bientôt fini.
Les kinésithérapeutes signent une convention sans même l’avoir lue, et en pensant qu’ils vont pouvoir travailler à leur sauce…
Et bien non. Il y a une règle et il est normal que la tutelle contrôle.
Cependant, malheureusement, là où il pourrait y avoir un peu de compassion et de compréhension, nous n’avons que de la haine et du mépris car trop nombreux sont les professionnels qui « abusent ».

 

6, Un professionnel peut être déconventionné de manière unilatérale sans recours possible

AFFIRMATION DEMAGOGIQUE…

Cette phrase est démagogique, car le cadre est très précis.

Effectivement, un directeur de CPAM peut suspendre les effets de la convention d’un professionnel, après accord du directeur de l’UNCAM mais :

  • La suspension est provisoire et ne peut excéder 3 mois
  • Le préjudice financier doit dépasser 8 plafonds mensuels de la sécurité sociale, soit 26 000 € environ
  • Le professionnel a un délai de 15 jours pour être entendu
  • Le déconventionnement se fait uniquement en cas de violation grave des dispositions législatives, réglementaires ou des engagements conventionnels

L’affirmation est peut être démagogique, mais elle est vraie.
Et si pour le SNMKR, être déconventionné pendant 3 mois rime avec « ce n’est pas très grave », et bien que les cadres dirigeants commencent par ne vivre que de la kinésithérapie conventionnée et nous verrons si 3 mois sans exercice leur paraissent « ne pas être grave »…
Il est sur que chichement payé par son syndicat, ne pas avoir d’activité n’est pas « grave en soi ».

Et même si je partage le fait que cette sanction est applicable uniquement dans certains cas « sérieux », j’ai déjà indiqué à plusieurs reprises qu’arriver à 26000€ d’indus est possible, même en étant pas un fraudeur avéré.

 

7, La régulation démographique est néfaste pour la profession, et la signature de l’avenant aggravera ce système. De toutes façon on va faire sauter cette régulation comme pour l’avenant 3

FAUX,

La régulation démographique est un des sujets abordés dans la convention, c’est vrai.

Pensez-vous que l’absence de signature de la convention permet de balayer ce sujet ? C’est la bonne question. Et croire que la réponse à cette question est positive est une erreur.

Pour mémoire, l’avenant 3 avait été amputé des mesures de régulation car il n’y avait rien dans la loi qui le légalisait. Depuis, le législateur qui tient à réguler la démographie des professionnels de santé parce qu’il pense que cela permet de réguler l’offre de soins a mis en place tous les textes législatifs qui permettent cette régulation pour la paramédicaux.

L’article L162-12-9 du code de la santé publique a changé les objectifs de la convention avec l’alinéa suivant « La convention détermine : 3° les conditions à remplir par les masseurs kinésithérapeutes pour être conventionnés […] celles relatives aux zones d’exercice définies par l’ARS en application de l’article L1434-7 du code de la santé publique ».

Et l’article L1434-7 dit quoi ? « Le schéma régional d’organisation des soins de l’ARS […] détermine les zones de mise en œuvre des mesures destinées à favoriser une meilleure répartition géographique des professionnels de santé »

Conclusion : la loi demande à l’UNCAM de déterminer des « zones de mise en œuvre de mesures destinés à favoriser une meilleure répartition géographique » défini par l’ARS. L’UNCAM n’est même pas le seul acteur du dossier, puisque les ARS peuvent aussi agir..

Ces dispositions ont donc été mise en place par le Parlement, élu par le peuple Français ; pas par les représentants de la profession.

Une non-signature nous empêche simplement de participer à ces discussions et laissent les autorités de tutelles libres d’agir à leur guise. Et vu ce qu’on a entendu de leurs intentions, il vaudra mieux être là pour défendre les professionnels. Si on ne signe pas, ils appliqueront simplement la loi pour renforcer cette régulation de manière unilatérale.

Pour aller plus loin, il convient de rappeler que notre système de santé est financé par des cotisations sociales qui sont payées par tous ceux qui travaillent en France. Cette « solvabilisation » de notre travail par l’impôt nous rend redevables auprès de tous les citoyens qui ont tous les mêmes droits face à l’accès à des soins dans conditions satisfaisantes de sécurité et de qualité.

Nous sommes d’accord pour souligner l’indécence des autorités de tutelle qui voudraient faire porter aux professionnels de santé le poids des erreurs accumulées en 30 années de politique d’aménagement du territoire des plus erratiques.

Mais là encore, les représentants du SNMKR n’y sont pour rien. Il ne faut pas se tromper de cible.

La régulation démographique est à mon sens une nécessité pour la profession. Donc oui, je suis pour une régulation démographique, oui, l’ensemble des tutelles ont déjà mis en place l’ensemble des processus nécessaire à cela et oui nous n’y échapperont pas. Cependant elle ne peut être faite sans que les études soient gratuites. Elle ne peut non se dessiner sans que nous ayons l’ensemble des paramètres en main. Nous ne pouvons signer à l’aveugle un zonage qui est à cette heure inconnu.

 

8, Je préfère que l’on m’impose la régulation démographique plutôt que de la cautionner.

Ce n’est pas la cautionner, c’est contribuer à ce qu’elle soit la plus juste, tout en récupérant de belles incitations à l’installation. La régulation ne concerne pas les professionnels déjà installés.

La régulation proposée dans l’avenant 3 reposait sur un « zonage » inapproprié et ne laissait pas assez de place au paritarisme. Celle que nous avons travaillée avec l’UNCAM repose sur un bilan de l’offre de soins, certes encore perfectible, mais il est déjà très amélioré.

De plus, nous savons tous qu’il y a aujourd’hui des zones sur dotées où nos confrères comment à avoir du mal à boucler leurs agendas et cela ne va pas s’améliorer avec le temps.

 En effet, la démographie explose (+ 2700 kinés diplômés en France + 2200 kinés diplômés en Europe, s’installent en France) D’après les prévisions nous serons près de 100 000 kinésithérapeutes en exercice sur notre territoire en 2020.

Et cette situation peut être encore majorée, car la France a accepté de transposer dans le droit Français de la directive européenne 2013/55 relative à la reconnaissance partielle des diplômes. Les nouvelles dispositions qu’impose cette directive vont permettre à des diplômés européens en balnéothérapie ou en massage de venir travailler en France en exerçant leurs compétences, probablement dans le cadre conventionnel ; donc potentiellement, dans notre enveloppe de soins, puisque leur domaine de compétence est contenu dans le notre.

Voici donc une pure mauvaise fois façon SNMKR. Mon avis sur la question est (désolé pour cette parenthèse un peu crue), quand on a rien dans le pantalon, on ne joue pas.
Et bien le SNMKR doit pouvoir mettre des pantalon extra-slim… Parce que du courage et de l’ambition sur le sujet, il en manque cruellement.
Je préfère mourir arme la main plutôt qu’être réduit en esclavage. Chacun ses choix…

 

9, Il n’y a pas de mesures transitoires pour les étudiants sur la régulation démographique.

Les problématiques étudiantes sont du ressort de la FNEK. L’UNCAM a proposé que la FNEK intègre les discussions sur ce sujet. La FFMKR a refusé. C’est pourquoi l’Union a proposé à la FNEK de l’accompagner pendant ces réunions. Il faut arrêter de prendre en otage les étudiants en prétextant les avoir défendus corps et âme quand on a refusé leur présence en réunion.

Encore un bel effet de démagogie du SNMKR !
Comment voter en touche… « c’est pas notre problème c’est celui de la FNEK ». Et vous avez proposé quoi ? Rien… Ha si, vous avez invité la FNEK… « on vous invite mais débrouillez vous ». Sympathique comme vision.

Et sinon le fond du problème à savoir que les étudients ont été mis de côté, on fait quoi ?

 

10, La part belle est faite aux bilan, mais elle est étalée dans le temps et ne fait que régulariser des rémunérations déjà actées et programmées.

FAUX

La revalorisation des bilans et la mise en œuvre dès la 1ère séance seront effectives dès le 1er juillet 2018. Pourquoi y’a-t-il quelques mois de décalage ? C’est un temps réglementaire entre la validation de l’UNCAM, la validation du ministère et la validation au Journal Officiel. Les médecins n’ont pas obtenu 25 € la consultation dès le lendemain de la signature.

De plus, ces nouvelles rémunérations n’ont jamais été actées avant. C’est plutôt l’inverse ! Ainsi, en juin 2016, l’UNCAM s’interrogeait sur le maintien d’un acte que la profession ne s’était pas assez approprié.

Nous avons expliqué que le maintien du quantitatif dans beaucoup de prescriptions n’avait pas favorisé l’utilisation ressentie parfois comme inutile par des professionnels contraints d’exercer sous le contrôle des médecins.

Avec un bilan valorisé et revalorisé, accompagné d’une politique à l’intention des médecins pour les conduire à ne plus rédiger que des « indications de kinésithérapie », c’est toute la profession qui est invitée à faire un pas vers l’autonomie, en prouvant l’utilité de ses actes.

L’accès direct et l’émancipation qui sont au cœur des propositions du SNMKR sont au bout de cette démarche.

Et si l’on parlait justement des revalorisation réellement programmées ? Comme la CSG par exemple ? Vous savez les 1,7% que nous allons perdre…

 

11, Ils incluent dans les 280 millions d’euros les BDK que bon nombre de kinésithérapie ne facturent pas.

C’est vrai que peu de kinés en facturent. Mais n’est-ce pas une opportunité pour développer cette pratique, qui reconnaît notre expertise dans le diagnostic clinique ?

Nous ne cessons de dire que nous sommes les experts de la rééducation, tout en ne prenant pas le temps de facturer et de transmettre nos bilans. Le message envoyé aux prescripteurs, aux autres professionnels de santé, aux pouvoirs publics et à nos patients n’est pas forcément idéal.

Engageons-nous dans cette démarche et montrons de quoi nous sommes capables !

Regardez les travaux de l’URPS PACA sur ce sujet (Le Bilan Diagnostic Kinésithérapique (BDK) – Union Régionale des Professionnels de Santé Masseurs Kinésithérapeutes PACA)

Sur ce point je partage l’avis du SNMKR et j’irais même plus loin…
Vous ne facturez pas de bilan ? et bien tant pis pour vous !
Vous voulez rester dans la médiocrité ? pas moi… voilà pourquoi je fais et je facture mes bilans !

 

12, Il y a un piège sur les bilans, maintenant il sera facturé à la 31e séance alors qu’avant c’était à la 21e.

FAUX

Avant, on ne pouvait facturer qu’à partir de la 10ème séance, puis ensuite toutes les 20 séances ce qui donnait : 10ème, 31ème, 51ème, 71ème

Aujourd’hui, seule la facturation de la 10ème séance sera possible dès la 1ère séance. Ensuite rien ne change. Voilà ce qui donne l’impression d’avoir un bilan seulement toutes les 30 séances, mais nous serons avec ce schéma-là : 1ère, 31ème, 51ème, 71ème…

Sur ce point, je vous avoue je n’ai pas calculé la différence comptable qu’il pourrait y avoir sur une activité moyenne.

 

13, Les expérimentation sont aussi prévues sans que l’on sache si les professionnels seront partie prenantes.

FAUX

C’est l’Union qui a proposé ces expérimentations.

Encore fallait-il ne pas quitter la table des négociations pour le savoir.

Elles permettront notamment à la profession d’investir la prévention et de construire des programmes comme ceux qu’ont pu faire les dentistes avec M’tes Dents.

Si effectivement c’est bien l’Union qui a proposé ces expérimentations, alors je le dis clairement, l’idée était peut être bonne, mais vous vous êtes fait bernés par l’UNCAM !
Rien n’est écrit. Tout est flou. Vous venez de proposer un outil dont l’UNCAM va vous destitué et l’utiliser à notre encontre.
C’est là un erreur stratégique majeure et je saurais me souvenir d’où elle vient.

 

14, La revalorisation de médecins est bien supérieure à la notre.

En fait, comme nous, les médecins demandaient beaucoup plus !

De son coté, l’UNCAM, sur ordre du ministère de la Santé a décidé de privilégier la négociation de la convention médicale afin d’essayer de faire passer la « pilule » de la mise en place du tiers payant généralisé en 2016.

Si vous vous renseignez sur les négociations des autres conventions des professionnels de santé, vous remarquerez que la démarche est quasi similaire à la nôtre : grosse revalorisation du bilan, régulation démographique, revalorisation d’actes à forts enjeux de santé publique. Les pharmaciens ont voté pour, les orthophonistes ont voté pour, les orthoptistes ont voté pour.

Au final, la revalorisation des médecins est en pourcentage proche de la nôtre en année pleine ; soit environ 5%.

Personnellement je ne m’aventurerais pas dans ce genre de comparaison alors que les consultations complexes et très complexes viennent de voir le jour et où justement la tarification à l’acte est valorisée…
Donc avant de dire que l’augmentation est la même, il faudrait être sérieux un peu plus de deux minutes et arrêter de prendre les kinésithérapeutes pour ce qu’ils ne sont pas.

 

15, la NGAP sera refondue et le risque majeur est qu’ils fassent disparaitre les cotations nouvellement créées ou revalorisées.

Certains cadres syndicaux nationaux hostiles à la signature par l’Union de l’avenant 5 affirment que l’avenant mettra en place une nouvelle nomenclature plus traçante et permettant plus de contrôle de la part des CPAM…

Cette double affirmation est totalement fausse pour deux raisons :

1/ les travaux qui conduiront à cette nouvelle NGAP ne sont pas commencés. Dès lors, qui peut prétendre prédire ce qu’elle sera ?

2/ son adoption et sa mise en œuvre feront l’objet d’un avenant. C’est obligatoire.

Beaucoup de kinésithérapeutes se plaignent d’une NGAP obsolète, il est donc temps de changer. Cette polémique est symptomatique de notre époque : nous voulons du changement, mais nous ne voulons pas changer.

Effectivement la mise en oeuvre fera l’objet d’un avenant… et rien ne vous empêchera de la signer !
Donc toutes spéculations sur le sujet resteront uniquement des spéculations, dans un sens ou dans un autre.

 

16, Une nouvelle nomenclature risque d’être trop descriptive et de se baser sur la zone anatomique lésée, la zone rééduquée, le type d’acte.

VRAI, si on ne signe pas et qu’on laisse l’UNCAM travailler toute seule sur ce sujet, c’est ce qui risque d’arriver.

C’est pourquoi nous avons fait le choix de signer : pour ne pas les laisser les priorités de l’assurance maladie et du ministère primer sur les nôtres.

Et si l’Assurance Maladie a effectivement le projet d’une nomenclature qui dirait ce que nous faisons pendant nos séances, nous avons notre propre projet qui proposera de décrire le parcours du patient, sans entrer dans le détail de ce qui est réalisé par le kinésithérapeute pendant sa séance.

Pourquoi ? Simplement parce que cela n’a aucun intérêt à part peut-être ennuyer les kinésithérapeutes, alors que mieux connaître le parcours de patient permet de l’améliorer et donc de coller aux objectifs de santé publique.

Et notre projet prévoit une simplification et une automatisation afin que ceci ne soit pas une nouvelle charge pour l’exercice quotidien.

Cette réponse est la plus démagogique qui soit !
De toutes façons, l’UNCAM a déjà finalisé la nomenclature, elle attend juste le moment opportun pour faire passer la pilule !
Vous aviez aussi votre propre projet d’acte unique, voyez ce qu’il est advenu !
Par ailleurs ce que vous annoncez est faux. Les syndicats représentatifs le sont jusqu’à la prochaine enquête de représentativité. Donc le prochain avenant sera discuté avec la FFMKR et l’Union quoi qu’il arrive. Ne justifiez donc pas votre signature sous ce prétexte.

 

17, Le paiement au forfait est malheureusement la fin de l’activité libérale.

Cet avis est trop réducteur…

Notre modèle français libéral se base sur la charte de la médecine libérale de 1927 qui considérait que les honoraires des professionnels de santé devraient être réglés à l’acte. Ceci explique notamment pourquoi notre modèle de santé s’est organisé au fil du temps autour de ce mode de rémunération.

La rémunération au forfait est un autre mode de rémunération ; ce n’est pas le seul. D’autres bien pire existent déjà dans d’autres pays et sont observés par ceux qui organisent notre système de santé à la demande de parlementaires et des gouvernements.

Lisez les productions d’Albouy, de Samson sur ce sujet ou le rapport de l’Assurance Maladie de 2016 sur les perspectives d’avenir. Ces écrits tentent de démontrer que l’efficacité d’un système de santé, sa capacité à survivre malgré les grandes difficultés que les pays développés rencontrent pour les financer, résidait dans notamment sa capacité à diversifier ses modes de rémunération.

Au SNMKR, nous ne sommes pas sûrs que ces expériences menées dans d’autres pays soient efficaces. Rien ne vient le prouver de manière indiscutable. Pour autant, ceux qui conseillent ceux qui décident mettent en avant ces options.

Dès lors, nous avons le choix : continuer à demander des paiements à l’acte alors que les autorités de tutelles à la demande du gouvernement bloquent toute évolution sur ce seul axe et privilégient la diversité. Ou bien adoptons-nous une attitude pro active, mais prudente pour accompagner ces évolutions ?

A l’UNION nous avons choisi l’option 2. Mais nous avons indiqué dès le départ que ces nouveaux modes de rémunérations, notamment sous forme de forfaits ne pourraient être que des compléments du paiement à l’acte qui doit rester la base de notre système, car il en garantit l’efficience.

La encore, soit on se bat soit on baisse les bras. Vous avez décidé de baisser les bras et d’accepter tout ce que l’on vous propose, c’est votre choix, je le respecte. Et bien respectez aussi mon choix de me battre !
Je me suis exprimé sur les forfaits et les ROSP (à lire ici), et je reste persuadé que l’un va tuer la qualité et que l’autre va nous mettre en esclavage (à lire ici).

 

18, AMK 20 pour la BPCO pour 1h30, ça fait moins que voir 3 personnes en AMK8, donc on est perdant.

FAUX

Effectivement la tarification se base sur une séance d’1h30, mais les chiffres sont erronés.

  • Si la séance est individuelle, c’est AMK28, soit AMK9,6 par demi-heure
  • Si la séance est en groupe (2 à 4 personnes), c’est AMK20/patient, donc
  • Si vous avez 2 patients : AMK40, soit AMK13,3/demi-heure
  • Si vous avez 3 patients : AMK60, soit AMK20/demi-heure
  • Si vous avez 4 patients : AMK80, soit AMK26,7/demi-heure

Je confirme le mauvais calcul de certains confrères et consœurs. Encore faut il avoir la patientèle et les pathologies nécessaires pour « remplir » les conditions.

 

19, Je ne fais pas de respiré, c’est quoi ces augmentations de ne me concerneront pas ?

La stratégie nationale de santé, les orientations du ministère de la Santé, les grands plans de santé publique ne sont pas décidés par les représentants des professionnels de santé.

Encore une fois, nous sommes dans un système de santé régulé, financé et piloté. Le pilote que nous appelons les « autorités de tutelle », suit les indications du Parlement et du ministère de la Santé. Dans son programme de candidat, l’actuel Président de la République avait clairement indiqué ses orientations en faveur des maladies chroniques. Pour notre profession, c’est la BPCO et dans une moindre mesure l’AVC qui ont été priorisé.

Chacun est libre de ne pas répondre à ces orientations imposées par le gouvernement ; mais c’est passer à coté d’une évolution liée à la création d’acte voulu depuis longtemps par la profession comme le prouvent les réseaux expérimentaux mis en place depuis des années dans de nombreuses régions.

Effectivement c’est une stratégie de santé et c’est bien là dessus que l’UNCAM mise. Car de fait, tous les chiffres avancés pour budgétiser ces actes ne sot que pure spéculation.

 

20, Le forfait Prado est ridicule au vu de ses contraintes de prise en charge

Ce forfait n’existait pas avant et doit inciter les kinésithérapeutes à intégrer des dispositifs PRADO. La somme de 20 € est un début, et devra être rapidement renégociée, mais en quoi est-elle pire qu’une proposition à 0 € ?

Pas grand chose à ajouter…

 

21, L’ONDAM ne sera pas respecté donc on aura pas toutes les augmentations.

FAUX.

L’ONDAM est respecté depuis plusieurs années maintenant. Allez voir les lois de financement de la sécurité sociale des dernières années pour vous en assurer. Et si jamais on raisonne comme cela, préparons-nous à ne plus jamais avoir d’augmentation, car on n’accepterait plus jamais les propositions d’avenant.

En effet, ce ne sont pas seulement les kinésithérapeutes qui sont ciblés par la nouvelle politique de l’Assurance Maladie qui consistent à « phaser » ou échelonner dans le temps les revalorisations. Toutes les professions sont traitées de la même manière.

Par ailleurs, le fait même de revaloriser en plusieurs temps va permettre d’éviter les habituels « effets revalos » qui faisaient chaque année suivant les signatures conventionnelles déraper les comptes de l’Assurance Maladie. En échelonnant les revalorisations, on en sécurise le financement. Ce n’est pas que nous soyons fous de cette option, mais elle n’est peut-être pas si stupide.

Si l’on prend en compte l’ensemble des articulations de stratégie de santé, je suis assez d’accord sur ce point.

 

22, Il n’y a pas de revalorisation de la lettre clé.

L’UNCAM avait annoncé depuis le début qu’il n’y aurait pas d’augmentation de la lettre clé. La ministre de la Santé l’a rappelé à de nombreuses reprises depuis. Ceci est conforme au choix des autorités de tutelles d’aller vers une diversification des modes de rémunération, qui aujourd’hui semble constituer une piste pertinente pour améliorer l’efficacité des systèmes de santé.

Nous avons pris la responsabilité d’accompagner cette option.

Si la FFMKR était contre, pourquoi est-elle restée à la table des négociations ?

Pour une fois, l’UNCAM avait été claire dès le début.

L’UNCAM avait peut être été claire dès le début, mais j’avais souvenir d’un peu plus de combativité de la part des négociateurs du SNMKR. C'est un peu facile de rejeter la faute sur la FFMKR, et vous, pourquoi ne pas avoir quitter la table à ce moment là ?
Là encore, ce n’est pas parce que l’UNCAM décide que l’on doit accepter sans rien faire. Parce qu’à ce jeu on acceptera tout et tout le temps… Et ça, c’est inacceptable.
Il serait bon que l’on retrouve dans notre vocabulaire les termes combativité, défense et améliorations.

 

Conclusion

Après l’annonce de la signature j’étais presque prêt à laisser couler cette décision car même si nous ne partageons pas la même idée politique, ce n’était finalement qu’une différence d’idée et il était inutile d’en discuter pendant des lustres.
Cependant, le SNMKR a choisi de succomber aux réseaux sociaux et d’alimenter la polémique. Et malheureusement, plutôt que d’apporter des réponses techniques, ces dernières sont comme nous l’avons vu uniquement démagogique. Associé à un manque cruel de courage, cela donne encore plus de polémiques sur les réseaux sociaux !

Parfois le silence est la meilleure des stratégie, et sur ce coup là… il aurait mieux valu faire profil bas.
Bon courage chers cadres du SNMKR pour recoller les morceaux !

 

Vincent Jallu