La Profession
Attention au mélange des genres...
à venir (dans un ordre non exhaustif !)...
les négociations conventionnelles
le tarif d'autorité
les contrôles
la requalification des actes
les urps
les maisons de soin, de santé, pluridisciplinaires...
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- Written by Vincent Jallu
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Lorsque l’on évoque le problème des la continuité des soins mais aussi de la prise en charge des urgences, bon nombre d’entre nous se cachent derrière des faux prétextes et balayent de la main la question.
Autant vous le dire de suite, mon agenda est plein sur les deux prochains mois, le cabinet est saturé (7h30-21h) et très objectivement je redirige 90% des « urgences »…
Je suis donc l’un des plus mal placé pour parler de la continuité des soins !… Et pourtant, cette problématique est quotidienne et nécessite d’en faire le point.
La continuité des soins est un pilier majeure de notre système de santé et surtout un élément fondamental de la professionnalisation de notre métier.
Un problème de formation et de culture
Nous le voyons au quotidien, et nous ne sommes pas les seuls touché, les systèmes de garde s’amenuisent de jour en jour. Appelez un médecin à 22h ou un dimanche, en dehors de quelques exceptions, vous tomberez sur un répondeur qui vous dit « faites le 15 ou appelez SOS médecin ». J’ai pourtant souvenir du cabinet médical de mon enfance où les médecins organisaient des gardes 24h sur 24.
Soyons réalistes, il en est de même pour notre profession. J’ai comptabilisé sur mon secteur, les 3/4 des cabinets ont été fermé pour les fêtes et aucune solidarité ou aucun contact n’a été pris pour organiser une quelconque continuité de soins en redirigeant vers tel ou tel confrère ou consoeur durant cette période. Il en est de même au quotidien pour les week-ends ou les épidémies. Il n’y a pas d’intercommunication et donc aucune information quant à la possible continuité de soins et la prise en charges globale des urgences. La seule phrase que nous puissions dire est « appelez les confrères, sait-on jamais »…
Quand le problème est évoqué, quel que soit la profession, il est de suite invoqué le problème financier. Nombre de fois où j’ai entendu « je veux bien faire une garde mais il faut que je gagne X centaines d’euros minimum de la journée».
Dans le système de soins, il y a bien longtemps les carabins ne se posaient même pas la question. D’ailleurs au sein de leurs études les internes sont d’astreintes régulièrement.
Cependant, les mentalités et moeurs évoluant, ont voit de plus en plus de mouvements de contestations remettant en cause le système et demandant régulièrement un financement plus important de ceux-ci.
La constitution du système de santé français est elle même en cause. Aujourd’hui la médecine, et la kinésithérapie sont majoritairement à vocation « libéral ». Peut être que le jour où les postes en établissement seront rétribués à la réelle hauteur de ce qu’ils doivent être, les choses changeront…
Le fait est que « libéral » veut aussi dire « libre choix ». Et aujourd’hui le libre choix est à la mode « profiter de sa famille, avoir des loisirs et une vie sociale » et non plus à la mode « je suis un professionnel de santé, je me suis engagé dans cette voie par convictions ».
L’argent le seul problème ?
Le kinésithérapeute salarié, gagnant 1200€ net s’engage à satisfaire l’ensemble des clauses de son contrat. Et son contrat stipule qu’il peut travailler le week-end, qu’il peut faire des astreintes etc…
Et est-ce que le kinésithérapeute salarié gagnant XXX€ par mois se plaint d’avoir cette contrainte ?
Non, le financement n’est pas la problématique majeure. Le vrai problème se situe sur le plan de la professionnalisation, de la déontologie et de la morale.
Une profession de soin doit organiser la continuité et la gestion des urgences.
Sans rentrer dans le domaine sacerdotal où l’on vit, mange, dort, meurt à la mode kinésithérapique, laissons cela aux « ordinés », soyons matures professionnellement et considérons le problème.
Nous avons un choix déterminant pour l’avenir de notre profession à faire.
Soit nous souhaitons continuer à être une profession de soins et nous devons en assumer l’ensemble des devoirs.
Soit nous souhaitons donner une impulsion nouvelle pour notre profession et nous serons alors en concurrence directe avec l’ensemble des pseudos acteurs de santé (EAPA, coach sportifs etc).
Si pour le salarié, l’ensemble des contraintes liées aux professions de santé sont édictées par leur fiche de poste et donc leur contrat de travail, pour le libéral, la situation est plus complexe. En effet, le professionnel libéral n’a d’obligation que morale. Il reste libre de ses choix et de sa « méthode » de travail.
C’est pourquoi certains d’entre nous ont délibérément abandonné toutes les priorités de santé publique.
La seule réponse à cette situation sera l’obligation législative et/ou financière !
L’avènement des forfaits
N’en doutez pas une seule seconde, la continuité des soins nous sera imposée par le biais des forfaitisations diverses et variées.
ROSP, forfait de soins…
Avec le gel des lettres clés, le législateur et l’UNCAM ont trouvé un excellent moyen « d’obliger » les praticiens à faire ce qu’ils ne veulent plus faire !
Le concept est simple « vous voulez gagner plus ? Faites ce que je vous demande » !
Si demain l’UNCAM propose un forfait à 8000€ par an pour effectuer 20 journées de « garde » par an, vous pouvez être surs que vous succomberez au chant des sirènes… Et quand l’année d’après on vous demandera 25 jours et que vous vous serez largement accommodé au fait de gagner 8000€ de plus par an, vous accepterez. Et quand on vous en demandera 40 vous trouverez le système ragoutant mais vous continuerez et l’UNCAM aura gagné…
La constante dégradation des conditions de travail…
En dehors des considérations financières, qui n’ont cessé s’amenuiser au fil du temps, la dégradation des conditions de travail font de même.
Première chose, le recul de l’âge de la retraite. Quand on travaille 50-60h par semaine, c’est rigolo quand on est jeune, plus on avance dans l’âge plus cela devient difficile, mais tenir jusque 70 ans…
Ensuite les patients sont de plus en plus intolérants, veulent être soignés pour avant-hier.
La reconnaissance générale n’existe plus.
Tout cela mis bout à bout fait que les praticiens ne font plus aucun efforts… Et ils ont raisons.
Paradoxal de promouvoir d’un côté les devoirs des professionnels de santé et de l’autre défendre ces même professionnels alors qu’ils ne remplissent pas ces devoirs…
Effectivement, voilà le terrible choix que nous devons faire. Devons nous continuer d’accepter la dégradation des conditions d’exercice et parallèlement continuer à répondre présents face aux devoirs moraux ?
Et bien, après une longue réflexion, je pense que oui, nous devrions jouer le jeu. Deux raison à cela.
- Renforcer notre position auprès des patients. Ne l’oublions jamais, le patient doit rester au coeur de notre profession. Sans patient, nous n’existons plus.
- Renforcer notre assise face aux pouvoirs publics. En effet, nous pouvons jouer au même jeu qu’eux… Donnons, pour pouvoir reprendre ensuite…
Indirectement, en nous organisant dès aujourd’hui, nous pourrions biaiser le pouvoir maléfique des forfaits et autres ROSP et rester maîtres de notre profession plutôt que de continuer à travailler dans l’asservissement où nous ne faisons que subir. Nous avons une opportunité d’agir, alors agissons !
Connaissons la convention, regardons là où nous pourrions piocher des financements, utilisons les URPS et l’ensemble des leviers pour se soustraire au chant des sirènes.
Préparez vous au 7/7 h24 !
Si certains d’entre vous ne l’ont pas encore intégré, l’évolution sociétale va dans ce sens.
J’ai eu la surprise de voir mon facteur me délivrer un colis un dimanche matin !
Comme beaucoup j’ai aussi vu la quasi totalité des commerces ouverts samedi et dimanche pendant les fêtes…
Et bien oui, notre mode de vie et de fonctionnement font que le découpage temporel tel que nous le connaissons va disparaitre.
Préparez vous-y au moins psychologiquement… car avec l’avènement des maisons de santé et autres regroupements, le soin devra devenir accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.
Et ce ne sont pas les tutelles qui vous l’imposeront, mais bel et bien vos patients directement. Quand vous verrez clientèle, pardon, votre patientèle fondre comme la neige au soleil car la maison médicale d’à côté peut recevoir ces patients à 22H ou le dimanche, vous serez bien forcés de considérer le problème. Malheureusement, seul… Cela sera bien difficile…
Les réfractaires, où plus simplement les praticiens isolés ne pourront pas satisfaire à la demande et se placeront de facto en situation de désavantage par rapport à ces structures.
Dans tous les cas, commencez à vous le dire… le H24, c’est pour bientôt.
L’ordre dans tout cela
Notre ordre a déjà fait son choix.
Comme à l’habitude, sans concertation aucune et uniquement pour répondre aux volontés d’une poignée, l’ordre s’est déjà prononcé avec son fameux « osons »…
En effet, dans sa vision de la prise en charge des urgences (à lire ici et ici), l’ordre nous a fait part de la possibilité uniquement hors convention de prendre en charge les urgences.
Si au premier abord l’on pourrait croire que cela répondrait aux exigences de santé publique, en fait, c’est tout le contraire que l’ordre promeut.
Ainsi l’ordre montre sa volonté pour la kinésithérapie de sortir du carcan conventionnel et donc implicitement du système de santé.
L’ordre veut donc que nous sortions de nos prérogatives et oriente dangereusement notre profession.
Je me demande si l’ordre s’aperçoit qu’il est en train de scier la branche sur laquelle il est assis ?
En effet lorsque les mots « masseur-kinésithérapeutes » ne voudront plus rien dire, déjà que « masseur » est perdu et qu’il ne reste que « kinésithérapeute », alors l’existence même de notre ordre sera en question.
Il est même déjà trop tard. L’ordre par cette action nous a montré son incapacité à réellement défendre notre profession et n’a fait que mettre en lumière sa médiocrité.
Il est temps pour nous de reprendre la main sur notre avenir et notre profession car il n’y a vraiment plus rien à attendre du côté ordinal.
Les syndicats
Ils sont aujourd’hui totalement bridés par les pouvoirs publics. il n’y a plus réellement de propositions ni d’actions syndicales au niveau national. Nous arrivons à la fin d’un système où ces entités à échelle nationales sont totalement démunies contre les pouvoirs administratifs et l’ensemble des règles législatives. De fait, aucune proposition qui n’aurait pas l’aval des pouvoirs publics n’a de chance d’émerger.
Les syndicats ne font que subir en espérant « limiter la casse ». Mais ce qui était à une époque réellement syndical, proposition-action-résultat, est maintenant révolu.
Les syndicats doivent se restructurer et changer de mode de fonctionnement et de politique interne pour s’adapter aux nouveaux modes de rémunération, aux nouveaux modes de fonctionnement et réellement prévoir l’avenir de notre profession.
Seules restent les actions locales qui peuvent éventuellement fonctionner et restent conditionnées à l’engagement de quelques hommes et femmes sur le terrain.
Vincent Jallu
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Ce 10 décembre sont parus au journal officiel deux textes concernant l’exercice partiel des professions de santé.
Le premier texte défini l’avis rendu par les commissions d'autorisation d'exercice ou par les ordres des professions de santé en cas d'accès partiel à une profession dans le domaine de la santé.
Comprenez par là, « ce que l'avis de l'ordre doit contenir».
le second texte défini les modalité des mesures compensatoires pour permettre l’exercice partiel de notre profession. Comprenez par là, que lorsqu’un étranger arrive en France et demande un titre d’usage partiel, il devra effectuer un stage et/ou une épreuve d’aptitude.
La FFMKR a été la première a réagir sur ce sujet, mais uniquement sur le second texte et pas sur le premier. Pourtant la lecture du premier texte m’inquiète presque plus que le second…
Commençons d’ailleurs par ce dernier.
Le second texte
À lire en intégralité ici.
Ce texte précise que si le niveau de formation du demandeur est niveau Baccalauréat, il devra effectuer un stage et passer un examen.
Si le demandeur a un niveau supérieur au baccalauréat , il aura le choix entre effectuer un stage ou passer un examen d’aptitude.
L’examen d’aptitude n’étant pas précisé… Technique, Français, connaissance générale, que de mystères !
Si je comprends parfaitement l’inquiétude de la FFMKR, comprenons que les gens en exercice partiel ne seront que des exécutants sans aucune portée. Ce seront là de véritables « poseurs d’électrodes ». On ne demande actuellement aucune qualifications aux gens pratiquant dans les salons de massage et pourtant ils exercent une partie de nos compétences...
Il est important, et je partage sur ce point l’avis de la FFMKR, de garantir la sécurité des patients et la qualité des actes proposés. Cependant, est-il raisonnable de demander à un physiothérapeute Italien de repasser un examen complet pour savoir si il sait poser 2 électrodes ? Alors que lui même maitrise certainement mieux la physiothérapie que nous mêmes ?
Prenons aussi le problème à l’envers, si nous imposons des conditions dantesques pour un exercice partiel, devons nous craindre que la reconnaissance de notre diplôme à l’étranger puisse s’en trouver effritée ?
Le premier texte
À lire en intégralité ici.
Ce texte m’inquiète car il peut avoir une portée importante d’un point de vue ordinal.
Pendant ce temps, à l’ordre s’est déroulé une réunion ayant justement pour thème l’accès partiel et l’universitarisation !
À voir la photographie publiée sur Twitter, une trentaine de personnes présentes… l’addition de l’ensemble des indemnités va être très salée, surtout quand on sait que comme toutes les autres réunions, elle ne servira qu’à faire le constat que madame la ministre de la santé se moque éperdument de l’avis de l’ordre. Cela étant dit, je ne la blâme pas.
Il est d’ailleurs notable de voir que ces deux arrêtés ont été rédigés sous l’avis du haut conseil des professions paramédicales et non des ordres professionnels dédiés.
En quelques mots, l’ordre ne fait que constater ce qu’on lui impose.
En effet, l’ordre a beau s’agiter, la réalité est bel et bien que ce dossier, comme beaucoup d’autres pour ne pas dire la totalité, leur échappe totalement dès lors que le législateur intervient.
Au final l’ordre ne se voit attribuer que le rôle de « secrétaire » pour enregistrer les « accédants partiels » et vérifier que le dossier est bien complet. Cela fait tout de même cher le secrétariat !
Nous en avons l’habitude puisque l’enregistrement et l’attribution des numéros ADELI étaient effectués par les DDASS avant que l’ordre ne fasse le même travail pour un budget nettement plus élevé. Cependant ce budget étant sous le coup de la profession et non plus de la collectivité, l’état y a trouvé son compte, nous… Non.
Pire, l ‘ordre devra, je cite « faciliter la bonne insertion du professionnel auquel l’autorisation d’exercice partiel serait accordé »…
L’ordre aura donc pour mission de faciliter l’insertion des exercices partiels dans notre système de santé, mais n’a pas pour mission de faciliter l’insertion des masseurs-kinésithérapeutes exerçant pleinement !
Cherchez l’erreur…
Et je parierais même que nous allons apprendre d’ici peu que ces gens qui exerceront partiellement, puisqu’ils seront inscris sur un tableau différent du notre, auront une cotisation elle aussi partielle ! Et pourquoi pas non plus un code de déontologie tout aussi partiel !…
J’ai bien peur que l’ordre ne nous apprenne que ces pauvres professionnels venant de loin pour n’ayons pas peur des mots, venir nous « piquer une partie de notre activité », n’exerçant qu’un quart de nos actes, n’auront qu’un quart de cotisation à payer ! Et comme ils ne sont qu’exécutants et pas des professionnels de la santé, il ne seront pas soumis au code de déontologie ou du moins dans sa version complète…
Nous verrons bien ce que notre très cher ordre nous apprend. Nous pouvons peut être espérer une communication sur le sujet avant la fin de l’année, ou plus tard, ou peut être seront nous mis au pied du mur comme souvent.
Vincent Jallu
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La cour des comptes a publié un rapport sur l’avenir de l’assurance maladie.
À peine paru, les réactions de tous bords ne se sont pas faites attendre.
Sans rentrer dans les détails du texte, je vous propose quelques commentaires d’ordre généraux.
Vous pourrez retrouver ce rapport en cliquant ici.
La course au volumes et au dépassements d’honoraires
La cour des comptes s’offusque des dépassements d’honoraires pratiqués. Mais… N’est-il pas logique, lorsque l’on en a la possibilité, d’augmenter ses tarifs quand la tutelle ne le fait pas ? La cour des comptes croit elle réellement que l’on puisse travailler 50h par semaine 49 semaines par an sans avoir une quelconque compensation financière ?
Pourquoi le temps de consultation diminue au profit du volume d’actes ?
La réponse est assez simple… Lorsque l’on vous donne 50€ pour une séance, avec 6-7 patients par jour, votre bénéfice est fait. Vous pouvez donc consacrer du temps à votre patient.
Lorsque l’on vous donne 15€ de la séance… il faut fatalement voir 3 à 4 fois plus de patients pour obtenir le même bénéfice.
Or, depuis 20 ans, nos bénéfices ne font que décroitre en rapport à l’inflation. Les jeunes diplômés voient leur remboursements de prêts étudiants s’amonceler. Les anciens ayant fait des investissements indexés sur leurs revenus de l’époque voient leur marge financière s’amoindrir de jours en jours. La solution est donc de rechercher le profit simplement pour survivre.
Et comment gagner plus avec un tarif fixé ? La réponse est simple… voir plus de patients, donc chercher le volume.
La prévention et de l’éducation
La prévention et l’éducation à la santé, en France, cela n’existe pas !
Inutile ensuite de venir crier au loup parce qu’un patient qui a un banal « rhume » veuille aller chez son médecin traitant, qui débordé ne peut le prendre, et donc que ce patient finisse aux urgences ?
Pendant des années nos patients ont été éduqués dans cette vision « mon généraliste se doit de me prescrire quelque chose et si possible, des antibiotiques, il n’y a que ça qui fonctionne » !
Non, il faut former nos soignants, ne pas avoir honte de dire « j’ai fait 10 ans d’études pour apprendre à une jeune maman à moucher son bébé ». Il faut éduquer nos patients à écouter les soignants et à ne pas remettre systématiquement en cause le diagnostic, à se prendre en charge et sortir de l’assistanat contant.
La tarification à l’acte
La cour des comptes critique ouvertement la tarification à l’acte en précisant que les forfaits et enveloppes globales avaient diminuées les dépenses à l’hôpital et qu’il faudrait adapter ce système à la médecine libérale. En effet, malgré l’ensembles ROSP et autres formalisations, les revenus des médecins est encore à 85% composé de revenus à l’acte.
Ce que la cour oublie, c’est qu’un professionnel libéral engage sa propre responsabilité dans son entreprise. Combien d’entre nous se sont vu refuser des prêts professionnels ? Combien on du engager leurs bien propres pour cautionner un investissement ?
Créer un système où le professionnel ne pourrait pas avoir d’objectif financier est une erreur. Au jour d’aujourd’hui où nos revenus ne font que diminuer eut égard de l’inflation et des non augmentations, les professionnels sont de plus en plus contraints d’avoir un regard « financier » sur son exercice et non plus un regard « de santé ».
La tarification au forfait est une assurance de diminution de qualité.
Être « salarié de la sécu », voici ce que nous propose la cour des comptes, mais attention, en conservant tous les inconvénients de l’exercice libéral.
Nous avons perdu plus de 20% de pouvoir d’achat par rapport à l’inflation, nous ne sommes plus en mesure d’investir dans les innovations techniques, bientôt nous ne pourrons plus nous former, mais la cour des comptes pense que les négociations conventionnelles produisent des résultats insuffisant !
La cour veut que l’on s’inspire du modèle allemand du point de vue de l’organisation du cadre législatif… et bien que l’on s’inspire aussi de leurs tarifs ! En Allemagne la moyenne est à 70€ la consultation chez le généraliste !
Mais non, soyez en sur, nous nous inspirerons du modèle Allemand mais en conservant un tarif Français !
La restructuration de l’hôpital
La cour veut renforcer les moyens d’actions des ARS concernant les normes de fonctionnement et des seuils d’activité des établissements. Comprenez par là que les hôpitaux de campagne, les petites structures et tous les postes d’accueil de proximité vont disparaitre au profit d’hyper-structures.
Tout comme les commerces de proximité ont disparus au profit des supermarchés, et maintenant des hypermarchés. Sauf qu’aujourd’hui on s’aperçoit des errements de ces structures et la demande de réimplantation de commerces de quartiers et de petites structures est de plus en plus forte. Car à force d’hyper-globalisation, nous en sommes arrivés à nous nourrir de produits pauvres en qualité et seuls les grands administrateurs des chaines de consommation tirent leur épingle du jeu.
N’en doutons pas il en sera de même avec les structures hospitalières. Lorsqu’il n’y aura plus qu’un seul hôpital par département, nous aurons touché le fond…
Comprenez aussi que cela s’implantera à terme sur les libéraux. Les normes pour ouvrir ou conserver un cabinet ouvert seront de plus en plus strictes. Vous devrez un jour, avoir une permanence de soin 24h sur 24, des équipements normés, des prestations normées, et même votre papier toilette devra être « certifié ARS » !
Si cela peut faire sourire, je prédis la mort du système libéral à moyen terme. Tout est déjà fait pour tendre vers les maisons de santé (à lire ici) et autres structures équivalentes…
Le dossier médical partagé
La cour des comptes pense que les retards pris dans ce domaine sont responsable d’une partie de la mauvaise gestion des soins. Sur ce point, je la rejoins.
Personnellement je ne comprends toujours pas qu’en 2017, avec les moyens technologiques existants le DMP ne soit toujours pas déployé, qui plus est, avec le peu de fonctionnalités qui sont avancées…
Vous pouvez télécharger vos analyses médicales sur votre smartphone, mais un kinésithérapeute n’est pas capable techniquement d’avoir un compte rendu opératoire ou simplement une ordonnance dématérialisée ! C’est un comble.
Que dire de l’échec de la carte vitale V2 (avec la photo), déployée depuis 2007 et dont la totalité de la population n’est toujours pas doté…
Peut être faudrait-il confier à Apple, Google ou Microsoft ce dossier pour que cela avance ! Non, je plaisante bien sur, hors de question, mais il faut avouer que ce n’est plus de la lenteur, mais de l’immobilisme voir de la régression dans le domaine !
La part privée dans les soins…
La cour des comptes signale que la part des assureurs privés dans le financement des dépenses totales de santé est presque 40% plus importante en France que dans les autres pays européens.
Comment ne pas s’en étonner puisque la loi de santé a été faite pour ainsi que l’obligation d’avoir une mutuelle pour l’ensemble des salariés !
C'est bel et bien pour masquer les inégalités d'accessibilités aux soinx que les mutuelles sont devenues "obligatoires".
Comment s’en étonner lorsque les gouvernements successifs n’ont fait que dérembourser les soins et ont confié de plus en plus d’actes à des non professionnels de la santé.
Tous ces processus ne font qu’augmenter la part privée dans la santé.
Je rappelle tout de même que, même si cela n’a pas abouti, le groupe AXA avait proposé de racheter l’assurance maladie !
La régulation de l’offre !
La cour des comptes avance qu’avec une nouvelle redéfinition des compétences des professions de santé l’on pourrait apporter de nouveaux services et de répondre à des besoins particuliers.
Personnellement je suis pour redéfinir nos compétences, pour apporter de nouveaux services, à conditions que la rémunération soit à la hauteur des enjeux et de la nécessité. Il y aurait tant de chose à faire en matière d’éducation, de prévention, de suivi post-opératoire, de prises en charge…
Inutile de vous dire que quand on voit le manque total d’ambition de notre ordre professionnel sur le thème des urgences par exemple (à lire ici et ici), j’ai bien peur que l finalité ne soit qu’une tornade dans un verre d’eau.
Par ailleurs la cour des comptes demande à ce que les mesures incitatives au titre de la régulation démographique soient simplement revues la baisse ou supprimées. Le conventionnement sélectif est plus que jamais d’actualité.
Peut être un jour, les tutelles comprendrons que l’on ne peut pas obliger quelqu’un à s’installer là où il ne le souhaite pas, surtout quand il a du payer sa formation.
Il ressort tout de même un point intéressant… La cour des comptes considère les professionnels tels des pions que l’on peut redistribuer à gré. Savent-ils que derrière la démographie se cache des gens, des familles, des situations de vie ? À priori… non.
Est-ce qu'au moins la cour a envisagé que l'attracivité était en cause ? (à lire ici)
Donner la priorité aux objectifs de santé publique et de qualité de soins…
Derrière cette phrase se dessine la médecine opportuniste… Comme expliqué dans mon article sur les méfaits de la forfaitisation (à lire ici), nous allons doucement mais surement glisser vers un modèle où nous ferons pendant 2-3 ans de la kinésithérapie respiratoire puis pendant 2-3 ans de la rééducation cardiaque puis ensuite un peu d’Alzheimer et après un peu de cancer etc…
Cependant comme les soins « courants » seront totalement dévalorisés, autant le dire de suite, la petite entorse durant le match de foot, plus personne ne la traitera car elle ne rapportera rien.
Nous nous dirigeons vers une médecine en dents de scie où certains secteurs seront favorisés et d’autres abandonnés. Il y aura une belle façade où l’on montrera l’argent investi et les avancées technologiques mais ce qui traine dans les coins, il faudra prendre bien grand soin de le cacher…
Seul l'opportunisme sera de mise.
Conclusion
Si la cour des comptes n’est que consultative, n’oublions pas que Nicolas Revel, directeur de l’UNCAM, en a été membre. N’oublions pas non plus que toutes les dernières régressions conventionnelles ont suivi les recommandations de la cour.
Le but de l’état est bel et bien de remplacer les hôpitaux de proximité par des maisons médicales montées en fonds propres et réduites en esclavage par les forfaitisations, les ROSP et l’ensemble du système normatif. L’accueil s’y fera H-24 pour un coût 3 fois inférieur au coût actuel.
Les médecins de ville seront remplacés par la télémédecine et si possible avec des médecins exerçants dans des pays à bas coût pour que la consultation soit 4 fois moins onéreuse (à lire ici).
La prévention sera faite dans les écoles avec des intervenants formés sur le pouce et parfaitement moulés par l’administration.
Tout est fait pour réduire les coûts et augmenter les services.
Préparez vous à un système de soin déshumanisé basé sur les hyper-structures, la proximité virtuelle, et où, seule la maîtrise financière des dépenses sera la seule règle.
« Bonjour madame. Vous avez un cancer. Vous n’aurez pas de chimiothérapie. Votre âge fait que la dépense ne pourra pas être compensée par votre future activité vu que vous êtes à 2 ans de la retraite. Vous bénéficierez tout de même d’une assistante sociale en ligne qui vous aidera à faire vos démarches pour vos obsèques et par chance vous aurez droit à 5 séance de prévention faites par le prof de gym de l’association des anciens de votre commune.
Pour réécouter ce message, tapez 1.
Pour toutes informations complémentaires, rendez vous sur ameli.fr.
Vous pouvez raccrocher, l’assurance maladie vous souhaite une excellente journée »…
Voilà notre avenir…
Vincent Jallu
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Pourquoi parler de problème Francilien ?
La réponse est assez simple, sur les 100 départements Français, seuls 9 ont un taux de DE systématique réellement notable. Et sur ces 9 départements, 7 sont en Île de France.
Au titre de la convention, nous devons suivre les tarifs conventionnés. Tout professionnel qui ne suit pas les tarifs conventionnés s’expose à un déconventionnement. Tel est la règle.
Faut il pour autant stigmatiser les kinésithérapeutes Franciliens ?
Ma réponse est clairement non. Il faut rester solidaires, cependant nous ne pouvons pas non plus cautionner tout et n’importe quoi.
Le DE (à lire ici) est un dépassement d’exigence du patient et non du thérapeute. Le DE n’est en aucun cas un dépassement d’honoraires. Si vous souhaitez avoir des honoraires déconventionnés, faites le au titre du HN (qui en fait s’appelle Non Remboursable ou NR). Mais attention… Je mets directement en garde celles et ceux qui vont transformer leur DE en HN. Le HN doit théoriquement correspondre à un acte ou une pratique qui n’est pas dans la NGAP. Et même si la CPAM vous indique de le faire, attention...
Ainsi, si vous appliquez un HN, juste par ce que vous êtes « parisien », un jour ou l’autre… Vous vous apercevrez qu’il est illégal d’appliquer un HN sans pouvoir le justifier.
Je rappelle aussi que l’application d’un acte non remboursable doit faire l’objet d’un accord du patient. Vous devez donc faire un devis ou un contrat avec ce patient en lui expliquant ce à quoi correspond le HN.
Et surtout, vous ne pouvez en aucun cas refuser un patient qui n’accepterait pas le HN. Faites très attention aux HN concernant des patients en ALD et pire, en AT.
N’oubliez pas non plus que le soin conventionné en lui même doit être le même que le patient paye un HN ou non. Vous ne pouvez pas dire « il ne paye pas le HN, je ne le prends que 15 minutes ».
La situation que nous vivons n’est que l’expression d’une non augmentation de nos tarifs depuis 20 ans.
Nous avons perdu au bas mot 25% de pouvoir d’achat (à lire ici), nos revenus sont gelés pour les 3 ans à venir et très clairement les loyers ne font qu’augmenter. Donc oui, notre situation financière n’est pas brillante.
Cependant, faut-il frauder pour améliorer ses revenus ? Non. Il faut rester dans la stricte application de la convention. Vous n’êtes pas d’accord avec celle-ci, battez vous. Vous pouvez aussi exercer une activité non conventionnée (à lire ici) ou simplement vous déconventionner. Gardons cependant à l’esprit que si nous optons pour un déconventionnement massif, n’oublions pas que les APA, les exercices partiels et autres, seront ravis de prendre notre place…
Attention aussi, déjà il y a 20 ans, certains pratiquaient déjà sur Paris un DE systématique. Il faut cesser impérativement toutes pratiques tarifaires qui ne correspondent pas à la convention.
Et si certains, comme j’ai pu le lire, pensent « ils ne pourront pas déconventionner tous les MK parisiens »… Et bien ceux là n’ont jamais lu la convention et ne savent même pas quelles sont les sanctions applicables. Déconventionnement ne veut pas dire « radiation à vie », du moins au départ. Non cela veut dire « règle de l’emmerdement maximum ».
Vous serez d’abord déconventionné 8 jours puis 1 mois puis 3 mois. Les réfractaires ne feront pas diminuer l’offre de soin et 99% des professionnels rentreront dans le rang.
Et ailleurs en France ?
Paris et sa région n’est pas la seule région de France où le foncier, les loyer et les charges diverses ont explosé. De nombreuses grandes villes et agglomérations ont des tarifs similaires à ceux pratiqués dans la capitale. Et pourtant dans ces agglomération, point de DE systématique. Comment font ils ? Pourquoi s’en sort-on dans l’Hérault et pas à Paris ?… Peut être est-ce parce que dans le passé certains ont œuvrés pour laisser la tolérance prendre place et que de fait les kinésithérapeutes « parisiens » sont passé de la survie à un semblant de vie.
Aujourd’hui malheureusement cela semble ne plus être le cas. La CNAM a certainement pris le pas sur la CPAM.
Il faut aussi comprendre que cela puisse générer des jalousies sur les régions limitrophes et dans les régions où l’augmentation des loyers est similaires mais où la tolérance est déjà nulle.
La CNAM a certainement bien peur que cette tolérance puisse s’élargir à d’autres régions. N’oublions pas que la chasse à toutes formes de dépassement est engagée depuis quelques temps.
La convention est nationale, personne n’a obligé quiconque à la signer. Les tarifs sont fixés, c’est assez simple à comprendre, il ne peut y avoir de tarification non autorisée, telle est la vision de la CNAM.
Et même si l’on ne peut mettre dans le même sac les praticiens exerçant un DE « raisonnable » de l’ordre de 2-3€ et ceux qui pratiquent les DE déraisonnés de 20 ou 30€, et même si je comprends parfaitement la mise en place de ces DE malheureusement il n’y aura aucune exception et tous devront se mettre au pas.
Y a-til une solution ?
La vraie solution est dans le combat, la proposition de solutions alternatives (à lire ici) et la juste augmentation de nos tarifs. Introduire une part variable dans nos tarifs pour supprimer les inégalités liées aux inégalités foncières. Cette part resterait à la charge des mutuelles comme l'est actuellement le DE.
VIncent Jallu
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- Written by Vincent Jallu
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C’est sans grande surprise que j’ai appris la signature de l’avenant numéro 5 par l’Union ce lundi.
En effet, si certains pensaient pouvoir infléchir leur décision, il me paraissait impensable que l’Union puisse aller à l’encontre de leur volonté et de leur statuts.
Vous le savez, je suis très opposé à cet avenant. Cependant, il faut l’admettre, l’Union a respecté ses statuts, a établi un vote, qui plus est sécurisé et conforme à l’ensemble du processus démocratique.
Et si le résultat ne correspond pas à mes attentes, je suis content que tout fut respecté dans les règles.
Attention toutefois, si certains veulent attaquer en justice tout ou partie de l’avenant, il y a deux trois points à considérer.
Premièrement, bien considérer que si l’avenant n’a pas été signé par toute la profession, il a été signé dans les règles conventionnelles. Ces règles sont décrites dans le code de la sécurité sociale et entérinées dans le code de la santé publique.
Sur ce point, c’est inattaquable. J’ai proposé une possible modification législative (à lire ici) mais malheureusement cela ne pourrait être mis en place que pour le prochain avenant au mieux.
En second lieux, sur le contenu de l’avenant, pensons bien à ne pas faire aux autres ce qu’ils nous on fait.
Pensons bien que pour la FFMKR, c’est un baroud d’honneur ! Cela leur coutera qu’un peu de trésorerie et au final si cela fonctionne, ils sortiront vainqueurs. Et si ils perdent ils diront « on a essayé ». Il n’ont rien à perdre dans cette aventure… ou presque.
En effet, rappelons nous que nous avons déjà fait le coup à l’UNCAM en 2013 suite à l’avenant numéro 3 signé par la même FFMKR. Pensons aussi que, l’UNCAM ne semble pas nous apprécier. Et rappelons nous que suite à cette attaque, l’UNCAM a abordé ces dernières négociations en vainqueur. Je me souviens d’une phrase « la régulation de l’installation est un du et vous avez eu une augmentation en rapport ». Que penser de partenaires qui jouent la girouette constamment et qui attaquent les avenants signés ?
Comprenez bien, je ne suis pas contre attaquer, mais je mets en garde.
Si nous le faisons, il serait bon que ce soit la volonté d’une majorité et pas d’une poignée et surtout que nous ayons « l’assurance » de gagner.
Aucune action en justice n’est gagnée d’avance, soyons clairs.
Mais gardons à l’esprit qu’un avocat est toujours partant, que la FFMKR n’a rien à perdre dans l’histoire. Mais y a t il réellement matière juridique à attaquer ?
Pensons stratégie. Pensons avenir.
Dans moins de 6 mois s’ouvriront les négociations pour l’avenant numéro 6. Dans cet avenant, la réforme de la NGAP et l’intégration de la hausse de CSG. Deux sujets plus qu’épineux. Nous avons tout à y perdre. Avons nous besoin en plus d’entacher notre image auprès des tutelles en attaquant maintenant si nous savons que nous perdrons quoi qu’il arrive ?
Personnellement mon côté « stratégique » l’emporte et si nous n’avons pas la certitude de l’emporter, je n’attaquerait pas le dit avenant pour me concentrer sur l’avenir. Je pense qu’il y a certainement un point ou deux de l’avenant qui puissent avoir matière à discussion d’un point de vue juridique, mais malheureusement pas les points clés. Je peux me tromper.
Si j’étais le président de la FFMKR, je prendrais RDV avec l’UNCAM, et je jouerais franc jeu en leur disant: « voilà, nous avons trouvé une faille, nous pouvons attaquer. Soit vous jouez le jeu pour l’avenant numéro 6 et nous restons tranquilles, soit vous ne jouez pas le jeu et nous vous promettons une attaque en règle de l’avenant numéro 5 et des négociations horribles pour le numéro 6 »...
Épilogue…
Nous l’avons appris ce matin, Alizé et la FFMKR se sont alliés pour publier un communiqué nous informant que tous les deux allaient étudier les possibilités de recours à l’encontre de l’avenant. (cliquer ici pour lire le communiqué).
SI nous ne pouvons que nous nous réjouir de cette « union », certains points me chagrinent…
Vous le savez, je suis très attaché au fait qu’un syndicat s’occupe de ses adhérents. Et si la FFMKR jusqu’à maintenant avait montré le pas, j’ai été surpris de voir qu’Alizé et la FFMKR d’un coup se prononçaient au nom de la profession. Attention à ne pas tomber dans les travers du populo-démago du syndicat qui pourrait se croire investi par un pouvoir absolu… Un syndicat reste une entité privée qui n’oeuvre que pour ses adhérents en leur apportant une plus-value, sinon quel intérêt d’adhérer ?
Ensuite, stratégiquement, montrer son jeu maintenant ne me semble pas approprié. Car maintenant que c’est annoncé, il va falloir aller au bout… Et pour reprendre mes propres mots, « il serait bon que ce soit la volonté d’une majorité et pas d’une poignée et surtout que nous ayons « l’assurance » de gagner »...
Enfin, si cette décision de la FFMKR ne me surprend guère comme annoncé plus haut, ils ont tout à y gagner.
Cependant la décision d’Alizé me surprend plus.
En effet, Alizé à tout à perdre dans cette aventure:
- Premièrement, financièrement.
Je ne sais pas quelles sont les conditions financières engagées entre Alizé et la FFMKR, mais un recours en conseil d’état va être dépensier et si les frais sont partagés, espérons que cel n’entachera pas la trésorerie d’Alizé et que cela ne bridera pas leurs projets à venir ni la défense des adhérents…
- Deuxième chose, politiquement.
Au cours de la dernière enquête de représentativité, bien qu’Alizé présentait tous les critères pour être adoubé, l’état a usé de son pouvoir discrétionnaire pour réfuter Alizé.
Alizé est donc actuellement non représentatif et est, je l’espère, candidat pour la prochaine enquête de représentativité.
Comme expliqué plus haut dans cet article, est-ce réellement la place d’un partenaire que d’attaquer les avenants ?
Si la FFMKR n’a que très peu de soucis à se faire ne serait-ce que par le nombre d’adhérents et la présence territoriale, il n’en est pas de même pour Alizé…
J’ai bien peur qu’avec cette action en justice, Alizé n’ai fait que se refermer les portes des faveurs des tutelles et ne voit ses prétentions à l’accession à la représentativité disparaitre comme la neige fond au soleil…
Espérons qu’Alizé ait consulté ses adhérents pour connaitre leur point de vue sur l’avenant et sur les suites à donner.
Car si nous savons que la FFMKR a voté à 100% contre, que l’Union a voté au trois quart pour, nous n'avons aucune données concernant Alizé. Certes, ce n'est pas un syndicat représentatif, mais peut être que cela aurait pu être intéressant de savoir...
Espérons aussi qu’Alizé ait prévenu ses adhérents que cela pourrait leur couter la future représentation aux élections des URPS et à fortiori la prochaine représentativité.
Le risque qu’Alizé subisse de nouveau de plein fouet le pouvoir discrétionnaire de l’état lors de la prochaine enquête de représentativité est plus qu’élevé.
Les prochaines élections des URPS sont dans 3 ans. Ajouté aux 5 années qui suivront, cela entérinerait une non représentativité pour les 8 prochaines années…
C’est une longue traversée du désert à venir.
Seul point positif, Alizé a su trouver les mots pour se faire entendre de la FFMKR alors que ces derniers sont restés sourds et muets tout au long du processus conventionnel. J’espère que ce revirement de situation ne cache pas autre chose…
Il ne me reste plus qu'à souhaiter que cette action aura une fin heureuse et que ces deux syndicats puissent ressorir grandis par cette aventure...
Vincent Jallu
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