La Profession
Attention au mélange des genres...
à venir (dans un ordre non exhaustif !)...
les négociations conventionnelles
le tarif d'autorité
les contrôles
la requalification des actes
les urps
les maisons de soin, de santé, pluridisciplinaires...
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- Written by Vincent Jallu
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Comme je l’avais annoncé un peu avant les négociations de l’avenant numéro 5, les rémunération sur objectifs de santé prioritaire (ROSP) sont un piège. Et les médecins viennent de comprendre comment ce piège s’organisait à leur dépend !
Pour résumer la situation, les médecins gagnaient en moyenne environ 7000€ de ROSP en 2017. Cette année, cela sera moitié moins !
Presque 3500€ de perdu. Que diriez vous si l’on vous retirait 300€ par mois pour la même quantité de travail effectué ?
Et attention, l’année prochaine risque d’être pire…
Toutes mes félicitations à la personne qui a eu l’idée de ce système. C’était et c’est très, très intelligent…
Comment ça marche ?
Je vais essayer de rester le plus simple possible dans l’explication de cette rémunération…
Les tutelles déterminent des objectifs. À chaque objectif atteint, vous gagnez 1 point. Et le point a une valeur déterminée.
Nous pouvons résumer les ROSP à cela car effectivement cela fonctionne comme cela.
Pour notre exemple, disons que le point vaut 7€.
Comme objectif nous donnons « être informatisé », « télétransmettre », « avoir une messagerie sécurisée », « être aux normes handicapés ».
Voilà c’est simple. Si vous remplissez ces objectifs vous avez 4 points vous gagnez donc 28€ tous les ans sans rien faire.
Jusque là… Tout va bien. Les ROSP sont facile à mettre en oeuvre, cela ne vous demande pas de travail supplémentaire et du coup vous êtes contents car vous allez gagner pas mal d’argent à ne rien faire. Car en effet des points comme ceux là, il y en a pas loin de 1600. Chouette, être payé à ne rien faire de plus ! 11 000€ de gain possible, que demander de plus ?
Les pièges
Le premier piège est que les points sont attribués en plusieurs catégories.
La structure (le cabinet), l’organisation, les soins…
Les tutelles jouent sur les mots. Car pour gagner de l’argent on vous « incite » à gagner des points. Donc si vous voulez gagner plus, il faudra avoir plus de points.
Oui, mais il y a des parties qui sont « obligatoires ». Par exemple le point « télétransmission » conditionne toute la partie structure. Donc si vous remplissez tous les objectifs structure mais que vous ne télétransmettez pas, vous n’aurez aucun point donc pas d’argent.
Cela implique directement que si demain les tutelles décident que pour avoir des points vous devez avoir une blouse rose à poix jaunes… et bien vous serez « contraints » de vous habiller de la sorte sinon vous n’aurez plus de points même si vous remplissez toutes les autres parties du contrat.
De plus les objectifs peuvent vous demander de travailler différemment. Par exemple imaginez que vous ayez un cabinet orienté « traumato ». Si vous voyez un objectif « prenez en charge 50 bronchioles par an, rémunéré 100 points ». Voilà c’est clair, 700€ de plus pour prendre en charge 50 bronchiolites. Cela double presque le prix de la séance. Intéressant non ?
Oui mais pour cela il faut remplir l’objectif, donc ce cabinet de « traumato » pourra être « influencé » dans sa pratique. Cela renforce la pratique opportuniste… Et surtout, aujourd’hui cela pourrait être 50 bronchiolites, mais demain ? 100 ? 150 ? Nul ne le sait.
Sous couvert de revenus financiers, on vous incite à modifier vos pratiques.
Second piège, personne ne connait les objectifs à terme.
Et oui, c’est là que la magie opère. Aujourd’hui certains objectifs sont simples. Avoir un cabinet accessible, télétransmettre etc. Mais quand le taux de réussite de ces objectifs sera à 95 ou 100%, que va t il se passer ? Croyez vous sincèrement que le l’UNCAM va continuer à payer ad vitam aeternam ? Bien sur que non. Les objectifs changeront. On demandera peut-être par exemple que le cabinet soit certifié (à lire ici et ici) ? Et ensuite quand tous les cabinets seront certifiés ? L’UNCAM augmentera le niveau d’exigence encore et toujours.
Là encore, les ROSP sont un moyen, grâce au levier financier, de vous obliger à faire ce que les tutelles veulent.
D’ailleurs c’est ce qui vient de se passer chez nos amis médecins. L’année dernière, l’UNCAM a redéfini les objectifs à la hausse. Du coup, cette année les rémunérations sont largement à la baisse. Et c’est d’ailleurs là, qu’intervient le troisième piège.
La clause de sauvegarde.
Elle permet, l’année suivant la signature de la convention, et si les objectifs ne sont pas atteints, de garantir un minimum de revenus aux médecins.
Disons qu’habituellement vous gagnez 6000€ par an de ROSP. La convention change, avec de nouveaux objectifs. L’année qui suit vous vous apercevez que finalement vous n’avez rempli que 50% des objectifs, vous devriez donc toucher 3000€. Et bien cette clause permet que finalement vous aller toucher 5000€. Pour vous c’est donc
L’UNCAM n’est pas perdante. En effet elle avait de toutes façons prévu de vous payer 6000€. Donc si elle vous paye 5000, elle y gagne.
Le plus gros risque est pour le professionnel. En effet, si vous êtes impliqué et que vous faites l’effort de rester dans le piège des objectifs, vous allez tout mettre en oeuvre pour revenir aux objectifs demandés. Vous voilà donc mis en esclavage par rapport aux ROSP…
Si par contre vous ne faite rien pour tendre vers les objectifs, l’année suivant la mise en place de la clause de sauvegarde, là vous allez perdre énormément d’argent.
La clause de sauvegarde, si elle peut faire croire qu’elle protège les professionnels, ne fait que décoller dans le temps une situation stérile où seul les intérêts de l’UNCAM sont gagnants.
Le quatrième piège est la valeur du point.
Nous en avons fait l’amer expérience, l’UNCAM peut redéfinir tout ce qu’elle veut au sein de la convention. Ainsi notre ASV (avantage social vieillesse) a été lamentablement réduit, et qui plus est, avec rétroaction. Ce qui avait été capitalisé a été recalculé… Donc oui, l’UNCAM fait ce qu’elle veut avec ce qu’elle donne.
Comprenez tout de suite qu’aujourd’hui le point vaut 7€. Mais demain ? Il n’y a aucune garantie sur la valeur du point sur le long terme.
Les points et leur obtention ainsi que leur valeur sont sous le contrôle exclusif des tutelles. Et si l’on fait croire que tout reste négociable au sein de la convention, c’est uniquement de la poudre aux yeux.
Et lorsque le gentils moutons seront tous à 80-90% d’objectifs atteints, il suffira à l’UNCAM de descendre la valeur du point pour continuer à avoir des objectifs croissants et une rémunération décroissante.
Conclusion
Les ROSP n’existent pas encore pour notre profession. Les médecins testent pour nous ce nouveau mode de rémunération. Soyons très vigilants à ce que nous ne nous fassions pas piéger car nous y perdrions notre liberté intellectuelle et professionnelle.
Mais comment ne pas être séduit par le chant des sirènes ?
N’en doutons pas, si un jour nous mettons le doigt dans les ROSP, nous ne pourrons plus jamais nous en sortir.
Vincent Jallu
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Il y a quelques jours, le syndicat français de médecine physique et de réadaptation s’est inquiété de la pénurie de masseurs-kinésithérapeutes dans les établissements de santé.
Comme toujours, ce ce qui était largement prévisible il y a quelques temps devient réalité.
De nombreux professionnels avaient prévu ce qui est en train de se dérouler.
Comment s’étonner de cette situation quand on sait comment et pourquoi les « nouvelles professions autours de la santé » ont été promues.
La kinésithérapie est au statu quo, aucune reconnaissance universitaire majeure. Ne parlons pas de rémunérations que ce soit en salarié ou en libéral. Celles-ci ont une courbe d’évolution digne d’un électro-encéphalogramme plat !
Les APA, les aides en tous genres, les pseudo coach et autres ont fait leur apparition et, soit-disant, soulagent les professionnels de santé au quotidien. Que nenni, ils effectuent des actes qui ne sont pas de leurs prérogatives sous couvert de couter encore moins cher.
Que va-t-on dire quand les titulaires d’exercice partiel vont pouvoir venir pratiquer en toute impunité ?
La qualité du soin n’est pas la priorité de l’état-comptable qui n’a que pour objectif de réduire encore et toujours les dépenses de santé dans une politique d’affrontement entre les professionnels (à lire ici).
Universitarisation, la fin annoncée ?
Je ne cesserais de le dire, mais c’est toujours au détours d’une conversation ou d’une publication que l’on peut prévoir les éléments de l’avenir…
C’est ainsi qu’il y a quelques jours le ministère a eu des interactions avec un collectif professionnel pour répondre des avancées concernant les infirmières en pratique avancées (IPA).
Nous avons donc appris que le ministère prévoyait d’ouvrir des masters dès la rentrée 2018 pour former progressivement 5000 à 6000 IPA.
Cela confirme donc que pour l’instant les infirmières resteront « sans master » mais pourront accéder à un master « de spécialité ».
Je suis ainsi désolé de le dire, mais la situation des kinésithérapeutes étant un copier-collé de celle des infirmières, je crains fort que cela ne se déroule de la même façon pour nous.
Nous n’aurons pas de grade master. Nous aurons accès à des master de « spécialisation ».
Il est vrai qu’il est difficilement justifiable de payer quelqu’un 1500€ mensuel avec un grade master…
Il est de facto assez réaliste de croire que l’attractivité en milieu hospitalier, pour un salaire indécent au regard de l’investissement financier du coup des études et de l’investissement personnel nécessaire pour se hisser au niveau d’un master, pardon, d’un pseudo grade master que nous n’aurons jamais.
Pendant ce temps là, le conseil national de l’ordre se réjouis de la formation de groupes qui vont au cours des deux prochains mois réfléchir sur les thématiques suivantes:
- Simplifier les modalités d’admission dans les formations ;
- Ouvrir la possibilité de recruter des enseignants-chercheurs en maïeutique, soins infirmiers, et réadaptation ;
- Etablir un cadre national simplifiant les relations institutionnelles et financières entre régions, instituts de formation et universités ;
- Mettre en œuvre des formations aux nouveaux métiers en débutant par les pratiques avancées infirmières dès la rentrée 2018 ;
- Lancer une réflexion sur les référentiels incluant des temps de formation communs à plusieurs filières comme cela va se faire dans le cadre du service sanitaire.
Vous noterez qu’à aucun moment il n’est indiqué « accorder le grade master » mais par contre les formations aux nouveaux métiers en débutant par les pratiques avancées infirmières est clairement noté et seules celles-ci seront validantes.
Le tiers payant généralisé (TPG) le retour
Durant le même temps, madame Buzyn a reçu le rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) qui a pour but de déterminer le calendrier du déploiement du TPG…
Avec une première « surprise » à la clé… Les maisons de santé (à lire ici) devront passer la pas dès la fin 2018.
Bien évidement ce sont les éditeurs de logiciels qui devront mettre les bouchées double pour pouvoir mettre à jour leurs applications. Et celles et ceux qui pensent que cela se fera gratuitement…
Là encore c’était parfaitement malheureusement prévisible…
Vincent Jallu
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Derrière cet acronyme se cache la gangrène qui tue notre système de santé depuis plus de 20 ans.
Mis au point par les ordonnances Juppé en 1996, l’Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) est l’objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation dispensés dans les établissements privés ou publics, mais aussi dans les centres médico-sociaux.
Pour rentrer dans le vif du sujet, il faut comprendre que l’ONDAM n’est pas un budget. C’est une estimation, ou comme son nom l’indique, un objectif.
Et c’est un objectif de dépenses, donc il vaut mieux être en dessous de l’objectif qu’au dessus.
La différence avec un budget est que, le budget quand il est vide, les prestations s’arrêtent. Tous les libéraux connaissent cela avec les caisses « spéciales ». Parfois, nos AT ne sont pas payés l’année en cours mais l’année d’après car le budget est dépassé.
Point de cela avec l’ONDAM. L’ondam peut être dépassé mais attention, si l’on dépasse une année, l’objectif est revu à la baisse pour l’année d’après. Le puits n’est pas sans fond !
L’ONDAM est voté au parlement. Et il s’exprime par un pourcentage. Ainsi tous les ans l’ONDAM change. Ainsi pour 2018, l’ONDAM est fixé à 2,3%. Ce qui signifie que l’objectif est d’avoir une dépense globale de +2,3% par rapport à l’année dernière. Cela représente environ 4,4 milliards d’euros.
L’ONDAM est global
Pour vous expliquer l’arnaque de l’ONDAM, je vais commencer à notre niveau puis élargir le point de vue.
Tout d’abord sachez qu’il existe plusieurs « niveaux » d’ONDAM (que l'administration appelle sous-objectifs, objectifs par profession etc...).
Pour simplifier je vous parlerais de niveau par profession, de niveau par branche et de niveau global.
Pour la kinésithérapie pour faire simple, nous sommes globalement à 4%.
+4%, quelle belle affaire. Cela pourrait vouloir dire que cette année nous pourrions être augmentés de 4% ?
En fait non, pas du tout.
Car derrière ce pourcentage ce cache l’ensemble des dépenses. Donc si le nombre de praticiens augmente, la somme globale des dépenses va augmenter aussi…
Si notre population augmente donc de 5%… Il faudra très mathématiquement baisser nos revenus de 1% !
Et oui, vous venez de comprendre la première arnaque de l’ONDAM…
Nous ne sommes pas maitres du nombre de professionnels sur le territoire. En effet, si nous pouvons déterminer le nombre de départs en retraite, il est impossible de déterminer le nombre de professionnels qui vont arrêter en cours de carrière. Mais surtout, autant nous savons par le biais du numérus clausus combien de diplômés nous avons chaque année, mais avec la prolifération des « DE étrangers », il nous est totalement impossible de savoir combien de professionnels vont arriver sur le territoire chaque année.
Il faut donc bien comprendre que l’on nous fixe des objectifs sur lesquels nous avons en réalité que très peu d’influence directement.
Passons à un niveau supérieur… Imaginons un monde parfait où nous aurions un équilibre entre les départs en retraite et les nouveaux diplômés. Très bien, nous pourrions alors revendiquer nos 4% d’augmentation ! Et bien… non, pas encore.
Pourquoi ?
Parce que l’ONDAM par branche est global à l’ensemble des professionnels libéraux. Kinésithérapeutes mais aussi médecins, infirmiers etc… Donc si une profession est augmenté cette année de manière supérieure à l’ONDAM par branche, les autres devront passer leur tour pour respecter ce même ONDAM par branche.
Élargissons encore plus, l’ONDAM concerne non seulement les soins de ville, mais aussi les soins hospitaliers, les établissements et services médicaux sociaux, les fonds d’intervention régonaux et quelques autres prises en charge.
Et c’est là qu’entre en jeu l’ONDAM « global ».
L’ONDAM global est fixé à 2,3% pour l’année 2018.
Ainsi donc si notre gouvernement décide d’équiper tous les hôpitaux de France d’IRM et que cela représente un investissement de 4,4 milliards d’euros sur l’année 2018… alors le calcul est simple. Les autres branches (soins de ville, établissements médicaux sociaux…) devront réaliser une économie d’environ 4 milliards d’euros pour respecter les 2,3% de hausse générale.
Vous venez de le comprendre, avec l’ONDAM, l’état a mis au point un système d’affrontement direct entre les différentes branches de soins.
Qui irait donc s’élever contre un plan cancer ou un plan Alzheimer en arguant que l’un de ses deux plans (1,5 milliards d’euros chacun) pourrait faire passer les kinésithérapeutes à un AMS/AMK à 20€… Et oui c’est ainsi. Soit on augmente les kinésithérapeutes à 20€ la séance, soit on fait un plan cancer…
Voilà l’ONDAM.
Un objectif par profession, qui n’est pas tenable puisque nous n’avons pas la main sur tous les paramètres dont la démographie.
Un autre objectif par branche, sur lequel nous n’avons pas de levier possible si ce n’est mettre en affrontement direct libéraux et salariés.
Le tout regroupé dans un objectif global où tous les secteurs de la santé sont en opposition financière.
Les syndicats et leurs propositions dans tout cela ?
Les syndicats doivent jongler avec tout ceci. Entre être crédible face à l’UNCAM et être crédibles face à ses adhérents et plus largement à la population.
Je ne le diras jamais assez, mais faire de la démagogie c’est facile. « je vous promets l’acte de kiné à 30€ ». Voilà, c’est simple à dire. Et en plus c’est là où nous devrions en être si notre lettre clé avait suivi l’inflation. Donc c’est parfait.
Et bien non.
Car au milieu, comme nous l’avons vu, notre démographie est exponentielle. Nous seront bientôt 100 000 kinésithérapeutes. Notre population augmente de 7% par an.
Comment envisager une quelconque augmentation tarifaires dans ces conditions ?
Pire en 3 ans, notre population a augmenté de plus de 17%.
Si un syndicat veut être crédible face à l’UNCAM, la première chose à faire est déjà de prendre conscience de cela. Ensuite il doit faire des propositions en conséquences. Pourquoi une telle explosion démographique ? Comment la réguler ?…
Ensuite il lui faudra faire des propositions en conséquence. Trouver où l’on peut récupérer de l’argent pour le réinjecter.
De l’argent il y en a, c’est indéniable. 200 milliards, voilà ce qui est disponible ! Mais toutes celles et ceux qui vous font croire que nous kinésithérapeutes nous pouvons avoir tout cet argent, n’ont rien compris à l’organisation de l’ONDAM. Car ce que l’on prend d’un côté, il faut le rendre de l’autre. Et nous devrons nous cantonner à moins de 4% de dépenses supplémentaires avec une démographie de +7%… Cela va vite devenir compliqué.
Il faut donc que l’on trouve des économies pour financer nos futures hausses…
Voilà pourquoi je précise ma position. Faire de la démagogie c'est facile. Faire des propositions justes pour l'ensemble des parties et intérêts en jeu, c'est plus dur...
Ce qui est compris dans l’ONDAM et ce qui ne l’est pas…
L’ONDAM comprend les prestations comptabilisées par les organismes obligatoires, mais aussi la prise en charge des cotisations sociales des professionnels de santé ou encore certaines dépenses de la branche accident de travail, maladies professionnels… Parallèlement, les indemnités journalières maternité, les prestations invalidité-décès, les prestations extra-légales et les actions de prévention sont ainsi exclues du champ de l’ONDAM.
Voilà pourquoi les lettres clés sont figées et pourquoi les autres modes de rémunérations sont à la mode. Cela coute, mais ne rentre pas forcement dans l’ONDAM.
Les actes de prévention sont exclus de l’ONDAM…
Voyez vous où je veux en venir ?
C’est simple. Le gouvernement a établi que la « prévention » serait un axe majeur de notre système de soins. Cette prévention échappe totalement à l’ONDAM.
Cela veut directement dire que la prévention est un échappatoire parfait pour nous kinésithérapeutes. Et cela tombe plutôt bien… Qui sont les professionnels de la prévention ? NOUS !
Messieurs dames syndicalistes… Dont acte…
Une vraie consultation de prévention. Prévention des TMS, prévention spécifique auprès des soignants, prévention à l'école... Il y a tellement de champs d'action qu'il suffit de créer une réelle consultation de prévention. Il serait même possible d'inscrire cette consultation au sein de programmes plus larges issus des URPS pour répondre à des spécificités locales et dictées par les ARS.
La rémunération pourrait être forfaitaire, tel que le souhaite l'UNCAM, ou sous forme d'acte codifié au sein de la NGAP.
Attention à la CSG
Nous le savons maintenant, avec la reprise des négociations conventionnelles des médecins, l’UNCAM a décidé de mettre en place la compensation par le biais des cotisations d’allocation familiales mais aussi par le biais de la prise en charge d’un partie des cotisation vieillesse.
Il faut dès maintenant s’en inquiéter. En effet, ces prestations font partie intégrale de l’ONDAM.
Donc si nous avons une compensation de l’ordre 2,15%, cela se répercutera automatiquement sur nos augmentations à venir.
La compensation de la CSG implique directement une stagnation d’honoraires.
Vincent Jallu
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Pour celles et ceux qui ne voudraient pas lire l’article en entier, je vais commencer par la conclusion.
Tel nego-kine, qualikine était une excellente idée. Mais tel nego-kine, sa mise en pratique me déçoit.
Et puisque je vous sens impatients de savoir combien cela coute, 80€ pour les adhérents du SNMKR et 120€ pour les non adhérents. Se pose déjà la question des adhérents de Objectif Kiné… Encore délaissés…
Étudions donc pourquoi l’idée était vraiment bonne et pourquoi je suis finalement déçu.
Excellente idée
Si vous avez lu mes articles sur le sujet (à lire ici et ici), vous savez que nous n’échapperons pas au labellisation. Cela va faire 5 années que le processus est en marche, que toutes les professions de santé s’adaptent autours de cela et nous sommes bien à la traine sur le sujet.
Le fait que nos syndicats représentatifs se soient intéressés à cette problématique est une très bonne chose et je les félicite encore pour cela.
Lors des premiers balbutiements de Qualikiné, j’ai été très agréablement surpris que les soirées d’information soient gratuites. C’était un bon point.
De nombreuses soirées sont proposées, partout en France, ça aussi c’est un bon point. Cela montre que le SNMKR au-delà de sa maitrise du sujet sur le plan politique, a su mettre en oeuvre l’intégralité de son réseau national. Et là, je l’avoue, j’ai applaudi des deux mains.
Ajouté à cela, la charte est très bien faite. Elle s’appuie intégralement sur les recommandation de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS). La charte des IDE a obtenu la reconnaissance de la HAS et nul doute sur le fait que Qualikine ne l’obtienne.
Fait complémentaire, Qualikiné ressemble en tous points à Qual’idel le label des infirmières. C’est une excellente chose car cela montre que le SNMKR a su travailler en interprofessionnel et appuie le Label dans la continuité auprès des tutelles.
Le fonctionnement est simple, autoévaluation annuelle. Cela veut dire que tous les ans, en quelques minutes sur le site de Qualikiné, vous devrez auto-analyser votre fonctionnement en rapport avec la charte définie.
Les items sont tout aussi simples. Organiser son exercice, Accueillir les patients, Réaliser les soins, Assurer la continuité des soins, Facturer-recouvrer et archiver, assurer sa formation.
C’est pratique, efficace et cohérent.
À la suite un cabinet d’audit indépendant effectue tous les ans des audits dans les cabinets pour vous aider à améliorer certains points. Je précise de suite qu’un audit n’est en aucun cas un contrôle de ce que vous faites ni de comment vous le faites. Un audit se déroule avec un professionnel qui vous donnera des conseils pour améliorer votre prestation. Ce n’est en aucun cas une sanction mais un conseil.
Il est vrai qu’en France nous avons un réel problème avec ces notions puisque notre système éducatif est basé sur le contrôle et la sanction alors que l’évaluation et l’amélioration devrait être nos moteurs…
La déception
Ma déception tient en un mot, le tarif.
80€ pour les adhérents et 120€ pour les non adhérents.
Désolé, ce sera sans moi. J’attendrais les proposition de la FFMKR pour voir…
Fait étrange, les IDE ont une tarification de 60€ pour les adhérents de la FNI et 80 pour les non adhérents… Pourquoi une telle différence ?
30% plus cher pour les adhérents et 50% plus cher pour les non adhérents.
Je soupçonne le SNMKR d’avoir simplement appliqué une règle de trois entre le nombre d’IDE et le nombre de kinésithérapeutes libéraux…
Soyons clairs. Je sais que les audits ont un coût, que celui-ci est en général pharaonique, que vu l’organisation proposée par le SNMKR, cela a aussi eu un coût élevé.
Cependant, il m’est d’avis que ce type de prestation, pour avoir une adhésion massive, se doit d’être à un coût modique pour les adhérents, de l’ordre de 20€ et un coût pour les non adhérents d’environ 50€.
Je crains qu’avec une tarification de la sorte nous ne dépassions pas le nombre d’adhésion des IDE qui à ce jour ont répondu positivement à hauteur de 1500 adhésions pour 110 000 praticien(ne)s en exercice soit 1,5% de la population.
Reste à savoir si les objectifs sont uniquement financiers ou idéologiques. Si l'on souhaite avoir 1,5% d'adhésion ou 80%...
Le cabinet de consultants
Sans grande surprise, pour celles et ceux qui avaient noté la ressemblance avec le label des infirmières, Qualikiné s’est adressé à Carron Consultants.
J’ai essayé de contacter cette société pour connaitre le coût réel d’un audit, cependant je n’ai pu obtenir cette information. J’ai donc contacté une société équivalente qui m’a annoncé 850€HT pour un audit simple et négociable pour un nombre plus important.
Ce cabinet d’audit-conseil va effectuer un nombre d’audits équivalent à la racine carrée du nombre d’adhérent. Ainsi plus le nombre d’adhérent augmente, moins le nombre d’audit augmente proportionnellement. Je précise par avance, que d'après mes informations ce mode de calcul est donné par le cabinet d'audits et non par le SNMKR.
Le modèle économique
J’ai basé mon analyse avec les chiffres suivants.
80€ pour le coût annuel de l’adhérent. J’ai volontairement utilisé le prix le moins élevé pour minorer les recettes.
850€HT soit environ 1000€TTC pour le coût d’un audit. J’estime que le montant de la réduction pour un grand nombre d’audit correspond aux frais structurels du SNMKR.
Après calcul, il faut dans ce modèle environ 170 adhésions pour que le modèle économique soit rentable.
Si l'on proposait la même chose avec un coût d’adhésion à 20€, dans ce modèle économique, la rentabilité serait à environ 2500 adhésions.
Le SNMKR semble avoir fait le choix de la sécurité financière…
Bien sur le modèle économique ainsi proposé est virtuel et ne repose que sur des suppositions. Si des membres du SNMKR veulent partager les coûts structurels et de fonctionnement, ce sera avec grand plaisir. Je suis totalement près à revoir ma position si les chiffres me démontrent que j’ai tort.
En conclusion
Excellente démarche, superbe démonstration syndicale, toutes mes félicitations.
À 120€ je n’adhèrerais pas et j’attendrais de voir ce que proposent la FFMKR.
FFMKR, qui ayant pourtant lancé leur propre label il y a quelques temps me semble se positionner en « observateur » pour peut être attendre et ajuster sa proposition en fonction de ce que le SNMKR a fait.
Nous verrons donc si au final tout ceci a une cohérence ou non.
Si vous souhaitez en savoir plus... Qualikine.fr
Vincent Jallu
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