La Profession
Attention au mélange des genres...
à venir (dans un ordre non exhaustif !)...
les négociations conventionnelles
le tarif d'autorité
les contrôles
la requalification des actes
les urps
les maisons de soin, de santé, pluridisciplinaires...
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- Written by Didier Lantz
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Un projet qui ne peut que satisfaire est celui de la Secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène SCHIAPPA.
En effet, Marlène SCHIAPPA a déclaré qu’elle souhaitait mieux protéger les femmes, en particulier lors des congés maternité qui, nous le savons tous sont très insuffisants pour les professionnelles libérales.
Il serait question d’améliorer les congés maternité, quel que soit leur statut et leurs activités, afin que toutes les femmes bénéficient d’un congé maternité digne de ce nom. Et de faire bénéficier du congé le plus avantageux en cas d'activités multiples.
Il est possible que nous n’atteignions pas encore le niveau de certains pays nordiques mais ce serait déjà une nette amélioration.
Nous ne pouvons que saluer Marlène SCHIAPPA qui pense à toutes les femmes.
Cela contrairement à Marisol TOURAINE (socialiste !!!) qui limitait l’amélioration du congé maternité aux seules femmes médecins.
Et nous sommes satisfait de ce projet qui est une revendication que nous avons demandée et soutenue depuis longtemps, principalement pour nos consœurs kinésithérapeutes. La kinésithérapie étant une profession a la pénibilité importante sauf pour celles et ceux ne vivant que d'indemnités liées à leur(s) fonction(s)…
Didier LANTZ
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- Written by Vincent Jallu
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Doit on craindre ou encourager la télémédecine ?
Sans rentrer dans le domaine de la science fiction, voici ce qui pourrait à très court terme exister en s'appuyant sur un réseau déjà existant:
Imaginons que vous ayez une "gastro" durant la nuit.
Le matin, vous vous connectez via internet sur un portail dédié aux consultations médicales. Après quelques brèves questions destinées à faire un premier dispatching, le portail vous propose un rendez-vous avec un médecin en ligne dans la demie heure qui suit dans votre pharmacie habituelle ou à proximité.
Arrivé dans votre officine, vous entrez dans la salle de soins qui a été rendue obligatoire, vous vous asseyez, vous insérez votre carte vitale dans un boitier, l'appareil se connecte alors au médecin qui a désormais accès à votre Dossier Médical Partagé (DMP). Vous enfilez alors un "gants" qui n'est ni plus ni moins qu'un tensiomètre-thermomètre-oxymètre connecté qui va effectué quelques mesures.
Le médecin à l'autre bout du monde, là où on peut le payer 10€ la consultation a alors accès à vos constantes de base, votre DMP et en moins de 5 minutes et deux questions vous dit "vous avez une gastro, j'ai saisi à l'instant l'ordonnance électronique, le pharmacien vient de la recevoir et vous délivrer de suite votre traitement".
Bonne fin de journée messieurs-dames, en moins de 10 minutes votre consultation est faite et vous ressortez avec votre traitement. N'est-ce pas là, pour le patient, une forme de médecine idéale répondant à l'hyper-consommation de notre société où il faut tout, tout de suite ?
Le tout en Tiers Payant Généralisé (TPG) ou pire, au sein d'un réseau de soins mutualiste, que demander de plus ?
On peut même imaginer à terme une prise en charge "à domicile", avec le fameux "gant connecté" non plus à l'officine, mais à la maison. Nous pourrions donc avoir une consultation à domicile, quasi à la demande.
Et si vous croyez que cela relève de « l’irréel », sachez que tous les processus techniques pour organiser cela sont déjà d’actualité. Les derniers boucliers législatifs sont en cours d’étude et il ne faudra pas longtemps avant que celui ne puisse émerger.
Où est le piège ?
Le premier piège est que si les plateforme de médecins qui vous consultent sont en France, avec des médecins français, ces derniers seront soit salariés soit libéraux. Si ils sont libéraux, il y aura une facturation à l'acte et aucune économie réelle à la clé. Salariés, le raisonnement commence à changer. En effet le salarié coutera moins cher que le libéral.
Enfin si le médecin est "ailleurs", comprenez dans une zone où le tarif de la consultation médicale est bas comparativement au notre, là les économies pourront être gigantesques.
En effet, un médecin dans un pays en voie de développement, avec un salaire de 1000€ par mois qui pourrait effectuer 6 consultations à l'heure pendant 10h serait une manne financière !
En dehors des économies, ces consultations feraient perdre, je pense, 20 à 30% des consultations des généralistes de France. En effet on pourrait de cette manière gérer la quasi totalité des consultation pandémiques (gastro-entérite, grippe...), les consultations de "bobologie" etc...
Autant dire de suite que finalement nous aurons sur le territoire beaucoup plus de médecins qu'il n'en faudrait à ce moment là.
On comprend de suite pourquoi les pouvoirs publics n'augmentent pas le numerus clausus, pourquoi des spécialistes du droit, de la protection des données, des réseaux informatiques et autres ont été consultés dans cet objectif.
Indirectement, le principal risque pour les médecins est que le monopole soit totalement remis en question par des médecins extérieurs. Et c'est certainement là qu'il faut chercher pour comprendre les enjeux de ce genre de dispositif.
En effet, n'en doutons pas, les pouvoirs publics font tout pour fractionner et supprimer les monopoles de santé. Je pense que nous sommes assez bien placés pour en parler ! et si les médecins ont encore ce "privilège" d'être "indispensable", ce type de dispositif les rendrait "accessoires"...
Les réseaux de soins
Si ces réseaux sont sous les feux médiatiques en ce moment, pensons que si ce système ne sera peut être pas d'actualité dans les mois à venir par le biais de la caisse nationale d'assurance maladie, il le sera certainement via un ou des réseaux de soins.
Imaginez une mutuelle qui pourrait dire à ses futurs clients, "chez nous, nous vous proposons des consultations médicales en ligne tous les jours à toutes les heures » !
En tant que patient, n'y trouveriez vous pas votre compte ?
Imaginez un magnifique "coup de com" d'une mutuelle, qui au 15 janvier d'une année où les épidémies de grippe et de gastro-entérites sont bien présentes, dirait "nous ouvrons une consultation gratuite à tous nos adhérents, et ce, tous les jours de la semaine ! Tous les professionnels de santé s'inquièteraient alors du niveau du soin, de petits détails etc, mais les patients... eux seraient certainement ravis de ne pas avoir à attendre 8 jours pour obtenir une consultation...
À notre échelle...
La consultation médicale c'est bien , mais nous, masseurs-kinésithérapeutes... En quoi pourrions nous être concernés ?
Et bien c'est assez simple, il suffit de regarder comment s'organise le soin chez nos voisins, voir, un peu plus loin.
Prenons l'exemple d'une entorse de cheville. Le kinésithérapeute pourrait tout à fait effectuer les 2-3 premières séances à son cabinet. Puis au moment de la rééducation proprioceptive en charge, du travail musculaire ou plus généralement de l'ensemble des exercices musculaires, le kinésithérapeute à distance pourrait très bien coacher 3-4 ou même 5 personnes en même temps.
Attention toutefois, les "APA" grignotent du terrain chaque jours. Il est fort envisageable qu'à terme, dans cette logique de diminution des coûts, le kinésithérapeute effectue ses 2-3 séances et qu'ensuite il passe le relai à un APA pour effectuer la fin de rééducation !
Voyez vous où je veux en venir ?
Car oui, cela pourrait tout aussi être effectué à quelques centaines voir milliers de kilomètres de votre cabinet par un praticien lui aussi payé quelques centaines d’euros par mois…
Conclusion
Étant moi même assez fan de nouvelles technologies et en même temps assez soucieux de mon avenir professionnel, je ne sais pas comment me positionner face aux éventualités qui se présentent.
En effet, en tant que patient, il est clair qu'avoir accès à une consultation rapide et qui permette une prise en charge quasi instantanée serait un réel plus.
Cependant il est évident que pour l'ensemble des professionnels du secteur médical et paramédical, il y a un réel danger pour la survie de nos emplois.
Il va falloir s'y préparer et modifier notre vision du soin, de son organisation pour ne pas être pris au dépourvu.
Mais soyez en sur, la télémédecine ce n'est pas de la science fiction, ce n'est pas pour "dans 20 ans", non c'est à court terme d'ici moins de 5 ans...
Vincent Jallu
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- Written by Didier Lantz
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Quatre-vingt-huit c’est le nombre de points, sur 100, que le système de santé français a obtenu dans une étude publiée dans The Lancet.
Ce nombre est un bon score mais que signifie-t-il ?
Il répond à un score qui permet de classer qualitativement les systèmes de santé de plus de 190 pays et la santé Française arrive au 15ème rang.
Etre 15ème sur plus de 190 c’est bien mais c’est décevant quand nous avons en mémoire que notre système français était il y a quelques années, avant que la santé ne devienne qu’une simple équation économique, citée en référence d’exemplarité.
Avec 88 points, il y a 5 ex-aequo : Ireland 13ème, Autriche 14ème, Belgique 16ème, Canada, 17ème mais il est nécessaire d’explorer plus complètement le classement.
Parmi les 20 premiers, seuls l’Australie (6ème), le Japon (11ème), le Canada (17ème) et la Slovénie (18ème) ne font pas partie de l’Europe de l’Ouest.
Les pays sur le podium totalisent plus de 90 points chacun. La Suisse est 3ème avec 92, l’Islande seconde avec 94 et à la première place nous avons 95 points pour Andorre.
Pour « comprendre » ce mauvais résultat du système de santé français, il faut noter que les pays du nord de l’Europe, Suède, Norvège, Finlande, comme du sud, Espagne, Italie sont mieux classés.
Et pour « comprendre » où nous mènent les politiques de santé déployées depuis plusieurs années, basées sur des valeurs économiques, il faut situer les pays qui servent de modèles à nos réformateurs de la santé.
Il est question du Royaume-Uni, 30ème avec 85 points et des Etats Unis d’Amérique, 35ème avec le score de 81.
Soyons optimistes, cela aurait pu être pire (!)… mais le pire n’est-il pas à venir ?
Didier Lantz
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- Written by Vincent Jallu
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Continuons avec la rééducation de 2 membres:
Le fossé se comble un peu.
11% moins cher qu'en Belgique, 63% moins cher qu'en Angleterre. C'est moins pire !
Regardons maintenant du côté de la kinésithérapie respiratoire:
Cela s'effondre de nouveau, 25% moins cher qu'en Belgique et 69% moins cher qu'en Angleterre... Y a-t-il encore quelque chose à démontrer ?
Aller, "pour le sport", la moyenne des trois:
Le résultat est sans appel et je ne sais pas si il est utile de commenter les graphiques... La France est bonne dernière !
- 67% moins cher qu'en Angleterre
- 22% moins cher qu'en Belgique
- 49% moins cher qu'en Espagne
- 44% moins cher qu'en Italie
- 53% moins cher qu'au Luxembourg
- 66% moins cher qu'en Suisse
En moyenne sur ces trois actes et ces 6 pays, le tarif en France est 50% moins cher !
Soyons réalistes
Comme dit plus haut, certains pays sont en tarifs "libres" d'autres non. Les conditions de remboursement et de prises en charge étant très différentes parfois, je vous propose maintenant de nous attarder uniquement sur les trois pays sous "conventionnement" à savoir la Belgique, la France et le Luxembourg.
Là encore, en moyenne la France est bonne dernière.
Pondérons un peu...
Comparer de manière "brute" des honoraires, une fois passé l'effet d'annonce, n'a finalement que peu d'intérêt.
En effet, gagner 100€ la séance avec un loyer à 10 000€ revient au même que gagner 10€ par séance avec un loyer à 1000€.
Il m'a donc paru intéressant de faire un compratif du tarif de la séance moyenne par rapport au revenus médian en euros de chaque pays.
J'ai simplement calculé le pourcentage que représentait le tarif d'une séance par rapport au revenu médian de chaque pays.
Ces données sont issues d'Eurostat, organisme rattaché à la commission européenne. C'est pourquoi dans les deux tableaux suivants, la Suisse ne figure pas.
Nous voyons de suite que finalement le différentiel entre la France, la Belgique et surtout le Luxembourg n'est plus si élevé que cela (22% tout de même !). Cependant en rapport avec l'Allemagne, il y a déjà 66% d'augmentationet je pense qu'il 'est inutile de montrer que nous sommes bon derniers de ce classement.
Dans le dernier tableau, j'ai choisis de comparer le tarif de la séance au revenu disponible des ménages en standard de pouvoir d'achat. Ce revenu disponible est utilisé par les statisticiens pour comparer directement les pays entre eux. En effet, c'est une unité monétaire artificielle utilisée pour neutraliser les différences de niveau de prix entre les pays. Ainsi cette unité est dégagée de toute notion de fiscalité, de monnaie, de différences de prix etc.
J'ai donc simplement établi le poucentage que représente le prix d'une séance par rapport au revenu disponible en standard de pouvoir d'achat.
Comme pour le comparatif en ratio revenu median, finalement l'écart qui semblait important entre la France, la Belgique et le Luxembourg est restreint. Nous retrouvons néanmoins presque les même valeurs pour les autres pays, ainsi le tarif en france est:
25% moins cher qu'en Belgique
36% moins cher qu'au Luxembourg
40% moins cher qu'en Allemagne
57% moins cher qu'en Italie
64% moins cher qu'en Espagne
73% moins cher qu'en Angleterre
Conclusion
Lorsque l'on étudie les tarifs de séance en pays, sans prendre en compte le coût de la vie, les régimes d'impositions et autres, le différentiel entre la France et les autres pays européens semble énorme.
Même lorsque l'on inclue le maximum de données en utilisant des indicateurs standardisés la France se classe bonne dernière de ce comparatif européen.
Et si le différentiel avec la Belgique et le Luxembourg semble s'infléchir, il est tout de même de 25% d'écart.
Il est temps que les pouvoirs publics prennent en considération que notre profession perd tous les ans du pouvoir d'achat, et que comaprativement à nos voisins, nous sommes bon derniers.
Comme avancé dans cet article, il est impératif que nos tarifs soient réévalués à leur juste valeur...
Vincent Jallu
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