La Profession
Attention au mélange des genres...
à venir (dans un ordre non exhaustif !)...
les négociations conventionnelles
le tarif d'autorité
les contrôles
la requalification des actes
les urps
les maisons de soin, de santé, pluridisciplinaires...
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- Written by Vincent Jallu
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Sous ces deux acronymes se cache la triste réalité de notre avenir. Ce sont deux expérimentations qui ont une durée de vie de 5 ans.
Rien que la définition de ces dits acronymes fait froid dans le dos.
Ce sont les Paiements en Équipe de Professionnels de Santé en ville (PEPS) et les Incitation à une Prise en Charge Partagée (IPEP).
On devine déjà la volonté à peine cachée de ces deux systèmes. Réduire les coups, payer au forfait et imposer des prises en charges.
Pour citer le communiqué du ministère de la santé, le PEPS « vise à tester un nouveau modèle de financement collectif forfaitaire de professionnels de santé en ville ».
Oui, vous avez bien lu, financement forfaitaire collectif… Nous ne sommes plus là avec un forfait mono-professionnel pour une prise en charge de telle ou telle pathologie, non, nous sommes là en présence d’un forfait inter-professionnels en remplacement de l’acte individuel.
Pour les IPEP, vous ne serez certainement pas surpris de voir quelques CPTS (à lire ici) participer activement à cette expérimentation (à lire ici). Ces IPEP ont pour but de vous "inciter" à prendre en charge des pathologies que vous n'auriez pas pris en charge habituellement et à prendre charge de manière partagée avec d'autres professionnels.
Quelle est la finalité ?
Simplement la fin de l’exercice libéral ou au moins votre liberté de choix et de décisions dans vos prises en charges.
Certaines structures enclinent à l’expérimentation des IPEP souhaitent même salarier l’ensemble des acteurs la constituant.
Le pire, c’est qu’ils y a des esprits plus stupides que les autres pour croire que ces salariats déguisés seront bénéfiques !
Peut être sont-ils parmis ceux qui se disent « j’en ferais un peu moins et je serais payé ». Ont ils au moins compris que cette mise en esclavage ne ferait que de se durcir au fur et à mesure des objectifs imposés ?
Car si intellectuellement désynchroniser le paiement de l'acte est intéressant pour assurer une forme qualitéative du travail, n'oublions pas que nous ne sommes pas là dans un salarait véritable avec simplement une contrainte horaire à respecter. Non, nous sommes là avec un objectif à respecter. Le premier des objectifs est toujours le même, l'accessibilité aux soins. Comprenez par là, permanence de soins. Fini les vacances "quand on le souhaite", fini les journées de ci de là, enfin bref, fini l'exercice libéral !
Et gare à vous si vous n'avez pas rempli vos objectifs en fin d'année !
Ajouté aux expérimentations de paiements à l'épisode de soins (à lire ici), le cocktail est détonnant ! Forfaits bloqués pour des années (l'inflation elle n'est pas bloquée !...), renégociations complexes car pluri-professionnelles etc. Tout est fait dans ces systèmes pour que le professionnel soit piégé.
Je l'ai déjà dit mais il va falloir devenir opportuniste et s'adapter en fonction des objectifs donnés. Cette année c'est la BPCO quo paye, l'année prochaine ce sera la psychiatrie et l'année d'après le cancer de la prostate ! Et surtout débrouillez vous pour gérer vos patients d'une année sur l'autre !
Le patient doit faire sa révolution
Dans tous ces systèmes, tout le monde semble oublier ce qui est au coeur de notre action, le patient.
Pendant que l’on prend en charge de manière « incitée » certaines pathologies, que fait on des autres ? Nous les mettons dehors ? « Désolé madame, cette année je ne prends que des les PTG et les PTH, c’est ce qui paye, revenez l’année prochaine pour votre épaule, avec un peu de chance on aura une promo » ! Voilà ce qui nous attend.
Oui, ce monde devient fou !
Il faut que nous fassions comprendre à nos patients ce qui les attend. La qualité de leur prise en charge en dépend. Il va perdre sa liberté de choix de thérapeute, il va être enfermé dans un cadre adminsitratif défini avec des praticiens définis et n'aura pas la qualité de soins attendue.
Que faire ?
Si sur le fond je suis opposé idéologiquement aux CPTS, aux PEPS et autres IPEP, il faut rester lucide.
Se révolter ? Pour obtenir quoi ? Même le mouvement des gilets jaunes n’a pas obtenu grand chose de concret. Et nous n’avons pas le dixième de la force de frappe de ce mouvement.
De plus en segmentant la gouvernance, notre légilsateur a commis une erreur. Il a aussi fragmenter le pouvoir décisionnel. Et c’est là que nous avons une carte à jouer. Seuls face à un ministère nous n’avons que peu de poids. Mais en local, quelques professionnels face à une ARS, la donne change. Le rapport de force s’inverse. D’autant que ce sont les ARS qui sont sous pression. Elles doivent faire tout le boulot et rendre des comptes au ministère. Notre carte à jouer, elle est là !
C’est pourquoi, si nous n’investissons pas les structures (CPTS et autres) et si nous ne participons pas aux PEPS et autres IPEP, nous deviendrons les seuls responsables de notre échec.
Il est impératif pour nous d’être représenté et d’être moteur de ces structures pour que nous puissions directement négocier et que nous ne retrouvions pas sous la gérance d’autres acteurs.
Lorsque au niveau des établissements de santé les Moniteurs Cadres Masseurs-Kinesithérapeutes ont disparu, ils ont été remplacés par des cadres de santé essentiellement infirmiers. Et depuis notre profession s’est désinvesti des établissements. Les infirmier(e)s sont devenus indispensables au sein des services, les « kinés » ? Ils sont quelque part peut être à la machine à café, on les « bip » quand on a besoin d’eux… Les infirmier(e)s ont été intelligent(e)s, nous, non.
Aujourd’hui la même chose peut se produire au niveau libéral.
Nous pouvons soit prendre le train en marche, soit rester au bord du quai à nous regarder sombrer.
Conclusion
Notre profession est à l’ère du scientisme, de l’esclavage intellectuel imposé par décrets et par mépris ambiant.
Avec ces propositions de PEPS et IPEP, nous allons encore perdre un élément de plus, notre liberté d’organisation.
La masso-kinésithérapie, une profession d’avenir ?...
Oui si nous savons nous investir et devenir décisionnaires au niveau local.
Si nous ne faisons qu’attendre que les autres décident à notre place comme par le passé… Nous disparaitrons.
Vincent Jallu
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- Written by Vincent Jallu
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Plusieurs expérimentations ont vu le jour ces dernières semaines. Divers textes sont parus dont des textes majeurs. Savez-vous pourquoi ?
C’est connu, en France, juillet-août… Le pays est aux absents abonnés ! Pourquoi croyez vous que le gouvernement en profite ?
Les élections de la CARPIMKO sont passées. Nos syndicats peuvent donc se mettre en mode « communication restreinte ». Si je ne doute pas que dans les coulisses tout le monde s’active, je suis tout de même surpris de voir qu’il n’y a que peu d’analyse et peu d’informations sur les événements récents.
C’est ainsi que nous avons vu Alizé et la FFMKR charmer les nouveaux diplômés pour se syndiquer, profiter d’assurances à vil tarif… On appelle cela de la captation d’adhérents. Et il est vrai qu’en ces temps difficiles c’est la priorité ! Et pourtant, ils sont tous les deux plus chers que la concurrence…
Sans oublié qu’Alizé fraîchement intronisé à la CARPIMKO, a malheureusement, comme je le craignais (à lire ici), a déjà perdu un élu… il aura fallu moins de 15 jours !
Ils avaient promis d’interroger régulièrement l’ensemble des professionnels, mais à priori ils ne sont même pas capable d’informer sur la pérennité de leurs élus ! Il est vrai qu’il est plus important d’essayer de capter les nouveaux diplômés ou d’engranger des finances via les formations que de tenir ses promesses…
La FFMKR a tout de même relevé le niveau avec une « victoire » pour les utilisateurs du logiciel ANAEL qui pourront avoir leur aide à la télétransmission.
Le SNMKR de son côté informe sur les CPTS avec un « live » assez intéressant, même si je déplore un peu le manque d’auditoire, et nous a gratifié d’un sondage de la plus haute importance… Comment devons nous appeler notre profession ?
J’avoue, je ne sais pas trop si il faut en rire ou non. Le sujet est sérieux et en même temps me semble totalement détaché des préoccupations actuelles.
Ils nous porposent un second sondage concernant leur volontés pour la CARPIMKO... Ils ont raison, la démago a fonctionné pour Alizé, autant surfer sur la même vague.
Le constat est là. À peine 15% de votes aux élections, et je l’affirme avec tristesse, c’est parfaitement mérité !
Quand on voit la qualité de notre représentation, c’est un excellent taux de participation !
Messieurs dames les syndicalistes et ordinés, notre profession sombre et il en est de votre entière responsabilité. Mais l’avidité financière et le pouvoir apportent le déni. Car vous êtes tous à vous glorifier de détails mais vous détournez la tête pour ne pas voir la réalité.
La réalité est celle là. Nous sommes en train de perdre le paiement à l’acte, de perdre notre liberté d’entreprendre, de perdre notre reconnaissance universitaire et tout le monde semble satisfait...
Le patient est totalement méprisé, nous sommes totalement méprisés, mais restons sur la même ligne de conduite, tout est parfait ! Quelle blague…
La principale nouvelle est la parution au journal officiel de la loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé (à lire ici).
Peut-on parler de camouflet, ou peut être même de mépris envers notre conseil de l’ordre ?
Quelques points nous concernent directement.
Le master
Si le CNO a du mal à retenir sa déception, oui nous sommes définitivement et officiellement évincés de la PACES. Malgré tout une porte de sortie existe. Mais l’expérimentation d’enseignements communs entre les formations médicales et paramédicales ne sera possible qu’à partir de la rentrée 2020. Et attention, cette expérimentation durera 6 ans puis il y aura un rapport puis blablabla… La recherche en masso-kinésithérapie devra attendre. Nous ne sommes pas prêts de voir un master en masso-kinésithérapie.
J’avais promis de féliciter le CNO en cas de réussite… et bien j’ai gagné au bas mot 7 ans !
Ce même conseil de l’ordre qui nous promettait l’entrée de la masso-kinésithérapie au grade « master »… Avez vous remarqué que nous avions été évincé totalement du système ?
Effectivement pour reprendre une formule d’un élu… « petit à petit l’évidence s’impose », oui cela s’impose, nous avons perdu !
Le master se fera certainement via une pratique avancée comme je l’annonçais il y a quelques mois sous la risée de certains ! (à lire ici). Pour mémoire nous avons plus d’un an de retard sur le sujet par rapport aux IDE. SI l’on ne veut pas attendre les 6 années d’expérimentations, il serait bon de se réveiller.
À force de se regarder le nombril en pensant qu’on est les plus forts... et pendant ce temps là la masso-kinésithérapie pleure !
Parce que si l’on est objectif deux minutes, les orthophonistes n’ont pas d’ordre mais ont un master. Les IDE ont un mini-ordre (75€ par an) et un master en pratiques avancées. Nous nous avons un ordre riche (280€ par an, budget double de celui des IDE) et… rien. Cherchez l’erreur !… Comme quoi plus on paye, moins on a de choses !
Vous êtes toujours convaincu de l’utilité de notre ordre ? Personnellement je suis toujours convaincu de son inutilité…
La certification
Celle-ci est actée et sera définitivement entérinée par ordonnance. N’oublions pas que c’est par le biais du CLIO, donc par le biais de notre ordre que nous avons été crucifié ! Et pourtant… je suis partisan de la certification.
Cela implique directement que tout le processus nous échappe. Le ministère décidera de lui même. Cela veut donc dire que nous n’aurons aucune influence sur ce qui sera décidé. Tel est pris qui croyait prendre.
J’espère que le ministère tiendra ses promesses sur le sujet et évincera toutes possibilités de se retrouver avec des chefaillons despotes au sein des départements. Comprenez par là, que ce ne seront pas les CDO responsables de cette certification et que leur rôle se limitera au secrétariat pour éviter tous conflits non confraternels et sautes d’humeurs !
L’exercice mixte
Les modalités de l’exercice mixte entre établissements de santé et cabinet libéral seront elles aussi décidées par ordonnance. Espérons que ces modalités ouvrent réellement de nouveaux horizons aux salariés qui en ont bien besoin et que le législateur sera intelligent avec des suppressions de charges sociales à la clé. Car l’attractivité ne viendra que par là.
Si demain nous disons aux salariés, venez faire un mi-temps en libéral et soyez ponctionnés par les vampires URSSAF et CARPIMKO alors que vous cotisez déjà… Sachant que le dossier CARPIMKO est actuellement « explosif », je vois mal l’intérêt de la chose.
Ma vision est simple, tout salarié qui vient faire quelques heures en libéral ou même un mi-temps devrait être totalement exonéré de charges sociales. Il n’y à a mon sens qu’à cette condition que le salariat retrouvera une attractivité quelconque.
Le télésoin
Si pour l’instant ce sujet peut faire sourire, sachez qu’il existe des expérimentions autours de l’intelligence artificielle (IA). Et malheureusement pour l’univers médical, l’IA est plus performante que l’Homme pour poser un diagnostic cohérent.
Imaginons une IA posant le diagnostic, un manoeuvre effectuant les éventuels tests demandés par l’IA (TA, fréquence respiratoire et cardiaque, tests muscullo-squeletiques…), un Veebot (robot qui prélève le sang aussi bien qu’un humain) et nous voilà avec un diagnostic posé en quelques instants. Utilité du médecin ? aucune.
Vous avez certainement remarqué les dernière recommandations de l’HAS concernant la prise en charge des lombalgies ?
Pourquoi ne pas imaginer l’activité physique adaptée au patient « à distance » ? La kinésithérapie façon Véronique et Davina dans Gym Tonic (désolé pour les plus jeunes d’entre nous, c’était il y a 35 ans. Cliquez ici).
Et même si là encore certains vont sourire, personnellement j’y crois. Autant que les APA faisaient rire il y a quelques années maintenant. Rigolons nous toujours autant ?
Là encore, tout va se décider par décret du conseil d’état donc, aucune possibilité d’action. Elle ses pas belle la vie ?
Les protocoles nationaux de coopération interprofessionnelle
Vieux loup de mer de l’HAS, 10 ans plus tard, c’est finalement un comité national encore non défini qui sera secondé par les ordres des professions de santé. Autant vous dire que là encore l’inquiétude me gagne. Que vont ils encore nous inventer ?
Ces protocoles permettrons d’opérer des transferts d'activités ou d'actes de soins, voire de réorganiser le mode d'intervention auprès du patient. Nous verrons bien comment le conseil e l’ordre des médecins bride les autres…
Conclusion
Continuons ainsi, notre ordre brille par son incapacité à faire avancer notre profession, au contraire, il nous entérine dans toujours plus de contraintes. Nos syndicats semblent dépassés et ne savent plus vraiment si ils doivent être démagogiques ou si ils doivent avancer des idées fortes. Pendant ce temps là, le législateur, lui, déroule son rouleau compresseur et se fout totalement de nous.
Vincent Jallu
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Voilà c’est officiel, Alizé est le premier syndicat de France, juste après l’autres premier syndicat de France et l’autre autre premier syndicat de France.
Les résultats sont donc là, Alizé emporte ces élections et 2 sièges, suivi de la FFMKR avec 1 siège.
Fait intéressant, les 3 syndicats sont d’accord pour dire qu’il y a eu des soucis d’envois postaux du matériel de vote.
Cependant je n’en ai lu aucun qui proposait de s’unir pour demander l’annulation du vote.
Comme quoi… quand certains ne passent pas deux jours sans proposer de s’unir à trois syndicats, le jour venu… il n’y a plus personne !
Le grand perdant
Contrairement à ce que l’on a pu lire de ci de là, le grand perdant n’est pas le SNMKR. Non, le grand perdant est la FFMKR. En effet, la FFMKR perd 1 siège et son écrasante majorité absolue. Et si L’UNION perd elle aussi son siège, elle n’était pas en position de force.
L’autre grand perdant est peut être la masso-kinésithérapie elle même.
En effet, notre profession ne cesse de perdre en niveau de participation à toutes les élections.
Notre univers est devenu excessivement technique d’un point de vue administratif et politique. Malheureusement nous ne sommes pas formés pour. Et je crains que cela ne s’améliore pas.
Alizé tout est à construire... et à prouver
Si l’on peut sans conteste affirmer que les votes pour Alizé ne sont pas des votes d’adhésion mais des votes d’opposition, le fait est qu’Alizé a obtenu 2 sièges. Toutes mes félicitations aux nouveaux élus.
Il va maintenant falloir se mettre au travail pour pouvoir tenir toutes les promesses qui ont été faites. Car c’est finalement le gros problème du populisme, le jour où vous êtes élus... les promesses ne tiennent plus.
La représentativité s’ouvre à vous, il serait dommage de la rater à cause de promesses non tenues.
Nous attendrons donc avec impatience de savoir comment Alizé pense pouvoir tenir ses engagements et comment ils vont nous défendre face à la réforme des retraites en cours.
Car déjà dans leurs propres rangs, 2 visions se dessinent, ceux qui rappellent que les élus n’ont aucun pouvoir et ceux qui continuent à promettre…
Et n’oubliez au passage votre volonté de non cumul de mandats qu’Alizé a toujours mis en avant... Pas de cumul CARPIMKO-URPS. Ha oui c’est vrai, ça… C’était avant. Autant modifier ses propres règles quand on arrive plus à les tenir...
Bon courage aux nouveaux élus. La tâche va être dure, et préparez vous à subir les critiques de toutes parts.
Vous étiez des agitateurs, vous voilà devenu des coapteurs de voies. Les autres syndicats ne vous voient plus comme un allié potentiel mais comme un ennemi désigné. Persister à croire à une alliance est encore une forme démagogique de pensées.
L’autre point inquiétant est la cohésion interne d’Alizé. L’actuel président n’ayant pas réussi à garder un bureau stable plus de six mois, je me demande vraiment comment il va tenir des élus parmi ses rangs pendant 6 années !
J’espère que cela ne fera pas comme pour les élections des URPS où après quelques semaines toute communication a disparue et les élus se sont retrouvés « dans la nature ». Normal qu’un grand nombre d’entre eux se soient détourné d’Alizé.
Dans tous les cas, Alizé s’est engagé à consulter l’ensemble des kinésithérapeutes, espérons qu’ils se souviennent que plus des 2/3 de la profession n’est pas sur les réseaux sociaux...
La fin d’un système ?
Les deux syndicats majoritaires s’érodent. C’est l’époque qui veut cela. Le Parti Socialiste n’existe plus, pas plus que l’Union pour la Majorité Présidentielle. Les Français veulent sortir des clivages anciens.
Alizé/La République En Marche, même dessein ?
Ce qui est sur, à mon sens, Alizé doit changer son mode de communication si ils veulent transformer ce vote d’opposition en vote d’adhésion. En parlant aux kinésithérapeutes à un niveau national, alors ils pourront peut être le faire. Si ils continuent à s’enfermer dans les réseaux sociaux je ne suis pas sur que cela se concrétise. Lorsqu’ils s’ébrouent sur internet, ils ont 800 adhérents. Quand ils sont présents au niveau national ils ont la majorité des votes... N'est pas à méditer ?
Car si ils veulent la représentativité, il leur faudra trouver des candidats pour aller siéger dans les commissions paritaires départementales, et malheureusement avec si peu d'adhérents, cela ne sera pas possible. Oui c'est la fin d'un système, mais l'adminsitration reste. Alizé ne doit pas l'oublier.
Les deux autres syndicats, FFMKR et SNMKR (pardonnez le raccourci), vous avez fait des campagnes tardives avec certainement un manque d’apprentissage envers les kinésithérapeutes.
Être plus didactiques pour expliquer les enjeux actuels et comment notre microcosme a changé et comment il fonctionne.
Si vous n’arrivez pas à expliquer pourquoi vous servez à quelque chose syndicalement parlant (et pas qu’en terme de services assurenciels) vous aurez toujours un crétin promettant la lune qui vous coupera l’herbe sous le pied…
Le SNMKR a déjà entamé une grande vague de modernisation, la FFMKR est à la traine et Alizé jouit d’une présidence puérile qui préfère bânir des réseaux sociaux ses opposants plutôt que d’apporter des réponses cohérentes.
La tache est donc grande face aux changements qui sont déjà en route.
Nous ne pourrons pas espére plus de 20% de participation à une élection tant que nous n'arriverons pas à intéresser les masseurs-kinésithérapeutes. Si vos seules envies sont de vendre de l'assurance ou des formations alors les seules chose qui intéresseront les kinésithérapeutes seront de savoir si ils ont la meilleures RCP ou si telle ou telle formation vaut le coût...
Il ne faudra pas s'étonner alors que les effectifs syndicaux s'érodent.
Oui les kinésithérapeutes sont majoritairement libéraux, oui ils sont majoritairement conventionnés et oui globalement le kinésithérapeute moyen ne s'intéresse qu'à faire vivre sa famille sans réellement attacher beaucoup d'importance à la santé publique ou à l'organisation de sa profession. L'origine de ce mal est multiple, défauts de sélection avant concours, défauts d'orientation lors du PACES, défauts de formation, défauts syndicaux, défauts sociétaux...
Nous n'avons pas d'influence sur certains points, mais si nous continuons à ne pas intéresser les kinésithérapeutes au monde qui le gère, alors nous aurons perdu.
Vincent Jallu
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Le rapport du haut commissariat à la réforme des retraites est publié. (à voir ici)
Je vous propose de faire le point et de voir ce que cela pourrait donner si la réforme s’appliquait telle qu’elle.
Tous les calculs présentés sont réalisés sur les moyennes des Associations de gestion agrées et arrondis pour simplifier.
Ainsi un kinésithérapeute « moyen » a un chiffre d’affaire (le chiffre en « haut » de la 2035) de 78000€.
Son bénéfice (ou BNC, chiffre « en bas » de la 2035) est de 41000€
Ce que nous payons actuellement
Je m’arrêterais au cas général, et non aux car particuliers tels que les deux premières années d’affiliation.
Notre cotisation CARPIMKO se décompose en 3. La retraite, l’Avantage Social Vieillesse, l’invalidité décès.
Je mettrais d’emblée l’invalidité décès de côté pour me concentrer sur la retraite et l’ASV.
C’est le bénéfice qui est utilisé pour calculer les différentes cotisations.
Notre cotisation retraite se décompose en 2 fractions.
- 1 cotisation de base qui elle même se décompose en 2 tranches.
La première tranche représente 8,23% entre 0 et 40500€. Cela fait donc une cotisation de 3300€ pour le kinésithérapeute moyen.
La seconde tranche figure 1,87% entre 0 et 202000€. Cela fait donc une cotisation de 770€ pour le kinésithérapeute moyen.
Le kinésithérapeute moyen cotise donc pour le régime de base environ 4100€
- 1 cotisation complémentaire.
Cette cotisation est elle aussi en 2 parties.
Une partie forfaitaire de 1624€
Une autre partie qui est 3% pour les revenus compris entre 25200 et 174000€. Pour le kinésithérapeute moyen c’est donc le chiffre de 15800 qui sert de calcul soit une cotisation de 474€
Le kinésithérapeute moyen cotise donc pour le régime complémentaire environ 2100€
Pour son régime de retraite, le kinésithérapeute moyen cotise donc au total environ 6200€
Au titre de l’ASV le kinésithérapeute est ponctionné à hauteur de 0,4% de 40% de son revenu conventionnel.
Si l’on considère notre kinésithérapeute moyen qui a 100% de ses revenus comme conventionnels, cela représente environ 70€ par an à rajouter. Si l’on peut considérer ce montant comme quasi négligeable comparé aux 6200€, l’ASV n’est pas anodin, nous en reparlerons un peu plus loin.
Ce que nous allons payer après la réforme du régime universel
Mise à jour du 02/10/19. Monsieur Delevoye a précisé hier lors du congrès de la CARPIMKO le mode de calcul ainsi que l'assiète qui sera retenue. Le calcul proposé ci-dessous est donc erroné. Je vous invite à lire l'article présentant le mode de calcul actualisé en cliquant ici.
La réforme prévue veut simplifier le système. Ainsi c’est le revenu brut (donc notre chiffre d’affaire, le chiffre en haut de la 2035) qui servira de base de calcul.
Le calcul se fera donc en 2 temps, 28% de 0 à 40000€ et 12% de 40001 jusque le montant du chiffre d’affaire.
Pour notre kinésithérapeute moyen cela fera donc 11200€ pour la première partie et 4560 pour la seconde partie. Soit un total de 15800€ environ.
Le kinésithérapeute, en l’espèce vont donc passer en moyenne de 6200€ à 15800€ soit une augmentation de 155% ou dit autrement une cotisation qui va faire fois 2,55 ! On peut aussi dire que la perte sera de 9600€ par an soit 800€ par mois ! C’est presque 25% de perte de BNC par an !
Attention, la seconde tranche à 12% est temporaire. En effet, si cette temporalité n’est pas encore définie (5-10-15 ans ?), à terme de ce seront bien 28% de l’intégralité du CA qui seront pris en compte soit 21800€ de cotisation à l’année ! À terme notre cotisation risque donc de plus que tripler !
Il est aussi important de dire qu’il est prévu un abattement sur le chiffre d’affaire pour servir de base de calcul.
Cependant, aucune précision sur cet abattement n’est donné. Les calculs présentés sont donc le pire scénario possible.
L’incertitude de l’ASV
Le rapport précise qu’une partie des cotisation pourrait être prise en charge par l’assurance maladie pour les praticiens conventionnés.
Aucune précision plus avant.
Attention toutefois, nous avons la preuve par l’histoire car il y a déjà eu une réforme importante sur ce thème, l’ASV n’est pas un système pérenne et si dans 5 ou 10 ans le législateur décide de le supprimer il le fera sans compensation.
Il faut donc être plus que précautionneux sur le sujet de l’ASV.
La compensation par la CSG
Pour compenser la forte hausse de cotisation, il est préconisé de créer une compensation par la CSG.
Aujourd’hui le calcul de la CSG se fait sur le revenu net ajouté des cotisations payées. Pour faire simple nous payons de la CSG sur nos cotisations CARPIMKO par exemple.
Comme notre partie « retraite » ne sera plus calculée sur les revenus nets mais sur les revenus bruts, la CSG ne s’appliquerait plus sur la cotisation retraite.
Nous gagnerions ainsi 700€ par an en étant large.
Au final
Tout compris le kinésithérapeute va perdre 9000€ par an.
Cependant Il faut prendre en compte la situation un peu plus largement. Si la première année va être très difficile car il va effectivement perdre 9000€, l’année suivante, ses cotisations URSSAF baisseront et son impôt sur le revenu sera lui aussi largement diminué. Très loin de compenser la perte de revenus, et les calculs se complexifiants puisque l’impôt sur le revenu est assez spécifique à chaque foyer fiscal, j’évalue cependant la perte finale à environ 6000€ par an en moyenne.
Tout ceci est simplement... Inacceptable !
Vincent Jallu
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Nous aurions pu penser que la plus grande escroquerie de l’année revenait à l’une de nos tutelles, un(e) ministre, un directeur(trice) de ceci ou de cela, de l’UNCAM, d’une ARS ou je ne sais quoi d’autre…
Non, l’escroquerie de l’année revient au Collège de la Masso-Kinésithérapie (CMK) !
490€, oui vous avez bien lu, quatre cent quatre vingt dix euros ! C’est la somme demandée par le CMK pour faire passer l’examen final de dry needling.
D’aucun dirait que l’on achète son exam’ !
Consultez les deux avis du CMK:
Le CMK, dont la fonction première est je cite «de favoriser les échanges et la communication entre les différentes composantes de la profession(ordre, sociétés savantes scientifiques, syndicats professionnels) afin d’apporter sa caution scientifique à des actions, travaux et publications pour répondre aux autorités et aux entants de notre profession dans une mission de santé publique », se lance donc dans la sanction formative !
Il n’y a pas d’autre mot que celui de la sanction.
Sanction financière, 490€, montant hors de prix pour passer un examen en candidat libre. Et n’ayez aucun doute, on vous redemandera 490€ en cas d’échec !
Sanction administrative car à l’issue de cet examen, aucun titre, aucun diplôme, aucune reconnaissance.
Sanction de l’organisme de formation car c’est lui qui supporte le coût de l’examen si vous ne vous présentez pas en candidat libre (soyez surs que ces organismes de formation le répercuteront sur les frais d’inscription !).
Sanction morale des formateurs, car oui, vous les formateurs en Dry Needling, vous n’êtes pas assez qualifiés pour savoir si votre élève peut exercer ou non.
Est-ce vraiment dans la mission du CMK que de s’autoproclamer président de jury d’examen ?!
Non, le pire dans cette démarche c’est que le CMK en toute complicité avec le CNO, vient de porter un coup à notre liberté de formation en imposant son examen.
L’étape d’après ? Nous imposer une formation organisée par le CMK ? Nous imposer une RCP spécifique « validée par l’ordre ». Avec rétro-commissions assurées ?
Jusqu’où irons nous ?…
Les deux seuls buts de cette manoeuvre sont de s’imposer dans le domaine de la formation et, encore une fois, de remplir les caisses des vampires suceurs d’indemnités !
J’espère sincèrement qu’un organisme de formation va attaquer la légalité et la légitimité de ces avis…
Aucune ambition
Encore une fois, le CMK et le CNO nous montrent la portée de leurs actions… Centro-centrées ! regardons notre nombrils mais surtout n’essayons pas d’améliorer la situation. Au contraire, si nous pouvions embêter quelques kinésithérapeutes au passage, cela serait parfait !
La manoeuvre aurait pu être diplômante (un DU, un DIU ou même un titre comparable à celui d’ostéopathe), non rien de tel. Restons dans notre médiocrité et faisons notre possible pour embêter au maximum les candidats et surtout n’oublions pas de leur extorquer un peu de sous au passage !
Mais soyons rassurés, tout ceci est pour la sécurité des patients ! Quelle blague…
Aucune ambition toujours, côté conventionnel. Parce que pour organiser un examen sans valeur mais qui coute 490€, ils sont forts, mais pour mettre en place un juste paiement de l’acte, il n’y a plus personne !..
Parce que parler de la sécurité du patient c’est une chose, mais pour parler de la moralité de l’accessibilité au soin, qui le fait ? Ni le CMK ni le CNO… Mais suis-je bête, ce n’est pas leur faute, ils n’ont pas leur mot à dire dans les négociations conventionnelles !
La place est belle…
Donc ma question reste entière, est-ce moral pour le CMK et le CNO de promouvoir un acte qui n’est pas remboursable et donc non accessible aux plus démunis, ce qui organise une masso-kinésithérapie à deux vitesses ?
Conclusion
Sous des grands airs de sécurité et de bonnes pratiques, le CMK s’autoproclame avec l’aval du CNO, président de jury en s’immisçant dans la formation qui n’est pas dans ses prérogatives.
Aucun diplôme, aucun certificat, aucun titre, aucune lettre clé, aucun acte, aucune rémunération. 490€ pour du vent.
Le perdant reste encore et toujours le patient qui si il peut se le permettre pourra bénéficier du soin…
Vincent Jallu
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