La Profession
Attention au mélange des genres...
à venir (dans un ordre non exhaustif !)...
les négociations conventionnelles
le tarif d'autorité
les contrôles
la requalification des actes
les urps
les maisons de soin, de santé, pluridisciplinaires...
- Details
- Written by Vincent Jallu
- Hits: 4405
Devant l’emballement médiatique que ACK et Alizé ont bénéficié grâce aux contacts presse du Conseil National des Barreaux (CNB), les « ténors » de notre profession montrent les dents !
En effet, suite au magnifique travail du CNB et plus largement du collectif SOS Retraites, nous n’avons jamais autant vu de kinésithérapeutes sur les plateaux des différents médias.
Avoir un ordre qui en a… Cela change quand même pas mal de choses. Et n’y voyez pas là une allusion sexiste, le CNB a une charmante présidente…
Du coup, nos syndicats représentatifs sortent enfin de l’ombre pour communiquer au sujet de la réforme des retraites et du futur Régime Universel (RU)
Je vais passer rapidement sur la « non-analyse » du SNMKR qui n’a fait qu’écrire quelque chose à la va vite pour faire comme la FFMKR.
C’est vide de sens et le seul message proposé est « ayez confiance, on gère » ! De fait, derrière ce texte sans trop d’intérêt, j’analyserais plus en détail les propositions de la FFMKR.
Le communiqué du SNMKR à lire .
Pire, le projet de loi que certains espèrent encore pouvoir négocier est déjà parti en lecture au conseil d’état depuis le 3 janvier ! Peut-on encore négocier un texte déjà écrit ? Je vous laisse juge…
C’est donc bien une réelle volonté étatique que de maintenir le secret sur les détails du projet et une ânerie sans nom de croire à une quelconque négociation.
Autant dire que dans 2 jours la réunion entre la FFPS et le gouvernement est jouée d’avance et tous les simulacres de réunionite à venir aussi…
Messieurs dames de la FFMKR et du SNMKR, il est temps de lâcher monsieur Guillerm et cette FFPS stupide, inutile et totalement vouée à la cause gouvernementale.
Votre posture à croire que vous pouvez négocier un texte déjà écrit et envoyé au conseil d’état n’est que ridicule.
Mais revenons à l’analyse de la FFMKR qui nous apporte son lot de contre-vérités !
L'analyse de la FFMKR est disponible ici.
La FFMKR revendique une majoration de la cotisation « avantage social vieillesse » (ASV)
Alors là… je veux bien, mais comme effet d’annonce on ne fait pas mieux !
La question qui me vient à l’esprit est « comment ? ».
Car l’ASV a déjà été en faillite et cela nous a couté très cher. DE plus l’ASV est conventionnelle. Quand on voit les avancées conventionnelles de ces 20 dernières années, excusez-moi mais il n’y a pas de quoi se réjouir !
Donc avant de promettre quelque chose que nous n’aurons jamais, merci de ne pas signer en faveur du RU avec comme argument des doux rêves utopistes !
et comme il n’y a actuellement aucune discussion sur cette thématique et surtout aucun engagement ferme de Nicolas Revel sur le sujet, vous vous apprêter à signer un chèque en blanc sur des promesses que vous ne tiendrez pas.
L’effort à fournir sera de 4%
Oui, certainement. Comme je l’ai déjà annoncé dans min article du 02/10/19 (à lire ici https://leskinesengages.org/index.php/pro/368-reforme-des-retraites-nous-en-savons-plus-et-ce-n-est-pas-triste), le manque à gagner sera de cet ordre.
Nous parlons tout de même en moyenne de plus de 1600€ par an !
Il est vrai que nous sommes des nantis et que nous pouvons nous le permettre !
Le SNMKR était persuadé que l’avenant 5 de notre convention serait un avenant « gagnant » pour les kinésithérapeutes, alors qu’en réalité cela a été un échec total, peut être que la FFMKR pense que 1600€ par an ce n’est rien…
De plus, ce qu’ignore totalement la FFMKR, c’est que la CSG qui va compenser nos hausses de cotisations sert à financer la sécurité sociale. Croyez vous réellement que la même sécurité sociale, avec un ONDAM constant (à lire ici) va nous augmenter nos tarifs tout en ayant moins de recettes ? Là encore, cessez de croire au père noël ! Vous allez demander une hausse de l’ASV donc augmenter les dépenses, réduire les recettes et continuer à croire que nos tarifs vont augmenter après cela ?
Je vais cotiser plus mais aurais-je une meilleure pension ?
Très subtilement la FFMKR répond « oui » en ajoutant que le taux de remplacement « devrait » passer de 30 à 40%.
Notez au passage que l’on augmente la cotisation de presque 15% pour ne gagner virtuellement que 10% de pension supplémentaire.
Logique puisque le rendement annoncé du RU est inférieur au rendement de la Carpimko.
Ce à quoi je réponds 2 choses.
- cela n’est valable qu’à prix d’achat du point constant. Or, à ce jour, seul la valeur de service du point est considérée comme constante. Mais sa valeur d’achat est fluctuante.
- Puisque le gouvernement est d’accord pour dire que nous payons injustement trop de CSG, pourquoi ne pas demander une modification de l’assiette, ce qui nous apportera 7% de diminution de cotisations que nous ré-injecterions dans la Carpimko. Ainsi nous aurions une augmentation de 7% de cotisations qui ne nous couterait rien et qui augmenterait aussi sensiblement nos pensions grâce au meilleur rendement de la Carpimko... CQFD.
L’évolution du point sera la même pour tous
ATTENTION, piège !
Oui, la valeur du point sera la même. Mais son évolution, qui devrait suivre le salaire moyen par tête (SMPT) est un piège sans nom. Car la valeur d’achat du point, elle, n’est pas définie et peut nous être totalement défavorable car nos tarifs ne sont pas indexés.
Un exemple.
2020, 100€ de salaire ou d’honoraires donnent 10 points. Le point vaut 0,5€. Ces 10 points représentent 5€ de pension de retraite.
2025, le salarie gagne 110€, le MK gagne toujours 100€. La valeur du point est passée à 0,55€. La valeur d’achat du point, elle, est passée à 11€.
Le salarié peut toujours avoir 10 points par an qui lui rapportent 5,5€ de pension.
Mais le MK aux honoraires figées, lui ne peut plus avoir que 9 points qui lui rapportent donc que 4,95€ de pension.
Voilà comment, à cause de notre conventionnement, cette situation peut nous être très défavorable et pourquoi nous pouvons et perdre en terme de cotisation et perdre en terme de pensions.
L’étatisation de notre retraite désynchronise la valeur du point et nos honoraires. Alors qu’aujourd’hui au sein de la Carpimko ce n’est pas le cas. Pour que l'indexation du point sur le SMPT soit valable pour une profession dont les tarifs sont fixés, il faut que ces mêmes tarifs soient indexés eux aussi sur le SMPT.
Nos réserves !
La FFMKR affirme avoir obtenu de garder la maitrise de nos réserves...
Petite précision. La FFMKR n’a rien obtenu, la captation pure et simple des réserves est à l’encontre du droit privé. Et le CNB peut largement revendiquer cette action !
La problématique des réserves reste cependant entière.
Conserver une réserve c’est bien, mais pouvoir en faire ce que l’on en souhaite est une autre problématique.
D’ailleurs la FFMKR le dit elle même « reste à définir comment et pour servir quoi ? ».
Compenser des hausses de cotisations avec des réserves qui sont déjà des cotisations est simplement inadmissible.
Nous ne devons pas payer des cotisations de cotisations !
Nos réserves doivent payer des pensions et rien d’autre.
Les compensations seront-elles durables dans le temps ?
Quel toupet de répondre OUI à cette question !
Ce n’est pas parce qu’une compensation est inscrite au registre de la loi, que cela signifie que cela sera inaltérable.
Un exemple simple. Si, comme je le pressens, nos réserves vont amortir les hausses de cotisations, quand ces réserves seront épuisées, que se passera-t-il ? Disparition de lancompensation !
Si dans 10 ans, avec l’effondrement du système de la CSG, un gouvernement futur nous annonce « hausse du taux de CSG de 2% ». Que se passera-t-il ? Encore une compensation qui s’effritera…
Conclusion
Comme je le craignais dès le départ, nos syndicats vont gentiment nous annoncer « nous avons négocier comme des dieux, cela ne vous coutera rien » en omettant largement de vous dire toute la vérité sur le sujet.
C’est triste de voir que quand les professionnels du droit (les avocats) et du chiffre (les experts comptables, lire leur manifeste ici) disent « attention, là ce n’est pas bon », nos syndicats continuent à dire « tout va bien, nous sommes là » ! Sans vouloir utiliser l’argument d’autorité (encore que, je l’assume), mais les experts-comptables savent certainement mieux compter que os syndicats et les avocats savent certainement mieux analyser un texte que ces mêmes syndicats.
J’ai finalement l’impression de voir cette publicité qui passe actuellement où le propriétaire d’une maison fais le tour avec les cambrioleurs avant de partir en vacances.
Nos syndicats sont d'une naïveté sans nom (oui je l’ai dit). Ouvrez les yeux, rejoignez SOS Retraites.
Vincent Jallu
- Details
- Written by Vincent Jallu
- Hits: 4137
Vous l’avez certainement déjà appris via les réseaux sociaux, les navigants quittent le collectif SOS Retraite.
En effet ils ont obtenu de conserver leur caisse complémentaire autonome. Celle-ci compensera un âge de départ en retraite avancé à savoir 60 ans au lieu de 64 comme prévu par le régime universel.
Si une compensation est intéressante pour eux, pourquoi pas pour nous ?
La réponse est simple. Leur caisse complémentaire va payer ce à quoi elle est destinée, donc des pensions.
Cette caisse va donc supporter le paiement de l’ensemble des pensions sur 4 années des personnels partant en retraite à 60 ans.
Ce que nous propose le gouvernement comme compensation, à nous kinésithérapeutes, c’est non pas de payer des pensions, mais de payer des cotisations avec nos réserves. Détournant ainsi la destination de cet argent à un autre but.
C’est ce qui est inacceptable dans la proposition pour notre profession.
Et pourquoi notre caisse complémentaire ne pourrait pas faire pareil ?
La réponse est la aussi très simple.
Les navigants payent 41% de cotisations là où actuellement nous ne payons que 12%. L’avantage pour eux étant qu’ils sont salariés et donc leur employeur paye environ les 2/3 de cette cotisation et le salarié 1/3.
Dans le futur système ils auront 28% de régime universel et 13% de régime complémentaire, exactement comme ce qu’ils payent actuellement.
Pour nous la problématique est donc tout autre. Nous payons une cotisation qui correspond à l’addition d’une cotisation salaire et d’une cotisation employeur… C’est pourquoi le gouvernement, connaissant très bien cette situation, essaye de nous prouver par A+B que nous ne paierons pas plus alors que nos cotisation vont plus que doubler. Pendant un temps, cela sera certainement vrai, mais lorsque les réserves seront épuisées, la triste réalité mathématique voudra que nos cotisations vont exploser.
Point supplémentaire, nous avons l’ASV qui est défini dans notre convention. Si pour l’instant l’UNCAM n’a donné aucune suite aux demandes d’augmentations, j’imagine de plus en plus le pire.
Pourrions nous accepter un chantage du type « si vous vous installez en zone sur dotée, votre ASV ne compensera rien. Mais si vous vous installez en zone sous dotée, votre ASV prendra en charge X% de votre augmentation de cotisation retraite » ?
Plus nous avançons dans ce dossier plus les pire craintes font surface.
La puissance du collectif
Les navigants ont obtenu ce qu’ils souhaitaient. Ils ont été les premiers à rejoindre le collectif SOS retraites et à manifester en septembre. Ils ont su établir un rapport de force tout en continuant les négociations. L’intelligence syndicale paye.
Nos syndicats représentatifs, eux, ont fait le choix de ne pas intégrer le collectif SOS Retraite et de ne pas manifester pour mettre la pression sur le gouvernement.
Quels en sont le résultats ? Aucun.
Voilà la différence...
Quand nos syndicats représentatifs auront compris qu’attendre ne sert à rien et qu’agir est gagnant, nous pourrons avancer. En attendant nous stagnons et ce sont es kinésithérapeutes qui vont payer les pots cassés.
Merci aux navigants de nous avoir montré la voie et de nous avoir permis d’entrevoir que oui c’est possible si on agit en complément de la discussion. Grace à eux une brèche vient de s’ouvrir, profitons-en…
La bonne nouvelle
Le gouvernement n’est pas aussi inflexible que ce qu’il prétend être. Nous l’avons vu, les aiguilleurs du ciel, maintenant les personnels navigants, on parle de plus en plus de la police; les sénateurs sont montés au créneau… Finalement beaucoup de régimes vont avoir des aménagements.
FFMKR, SNMKR rejoignez SOS Retraites, appelez à la grève début janvier, montrez votre force, sortez les crocs ! La négociation seule ne nous amènera que là où nous en sommes, une illusion par le biais de compensations non pérennes, un chantage conventionnel à venir et finalement des professionnels qui vont finir par payer très cher… Sans même parler de l’attractivité générale de notre profession qui va finir par s’effondrer et créer un réel soucis démographique majeur.
Vincent Jallu
- Details
- Written by Stéphane Flori
- Hits: 3551
Bonjour à tous,
Comme beaucoup j’ai reçu ce matin le communiqué de presse de l’HAS comme une nouvelle attaque frontale de mon métier. L’HAS n’est là que pour défendre la bonne pratique médicale et non une corporation. Je regrette cependant que la vision de cet article, jeté en pâture aux médias, ne parle que du système hospitalier avec son évaluation qui lui est propre. Je constate qu’il n’y a pas de preuve pour la kiné respiratoire en ambulatoire NI dans un sens NI dans un autre car cela n’a pas été évalué d’une façon acceptable par faute de moyens financiers mis en œuvre.
La Bronchiolite du nourrisson touche les bronchioles, ce n’est donc pas une bronchite ou un rhume. Je trouve affligeant de lire régulièrement le terme bronchiolite sur des rhinites car cela jette finalement l’opprobre sur un traitement. Voir pire cela montre à quel point la médecine de première intention est incapable de faire la différence. Car oui en utilisant la toux provoquée et après avoir dégagé le nez de l’enfant le masseur kinésithérapeute peut faire un diagnostic différentiel prendre le choix de faire ou pas un acte particulier.
L’HAS nous parle, pour faire le buzz, de techniques qui ne sont plus utilisées depuis maintenant quelques années, et théoriquement plus enseignées dans les écoles ( je suis diplômé de 1994 et le clapping était déjà décrié et non enseigné). Je ne sais quoi penser de la crédibilité du coup de cette recommandation. Les personnes qui ont pris cette décision sur l’intérêt de kinésithérapie respiratoire sont-ils des immortels ?
Cependant c’est peut-être une véritable chance pour nous masseur kinésithérapeute.
Voilà le test grandeur nature de l’efficacité de cette technique : « l’évaluation de la kinésithérapie libérale dans les cas de bronchiolite ». L’état, par cette publication, vient de transformer tous les bébés français comme des enfants de test, et lui permet de contourner la loi sur bio éthique.
En cette époque troublée aux urgences, conseiller d’appeler le 15 est une stratégie audacieuse surtout quand il y a des professionnels tout indiqués qui pourraient faire le tri et surveiller l’évolution.
Par ailleurs, l’évaluation de certains médicaments m’interroge. A force de diagnostiquer systématiquement des bronchiolites comme une maladie générique (même pour des rhumes ou bronchite …) certains enfant se retrouvent en 2eme voir 3eme bronchiolite et donc suivant le protocole médical sous couverture médicale. Alors oui, des enfants sont sous traitement alors qu’ils n’auraient pas dû, à qui la faute ? Commençons par trouver le bon traitement pour la bonne pathologie... pas pour faire plaisir a une profession ni pour faire plaisir aux parents.
Enfin, conseiller le lavage de nez, est une idée, mais quelle technique utiliser (car chaque professionnel y va de sa propre technique)? dans quelles intentions ? Car là encore certains croient à une technique de Harry Potter.
Je vais consulter le rapport entier de l’HAS mais je suis désolée pour tous ces enfants qui seront victimes de ce communiqué de presse.
Je continuerai à surveiller les enfants qui me sont confiés et empêcher une sur contamination croisée.
Je vais continuer à éviter l’encombrement hospitalier des urgences en cette période de pic des bronchiolites.
Stéphane FLORI
- Details
- Written by Vincent Jallu
- Hits: 3296
Depuis quelques jours les « nouvelles » concernant la réforme des retraites fleurissent.
En effet le Haut Commissariat à la Réforme des retraites (HCRR) a rencontré nos syndicats.
Nous avons donc au compte goute quelques bribes de réponses à nos questions.
La première question qui me vient à l’idée est « Pourquoi ne nous a-t-on pas présenté tout cela il y a quelques mois ? ».
Comment nos syndicats ont pu supporter pendant plus d’un an le fait de n’avoir aucune base chiffrée ?
Sont ils si mauvais que cela ?
Je commence à me dire que oui !
Les erreurs de calcul du HCRR !
Les calculs présentés à nos très chers syndicats présentent deux erreurs majeures.
La première, dans ses calculs le HCRR prévoit que nos tarifs suivent l’inflation… Or depuis 20 ans nous avons perdu 28% par rapport à l’inflation ! Il est évident que si le HCRR pense que nous aurons des revenus supérieurs de 30% dans 20 ans, nous aurons bien évidement 30% de cotisation en plus et donc 30% de points en plus et donc 30% de retraite en plus ! Mais pas de chance… Nous n’aurons pas 30% de revenus en plus dans 20 ans.
La seconde, une surestimation de l’inflation et d’un indicateur qui s’appelle le Salaire Moyen Par Tête (SMPT). Or le HCRR compte sur un SMPT de l’ordre de 1,3% par an. Et malheureusement le SMPT a été évalué par la cour des comptes à une moyenne de 0,7% par an.
Savez vous de combien est l’erreur finale au bout de 20 ans si on surestime de 0,6% cet indicateur ? Presque 13% !
Pire, le HCRR annonce une valeur de pension à l’horizon 2045 de l’ordre de 1031€ par année de cotisation. Or nous connaissons le taux de rendement promis du régime universel, 5%. 10€ pour obtenir 1 point, et 1 point donne 0,5€ de pension. Vous cotisez 100€ vous avez 5€ de droit de pension. En toute logique pour avoir 1031€ de pension par année de cotisation, il faut 2062 points par soit une cotisation de 20620€ et vous, vous payez combien de CARPIMKO par an ?
Je le redis, votre cotisation retraite va doubler, voir tripler mais cela sera masqué par des pseudo-compensations illusoires.
Le financement de la sécurité sociale et celui de nos tarifs
Sans rentrer dans des calculs plus incompréhensibles les uns des autres, je vous invite à relire mon article sur l’ONDAM en cliquant ici.
La sécurité sociale a une enveloppe globale pour financer et l’hôpital et les soins de ville. Cette enveloppe ne doit augmenter tous les ans que d’un pourcentage défini par l’ONDAM.
La CSG finance directement les recettes de la sécurité sociale.
L’ASV est un dépense directe de la sécurité sociale.
Donc très logiquement si l’on diminue les recettes et que l’on augmente les dépenses, le budget de la sécu va baisser.
Or si le budget baisse et que l’ONDAM reste constant… que vont faire nos tarifs à votre avis ? Il vont baisser aussi !
Tous les calculs que l’on nous présentent négligent ce fait. Pire, ces calculs considèrent que nos tarifs sont indexés et augmentent tous les ans !
Au final
Le HCRR a été très intelligent.
Il affine sa stratégie au fur et à mesure des arguments qu’on lui oppose.
Durant un an, il a présenté sa réforme comme une coquille vide. Aucun argument chiffré, aucune simulation.
Ensuite la grogne est monté. « Augmentation des cotisations inacceptable ». Il a alors expliqué que les cotisation n’augmenteraient que de 1-2% ce qui est négligeable. La grogne a alors retoqué que l’état allait capter nos réserves. Le HCRR a alors affirmé que nous les conserverions, mais qu’ils en détournerait une partie sans que l’on puisse dire quoi que ce soit. La grogne a répondu que les calculs masquaient une triste réalité de diminution de CSG d’augmentation d’ASV et de fait d’un gel tarifaire. Le HCRR a alors changé son fusil d’épaule et nous avance que les pensions vont finalement augmenter ! Détourner l’attention des objectifs principaux pour focaliser sur autre chose, magnifique technique.
Tous nos syndicats sont tombés dans le panneau et sont sous le charme eu chant des sirènes. Même Alizé a changé son discours et commence à manger dans la main du HCRR. triste panorama syndical que nous avons là.
La stratégie du HCRR es simple. Jouer la montre.
Cela fait 6 mois que nos syndicats nous disent « nous entamons les négociations ». Et aujourd’hui nous apprenons qu’ils commencent seulement à avoir des simulations chiffrées mais qu’aucune négociation n’a vraiment eu lieu.
Pire, le premier ministre a annoncé hier soir en sortie de conseils es ministre que le projet de loi serait porté fin janvier.
Il reste donc moins de 2 mois. Nos syndicats viennent de se faire duper en bonne et due forme ! Ils ne l’ont pas vu venir et il n’y aura eu donc aucune négociation autour de cette réforme. Le gouvernement a méprisé les syndicats au plus haut point et ils ne peuvent plus rien faire.
Vous croyez vraiment que l’on pourra modifier les choses une fois votées ?
Non c’est maintenant qu’il faut agir.
Heureusement quelques syndicats comme la FNO commencent à ouvrir les yeux et posent les bonnes questions.
La grève du 5 décembre
Sincèrement, j’étais contre cette grève.
Depuis le départ ma position est simple et ma proposition tout autant.
Oui à une réforme des retraite en autonomisant tous les régimes. Niveler par le haut et rendre responsables tous les acteurs.
Et bien aujourd’hui si je défends toujours cette idée et si je pense que le mouvement du 5 décembre n’est pas l’idéologie que je défends, mon cabinet sera tout de même fermé.
Il faut montrer au gouvernement qu’il nous prend pour des imbéciles, qu’il refuse le reférundum mais que nous sommes là et que cela ne se passera pas comme il l’a prévu !
J'appelle, encore une fois, nos syndicats à se positionner très rapidement en faveur d'un mouvement de protestation massif à l'encontre de cete réforme.
Vincent Jallu
- Details
- Written by Vincent Jallu
- Hits: 3955
Nous sommes un régime autonome
Cela veut dire quoi ? Nous contrôlons notre retraite. Depuis la cotisation jusqu’â la pension en passant par la gestion du rendement de nos placements.
Le gouvernement nous propose d’acheter des points, dont le montant pourra être variable dans le temps avec un rendement fixe (du moins sur le papier) et dont la gestion est totalement opaque. Si le montant du point augmente, le rendement global baisse, premier piège de cette réforme.
Qui va gérer notre argent ? Comment ? Êtes vous près à confier votre capital à quelqu’un qui a 2400 milliards de dette ? Et bien on va vous l’imposer !
Le gouvernement nous propose donc l’incertitude et l’équilibre précaire dans une gestion médiocre.
Pire, on nous assimile parfois aux régimes spéciaux. Régimes qui au contraire des régimes autonomes, vivent au crochet de la société en favorisant leurs cotisants et en étant très souvent largement déficitaires.
Les régimes spéciaux coûtent aux françaises et aux français, les régimes autonomes, à l’inverse, sont bénéficiaires et reversent une partie de leurs bénéfices à la solidarité nationale.
Ce que nous propose le gouvernement c’est une véritable étatisation de notre retraite
En effet nous ne serons plus maitres de nos cotisations, de la gestion de nos capitaux et de nos pensions.
Le seul pays dans le monde où cela existe est un modèle économique et démocratique, la Corée du Nord !
C’est comme si demain on nous disait « nous allons vous salarier… mais vous continuerez de payer votre loyer, d’investir dans vos locaux et votre matériel avec bien sur une totale incertitude sur la pérennité de votre salaire ».
Hausse de cotisations ou pas ?
Le gouvernement est intelligent. En préparant le terrain il voit comment les gens réagissent et comment il faut adapter la réforme pour que cela passe « en douceur ».
Au départ était prévu une hausse de cotisation de 16% et dont la formule de calcul était « obscure ».
Au final on nous annonce « pas de hausse de cotisations ». Et pourtant nous allons bien perdre 16% dans la bataille.
En effet, les hausses sont « compensées ».
Compensé ne veut pas dire que cela n’existe pas, cela veut dire que l’on va prendre de l’argent quelque part pour vous donner l’illusion que vous ne payez pas plus.
Mais l’argent que l’on aura pris ailleurs il faudra bien le rembourser un jour où l’autre.
C’est comme prendre un crédit pour rembourser un autre crédit.
L’état nous oblige dans le mécanisme des compensation à nous sur-endetter.
Enfin n’oublions pas qu’. Si dans 10 ou 15 ans l’état s’aperçoit que le régime universel bat de l’aile, il pourra largement décider de retirer telle ou telle compensation.
La problématique de la CSG
La première compensation se fait par le biais de la CSG. Nous allons payer moins de CSG mais plus de cotisation retraite.
Très bien. Mais il y aura donc moins d’argent dans la caisse du régime de la CSG ?
Qui va payer à votre avis ?
En partie nous, en partie tout le monde.
La CSG sert à rétribuer la sécurité sociale, ne l’oublions pas. Autant de recettes manquantes donnent en finalité autant de non augmentation des professionnels conventionnés.
L’ASV
Dans notre régime conventionnel nous avons un avantage qui s’appelle l’Avantage Social Vieillesse. Pour résumer, l’UNCAM (la sécurité sociale) paye une partie de notre ASV.
Le gouvernement nous annonce que l’UNCAM va augmenter l’ASV pour compenser la hausse de cotisation.
Très bien. Mais si l’UNCAM dépense plus dans l’ASV, elle dépensera moins en frais de santé. Et donc nos tarifs augmenteront encore moins (déjà que…).
Ajouté à la diminution des cotisations de CSG comme nous l’avons vu, la disette de nos tarifs est à craindre !
N’oublions pas non plus que l’ASV a déjà été en cessation de paiement, fonder une réforme sur des compensations qui n’ont aucune pérennité est absolument déraisonnable.
L’abattement
Pour continuer à pondérer la hausse de tarif le gouvernement nous annonce un abattement de 33% sur l’assiette de calcul.
Sans rentrer dans le détail mathématique, je vous citerais juste un exemple.
Quand j’ai débuté mon activité, avec l’adhésion à une association de gestion agréée (AGA) j’avais 20% d’abattement sur mes revenus.
Et puis un jour le conseil d’état a décidé que non cela n’existait plus. Et qu’à la place il y aurait une majoration de 25% en cas de non adhésion. Rendant ainsi l’AGA quasi obligatoire et augmentant le montant de l’impôt sur le revenu.
« L’abattement » que l’on nous promet pourrait suivre le même chemin.
Encore un argument pour refuser l’étatisation de nos retraites.
La problématiques des « réserves »
Les fameuses « réserves » sont en fait des provisions de pensions.
Parlons simplement. Imaginons que vous ayez un « livret A » et que vous ayez 9600€ d’économies pour vous payer vos vacances.
L’état vient cous dire « il va y avoir une hausse d’impôts ». Nous avons bien pensé venir vous voler votre livret A pour compenser la dite hausse, mais on s’est aperçu que l’on avait pas le droit.
Donc on vous laisse votre livret A mais avec vous prendrez 100€ par mois dessus pour compenser la hausse d’impôts. Comme cela on vous fera croire qu’il n’y a pas de hausse.
Mais bien sur, dans 8 ans votre livret A sera vide et vous devrez vous débrouiller pour trouver les 100€ mensuels. Et au passage, fini les vacances !
Voilà ce que le gouvernement nous propose avec comme effet d’annonce « victoire, vous conservez vos réserves » !
L’impôt sur le revenu et l’URSSAF
En compensant les hausses de cotisations, le gouvernement s’assure que notre imposition sur le revenu reste stable.
Habituellement quand on diminue notre bénéfice, fatalement nous payons moins d’impôts sur le revenu et cela abaisse aussi les cotisations d’URSSAF.
En modifiant les modes de calcul et en compensant les hausses, votre bénéfice restera presque stable à 1-2% près. Du coup vous continuerez à payer le même impôt sur le revenu et les mêmes cotisations d’URSSAF (à l’exception de la CSG comme vu plus haut).
C’est très intelligent.
Le gouvernement réussi à vous faire gagner moins tout en maintenant le niveau de l’impôt sur le revenu et de l’URSSAF.
Pour résumer, vous gagnez moins mais lui gagne la même chose.
Le seul vainqueur dans cette réforme c’est l’état, mais en aucun cas nous.
Si nos cotisations augmentent, notre retraite aussi ?
Et bien non. Avec l’étatisation de notre retraite nous perdons en rendement global. Et ce n’est pas anodin car vu notre niveau de rendement actuel, si il baisse de 1% il faut cotiser 18% de plus pour avoir le même niveau de retraite.
Donc non, le niveau de notre retraite ne va pas augmenter, pire, il risque globalement de diminuer car le rendement annoncé par le régime universel a toutes les chances de baisser par une augmentation du prix d’achat du point.
La clause « grand père », reculer pour mieux sauter
Cette clause grand père est le fait de n’appliquer la réforme qu’aux nouveaux venus sur le marché du travail.
Nous entendons aussi parler de délais de 20-25 ans pour la mise en place complète du régime universel.
Tout décalage dans le temps n’est qu’un moyen d’obtenir la paix sociale sur l’instant pour plonger les générations futures dans une catastrophe financière.
Sur les 20 dernières années nous n’avons fait que de perdre du pouvoir d’achat. Aucune augmentation sérieuse, des charges qui ne font qu’augmenter. Pensez vous réellement que l’UNCAM, avec la baisse des recettes de CSG et l’augmentation de l’ASV sera capable d’augmenter nos tarifs ? Non. Alors miser sur le fait que tout ne s’appliquera que « plus tard » est une colossale erreur.
La solution
Elle est simple. Restons autonomes. Mieux, je propose une réforme au gouvernement. Nivelez par le haut, favorisez l’excellence.
Autonomisez toutes les caisses !
Voilà la solution parfaite pour tout le monde.
En disant aux régimes spéciaux « vous avez 20 ans pour revenir 100% autonomes », l’équation va être très simple. Notre caisse et toutes les caisses déjà autonomes seront leur participation à la solidarité nationale diminuer pour disparaitre et ainsi nos régimes actuellement autonomes deviendront encore plus bénéficiaires, ce qui permettra d’anticiper toute crise démographique envisageable, voir d’augmenter le rendement global des régimes de base.
Appel aux syndicats
À ce jour, seul Alizé s’est courageusement engagé à l’encontre de cette réforme.
La FFMKR suit pour l’instant l’avis de la FFPS. Cependant avec le renouvellement de son bureau et de son équipe fédérale, j’ai bon espoir que…
Le SNMKR, à la vue du discours de ses cadres est convaincu par la réforme.
Effectivement il faudra se souvenir de qui a signé l’avenant 5 et de qui accepte de plier devant le gouvernement à chaque instant.
Les élections des URPS approchent et donc le vote pour savoir qui nous souhaitons mettre en place pour nous représenter.
Les syndicats ne négocient rien et ne font que botter en touche. Le seul but est de vous faire une belle annonce « cela ne vous coutera rien de plus, nous conservons nos réserves et tout sera lissé sur 25 ans » en négligeant de vous parler de tous les pièges que nous venons de voir. Comme nous l’avons vu, ce message est un mensonge uniquement destiné à vous faire croire que ces syndicats sont essentiels alors que leur rôle s’est limité à dire « oui monsieur le haut commissaire à la réforme des retraites, bien sur monsieur le haut commissaire à la réforme des retraites, cependant, nous pensons qu’avec un petit peu de vaseline… ».
FFMKR, SNMKR, venez rejoindre Alizé au sein du collectif SOS Retraites. La FFPS est pervertie par les ambitions personnelles et les volonté électorales.
Messieurs dames les élus du conseil national de l’ordre, prenez vos responsabilités, si vous ne pouvez vous engager au titre du CNO, engagez vous en votre nom propre.
Ayez toutes et tous le courage de réellement défendre les masseurs-kinésithérapeutes.
Vincent Jallu
Page 8 of 24