La Profession
Attention au mélange des genres...
à venir (dans un ordre non exhaustif !)...
les négociations conventionnelles
le tarif d'autorité
les contrôles
la requalification des actes
les urps
les maisons de soin, de santé, pluridisciplinaires...
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- Written by Vincent Jallu
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Vous le savez, j’ai plutôt l’habitude d’avoir des avis tranchés et de les exprimer...
Et bien aujourd’hui je vous propose une réflexion autours de « nous » plutôt que de vous donner mon point de vue.
Je ne parlerais pas non plus des différentes politiques mises en place par les gouvernements. Corée du Sud, Allemagne, Pays-bas, Royaume uni, France, autant de mode d’actions différents dont nous verrons les effets qu’au terme de la pandémie.
Non, nous allons essayer de voir avec logique notre situation en France avec nos instances.
Nous sommes d’ailleurs quelque peu dans la confusion de communication entre notre ordre qui nous oblige à fermer nos cabinets et dans le même temps les syndicats représentatifs qui annoncent que nous avions « un rôle précieux à jouer » en gardant nos cabinets ouverts.
Si personnellement je partage ce point de vue, je comprends qu’aujourd’hui nos confrères et consoeurs soient dans l’inconnue.
Peur et émotionnel, la limite du confraternel
Nous le voyons sur les réseaux sociaux, la confraternité vient de trouver ses limites. Que dire des messages presque insultants de certains qui stigmatent ouvertement des confrères et consoeurs qui n’ont pas fait le même choix qu’eux.
Nous devons garder à l’esprit une analyse claire et dénué d’émotionnel et surtout de peur inutile et intellectuellement mortifère.
Nous voyons que le concept de confraternité n’est qu’une illusion dans ces temps complexes.
Fermer nos cabinets
Cela permet d’endiguer la propagation du virus et donc à terme de sauver des vies.
Il n’y a pas grand chose à ajouter, je pense qu’il y a consensus là dessus.
Ouvrir nos cabinets
Lorsque j’ai annoncé aux médecins urgentistes que je fermais mon cabinet suite aux recommandations de notre ordre, l’un d’entre eux a eu cette phrase « les kinés fuient leurs responsabilités de professionnels de santé »...
En effet, depuis quelques semaines notre hôpital est saturé. Les cabinets des médecins sont eux aussi complets. Beaucoup d’entre eux réorientaient les patients « petite traumato » vers nous. Ainsi, chaque patient vu par le kinésithérapeute libérait du temps médical pour le généraliste, évitait que le patient n’aille aux urgences pour de la bobologie et libérait donc aussi du temps médical à l’hôpital.
Mieux, certains font des pieds et des mains pour collaborer avec d’autres soignants. Ils créent des CPTS des MSP, des ESP ou tout autre acronyme.
Notre réseau ne s’est jamais autant développé que dans les dernières semaines.
Généralistes, urgentistes, infectiologues, infirmières… Ils comptaient tous sur nous.
L’accès direct c’est maintenant, sur le terrain que nous aurions pu l’avoir.
La notion de soins vitaux
Nous l’avons déjà vu avec la notion d’urgence, notre CNO a tendance à imposer sa vision et rester étanche à d’autres courants de pensées. Ce ne serait pas un soucis si , à l’image du conseil national de l’ordre des médecins, nous étions considérés comme égaux et que nous conservions notre libre arbitre.
Prendre en charge une lombalgie n’est en rien un soin vital. Nous sommes tous d’accord sur ce fait.
Nous pourrions discuter du cas particulier du médecin du service de réanimation qui subit une lombalgie, mais effectivement c’est un cas particulier et trop largement sur les réseaux sociaux nous voyons de cas particuliers.
Cependant le cas général est de se poser la question « où vont aller nos patients ? ».
Et bien ils vont aller encombrer les généralistes, ne serait-ce qu’au téléphone, ou pire, aux urgences. Ce qui n’est pas vital d’un côté peut rapidement se transformer en encombrement massif des soins vitaux de première ligne d’un autre côté.
Sauver des vies maintenant c’est s’assurer que les soignants de première ligne travaillent dans les meilleures conditions et pas être assis dans son canapé à se cacher derrière le principe de précaution.
Ne sommes nous pas capables de mettre en place les mesures barrières ?
Comment ne pas être surpris quant on lit les tweet de la présidente de l’ordre qui demande aux kinésithérapeutes du grand-est de continuer à aller dans les SSR alors qu’elle leur a demandé de fermer leur cabinet deux heures plus tôt ?
En effet, ces kinésithérapeutes, si ils sont aptes a effectuer les mesures barrières dans un SSR, ils devraient pouvoir être aussi aptes à effectuer les mêmes mesures barrières dans leur cabinet non ?
De plus on leur dit qu’ils peuvent prendre les patients à domicile, laissant croire que leur cabinet est moins « propre » ou plus contaminant que le domicile des patients où rien n’est désinfecté, nettoyé ou même aéré.
Il faut avouer qu’il y a quelque chose de dérangeant et de paradoxale dans cette logique que notre ordre porte. À croire que nos cabinets sont moins fréquentables que les bureaux de tabac ou les supermarchés où s’agglutinent les gens...
D’ailleurs à titre personnel, je ne peux plus exercer dans mon cabinet, mais l’infirmière qui travaille avec nous continue a travailler au sein du cabinet. Donc si ce n’est pas un problème de personnel puisqu’en SSR nous sommes aptes, si ce n’est pas un problème de lieu, où est finalement le problème ? Peut être un soucis de volonté...
Peut être est il temps pour notre ordre de faire preuve de clairvoyance et d’avoir une approche épistémologique afin de commander une étude comparative sur les infections contractées en cabinet, en SSR et à l’hôpital pour que nous puissions réellement savoir si nos cabinets sont si contaminants que cela comparativement aux autres structures d’accueil.
À croire que nous kinésithérapeutes nous n’avons jamais été confronté au confinement d’une chambre, au sepsis, aux mesures barrières simples ou complexes... À croire que nous n’avons jamais fait de stages hospitalier... à croire que le primeur du coin où tous les gens manipulent les fruits et légumes sans gants semble mieux formé que nous...
Les soins à domiciles…
Nous l’avons vu, il n’est pas certain que les domiciles des patients soient les meilleurs endroits pour se prémunir et pour éviter la contagion.
De plus, nous le savons tous les domiciles sont connus pour être les endroits les plus propices à une kinésithérapie de qualité.
Enfin nous le savons tous aussi, les temps de transports nous imposent d’avoir des temps courts de présence auprès des patients.
Conclusion
Ouvrir ou fermer, c’est une question complexe et difficile à laquelle je n’ai pas la réponse.
Cependant notre ordre a tranché, il faut fermer. Et c’est cela qui finalement me dérange. Comme souvent, notre ordre tranche dans le vif sans accorder aucune confiance à nous kinésithérapeutes. Nous pouvons percevoir une forme de condescendance entre eux et nous. Là encore la confraternité a ses limites. Voilà encore une piste de travail pour notre CNO, faire confiance et mesurer la porté réelle de ses communications. Nous exposer les faits et les possibilités en nous laissant le choix d’une décision raisonnée aurait été plus cohérent.
Par cette décision, nous montrons qu’effectivement nous ne servons pas à grand chose dans le système de santé (peut être même à rien). Et bien qu’il en soit ainsi. Ne nous étonnons pas de ne pas avoir la reconnaissance que visiblement nous ne méritons pas. La délégation de taches, la continuité des soins tout cela attendra.
L’urgentiste a certainement raison, nous avons peut être fuit nos responsabilités. Est-ce la peur qui a guidé ces décisions ?
Être en guerre et avoir peur d’aller au combat ?
Drôle d’image que nous véhiculons là...
Ouvrir ou fermer aurait du rester notre choix réfléchi à chacun. Aujourd’hui, même ceux qui bravent l’ordre risquent de ne plus être couverts par leur RCP.
Comme vous avez tous fermé vos cabinets, pensez à la réserve sanitaire. Vous y verrez certainement des gens qui auront plus confiance en vous que dans notre propre camp...
Bon courage à toutes et a tous. Nos différents idéologiques ne seront rien face à l’épidémie et à la seconde catastrophe que sera le cataclysme financier qui en découlera...
Vincent Jallu
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Vous le savez certainement, sont parus au journal officiel deux protocoles de coopération concernant la lombalgie et l’entorse de cheville. (Lombalgie, Cheville)
Ces protocoles étant dans le cadre d’expérimentations du type article 51, nous n’aborderons pas ici les problématique de discrimination à l’accès au soins suivant les territoires, ou encore de la non équité entre professionnels suivant ces mêmes territoires. Mais sachez qu’à terme, ces problématiques pourraient bien ressurgir…
Ce qui est assez frappant d’emblée, c’est que cette magnifique avancée qu’est l’accès direct en masso-kinésithérapie aurait du être claironnée par leurs auteurs à la façon « nous sommes les plus forts nous avons obtenu ceci ». Et bien non.
Et si l’enthousiasme ne semble pas plus élevé que cela, voici pourquoi.
Qu’est-ce que l’accès direct ?
L’accès direct, c’est le fait d’aller directement chez le kinésithérapeute pour faire ses séances sans passer par la case médecin.
Et bien ce n’est pas ce qui est proposé par le biais de ces deux protocoles. Au contraire !
En effet ces protocoles n’autorisent pas l’accès direct, ils autorise une délégation de compétence sous contrôle. À savoir, voir un patient lombalgique ou porteur d’une entorse de cheville, lui prescrire des AINS, du paracétamol et un arrêt de travail. Jouer au docteur en fait… Mais en aucun cas on ne peut jouer au kinésithérapeute. Un comble peut être non ?
Mieux, en cas d’urgence et en l’absence d’un médecin, nous avons déjà une certaine latitude à oeuvrer.
Dans ces protocoles il faut être enfermé dans une Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires et sous la tutelle d’un médecin.
Accès direct vous disiez ? Quelle blague…
Le danger de la limitation à la structure
Si vous ne l’avez pas encore compris, ces protocoles ne sont accessibles que si vous travaillez dans une Maison de Santé Pluridisciplinaire organisée via une SISA.
La problématique de ce mode de fonctionnement est que c’est la SISA qui devrait rémunérer les professionnels. En effet les Nouveaux Modes de Rémunération (NMR) sont payés généralement par l’ARS aux SISA. Et ensuite la SISA reverse tout ou partie aux membres ayant acté.
En ce qui concerne les deux protocoles les sommes de 23 à 25€ sont avancées.
Que se passerait-il si le médecin déléguant venait à dire « je perds du temps à vérifier ce que fait le kiné, je ceux 5€ sur le montant payé à la SISA » ?
Le kinésithérapeute verrait alors le paiement de son acte diminué !
On peut même imaginer que la structure elle même dise « ce type de consultation créée des dépenses pour la SISA il faut donc que nous allouions une partie de la rémunération au fonctionnement de la SISA ».
Et bien, comme le protocole est lié à la structure, le kinésithérapeute n’aurait aucun autre choix que d’accepter ou de quitter le protocole et donc la structure !
Accepte mes conditions ou va-t-en. Voilà ce qu’amène ce type de protocole ainsi monté. Et quand la SISA aura prit 2€ et le médecin 5€, il restera 18€ au mieux à notre pauvre kinésithérapeute jouant au docteur.
Limiter ce type d’action à des structures et pire à des SISA est une hérésie voir une mise sous tutelle. Nous sommes déjà lié par le biais d’une convention et bien celles et ceux qui accepteront ces protocoles seront liés en plus à une structure et à une société. C’est un esclavagisme administratif. Une perte nette de liberté d’installation et de fonctionnement.
La forfaitisation, 20 ans de lutte syndicale balayées du revers de la main
Avec ces protocoles ne soyez pas dupes, c’est le paiement au forfait qui s’installe dans nos rangs. Voilà ce que sont les NMR. « Une entorse de cheville ? Ça vaut 25 balles, qu’ils se débrouillent entre eux avec ça ». Voilà la mentalité des paiements au forfait. Merci à celles et ceux qui trouvent que cela est une avancée…
Je considère ces protocoles comme la plus grande reculade de ces 20 Dernières années.
Forfaitisation, soumission totale, perte d’autonomie, perte de notre mission première, perte de notre métier tout simplement. Allons nous devenir les grattes-ordonnances que nous dénoncions ?
Les risques et problèmes divers
Le premier risque est simple. Que cela ne fonctionne pas. Et lorsque l’on dit que cela ne fonctionne pas, ne comprenez pas que l’efficacité soit en cause. Non, nous parlons là d’argent public. Si la prise en charge du lombalgique par le kinésithérapeute coûte deux fois plus cher que la même prise en charge par le médecin, alors adieu le protocole ! Et adieu l’accès direct, le vrai ! Car n’en doutez pas le législateur en profitera pour nous dénigrer sans ménagement.
Le second, plus subtile, dal liberté de choix du praticien. En effet le patient si son état ne s’améliore pas pourra avoir un traitement kinésithérapique. Pourra-t-il décider alors d’aller voir un autre praticien que celui qui l’a reçu initialement ?
Un autre soucis intervient concernant la responsabilité civile professionnelle. En effet, les kinésithérapeutes qui prescriront des AINS ne sont pas actuellement couverts par leur RCP pour ce type d’acte qui n’est pas dans leur nomenclature. Et comme il s’agit d’une expérimentation, qui subira les ennuis en cas de soucis ?
Un autre risque et non des moindres, si l’expérimentation fonctionne avec le kinésithérapeute, pourquoi ne pas le remplacer par une infirmière ? ou un APA ? ou un sous-kiné ? et pourquoi pas en téléconsultation ?
Enfin un point qui est plus un problème qu’un risque, il n’y a pas de diplôme ou de certification délivré. Et donc, si vous changez de structure il faudra refaire une formation avec les médecins déléguants…
En conclusion
Si vous rêviez d’être docteur mais que vous avez échoué au concours d’entrée, ces protocoles sont pour vous.
Si vous voulez faire évoluer la kinésithérapie, vous serez certainement déçu de la tournure des événements.
Vous l’aurez compris, faire le boulot du médecin à sa place, devenir un gratte-ordonnances, tout en étant forfaitisé et enchaîné à une structure le tout avec le risque de voir le vrai accès direct nous passer sous le nez… sans moi.
Vincent Jallu
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Depuis quelques mois la FFPS, qui nous représente au sein des négociations autours de la réforme des retraites, essaye de nous rassurer toutes les semaines sur le fait que tout va bien, tout est sous contrôle et que tout va bien dans le meilleur des mondes et que nous obtenons des avancées substantielles.
Cependant, en parallèle, le collectif SOS retraites analyse et dément toutes ces fameuses pseudos-avancées inexistantes. Mieux, ce collectif a démontré toutes les erreurs que le haut commissariat à la réforme des retraites (HCRR) avait commises.
Et bien aujourd’hui je suis content de voir que notre travail au sein de SOS retraites est porteur.
En effet, à force de pointer ces erreurs et de démontrer que nos syndicats nous mentaient, l’étau se resserre !
La FFPS a publié un peu avant la fin de semaine les « dernières » (avant les prochaines) simulations.
Si celles-ci comportent encore quelques erreurs majeures (rassurez vous je ne vais pas vous enuyer avec des chiffres). Cependant, nous pouvons commencer à nous apercevoir que ce que le collectif SOS Retraites avançait il y a quelques semaines est totalement vrai.
Nos syndicats nous disaient avec le plus grand des sourires « nous allons cotiser la même chose pour une pension presque doublée ». Quoi de plus alléchant ?
Et bien depuis ce week-end nous savons désormais qu’ils nous ont menti et que nous allons cotiser plus pour toucher significativement la même chose.
Pire, nous allons cotiser plus et espérer que les compensations, mises en place pour amortir les hausses de cotisations, soient pérennes et que dans 15 ans après la disparition des réserves de la CARPIMKO, nous ne perdions pas plus.
Un exemple parmis tant d’autres, nous avons appris fin de semaine dernière lors des débats parlementaires que la valeur du point allait être défini selon un indicateur qui n’existe pas actuellement !
Comment peut-on faire une projection sur quelques chose qui n’est pas défini ?
Et comment nos syndicats peuvent ils croire que cette projection est valable ?
Est-ce de l’incompétence ou est-ce simplement parce qu’ils veulent pérenniser leur propre place ?
En clair cela veut dire quoi ?
Comme je l’indiquais déjà il y a plus de 6 mois, nos syndicats représentatifs n’ont aucune marge de manoeuvre, n’ont absolument rien gagné à négocier, ont montrer leur totale inaptitude à fédérer, ont démontré leur totale inutilité et surtout leur incompétence profonde à ne pas savoir analyser les propositions du HCRR.
La finalité sera « nous ne gagnerons pas grand chose de plus mais grace à nous nous ne payons que 5% de cotisations en plus ». Chacun rajoutant « nous sommes le premier syndicat » blablabla…
La réalité est que, soit nos syndicats étaient trop stupides pour voir les erreurs du HCRR, soit ils se sont entêtés dans une posture stupide et mortifère pour notre profession.
Les intérêts personnels et des entités représentées sont bels et bien devant les intérêts des professionnels et de notre profession.
La triste réalité est bien que à terme lorsque les compensations auront disparues, nous paierons bien deux fois plus de cotisations, avec des tarifs toujours en berne car le levier de la CSG aura affaibli nos rémunérations. La démographie de notre profession sera déclinante car l’attractivité même de notre activité n’existera plus.
Vous, représentants syndicaux, si vous cherchez pourquoi vos adhésions chutent… Regardez vous dans une glace et faites votre auto analyse, vous trouverez la réponse.
C’est la médiocrité et la recherche de pouvoir qui mène la kinésithérapie toujours plus loi. Sur le chemin du déclin.
Dans tous les cas, merci à la FFPS de confirmer que tout le travail effectué par le collectif SOS Retraites est un travail juste et que nous avions raison depuis le départ.
Vincent Jallu
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Si vous ne le savez pas encore, la pandémie au coronavirus COVID-19 est à nos portes !
Nous pourrions croire que dans cette nouvelle crise qui pourrait bien devenir majeure, nous ayons le soutient de notre ministre et plus particulièrement de notre ordre.
Et bien il faut le constater, même en zone dit de « cluster » (entendez par là, au moins 2 cas avérés), l’information circulante est faible, peu fiable et nous nous sentons quelque peu délaissés…
Notre CDO est absent, le CNO est en vacances, le préfet nous oublie totalement et le ministre…
Oui, notre ministre semble penser un peu à nous en nous offrant gracieusement des masques aussi inutiles que peu nombreux !
Depuis des jours on nous répète que les masques chirurgicaux sont là pour faire joli et que les FFP2 sont à réserver aux professionnels de santé. Notre ministre l’a assuré, ils ont des stocks et tout se passera bien.
Et bien les dits masques sont arrivés !
Et les professionnels de santé auront finalement des masques… chirurgicaux !
Pire, 50 masques, de qualité plus que médiocre, dont la date de péremption est proche voir très proche parfois. Personnellement j’ai de la chance les miens peuvent tenir jusqu’en avril… 2020 !
D’un autre côté 50 masques, dans deux jours je n’en aurais plus.
Mensonge organisé ? Preuve d’impuissance ? Incapacité à répondre à l’urgence ? Nous ne le saurons jamais.
Le fait est que notre ministre s’est bien foutu de nous !
Encore mieux, tous les spécialistes clament haut et fort que seuls les masques FFP2 protègent les soignants, et bien notre ministre nous soutient que le masque chirurgical est bien suffisant. Voilà comment l’on traite les soignants en France, par le mépris. La volonté ici n’est pas de protéger les soignants, mais d’éviter qu’ils soient porteurs sains. Les soignants en eux mêmes… tout le monde s’en fout !
Curieux hasard, au cabinet, je suis tombé en manque de gel hydro-alcoolique. Mes petites « minimes » étant fragiles, je n’ai pas de chance, je ne supporte que le 85 NPC en utilisation régulière. Et bien pas un fournisseur ne peut m’affirmer en avoir en stock et surtout pouvoir me le livrer. Alors oui, beaucoup m’ont dit « oui, oui, on en a… livrable dans 1 à 2 mois ! ». Hormis en rigoler…
Heureusement j’ai pu faire le plein de savon et j’ai finalement, par le biais d’une connaissance, pu obtenir mon saint graal !
H1N1 vs COVID, quelle différence majeure ?
La réponse tient en un mot. « Vaccin ». Oui pour le H1N1 nous disposions d’un vaccin. Pour le COVID, rien dans l’immédiat. Peut être dans quelques mois voir plus.
Il y a donc un risque majeur à ce que le COVID se propage. Car même si effectivement sa mortalité est « faible », elle est largement supérieure à la grippe saisonnière.
Pour avoir vécu l’épisode SRAS puis l’épisode H1N1, je peux dire avec certitude que le principe de précaution nous a fait dépenser des sommes colossales pour peu de choses surtout avec le H1N1.
Il semble clair que notre gouvernement ne souhaite pas reconduire cette erreur.
Mais malheureusement ce même gouvernement semble être tombé dans l’excès inverse en méprisant totalement celles et ceux qui sont en première ligne, à savoir les soignants.
Il est clair que l’on apporte plus d’importance à un match de foot aux retombées économiques fortes qu’à son système de santé et à ses soignants. On comprend de suite pourquoi certaines décisions prises semblent incohérentes. La logique est simple, suivez l’argent !
Pourquoi fermer un marché local alors que l’on laisse le supermarché ouvert à quelques dizaines de mètres ? C’est la même logique…
Notre ministre a donc souhaité nous protéger avec un poignée de masques sans réel intérêt pour nous.
Et pendant ce temps là ?
Nos élus nationaux de l’ordre passent leurs vacances, pardon, organisent une grande tournée dans l’océan indien. Il est vrai qu’il est tout de même plus sympathique d’aller dans cette région quand c’est l’hiver en métropole et qu’une épidémie surgit. Autant fuir au soleil… Quoi de plus logique ?
Là encore, suivez l’argent… Il va de votre poche à l’organisation de voyages « all-inclusive ».
Passé ce trait d’humour, si je comprends que notre ordre se déplace sur l’ensemble du territoire national pour montrer sa splendeur, l’image qu’il en ressort est un week-end entre amis, voir dans le cas présent quelques jours de vacances payés par celles et ceux qui doivent affronter le quotidien et qui risquent leur santé.
Vous savez le pire ? Je pense qu’ils sont fiers de leur ânerie et de leur devoir accompli.
Et bien je vais oser le dire. C’est inadmissible et insupportable de voir avec quel mépris nous sommes considérés. Aller faire le beau semble plus important que de s’occuper des vraies problématiques du moment.
Pire, ce message sur Facebook ce matin (à lire ici) où l’on peut voir un magnifique photographie de l’une de ces réunions… En présence des libéraux, salariés, étudiants, élus de l’ordre et institutionnels. 25 personnes. Heureusement que l’on peut voir une présence majeure des étudiants. Si ils n’avaient pas été conviés, il y aurait eu plus d’élus que de public !
Nous comprenons de facto que ce déplacement était d’une ultime importance en cette période où justement on nous demande de limiter les mouvements de personnes pour endiguer la propagation. Lorsque l’on est soit-disant le garant de l’éthique et de la déontologie, on se doit de montrer l’exemple… Bel exemple que vous nous avez donné là.
Ajouté à la considération des professionnels en péril, le dédain n’apporte que le dégoût.
Conclusion
Nous en avons malheureusement l’habitude, dans cette crise nous ne pourrons compter que sur nous mêmes.
Nous sommes lâchés par notre ministre et par notre ordre. Et pourtant tous les jours on nous demande de nos investir dans les politiques de santé publiques, mais lorsque nous nous avons besoin de la santé publique elle ne répond pas présent.
J’envoie toute ma sympathie et mes voeux d’encouragement à celles et ceux qui devront fermer leur cabinet pour cause de « quatorzaine ». Étant moi même dans un « cluster », l’inquiétude monte car économiquement fermer quinze jours peut être compliqué. Et je ne parle même pas des risques de contamination directe que nous prenons.
Vincent Jallu
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Devant l’emballement médiatique que ACK et Alizé ont bénéficié grâce aux contacts presse du Conseil National des Barreaux (CNB), les « ténors » de notre profession montrent les dents !
En effet, suite au magnifique travail du CNB et plus largement du collectif SOS Retraites, nous n’avons jamais autant vu de kinésithérapeutes sur les plateaux des différents médias.
Avoir un ordre qui en a… Cela change quand même pas mal de choses. Et n’y voyez pas là une allusion sexiste, le CNB a une charmante présidente…
Du coup, nos syndicats représentatifs sortent enfin de l’ombre pour communiquer au sujet de la réforme des retraites et du futur Régime Universel (RU)
Je vais passer rapidement sur la « non-analyse » du SNMKR qui n’a fait qu’écrire quelque chose à la va vite pour faire comme la FFMKR.
C’est vide de sens et le seul message proposé est « ayez confiance, on gère » ! De fait, derrière ce texte sans trop d’intérêt, j’analyserais plus en détail les propositions de la FFMKR.
Le communiqué du SNMKR à lire .
Pire, le projet de loi que certains espèrent encore pouvoir négocier est déjà parti en lecture au conseil d’état depuis le 3 janvier ! Peut-on encore négocier un texte déjà écrit ? Je vous laisse juge…
C’est donc bien une réelle volonté étatique que de maintenir le secret sur les détails du projet et une ânerie sans nom de croire à une quelconque négociation.
Autant dire que dans 2 jours la réunion entre la FFPS et le gouvernement est jouée d’avance et tous les simulacres de réunionite à venir aussi…
Messieurs dames de la FFMKR et du SNMKR, il est temps de lâcher monsieur Guillerm et cette FFPS stupide, inutile et totalement vouée à la cause gouvernementale.
Votre posture à croire que vous pouvez négocier un texte déjà écrit et envoyé au conseil d’état n’est que ridicule.
Mais revenons à l’analyse de la FFMKR qui nous apporte son lot de contre-vérités !
L'analyse de la FFMKR est disponible ici.
La FFMKR revendique une majoration de la cotisation « avantage social vieillesse » (ASV)
Alors là… je veux bien, mais comme effet d’annonce on ne fait pas mieux !
La question qui me vient à l’esprit est « comment ? ».
Car l’ASV a déjà été en faillite et cela nous a couté très cher. DE plus l’ASV est conventionnelle. Quand on voit les avancées conventionnelles de ces 20 dernières années, excusez-moi mais il n’y a pas de quoi se réjouir !
Donc avant de promettre quelque chose que nous n’aurons jamais, merci de ne pas signer en faveur du RU avec comme argument des doux rêves utopistes !
et comme il n’y a actuellement aucune discussion sur cette thématique et surtout aucun engagement ferme de Nicolas Revel sur le sujet, vous vous apprêter à signer un chèque en blanc sur des promesses que vous ne tiendrez pas.
L’effort à fournir sera de 4%
Oui, certainement. Comme je l’ai déjà annoncé dans min article du 02/10/19 (à lire ici https://leskinesengages.org/index.php/pro/368-reforme-des-retraites-nous-en-savons-plus-et-ce-n-est-pas-triste), le manque à gagner sera de cet ordre.
Nous parlons tout de même en moyenne de plus de 1600€ par an !
Il est vrai que nous sommes des nantis et que nous pouvons nous le permettre !
Le SNMKR était persuadé que l’avenant 5 de notre convention serait un avenant « gagnant » pour les kinésithérapeutes, alors qu’en réalité cela a été un échec total, peut être que la FFMKR pense que 1600€ par an ce n’est rien…
De plus, ce qu’ignore totalement la FFMKR, c’est que la CSG qui va compenser nos hausses de cotisations sert à financer la sécurité sociale. Croyez vous réellement que la même sécurité sociale, avec un ONDAM constant (à lire ici) va nous augmenter nos tarifs tout en ayant moins de recettes ? Là encore, cessez de croire au père noël ! Vous allez demander une hausse de l’ASV donc augmenter les dépenses, réduire les recettes et continuer à croire que nos tarifs vont augmenter après cela ?
Je vais cotiser plus mais aurais-je une meilleure pension ?
Très subtilement la FFMKR répond « oui » en ajoutant que le taux de remplacement « devrait » passer de 30 à 40%.
Notez au passage que l’on augmente la cotisation de presque 15% pour ne gagner virtuellement que 10% de pension supplémentaire.
Logique puisque le rendement annoncé du RU est inférieur au rendement de la Carpimko.
Ce à quoi je réponds 2 choses.
- cela n’est valable qu’à prix d’achat du point constant. Or, à ce jour, seul la valeur de service du point est considérée comme constante. Mais sa valeur d’achat est fluctuante.
- Puisque le gouvernement est d’accord pour dire que nous payons injustement trop de CSG, pourquoi ne pas demander une modification de l’assiette, ce qui nous apportera 7% de diminution de cotisations que nous ré-injecterions dans la Carpimko. Ainsi nous aurions une augmentation de 7% de cotisations qui ne nous couterait rien et qui augmenterait aussi sensiblement nos pensions grâce au meilleur rendement de la Carpimko... CQFD.
L’évolution du point sera la même pour tous
ATTENTION, piège !
Oui, la valeur du point sera la même. Mais son évolution, qui devrait suivre le salaire moyen par tête (SMPT) est un piège sans nom. Car la valeur d’achat du point, elle, n’est pas définie et peut nous être totalement défavorable car nos tarifs ne sont pas indexés.
Un exemple.
2020, 100€ de salaire ou d’honoraires donnent 10 points. Le point vaut 0,5€. Ces 10 points représentent 5€ de pension de retraite.
2025, le salarie gagne 110€, le MK gagne toujours 100€. La valeur du point est passée à 0,55€. La valeur d’achat du point, elle, est passée à 11€.
Le salarié peut toujours avoir 10 points par an qui lui rapportent 5,5€ de pension.
Mais le MK aux honoraires figées, lui ne peut plus avoir que 9 points qui lui rapportent donc que 4,95€ de pension.
Voilà comment, à cause de notre conventionnement, cette situation peut nous être très défavorable et pourquoi nous pouvons et perdre en terme de cotisation et perdre en terme de pensions.
L’étatisation de notre retraite désynchronise la valeur du point et nos honoraires. Alors qu’aujourd’hui au sein de la Carpimko ce n’est pas le cas. Pour que l'indexation du point sur le SMPT soit valable pour une profession dont les tarifs sont fixés, il faut que ces mêmes tarifs soient indexés eux aussi sur le SMPT.
Nos réserves !
La FFMKR affirme avoir obtenu de garder la maitrise de nos réserves...
Petite précision. La FFMKR n’a rien obtenu, la captation pure et simple des réserves est à l’encontre du droit privé. Et le CNB peut largement revendiquer cette action !
La problématique des réserves reste cependant entière.
Conserver une réserve c’est bien, mais pouvoir en faire ce que l’on en souhaite est une autre problématique.
D’ailleurs la FFMKR le dit elle même « reste à définir comment et pour servir quoi ? ».
Compenser des hausses de cotisations avec des réserves qui sont déjà des cotisations est simplement inadmissible.
Nous ne devons pas payer des cotisations de cotisations !
Nos réserves doivent payer des pensions et rien d’autre.
Les compensations seront-elles durables dans le temps ?
Quel toupet de répondre OUI à cette question !
Ce n’est pas parce qu’une compensation est inscrite au registre de la loi, que cela signifie que cela sera inaltérable.
Un exemple simple. Si, comme je le pressens, nos réserves vont amortir les hausses de cotisations, quand ces réserves seront épuisées, que se passera-t-il ? Disparition de lancompensation !
Si dans 10 ans, avec l’effondrement du système de la CSG, un gouvernement futur nous annonce « hausse du taux de CSG de 2% ». Que se passera-t-il ? Encore une compensation qui s’effritera…
Conclusion
Comme je le craignais dès le départ, nos syndicats vont gentiment nous annoncer « nous avons négocier comme des dieux, cela ne vous coutera rien » en omettant largement de vous dire toute la vérité sur le sujet.
C’est triste de voir que quand les professionnels du droit (les avocats) et du chiffre (les experts comptables, lire leur manifeste ici) disent « attention, là ce n’est pas bon », nos syndicats continuent à dire « tout va bien, nous sommes là » ! Sans vouloir utiliser l’argument d’autorité (encore que, je l’assume), mais les experts-comptables savent certainement mieux compter que os syndicats et les avocats savent certainement mieux analyser un texte que ces mêmes syndicats.
J’ai finalement l’impression de voir cette publicité qui passe actuellement où le propriétaire d’une maison fais le tour avec les cambrioleurs avant de partir en vacances.
Nos syndicats sont d'une naïveté sans nom (oui je l’ai dit). Ouvrez les yeux, rejoignez SOS Retraites.
Vincent Jallu
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