La Profession
Attention au mélange des genres...
à venir (dans un ordre non exhaustif !)...
les négociations conventionnelles
le tarif d'autorité
les contrôles
la requalification des actes
les urps
les maisons de soin, de santé, pluridisciplinaires...
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- Written by Vincent Jallu
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Voilà, ça y est, après le fiasco démocratique d’Alizé et sa pseudo consultation nous sommes enfin fixés. L’avenant 7 ne s’appliquera pas puisque Alizé et le SNMKR se sont opposés à l’avenant.
Mais alors où allons nous et quel est l’avenir de notre profession ?
La première chose à noter est bien sur le gel tarifaire dont nous allons être victime dans les mois à venir. Mais j’y reviendrais un peu plus tard.
La seconde chose va être la disparition des groupes de travail définis par l’avenant 7. Ainsi grâce à Alizé et au SNMKR, la profession va être écarté des discussions de régulation démographiques et surtout des conditions d’accès à notre profession des futurs étudiants ainsi que du financement de leurs études. Ce sont donc les administratifs qui vont décider à notre place.
Il en est de même concernant la réforme de la nomenclature introduite par l'avenant 5 ou encore les spécificités d'exercice. Au revoir les kinés, merci de votre participation...
Et il y a de fortes chances que nous découvrirons les avancées quelques jours avant leur promulgation. Et aucun doute sur le fait que ce sera pareil pour la nouvelle nomenclature…
La troisième chose, un peu plus politique, va être le positionnement de notre profession par rapport aux tutelles. Je rappel que depuis que l’ordre a décidé que nous n’étions pas indispensables au système de santé lors de la crise COVID, notre image (qui n’était déjà pas très reluisante) en a pris un coup. Avec cette opposition à l’avenant, nous prenons un second coup.
La vraie question qui en découle est « sommes nous assez matures pour comprendre la politique de santé publique et nous y inscrire » ? et bien je vous l’avoue… Je commence à en douter.
Les vrais problèmes liés à notre profession, on les règle quand ?
Ce qui est réellement inquiétant c’est que les syndicats s’opposants à l’avenant ne proposent rien pour contrer les problématiques de notre profession. Ha, ça pour râler il y a du monde. Mais pour proposer des solutions concrètes, il n’y a plus personnes.
Le réveil va être très douloureux quand ils vont s'apercevoir du chaos qu'ils ont semé.
Mais revenons sur les rémunérations
Toutes celles et ceux qui rêvent encore d’une augmentation de la lettre clé seront déçus toute leur vie. Il n’y aura plus d’augmentation de la lettre clé. Et j’irais même plus loin, ce n’est pas faute de l’avoir dit depuis quelques années maintenant, les lettres clé sont vouées à disparaitre. Et c’est peut être le seul point sur lequel les trois syndicats sont d’accord. Alors si vous y croyez toujours…
De la même façon, toutes celles et ceux qui pensent que la masso-kinésithérapie sera la même dans 20 ans ont du hiberner depuis quelques années pour ne pas voir le virage radical que la santé prenait.
Et le vote des lois Chapelier et Rist à l’assemblée nationale ne fait que corroborer ce que notre ministre a dit « le début des réformes structurelles de la santé ». Si c'est le début, où va-t-on s'arrêter ?
Donc soit il va falloir sortir du monde des bisounours et considérer ces faits soit continuer à ronchonner dans son coin jusqu’à la fin des temps.
Ce qui est clair c’est que la kinésithérapie ne semble pas prête à s’adapter, ce qui est pourtant le coeur de son activité.
Ensuite, regardons les délais administratifs, il faut à peu près 6 mois pour avoir l’obtention d'une rémunération après signature. Donc signature en décembre, application en juillet.
Autant dire que même si les négociations reprennent, ce ne sera pas avant quelques semaines voire quelques mois. Il faudrait de plus que ces négociations ne reprennent pas durant une années mais sur quelques jours. Enfin il faudrait surtout qu’elles soient positives !
Autant dire que nous n’aurons aucune augmentation avant au moins une année voir une année et demie dans le meilleur des cas. Et dire que certains (j’en ai fait partie) ronchonnaient à propos du calendrier d’application de l’avenant 7… Mais en y étudiant de plus près, nous n’aurons pas mieux en cas de renégociations et sans aucune certitude sur les montants. un grand coup de chapeau aux stratèges d'Alizé et du SNMKR.
N’oublions pas non plus que le doux rêve de croire que dans six mois nous allons reprendre les négociations au point où nous les avons laissé est une utopie.
Alizé y a cru. A gonflé le torse en disant « salut la CNAM, nous c’est Alizé, on est fort, on est les meilleurs et on veut une revoyure »… Et ?… Et bien, reparti la queue entre les jambes. Et ainsi les administrateurs d’Alizé, bien seuls face au monde, ont du se plier au fait qu’ils n’auraient rien de plus et ces administrateurs ont donc pris la décision de s’opposer à l’avenant.
Du coup croyez vous réellement qu’ils auront mieux dans six mois ?
Imaginons quand même que cela arrive, même si la CNAM revient aux négociations (je vous avoue j’en doute), elle va revenir avec « bonjour 90M€ ». Et ce sera reparti pour 6 mois ou un an de négociations. Donc potentiellement aucune augmentation avant deux ans.
J’espère que vous aurez compris que tout cela représente beaucoup d’hypothèses pour une totale incertitude tant sur les délais que sur les montants potentiels à venir.
Il va donc falloir que l’ensemble des opposants à l’avenant 7 assument. Et j’espère que dans quelques mois quand effectivement nous n’aurons aucune augmentation nous ne les entendront même pas moufter une seconde sur le fait que l’inflation ceci et qu’ils ne s’en sortent plus cela.
La démographie, la clé
Autre point que beaucoup ne comprennent pas, ou ne veulent pas comprendre, détournant plus ou moins volontairement le regard rien qu’à son évocation, le problème de notre démographie.
Au cas où vous ne l’auriez pas lu, le rapport démographique de l’ordre est sorti (à lire ici).
Et je pense qu’il ‘est assez simple à comprendre que si vous avez 73€ de budget et que vous êtes 73 personnes, vous avez 1€ par personne. Si quelques années plus tard vous avez 80€ de budget mais que vous êtes dorénavant 83 personnes… et bien malheureusement vous n’aurez alors que 0,96€ par personne. En d’autres mots, le revenu par personne baisse.
Et bien vous savez quoi ? C’est exactement ce qui se passe en kinésithérapie. Notre enveloppe augmente moins vite que notre nombre de professionnel. Donc rien que le fait que nos revenus soient « stables » est une victoire. Et oui je n'ai pas peur de le dire car nous en sommes là. Car en réalité, si nous continuons de la sorte sans réagir face à la démographie, nos revenus devrons diminuer. Vous avez bien lu, nos revenus devrons diminuer.
En 2018 nous étions 73 550 libéraux. En 2022 nous étions 83 196 soit 13,11% d’augmentation du nombre de professionnels en 4 ans, c’est extrêmement inquiétant. Croyez vous réellement que notre budget a lui aussi augmenté de 13% ? Et bien non.
Pire, si l'on regarde le nombre de lieux d'exercices déclarés. 74 184 en 2018 et 94 754 en 2022. Soit 27,73% d'augmentation ave ce qui est beaucoup plus inquiétant +45,84% d’assistanats sur la même période.
Peut être un jour nous parlerons sérieusement de cet esclavagisme en col blanc. Et peut être un jour, les « titulaires » comprendrons que dans les autres professions l’assistanat a totalement disparu ou tend à disparaitre mais que chez nous c’est toujours la norme. Peut être même qu’un jour les titulaires comprendront que « bonjour nous avons une SCM tu y es le bienvenu » c’est un peu mieux que « ici c’est moi le boss et tu me files 2000 balles par mois et surtout n’oublies pas t’as pas droit de t’installer dans le coin»… Mais c’est un autre débat.
Enfin si vous tracez une ligne entre Bordeaux et Annecy, vous avez les 2/3 des kinésithérapeutes alors qu’il n’y a pas les 2/3 de la population.
Donc oui, si vous ne l’aviez pas encore compris nous avons un énorme problème de démographie. Et vu que nous ne sommes pas assez matures pour nous en occuper, j’ai bien peur que l’état ne s’en occupe à notre place.
C’est donc le premier point à avoir en tête, nous avons trop de nouveaux professionnels. Et si nous continuons ainsi nous devrions de plus en plus nous serrer la ceinture. Et ne croyez pas que ce sera dans 10 ans, non la courbe est exponentielle. D’ici 3 ans notre population sera un vrai problème.
Dans tous les cas j’ai vu beaucoup d'opposants à l'avenant 7, des gens, des groupes ou même des syndicats dire que les actions étaient en route, mais je n’en ai vu aucun parler de démographie ni même proposer une seule solution. Il est vrai que brailler c’est facile, proposer c’est plus compliqué.
Quelques autres problématiques non exhaustives…
- La surconsommation de soins en zone surdotées. La fameuse double peine de ces zones. Trops denses et trop consommatrices de soins par praticien…
- La pertinence des soins. Quand nous aurons une observation critique de notre activité, peut être nous apercevrons nous que nous avons une quantité certaine de séances qui n’est pas opportune.
- La non inscription dans les problématiques de santé publique. Et oui, un exemple simple, combien d’entre nous ont fait à grande échelle des tests antigéniques ? Combien ont participé à la vaccination ? Si vous voulez parler d’argent, je vais être très clair, il y avait une mine d’or à aller chercher et peu y sont allés. Ha mais oui je me souviens « ce n’est pas mon métier »… Ben tant pis. Les kinésithérapeutes sont trop riches pour aller chercher les financements là où ils sont. Mais surtout ils ne voient pas les missions de santé publique qui nous rendraient « indispensables » ou à minima « utiles » dans le système de santé.
- L’inertie. Comme le disait un ministre de l’éducation, « il faut dégraisser le mammouth » ! Je pensais qu’il parlait des l’éducation nationale… Mais en fait non, il parlait de la santé !
Faire du bruit ?
Comme Alizé et le SNMKR semblent ne pas donner de réponses aux problématiques de notre profession, ils ressortent les bonnes vieilles méthodes (avec les mêmes bons vieux résultats, à savoir aucun !). C’est assez rigolo de voir « acte unique à 25€ » puis quelques mois après « bon finalement 1€ de mieux c’est bien et il n’y aura plus d’augmentation de la lettre clé » pour repartir quelques jours après sur « indexation de la lettre clé sur l’inflation ». On sent la pauvreté d’idées et l’absence de propositions concrètes…
Finalement certains se complaisent à râler sans jamais rien proposer.
Alors que faisons nous ? Hormis faire l’autruche et chercher des solutions à nos problèmes ? Et bien manifestons, rejoignons les autres professions, envoyons des courriers… il est vrai que par le passé ça a toujours super bien fonctionné (humour…).
Juste pour faire des statistiques "à la Alizé", 1200 contre au SNMKR et 1200 contre chez Alizé, en espérant que ce ne soient pas les mêmes, 2400 manifestants potentiels… donc en gros 1000 qui vont se déplacer. Ça va en jeter au 20h !
Tout de même quelques remarques à cela.
1- avec la réforme des retraites en venant, pas sur que l’on soit audibles.
2- vu que le président méprise 1 millions de personnes dans la rue, vous croyez qu’à 1000 devant le ministère on va y arriver ?
2- s’allier avec les médecins alors que nous sommes au bord de la guerre avec eux sur l’accès direct, n’est certainement pas une bonne idée.
3- rappelez moi ce que les dernières manifs ont apporté ?
4- et les vrais problèmes on s’en occupe quand ? (Pardon, excusez moi je ne le referais plus)
Et si simplement on cherchait des solutions ?
Concernant la démographie, le constat est simple. Nous avons déjà un nombre de kinésithérapeutes limités. Cependant, comme nous avons pu le voir lors de l’événement de l’ordre sur le cadre commun de formation (à lire ici), ni l’état ni l’ordre ni les syndicats n’ont de moyen de pression sur les « DE étrangers ». Pire, certains à l’ordre se félicitent de cette démographie… Mais la réalité est là, c'est l'europe qui impose sa vision sans levier possible.
Les seules possibilités qui me viennent à l’esprit seraient d’augmenter les exigences comme le niveau de langue nécessaire et diminuer l’attractivité. Instaurer un « vrai » examen de langue au niveau B1 voir B2. Ensuite contrairement à ce que beaucoup pensent, si nos tarifs ne sont pas élevés, notre système conventionnel est convoité par un nombre croissant de DE étrangers car ce système est hautement protecteur et apporte une garantie de travail inconnue dans certains pays.
Il faut donc agir sur ce point pour limiter l’attractivité de notre système. Désolé de le dire ainsi, mais l’obligation d’installation en zone sous-denses pourrait être un levier intéressant.
Concernant la surconsommation en zone sur-denses et la pertinence des soins. La première chose à faire est un réel bilan des pratiques. Ensuite la solution peut être simple. Élaboration de grilles d’évaluations et de référentiels des patients. Collège de la Masso-Kinésithérapie si tu m'entends… Additionné au bilan systématique entrée/sortie et d’un organe de contrôle des pratiques. Hou là... contrôle des pratiques, quel vilaine idée, pourant indispensble et nécessaire.
Pour l’implication des kinésithérapeutes dans les politiques de santé publiques, la solution est très simple. Prendre modèle sur les sages-femmes (futures "Docteur es Maïeutique" au cas où vous ne le sauriez pas). Suppression des IFMK, mise en place d’un cursus 100% universitaire. Renfort d’UV sur la santé publique et l’économie de la santé. Tant que nous aurons des IFMK préférant enseigner des techniques douteuses ou des concepts surannés au lieu d'enseigner la kinésithérapie de demain, nous ne progresserons pas.
Enfin à titre plus général, suivre le modèle des écoles d’ingénieurs en diversifiant l’enseignement (et pourquoi pas avec addition de matières type « soft skills ») avec un enseignement solide en comptabilité-gestion d’entreprise mais aussi le travail en équipe et la coordination. Et oui, si peu de kinésithérapeute investissent les structures coordonnées car dans notre profession l’individualisme règne et « travailler ensemble » est compliqué. Cela permettrait aussi à certains d'apprendre les réalités économiques de notre profession. Car ces derniers jours nous avons quand même lu tout et n'importe quoi en matière de rémunérations et d'analyses socio-économiques.
Suppression du statut d’assistant. Amélioration du statut de collaborateur (dans les deux sens), voir systématisation du fonctionnement en SCM (ou tout autre montage permettant l’inclusion/exclusion plus facile et rapide de professionnels en son seing). Enfin énorme réflexion sur le salariat en libéral. Les avocats y arrivent, pourquoi pas nous ?
Refonte des conditions ordinales pour les remplaçants (plus rapide, moins contraignant) avec une suppression des clauses de non concurrence au moins pour les remplacements.
Vous le voyez des solutions existent, elles ne sont pas exhaustives, ce qui manque, c’est le courage de les appliquer. C’est dommage, par le passé, Alizé et le SNMKR savaient être force de propositions. Aujourd’hui ce n’est qu’oppositions.
Conclusion
Ceux qui ont su envoyer des courriers aux kinésithérapeutes pour des élections et assouvir leurs intérêts personnels mais qui n’ont pas su faire la même chose pour défendre les intérêts de la profession devront répondre de leurs errements déontologiques et méthodologiques.
Aucune proportion concrète de la part de ceux qui s’opposent et on se demande même si ils ont un regard objectif sur notre profession.
Tant que nous n’aurons pas une analyse critique de notre exercice nous n’avancerons pas. Des solutions existent mais il faut avoir le courage de les engager.
Notre démographie tant en nombre qu’en répartition est extrêmement préoccupante et nos pratiques de surconsommation ne font que nous desservir. L’autruche et l’inertie nous tuerons.
Vincent Jallu
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Les négociations conventionnelles sont arrivées à leur terme et bon nombre d’entre nous semble dépité et déçu par nos syndicats.
Comme si, le simple fait de demander quelque chose allait obligatoirement être accepté et comme si nous n’avions aucune limite de négociations.
Je ne me répèterais pas mais depuis très longtemps sur ce blog, j’ ai averti de la non revalorisation de la lettre clé, de la modification des conditions d’exercices et des changements profonds en route pour notre profession. Nous devons réfléchir autrement et se dire que la tarification à l’acte est en voie d’extinction.
Si beaucoup préfèrent faire l’autruche et croire que l’on peut changer les choses, tant mieux. Je préfère dépenser mon énergie à ne pas courir derrière des chimères.
Et si personne ne l’a remarqué, le budget de la sécurité sociale a été acté au 49-3. Et à ce jour, il a été utilisé 5 fois !
Vous pouvez donc écrire à vos députés ou sénateurs, cela ne sert à rien ! Et au passage pensez bien à regarder comment votre député a voté, car il est très facile de dire « oui, oui, je vous ai entendu » et de voter l’inverse quelques jours plus tard…
Le fait est que depuis quelques temps avec l’avancée des négociations conventionnelles, nous voyons une vague de contestation monter. Nous avons même vu une partie de cette vague se syndiquer. Malheureusement, cette action n’a parfois pas été faite pour de bons motifs.
Beaucoup pensent que tous les kinésithérapeutes pensent comme eux. Et il pensent aussi que le fait d’être dans un syndicat va faire en sorte que leur voix soit portée d’avantage que celle des autres…
Ne jamais oublier que Face de Bouc n’est pas le reflet de notre profession.
Et bien non, un syndicat c’est une démocratie. On s’y rassemble, on en discute, on en débat au sein des départements, et surtout, on y vote.
Il est important de faire un point sur l’organisation démocratique dans chaque syndicat et de voir comment la signature ou la non signature sera portée.
Démocratie syndicale
Chez Alizé, « une poignée d’administrateurs ne doit pas prendre des décisions pour tous ». Ils utilisent ainsi une plateforme de vote ouverte à tous, syndiqués ou non.
Cependant l’arbre décisionnaire n’a jamais été dévoilé. Nous ne savons pas combien de votants sont nécessaires, est-ce que les règles de base de statistiques sont respectées (échantillonnage, représentativité de l’échantillon, intervalle de confiance…) ni l’action de administrateurs en finalité.
Nous n’avons pas non plus l’assurance que la plateforme n’autorise pas des personnes non kiné ou même des doublons à s’inscrire (les personnes avec 2 ADELI exerçants sur deux départements pouvant s’inscrire deux fois, c’est du vécu). Ceux qui se sont inscrits une fois avec leur Adeli et une autre avec leur RPPS ont aussi double vote (c’est du vécu aussi !). Cette plateforme de vote a donc déjà ses propres limites et la fiabilité n’est pas au rendez-vous.
De plus, malheureusement nous l’avons vu il y a peu, quand 66% de votants voulaient signer, le conseil d’administration d’Alizé a balayé du revers de la main ce vote.
Chez Alizé c’est donc bien une poignée d’administrateurs qui décide pour tous.
À la FFMKR, le fonctionnement est clairement établi mais parfois la chaine décisionnaire est difficile à appréhender.
En effet la FFMKR est une fédération de syndicats départementaux. Il y a donc une petite centaine de syndicats départementaux et une fédération qui englobe l’ensemble de ces syndicats.
Chaque adhérent de chaque syndicat départemental où il est inscrit va voter en assemblée générale de son syndicat. Les propositions sont donc débattues, argumentées et votées.
À l’issue de ce vote, chaque syndicat départemental va aller porter le résultat du vote de ses adhérents lors d’un congrès de la fédération. À l’issue du congrès la majorité des pour ou des contre l’emportera dictant ainsi la conduite des représentants fédéraux engagés dans la négociation conventionnelle. À la FFMKR haque adhérent a donc une voix dans un système de vote en cascade.
Au SNMKR, là les choses sont encore plus simples et clairement établies. Les adhérents sont consultés directement par le bureau national et à l’issue le choix est porté. Au SNMKR chaque adhérent a donc une voix en vote direct.
Chaque département a par ailleurs la liberté d’organiser une réunion d’information et de débats.
L’ordre dans tout ça ?
L’ordre n’est pas un syndicat et ne participe pas aux négociations conventionnelles au sens propre du terme.
L’ordre vérifiera la bonne confraternité du texte. Son avis n’étant que consultatif.
D’ailleurs lors des dernières négociations son avis a été totalement ignoré.
Et je ne le dirais jamais assez, mais la politique menée par notre CNO, qui nous a demandé de fermer nos cabinets alors que le système de santé avait besoin de nous, a grandement participé à la destruction de notre image tant auprès des tutelles que du grand public.
Surtout restons immobiles sur nos positions !
Le monde médical qui nous entoure avance. Avec ou sans nous. Il ne vous plait pas ? Très bien, vous en avez le droit, mais sachez qu’il avance. Toujours avec ou sans nous.
Vous voulez que votre voix soit portée ? Syndiquez vous. Mais attention, n’oubliez jamais que à titre individuel vous n’êtes pas la majorité et qu’il faut donc se conforter à la majorité même si celle-ci ne vous plait pas.
La démocratie c’est confronter des idées et se plier face à la majorité.
Est-ce que nous allons « sacrifier » les futurs étudiants ?
Si vous ne le savez pas les négociations actuelles voient émerger un gros volet démographie-zonage-contraintes d’installation.
Et on parle de deux années obligatoires en sortie de diplôme (pour les futurs étudiants, pas ceux déjà en formation) en zone sous dotée ou en salariat.
Est-ce acceptable ? Je ne sais pas. Ce que je sais par contre c’est que les étudiants qui seront concernés sont encore au lycée et donc « signerons » pour s’engager dans notre profession en toute connaissance de cause. Contrairement aux médecins dont la 4e année d’internat entrera en vigueur dès 2023, nous avons cette « chance » de ne pas impacter nos actuels étudiants.
Les médecins, ils ont voulu s’opposer, ils ont perdu, par voie législative et en dehors de toutes négociations à grand coup de 49-3 !
Vous voulez la même chose pour nous ? Moi non…
Par contre oui, je préviens à l’avance les cabinets qui ne vivent que de remplaçants et autres assistants, il va falloir vous adapter car en 2027 et pendant 2 ans, cela va être compliqué pour vous.
Mais là encore, nous sommes la dernière profession à « utiliser » et je dit bien « utiliser » les remplaçants et les assistants tel que nous le faisons. Et il faudra peut être mettre un grand coup de pied là dedans un jour…
Quel est le risque de ne pas signer ?
Pour faire court et simple, vu le contexte politique actuel (49-3 à volonté, aucune écoute du gouvernement, des idées figées et aucun recul significatif face aux mouvements d’ampleur) il existe un risque non négligeable de se retrouver avec les contraintes mais sans les augmentations.
Voilà, tout est dit. C’est le risque.
Passage en force par voie législatives et aucune augmentation actée avant 2027. Car oui, notre convention courre jusqu’en 2027.
"Ne signons pas et facturons des dépassements"
Depuis quelque jours nous n’entendons plus que cela. « Faisons du dépassement d’honoraires ».
Si je suis très partisan d’une pratique hors nomenclature, je suis très mitigé face à une pratique de dépassement d’honoraires.
De plus, le DE ou le HN répondent à des spécifications administratives particulières et je pense que toutes celles et ceux qui auront au contrôle de dame sécu s’en mordront les doigts.
N’oubliez pas non plus que vous ne facturerez pas sur les ald, cmu, at, ame… Déjà 30% de facturation en moins. Vous ne facturerez pas non plus en Ephad et autres interventions en structures. Vous ne facturerez pas non plus vos patients les plus nécessiteux.
Au final ce seront toujours les mêmes qui payent, la classe moyenne…
Et surtout n’oubliez pas que sur ces « dépassements » vous aurez 10% d’urssaf en plus.
Au final, les 3€ par séance que vous aurez ajouté seront bien moins rémunérateurs que les augmentations prévues. Mais au passage vous aurez, socialement, participés à l’appauvrissement de votre propre classe sociale. Sans même parler de la totale inégalité sur le territoire.
Donc non, ce n’est pas une action raisonnable.
Mon avis sur la question
Ceux qui me lisent régulièrement le savent, je suis partisan d’une régulation démographique forte et de l’interrogation de la pertinence des soins ainsi que de la prise en charge qualitative et non quantitative.
Nous ne pouvons pas rester avec un kinésithérapeute tous les cent mètres dans certaines régions et un tous les vingt kilomètres dans d’autres. Nous ne pouvons pas non plus laisser la surconsommation de soins gambader dans les zones surdotées. Et nous ne pouvons pas laisser les professionnels prodiguant des soins inutiles et sans pertinence.
Tant que nous n’avancerons pas sur notre auto-critique, nous ne serons jamais considérés par les tutelles.
L’enveloppe proposée par la CNAM est la plus importante proposée depuis très longtemps. Et dans le contexte économique actuel, je ne pense pas que nous ayons le luxe de refuser.
Les contraintes d’installation ? De toutes façons elles seront votées au 49-3.
Donc essayons de faire au mieux sur ce point mais ne refusons pas les avancées budgétaires.
Le calendrier proposé n’est pas optimal et ne me plait pas mais il faudra faire avec.
Ceux qui pensent que nous pouvons refuser, alors que nous avons 6% d’inflation sur 2022, une réforme des retraites qui passera au 49-3 et dont nous ne savons rien aujourd’hui, et une énorme incertitude sur notre niveau de vie à venir, ceux là doivent certainement être trop riches pour refuser.
Conclusion
Ne vous syndiquez pas pour de mauvaises raisons. Ne vous syndiquez pas car vous êtes leurrés par les belles promesses de certains.
Petit message au passage aux syndicalistes qui s’étonnent des contestations et qui pleurnichent dans leur coin parce qu’ils ont beaucoup travailler et que c’est trop injuste d'être critiqué, on récolte ce que l’on sème.
Lorsque l’on ment aux kinésithérapeutes pendant des années avec des propositions intenables, il n’y a rien d’étonnant à ce que le jour où l’on retourne sa veste cela se passe mal… Et si vous n’avez pas les épaules pour encaisser la critique, arrêtez le syndicalisme, ce n’est pas fait pour vous.
Syndiquez vous car vous avez compris comment fonctionne le syndicat dans lequel vous souhaitez aller et ne soyez pas surpris que tout le monde ne partage pas votre avis.
Intéressez vous à la bonne gestion d’un cabinet, arrêtez les dépenses inutiles, intéressez vous à l’exercice coordonné, il y a de l’argent à prendre. Devenez plus opportunistes et meilleurs gestionnaires.
Je ne cesserais de le dire, nous devons changer de paradigme et aller vers autre chose. Nous sommes des professionnels de l’adaptation et nous ne savons pas nous adapter nous mêmes, paradoxal non ?
Et quoi qu’il arrive, cela se fera avec nous ou sans nous.
Le père noël c’est pour bientôt, mais pourra-t-il vous apporter la lune si vous lui demandiez ?
Vincent Jallu
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Vous le savez certainement, nos trois syndicats représentatifs ont décidés de quitter la table des négociations lors de la dernière session de négociations conventionnelles.
Cela implique que les partenaires conventionnelles n’ont pas réussi à s’entendre.
Cela implique aussi que notre situation pourrait resté gelée pour encore au moins une année et que sans être devin, le prochain quinquennat risque d’être sur la même ligne de conduite que le précédent, donc autant le dire de suite, nous avons perdu un an.
Pourquoi en arrive-t-on là ?
À qui la faute ?
L’analyse de la faute est assez simple. La masso-kinésithérapie n’a jamais su faire preuve réellement de son efficacité, tant en termes de « techniques » que d’investissement au sein des politiques de santé publiques.
Nous l’avons vu pendant la crise sanitaire, entre « les cabinets doivent fermer » et la faible participation des kinésithérapeutes tant dans la pratique des tests que dans la vaccination, il ne faut pas être un expert de la santé publique pour vite s’apercevoir que la masso-kinésithérapie n’est pas au rendez-vous.
Comment contrecarrer cela ?
La réponse tient en une phrase.
Tant que nous n’aurons pas compris que nous devons montrer que nous sommes performants et indispensables dans le système de santé, nous n’avancerons pas.
Et puisque personne ne veut mettre les pieds dans le plat…
La faute aux syndicats
N’oublions pas que nos syndicats ont été avertis. Premièrement avec la politique de santé depuis ce dernières années, il fallait être sur une autre planète pour ne pas comprendre où nous allions. MaSanté2022 était très claire, et bien nous sommes en 2022 et le gouvernement a parfaitement tenu sa feuille de route.
Ensuite, la lettre de cadrage des dites négociations conventionnelles était elle aussi assez claire. Pleinement dans la ligne politique déjà connue, il fallait vraiment être candide pour croire que nous pourrions déroger à cela.
Depuis 5 ans nous aurions pu commencer à nous conformer à cette nouvelle mouvance de santé publique, sommes nous si incapables que cela pour nous adapter ?
Les kinésithérapeutes sont pourtant les mieux placés pour savoir ce qu’est l’adaptation, mais visiblement nous sommes les plus englués dans nos positions, incapable de nous conformer au monde changeant qui nous entoure !
Il est vraiment dommage de ne pas voir nos syndicats accompagner les kinésithérapeutes dans ce monde en mouvement. À la place, nos syndicats ont opté pour les deux ennemis de l’idéologie.
Le populisme et à la démagogie, les deux pires choses en matière de syndicalisme.
Nous avons même vu ce que soit disant « tout le monde attendait », la réunion des trois syndicats derrière la même bannière « revaloriser la lettre clé » !
Pour quel résultat ? Aucun… ha si, nous allons rester sans rien ou presque pendant encore un moment.
Merci aux syndicats de s’être réunis derrière une demande aussi pauvre idéologiquement parlant.
Ils doivent bien rire à la CNAM devant un tel blocus sans queue ni tête !
D’autant que la revalorisation de la lettre clé, soit on y connait vraiment rien en matière de santé publique, soit on a hiberné pendant quelques années, mais clairement, la lettre clé c’est fini.
Depuis 2011, date de création des ROSP, premier « nouveau mode de rémunération » ou NMR, le monde de la santé a changé.
Nous avons aujourd’hui 11 ans de retard sur ces NMR et que nous proposent nos syndicats ? S’engluer dans un fonctionnement dépassé et qui ne correspond plus en rien aux politiques de santé actuelles. Beau tableau !
La lettre clé c’est fini.
Je ne sait pas comment il faut le dire, comment le faire comprendre mais LA LETTRE CLÉ C’EST FINI !
Désolé de le dire ainsi, mais toutes celles et ceux qui défendent encore l’augmentation de la lettre clé présent leur temps et font croire à des chimères. Que l’on ne vienne pas se plaindre d’avoir 43 centimes en 2 ou 3 étapes lorsque l’on a pas vraiment compris que l’objectif n’était pas là.
La faute à l’ordre
Le premier garant de la profession est notre ordre.
Sauf que notre ordre passe plus de temps à promulguer des avis « contre » certaines techniques que « pour » valoriser les pratiques qui devraient l’être.
Pour interdire et aller faire le beau devant le ministre ou dans la campagne présidentielle, l’ordre est fort.
Pour promouvoir la kinésithérapie, orienter dans les pratiques utiles, nécessaires et performantes, là il n’y a plus personne…
D’un autre côté il est toujours plus facile de faire le ménage chez le voisin que dans son propre camp, après c’est aussi une question de courage…
Comme déjà dit plus haut, « les cabinets doivent fermer », a été la pire décision de santé publique jamais entendue toutes professions confondues. Il fallait nous rendre utiles, l’ordre nous a rendu totalement inutile.
Et dire que les élus nationaux ont réélu la même équipe !…
La faute au CMK
Vous ne savez pas ce qu’est le Collège de la Masso-Kinésithérapie ?
C’est peut être parce qu’il ne sert à rien !
C’est pourtant c’est notre conseil national professionnel. Hé oui.
Voilà une instance qui pourrait avoir un rôle majeur dans la promotion des techniques validées et performantes, mais non, rien de ce côté là, c’est bien triste.
Allez donc sur son site http://www.college-mk.org, visez les « actualités », les nouvelles fraîches de 2020 !
Le CMK pourrait jouer un rôle essentiel et pourtant cela reste une entité de seconde zone qui n’a jamais vraiment trouvé sa place dans l’univers kinésithérapie et surtout qui n’a jamais osé prendre à bras le corps les problématiques scientifiques de notre profession.
La faute aux IFMK
Les IFMK, beaucoup en parlent mais là encore, peu osent le dire. Fermons les IFMK et nous nous porterons mieux.
Prenez quelques instants pour chercher quelles sont les techniques enseignées dans les IFMK. Parfois cela fait froid dans le dos de voir que la « kiné de grand papa » est encore bien présente, que les données scientifiques ont bien du mal à percer les portes des dits IFMK et que nombre de matières indispensables à l’exercice ne sont pas présentes.
Là aussi, certains sont très attachés à leur siège et font tout pour que la situation n’avance pas.
Les IFMK ne nous enseignent pas la santé publique et encore moins la politique de santé publique, ils ne nous enseignent pas la gestion d’un cabinet, ils ne nous enseignent pas les différents modes de travail (conventionné, salarié, non conventionné…) ou encore à la fiscalité.
Si ces IFMK ne sont pas capables d’apporter une plus value par rapport aux universités, alors autant s’en séparer.
La faute au non renouvellement des élites
Je ne vais pas dévoiler leur âge, les photos parlent d’elles mêmes… Mais par exemple, le bureau du CNO respire la jeunesse !
Pascale Mathieu est présidente du CNO depuis 2014, et au sein du bureau depuis 2011…
Idem dans les syndicats, où sont les moins de 30 ans ?
J’ai personnellement 47 ans cette année, j’ai dépassé le milieu de ma carrière professionnelles, et oui c’est vieux ! C’est aux jeunes de prendre la place dans les instances, les organisations et que les vieux arrêtent de s’accrocher à leur chaise !
La kinésithérapie d’il y a 20 ans n’est plus, il faut des jeunes pour insuffler de nouvelles idées et de nouveaux concepts.
Quelles solutions ?
Informer les kinésithérapeutes.
Par tous les moyens possibles, il faut dire les choses clairement. La lettre clé c’est fini (promis je ne le redis plus). Si nous voulons être augmentés, il faut penser à autre chose et autrement.
Arrêtons le populisme, disons les vérités. Notre métier a changé, arrêtons de camper sur des positions passéistes, c’est une hérésie.
Le paradigme a changé mais pas nous. Voilà notre échec.
Nos pratiques ne sont pas considérées, nous sommes à l’ère des délégations de tâches. Imposons notre analyse. Laissons les pratiques aux autres, prenons le diagnostique kinésithérapique à bras le corps et allons dans cette voie. Oui il faut changer notre mode de fonctionnement, oui il faut changer notre mode d’actions, oui il faut changer l’organisation de nos cabinets, oui il faut changer notre mode de pensées. Mais si nous restons sur « revalorisons la lettre clé », nous n’avancerons pas.
Le système conventionnel n’est pas une fin en soi. Nous avons beaucoup d’opportunités qui nous sont offertes, saisissons les. Mais là encore, si nous n’informons pas les kinésithérapeutes, comment pourraient ils le savoir ?
Travaillons autrement. Gagner plus en travaillant moins, c’est possible.
Les NMR, saisissons les !
Petite idée juste comme ça au passage.
Les médecins touchent un peu plus de 9000€ de ROSP et forfait structure.
Imaginons, même si à titre personnel je reste peu enclin aux ROSP (à lire ici), que nous demandions la même chose…
Ne rêvons pas, basons nous sur la moitié.
4500€ annuels, c’est 10% d’augmentation directe, 375€ mensuels, 18.75 journaliers soit une augmentation d’environ 0.75€ par patient (base 25 patients par jour), quelque soit l’acte.
Après il est certain que vu l’investissement actuel des kinésithérapeutes dans la santé publique, il ne va pas être aisé d’obtenir de ROSP…
Investissons les MSP et les CPTS, là aussi les rémunérations existent, il suffit d’aller les chercher. C’est sur cela change du confort conventionnel habituel. Mais soyez surs que si nous n’y allons pas, les autres iront à notre place. Et ne venons pas pleurer que des ostéopathes cet des APA se retrouvent dans des CPTS et pas nous ! C’est de notre faute si nous n’y allons pas.
Devenons opportunistes
Fini le confort « je me lève le matin, j’ai 25 patients à voir, tout va bien ».
Il faut aller là où est l’argent, et l’argent est dans les missions de santé publique et dans ses objectifs.
À l’heure où certains se demandent si il faut définir des spécialités de kinésithérapie, la réponse est là devant nous depuis 10 ans. C’est l’état qui défini les priorités pas nous. Si nous travaillons à l’inverse de ce que l’état attend de nous, alors oui nous n’avons vraiment rien compris.
Nous devons nous former au gré de la santé publique et non pas nous former et demander à la santé publique de s’adapter à nos pratiques…
Supprimons les IFMK, passons réellement et entièrement à un système universitaire.
Les IFMK respirent tout sauf l’avenir.
Soyons objectifs sur nos patientèles, sur nos pratiques et sur nos cabinets
Entre les traitements de quasi confort, les traitements n’ayant pas de bénéfice scientifique et en dehors des recommandations de la HAS (oseront nous un jour parler vraiment des bronchiolites ?), les patients qui perdent leur temps entre ultrasons, parafango, laseromachin, ondedetruc…
Demandons à l’ordre d’arrêter de gaspiller notre argent et de nous faire un vrai guide de pratiques établies et validées.
Supprimons les traitements inutiles, convertissons les en temps non conventionnel, vous verrez, cela vaut le coup !
Apprenons à organiser nos cabinets
Nous l’avons vu pendant la crise, trop de cabinets ne sont pas stables économiquement parlant.
Comment expliquer que chaque praticien n’ait pas à minima 3 mois de trésorerie devant lui ?
Savons-nous seulement ce qu’est la trésorerie ?
Connaissons nous tous les statuts possibles pour notre exercice (SEL, SASU, BNC, micro…), leurs avantages et leurs inconvénients, connaissons nous seulement notre taux d’investissement ou ce que nous coûtent nos formations et ce que cela représente dans notre comptabilité ?
Nous devons toutes et tous nous former à la gestion économique de notre entreprise qu’est notre cabinet.
Il est impératif d’apprendre à gagner de l’argent avec notre outil de travail. Nous gagnerons plus en optimisant notre outil de travail qu’auprès des négociations conventionnelles !
Devenons actifs de notre fiscalité et arrêtons de subir le système.
Nous devons demander aux IFMK (oui je veux qu’ils disparaissent, mais cela n’arrivera pas, trop d’intérêts en jeu) d’installer des cours de gestion dignes de ce nom. Nous devons aussi demander à ce que le DPC et le FIFPL prennent en charge les formation continues dédiées à la gestion de cabinet.
L’entreprise individuelle libérale est un non sens économique arrivé à un certain niveau pour celui qui a pris le temps de l’étudier.
Sincèrement, cela ne vous intéresse pas de gagner plus en ne travaillant pas une seconde supplémentaire ?
En allant même un peu plus loin, nous pourrions demander au diplômés étrangers de passer un test de connaissance de gestion et de législation spécifique au système français. Cela limiterait peut être un peu le nombre de candidat à l’équivalence…
Peut être aussi devons nous revoir les conditions de représentativité des kinésithérapeutes ? (À lire ici)
Toujours avec cet objectif de rajeunir nos élites et les gens qui « décident » dans les syndicats.
Arrêtons de nous comparer aux autres, chaque profession a sa spécificité d’exercice. Ceux qui s’identifient aux médecins n’ont pas compris que nous ne sommes pas médecin, eux sont considérés comme utiles, pas nous. Ceux qui s’identifient aux orthophonistes n’ont pas compris qu’elles n’ont qu’un seul syndicat, un taux de syndicalisation défiant toute concurrence et une démographie maîtrisée dans une enveloppe budgétaire tout aussi maîtrisée, tout l’inverse de nous.
Demandons au CMK de s’investir des problématiques de notre profession. Demandons une liste des pratiques ayant fait leurs preuves avec une vraie lecture critiques des études disponibles.
En conclusion, notre ordre est dans l’erreur, nos syndicats sont dans l’erreur, nos écoles et notre CMK sont dans l’erreur. Pour faire court, tout notre système représentatif est dans l’erreur.
Nous allons dans une seule direction, celle du mur !
Nous avons au moins 10 ans de retard sur de nombreuses problématiques et défendre corps et âmes un système qui n’existe déjà plus est une perte de temps et d’énergie.
Merci à tous les acteurs du monde kinésithérapie de nous faire perdre du temps…
Vincent Jallu
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Les élections de la CARPIMKO sont enfin terminées.
Oui, ENFIN !
Nous avons vu pendant cette période électorale une quantité de messages nous expliquants que nous sommes de mauvais kinésithérapeutes car nous ne nous syndiquons pas et surtout que nous ne votons pas !
Par contre je n’ai vu aucun message dire « les candidats et les syndicats ont ils fait en sorte que nous nous intéressions à cette campagne ? ». Clairement non.
C’est toujours la faute de la base, jamais de celle de ceux qui nous représentent.
Phénomène de société
Nos responsables ont ils seulement regardé notre société actuelle ?
N’a-t-on pas battu les records d’abstention aux présidentielles et aux législatives ?
Le système de votation n’est-il pas simplement à bout de souffle en France ?
On nous a martelé que la CNAM et le gouvernement « regardaient » avec attention les résultats de ces élections pour les négociations conventionnelles.
Et bien personnellement, je n’y crois pas ! Et si nos négociateurs se laissent embobiner par ce genre de discours…
Tout ceci n’est qu’une farce d’un jeu politique sans intérêt.
Les élections du conseil de l’ordre, quel pourcentage ? 4,54%
Les élections du collège des libéraux de la caisse de retraite des médecins en 2021 ? 18,98% (était à 32,70% en 2015)
Les orthophonistes si uni(e)s et au taux de syndicalisation pharaonique ? 16,16%, moins bien que nous
Les élections des URPS ? 25,21%, pourtant seule élection représentative et en augmentation de participation mais pas de considération supplémentaire ! Cherchez l’erreur !
Est-ce que pour autant cela a changé quoi que ce soit ? Non.
Il faut arrêter de stigmatiser les kinésithérapeutes. Ils ne votent pas car c’est la tendance sociétale et que la confiance dans le système de gouvernance à tous niveau n’est plus.
Le français ne vote plus, il est donc logique que le kinésithérapeute ne vote plus non plus.
Par ailleurs, nos trois syndicats ont des élus à la CARPIMKO depuis 3 ans et pourtant nous n’en entendons jamais parler, sauf 15 jours avant les élections ! Et avec ça vous voulez réellement que nous nous y intéressions ? Soyons sérieux…
Même dans les professions de foi de certains candidats des inexactitudes pour ne pas dire des erreurs ou même des mensonges qualifiés, réduisant l’intérêt que l’on pourrait apporter à ce scrutin à peau de chagrin.
Soyons objectifs, les actuelles orientations politiques du système de santé sont définis depuis MaSanté2022, c’était en 2018. La fin de la lettre clé, les nouveaux modes d’exercice, de participation, de rémunération, tout est écrit depuis des années et bien avant 2018.
Et là, on nous fait croire, comme par magie, qu’avec un taux de participation élevé dans un élection d’une structure qui n’est pas considérée comme représentative et qui est vouée à potentiellement disparaitre, cela va changer les choses ? Soyons sérieux…
Les tutelles ne nous considèrent pas et ce n’est pas un taux de participation qui y changera quoi que ce soit.
Votez c’est facile qu’ils disaient !
Et bien non, la procédure de vote a été catastrophique.
La personne motivée trouvera cela toujours facile.
Mais si l’on veut faire adhérer à une idée, c’est vers les non motivés qu’il faut se tourner.
Tout d’abord retrouver son numéro d’affilié ! Voilà typiquement comment perdre la moitié des votants, alors qu’il aurait été si facile de l’indiquer dans le courrier reçu…
Ensuite un moyen de communication pour le code temporaire, je n’ai pas vraiment compris à quoi servait cette étape… Double authentification ? Quel intérêt quand on ajoute manuellement un numéro de téléphone ou un courriel sans que celui-ci ne soit vérifié en amont ? Étape totalement inutile.
Enfin nous accédions à la liste des candidats ! Heureux de voir pour qui nous votions. Car là encore grande nouveauté, aucune promesse de foi en amont des élections. L’occasion de quelques découvertes, entre ceux qui prônent le non cumul de mandat que quand ça les arrange, ceux qui devraient être dans le collège des retraités, ceux qui ne savent même pas ce qu’est la CARPIMKO et qui racontent n’importe quoi dans leur profession de foi…
Voilà la réalité. À l’instar de la campagne présidentielle, il n’y a eu aucun débat ni aucune confrontation d’idées. Et bien si nous sommes de mauvais kinésithérapeutes car nous ne votons pas, il y avait alors de mauvais candidats qui n’ont pas su ou voulu débattre.
Je passe les trop nombreuses incohérences de ceux qui n’ont pas reçu le courrier pour le vote, de l’assistance courriel et téléphonique injoignable, de ceux qui n’étaient pas à jour de cotisation et qui ne le savaient même pas… (au passage, un grand merci aux gens de l’assistance et aux gens des syndicats qui ont aidé grand nombre de confères et consoeurs à pouvoir enfin voter).
Je pense sincèrement que le conseil d’administration de la CARPIMKO devrait se poser quelques questions quant à l’organisation même de ces élections et corriger le tir de manière drastique.
Conclusion
Avons nous vu un seul débat sur le sujet de la CARPIMKO durant cette campagne ? Un vrai débat. Tous les candidats réunis exposant leur vision et échangeant sur la thématique en confrontation d’idées ?
Des échanges sur la manière d’administrer la CARPIMKO ? Des débats sur l’évolution sociale qu’est la notre notre ? Est-ce que l’on a abordé les possibles changements liés aux nouveaux statuts d’entrepreneur individuel ? Est-ce que l’on a abordé la redistribution des tables de mortalité et du nombre de cotisants suite à la période COVID ? Avons nous seulement vu être abordé un sujet de fond ?
En bref, avez vous vu autre chose que « votez sinon c’est pas bien » ?
Merci au kinésithérapeutes qui ont voté, merci aussi à ceux qui n’ont pas voté car même si vous ne voutez pas, sans vous la CARPIMKO n’existetait pas et enfin merci à nos élus qui vont nous représenter.
Vincent Jallu
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Grande nouvelle dans le monde kinésithérapie.
Nous avons donc désormais 3 syndicats représentatifs. Alizé, la FFMKR et le SNMKR.
Est-ce une bonne nouvelle ?
Dans l’absolu oui. Il n’y aura plus de dualité entre deux syndicats et nous pouvons espérer que ce ménage à trois soit profitable aux négociations.
Même si fondamentalement le système conventionnel est en fin de vie et que ce que l’on appelle « négociations » n’en sont pas réellement, apporter un peu d’équilibrage ne fera pas de mal.
Nous allons peut être avoir de nouvelles idées. Alizé qui joue habituellement au Calimero va pouvoir démontrer toute sa force vive et comment son conseil d’administration compte appliquer ses propositions, comment revaloriser notre rémunération, comment simplifier notre tarification, comment empêcher la mise en place des forfaits de soins, comment faciliter les démarches administratives etc...
Nous allons enfin passer du « je suis contre » au « voilà mes idées » et au « nous avons réussi à »...
Dans la pratique ?
Comme nous venons de le voir, nous allons passer du temps des belles paroles au temps des actes.
Le plus gros challenge d’Alizé va être de tenir ses promesses.
En premier lieu, nous allons voir si ils vont signer ou non la convention et le fameux avenant 5.
Soit ils ont le courage de tenir leur parole, soit…
D’ailleurs, ce ne serait pas la première fois qu’Alizé trahit ses engagements.
Si beaucoup d’entre nous n’ont pas eu la perception de cela, Alizé a trahi ses promesses de « travailler ensemble ». Son bureau national a montré ses capacités du sens de la stratégie et de la négociation… En s’alliant avec le SNMKR Alizé est devenu le grand perdant des élections. En effet 32% d’électeurs, 12% de présidences. Au passage félicitations au SNMKR qui, lui, a très bien mené sa barque.
L’autre réalité est l’appât du gain et du pouvoir. J’attends toujours que les élus d’Alizé respectent leur parole. Ils ont pris l’engagement de ne pas cumuler les postes URPS/ordre. Quand vont ils démissionner de l’un ou de l’autre ?
Les promesses c’est beau… Les actes c’est mieux, mais il faut être un peu plus qu’un beau parleur pour avoir le courage de ses promesses. Nous avons avec eux tristement l’habitude du « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais »…
Ce qui ne laisse rien présager de bon pour l’avenir de la représentativité.
Dans tous les cas, le seul gagnat va être la tutelle, diviser pour mieux règner est de mise...
La représentation des kinésithérapeutes, essentielle
L’acte le plus important qu’Alizé va devoir accomplir c’est de trouver des représentants dans les départements.
Des représentants fiables, compétents, formés, volontaires et assez courageux pour tenir l’engagement de 5 années de représentativité.
Et là, les problèmes vont commencer.
Encore une fois, vous n’avez certainement pas été au courant, mais une fois les élections terminées, les négociations internes aux URPS ont débuté.
Et quelle ne fut pas la surprise de voir dans certaines régions des élus dire ouvertement « je me suis présenté, mais en fait, je ne veux pas vraiment y aller ». Sur des listes de plus de vingt personnes, seule deux ou trois étaient finalement réellement volontaires...
Quelle surprise aussi de voir des élus, « envoyés au charbon » sans même avoir eu quelconque information sur là où ils allaient et comment cela allait se dérouler. Les candidats n’ont pas été formés ni même informés. Mieux encore certains ne se connaissaient même pas avant l’assemblée constitutive de l’URPS. Quelle volonté commune les anime, quelles idées partagent ils ?
Je me pose sérieusement la question de combien seront encore là dans 5 ans…
Allez-vous accepter d’être représenté et défendu devant les instances de votre CPAM par quelqu’un qui n’a aucune connaissance de ces mêmes instances et dont le seul discours sera « hou là là, je suis contre » ?
Le problème est connu de longue date. Mais le président d’Alizé a continué de s’entêté dans sa folie communicative sans jamais considérer les problèmes de fond. L’avidité politique a primé sur la vraie représentation des kinésithérapeutes. Et aujourd’hui ce sont ces mêmes kinésithérapeutes qui vont en subir les conséquences. Triste réalité.
Conclusion
Le ménage à trois aurait pu être une magnifique nouvelle. Mieux encore, nous aurions pu commencer à réfléchir à un structuration de nos syndicats un peu différente. Réunir les trois bannières sous un seul drapeau commun.
Une seule entité représentative, la réunion des forces vives.
Malheureusement les trahisons idéologiques et les promesses intenables les appâts politiques et financiers font que, à peine élu, Alizé s’isole déjà et est toujours confronté aux même problématiques.
Les pauvres kinésithérapeutes que nous sommes n’ont finalement gagné que de belles paroles et une nouvelle représentation au rabais.
Vincent Jallu
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