Nuages

La Profession

Vous trouverez ici, des conseils pratiques ou administratifs, des techniques, des astuces au quotidien...
Avenant 7, et maintenant ?
article à venir...
 
 
 
 
 
Avant que nos syndicats ne nous prennent pour des ânes, la vérité sur la réforme des retraite !
 
ou comment avoir une vision différente de la réforme des retraites.
 
Il y a du nouveau...
 
C'est en fanfare que l'on nous annonce l'accès direct aux kinésithérapeute... mais qu'en est il réellement ?
 
La position de nos représentants pour la manifestation du 16/09
 
 
Faisons le point sur notre actualité.
 
kesako ? Des forfaits qui vont tuer l'exercice libéral, rien que cela.
 
Le début de la fin...
 
Quelques surprises !
 
450€ pour un examen obligatoire en Dry Needling
 
Mais nous, avons nous changé ?
 
Analyse des propositions (si l'on peut appeler cela ainsi...)
 
Savez-vous ce qu'est un CNU et à quoi il sert ? 
 
Revers sans précédent pour notre ordre.
 
Forfaits d'actes ou forfaits globaux, ils arrivent.
 
Pourquoi elles vont se transformer et ce qui nous attend vraiment.
 
Même l'UNCAM n'en veut pas !
 
Le vieux serpent de mer resurgit.
 
Ou comment nos dirigeants se terrent dans un silence sans nom
 
Elle arrive...
 
C'était tellement prévisible.
 
Analyse aussi brève que possible du plan Macron pour la santé d'ici à 2022
 
C'est à se demander si l'on ne voudrait pas que l'on en soit !
 
Voyons ce qui se prépare...
 
Le point sur le Master
Attention au mélange des genres...
 
Pourquoi il faut y aller et voir que cela ne sert à rien !
 
Propositions du conseil d'état
Enfin une avancée sur la communication en santé !
 
Essayons de rester objectifs sur notre situation
 
Nos amis médecins en font l'amer expérience !
 
L'universitarisation se précise. Et pendant ce temps là, d'autres croient au père Noël.
 
Une vision différente de ce qu'est l'ONDAM...
 
Lorsque l'on parle morale, déontologie... 
 
Permier Label qualité en masso-kinésithérapie. Le SNMKR a très bien mené ce dossier.
 
Comme souvent, c'est au détour d'une brève que l'on découvre une triste réalité.
 
Attention au piège !
 
Le stratagème parfait.
 
Un article en 3 parties.
 
C'est fait, le gouvernement a officiellement désavoué l'ordre !
 
Comment cela pourrait influencer notre profession...
 
Et si nous essayions de grandir un peu ?
 
Et pendant ce temps là...
 
Une problématique complexe.
 
Encore une attaque directe...
 
Que faut faire maintenant ?
 
Dans la plus grande indifférence, notre ministre nous a encore poignardé. 
 
ou la fin du système libéral !
 
Pourquoi je ne signerais pas si j'en avais la possibilité...
 
La parution du projet de loi de financement de la sécurité sociale va finir par m'achever !
 
Suite à l'annonce du premier ministre, je suis tout sauf rassuré !
 
La lettre clé vit ses derniers instants.
 
Il ne se passe jamais rien !
 
Comme si cela allait résoudre les problèmes.
 
Parution des décrets concernant le passage en catégorie A des masseurs-kinésithérapeutes salariés.
 
Mais non rassurez vous...
 
Peut-on réellement forcer les gens à aller s'installer là où ils n'ont pas envie ?
 
Là encore, préparons l'avenir...
 
Résultat de la magnificiente enquête du SNMKR...
 
Il y a des jours...
 
Pourquoi si je pouvais le faire, je ne signerais pas cet avenant.
 
Oui... mais...
 
Soyez à la pointe des technologies...
 
Préparons nous...
 
Madame la ministre, et la prévention ?
 
À quand un alignement des conditions de congés maternité ?
 
Article connexe entre les catégories "les idées" et "la profession". Et vous ? Que proposeriez vous pour les négociations ?
 
Dans la lignée du comparatif européen des tarifs, évaluation du système de santé français par The Lancet
 
Même ne cherchant bien, nous sommes bons derniers de ce comparatif !
 
Parution au bulletin officiel du ministère de la santé d'une patate chaude pour le nouveau gouvernement !
 
Félicitations à l'équipe de madame Touraine qui a réussi à museler les syndicats médicaux et paramédicaux.
 
L'état des lieux de la profession par Didier Lantz.
 
Première partie, état de lieux.
Seconde partie, les moments clés où tout à basculé
Troisième et dernière partie, les solutions possibles...
 
Ou comment organiser un déconventionnement "partiel".
 
Et si on parlait tarifs ?
Et oui, et si on étudiait un peu ce qui s'est passé depuis 20 ans concernant l'évolution tarifaire de notre profession ?
 
C'est une question qui revient souvent et pourtant peu de professionnels savent correctement gérer ces impayés.
 
Nos amis chirurgiens dentistes ont largement bataillé sur ce sujet. Oui, nous pouvons diffuser de la musique au sein du cabinet. Mais attention aux pièges.
 
L'échoscopie est un domaine très intéressant, mais attention à rester à notre place... 
 
Un point sur ce qui est autorisé ou non.
 
 
 
 

à venir (dans un ordre non exhaustif !)...

les négociations conventionnelles

le tarif d'autorité

les contrôles

la requalification des actes

les urps

les maisons de soin, de santé, pluridisciplinaires...

Les négociations conventionnelles sont arrivées à leur terme et bon nombre d’entre nous semble dépité et déçu par nos syndicats.

Comme si, le simple fait de demander quelque chose allait obligatoirement être accepté et comme si nous n’avions aucune limite de négociations.

Je ne me répèterais pas mais depuis très longtemps sur ce blog, j’ ai averti de la non revalorisation de la lettre clé, de la modification des conditions d’exercices et des changements profonds en route pour notre profession. Nous devons réfléchir autrement et se dire que la tarification à l’acte est en voie d’extinction.

Si beaucoup préfèrent faire l’autruche et croire que l’on peut changer les choses, tant mieux. Je préfère dépenser mon énergie à ne pas courir derrière des chimères.

 

Et si personne ne l’a remarqué, le budget de la sécurité sociale a été acté au 49-3. Et à ce jour, il a été utilisé 5 fois !

Vous pouvez donc écrire à vos députés ou sénateurs, cela ne sert à rien ! Et au passage pensez bien à regarder comment votre député a voté, car il est très facile de dire « oui, oui, je vous ai entendu » et de voter l’inverse quelques jours plus tard…

 

Le fait est que depuis quelques temps avec l’avancée des négociations conventionnelles, nous voyons une vague de contestation monter. Nous avons même vu une partie de cette vague se syndiquer. Malheureusement, cette action n’a parfois pas été faite pour de bons motifs.

Beaucoup pensent que tous les kinésithérapeutes pensent comme eux. Et il pensent aussi que le fait d’être dans un syndicat va faire en sorte que leur voix soit portée d’avantage que celle des autres…

Ne jamais oublier que Face de Bouc n’est pas le reflet de notre profession.

 

Et bien non, un syndicat c’est une démocratie. On s’y rassemble, on en discute, on en débat au sein des départements, et surtout, on y vote.

 

Il est important de faire un point sur l’organisation démocratique dans chaque syndicat et de voir comment la signature ou la non signature sera portée.

 

Démocratie syndicale

Chez Alizé, « une poignée d’administrateurs ne doit pas prendre des décisions pour tous ». Ils utilisent ainsi une plateforme de vote ouverte à tous, syndiqués ou non.

Cependant l’arbre décisionnaire n’a jamais été dévoilé. Nous ne savons pas combien de votants sont nécessaires, est-ce que les règles de base de statistiques sont respectées (échantillonnage, représentativité de l’échantillon, intervalle de confiance…) ni l’action de administrateurs en finalité.

Nous n’avons pas non plus l’assurance que la plateforme n’autorise pas des personnes non kiné ou même des doublons à s’inscrire (les personnes avec 2 ADELI exerçants sur deux départements pouvant s’inscrire deux fois, c’est du vécu). Ceux qui se sont inscrits une fois avec leur Adeli et une autre avec leur RPPS ont aussi double vote (c’est du vécu aussi !). Cette plateforme de vote a donc déjà ses propres limites et la fiabilité n’est pas au rendez-vous.

 

De plus, malheureusement nous l’avons vu il y a peu, quand 66% de votants voulaient signer, le conseil d’administration d’Alizé a balayé du revers de la main ce vote.

 

Chez Alizé c’est donc bien une poignée d’administrateurs qui décide pour tous.

 

À la FFMKR, le fonctionnement est clairement établi mais parfois la chaine décisionnaire est difficile à appréhender.

En effet la FFMKR est une fédération de syndicats départementaux. Il y a donc une petite centaine de syndicats départementaux et une fédération qui englobe l’ensemble de ces syndicats.

Chaque adhérent de chaque syndicat départemental où il est inscrit va voter en assemblée générale de son syndicat. Les propositions sont donc débattues, argumentées et votées.

À l’issue de ce vote, chaque syndicat départemental va aller porter le résultat du vote de ses adhérents lors d’un congrès de la fédération. À l’issue du congrès la majorité des pour ou des contre l’emportera dictant ainsi la conduite des représentants fédéraux engagés dans la négociation conventionnelle. À la FFMKR haque adhérent a donc une voix dans un système de vote en cascade.

 

Au SNMKR, là les choses sont encore plus simples et clairement établies. Les adhérents sont consultés directement par le bureau national et à l’issue le choix est porté. Au SNMKR chaque adhérent a donc une voix en vote direct.

Chaque département a par ailleurs la liberté d’organiser une réunion d’information et de débats.

 

L’ordre dans tout ça ?

L’ordre n’est pas un syndicat et ne participe pas aux négociations conventionnelles au sens propre du terme.

L’ordre vérifiera la bonne confraternité du texte. Son avis n’étant que consultatif.

D’ailleurs lors des dernières négociations son avis a été totalement ignoré.

 

Et je ne le dirais jamais assez, mais la politique menée par notre CNO, qui nous a demandé de fermer nos cabinets alors que le système de santé avait besoin de nous, a grandement participé à la destruction de notre image tant auprès des tutelles que du grand public.

 

Surtout restons immobiles sur nos positions !

Le monde médical qui nous entoure avance. Avec ou sans nous. Il ne vous plait pas ? Très bien, vous en avez le droit, mais sachez qu’il avance. Toujours avec ou sans nous.

 

Vous voulez que votre voix soit portée ? Syndiquez vous. Mais attention, n’oubliez jamais que à titre individuel vous n’êtes pas la majorité et qu’il faut donc se conforter à la majorité même si celle-ci ne vous plait pas.

La démocratie c’est confronter des idées et se plier face à la majorité.

 

Est-ce que nous allons « sacrifier » les futurs étudiants ?

Si vous ne le savez pas les négociations actuelles voient émerger un gros volet démographie-zonage-contraintes d’installation.

Et on parle de deux années obligatoires en sortie de diplôme (pour les futurs étudiants, pas ceux déjà en formation) en zone sous dotée ou en salariat.

Est-ce acceptable ? Je ne sais pas. Ce que je sais par contre c’est que les étudiants qui seront concernés sont encore au lycée et donc « signerons » pour s’engager dans notre profession en toute connaissance de cause. Contrairement aux médecins dont la 4e année d’internat entrera en vigueur dès 2023, nous avons cette « chance » de ne pas impacter nos actuels étudiants.

Les médecins, ils ont voulu s’opposer, ils ont perdu, par voie législative et en dehors de toutes négociations à grand coup de 49-3 !

Vous voulez la même chose pour nous ? Moi non…

 

Par contre oui, je préviens à l’avance les cabinets qui ne vivent que de remplaçants et autres assistants, il va falloir vous adapter car en 2027 et pendant 2 ans, cela va être compliqué pour vous. 

Mais là encore, nous sommes la dernière profession à « utiliser » et je dit bien « utiliser » les remplaçants et les assistants tel que nous le faisons. Et il faudra peut être mettre un grand coup de pied là dedans un jour…

 

Quel est le risque de ne pas signer ?

Pour faire court et simple, vu le contexte politique actuel (49-3 à volonté, aucune écoute du gouvernement, des idées figées et aucun recul significatif face aux mouvements d’ampleur) il existe un risque non négligeable de se retrouver avec les contraintes mais sans les augmentations.

Voilà, tout est dit. C’est le risque.

Passage en force par voie législatives et aucune augmentation actée avant 2027. Car oui, notre convention courre jusqu’en 2027.

 

"Ne signons pas et facturons des dépassements"

Depuis quelque jours nous n’entendons plus que cela. « Faisons du dépassement d’honoraires ».

Si je suis très partisan d’une pratique hors nomenclature, je suis très mitigé face à une pratique de dépassement d’honoraires.

 

De plus, le DE ou le HN répondent à des spécifications administratives particulières et je pense que toutes celles et ceux qui auront au contrôle de dame sécu s’en mordront les doigts.

 

N’oubliez pas non plus que vous ne facturerez pas sur les ald, cmu, at, ame… Déjà 30% de facturation en moins. Vous ne facturerez pas non plus en Ephad et autres interventions en structures. Vous ne facturerez pas non plus vos patients les plus nécessiteux.

Au final ce seront toujours les mêmes qui payent, la classe moyenne…

Et surtout n’oubliez pas que sur ces « dépassements » vous aurez 10% d’urssaf en plus.

Au final, les 3€ par séance que vous aurez ajouté seront bien moins rémunérateurs que les augmentations prévues. Mais au passage vous aurez, socialement, participés à l’appauvrissement de votre propre classe sociale. Sans même parler de la totale inégalité sur le territoire.

 

Donc non, ce n’est pas une action raisonnable. 

 

Mon avis sur la question

Ceux qui me lisent régulièrement le savent, je suis partisan d’une régulation démographique forte et de l’interrogation de la pertinence des soins ainsi que de la prise en charge qualitative et non quantitative.

Nous ne pouvons pas rester avec un kinésithérapeute tous les cent mètres dans certaines régions et un tous les vingt kilomètres dans d’autres. Nous ne pouvons pas non plus laisser la surconsommation de soins gambader dans les zones surdotées. Et nous ne pouvons pas laisser les professionnels prodiguant des soins inutiles et sans pertinence. 

Tant que nous n’avancerons pas sur notre auto-critique, nous ne serons jamais considérés par les tutelles. 

 

L’enveloppe proposée par la CNAM est la plus importante proposée depuis très longtemps. Et dans le contexte économique actuel, je ne pense pas que nous ayons le luxe de refuser.

Les contraintes d’installation ? De toutes façons elles seront votées au 49-3.

Donc essayons de faire au mieux sur ce point mais ne refusons pas les avancées budgétaires.

Le calendrier proposé n’est pas optimal et ne me plait pas mais il faudra faire avec.

 

Ceux qui pensent que nous pouvons refuser, alors que nous avons 6% d’inflation sur 2022, une réforme des retraites qui passera au 49-3 et dont nous ne savons rien aujourd’hui, et une énorme incertitude sur notre niveau de vie à venir, ceux là doivent certainement être trop riches pour refuser.

 

Conclusion

Ne vous syndiquez pas pour de mauvaises raisons. Ne vous syndiquez pas car vous êtes leurrés par les belles promesses de certains.

Petit message au passage aux syndicalistes qui s’étonnent des contestations et qui pleurnichent dans leur coin parce qu’ils ont beaucoup travailler et que c’est trop injuste d'être critiqué, on récolte ce que l’on sème.

Lorsque l’on ment aux kinésithérapeutes pendant des années avec des propositions intenables, il n’y a rien d’étonnant à ce que le jour où l’on retourne sa veste cela se passe mal… Et si vous n’avez pas les épaules pour encaisser la critique, arrêtez le syndicalisme, ce n’est pas fait pour vous.

 

Syndiquez vous car vous avez compris comment fonctionne le syndicat dans lequel vous souhaitez aller et ne soyez pas surpris que tout le monde ne partage pas votre avis.

Intéressez vous à la bonne gestion d’un cabinet, arrêtez les dépenses inutiles, intéressez vous à l’exercice coordonné, il y a de l’argent à prendre. Devenez plus opportunistes et meilleurs gestionnaires.

 

Je ne cesserais de le dire, nous devons changer de paradigme et aller vers autre chose. Nous sommes des professionnels de l’adaptation et nous ne savons pas nous adapter nous mêmes, paradoxal non ?

Et quoi qu’il arrive, cela se fera avec nous ou sans nous.

Le père noël c’est pour bientôt, mais pourra-t-il vous apporter la lune si vous lui demandiez ?

 

Vincent Jallu

Les élections de la CARPIMKO sont enfin terminées.

Oui, ENFIN !

Nous avons vu pendant cette période électorale une quantité de messages nous expliquants que nous sommes de mauvais kinésithérapeutes car nous ne nous syndiquons pas et surtout que nous ne votons pas !

 

Par contre je n’ai vu aucun message dire « les candidats et les syndicats ont ils fait en sorte que nous nous intéressions à cette campagne ? ». Clairement non.

C’est toujours la faute de la base, jamais de celle de ceux qui nous représentent. 

 

Phénomène de société

Nos responsables ont ils seulement regardé notre société actuelle ?

N’a-t-on pas battu les records d’abstention aux présidentielles et aux législatives ?

Le système de votation n’est-il pas simplement à bout de souffle en France ?

 

On nous a martelé que la CNAM et le gouvernement « regardaient » avec attention les résultats de ces élections pour les négociations conventionnelles.

Et bien personnellement, je n’y crois pas ! Et si nos négociateurs se laissent embobiner par ce genre de discours… 

Tout ceci n’est qu’une farce d’un jeu politique sans intérêt. 

 

Les élections du conseil de l’ordre, quel pourcentage ? 4,54%

Les élections du collège des libéraux de la caisse de retraite des médecins en 2021 ? 18,98% (était à 32,70% en 2015)

Les orthophonistes si uni(e)s et au taux de syndicalisation pharaonique ? 16,16%, moins bien que nous

Les élections des URPS ? 25,21%, pourtant seule élection représentative et en augmentation de participation mais pas de considération supplémentaire ! Cherchez l’erreur !

Est-ce que pour autant cela a changé quoi que ce soit ? Non.

 

Il faut arrêter de stigmatiser les kinésithérapeutes. Ils ne votent pas car c’est la tendance sociétale et que la confiance dans le système de gouvernance à tous niveau n’est plus.

Le français ne vote plus, il est donc logique que le kinésithérapeute ne vote plus non plus.

Par ailleurs, nos trois syndicats ont des élus à la CARPIMKO depuis 3 ans et pourtant nous n’en entendons jamais parler, sauf 15 jours avant les élections ! Et avec ça vous voulez réellement que nous nous y intéressions ? Soyons sérieux…

Même dans les professions de foi de certains candidats des inexactitudes pour ne pas dire des erreurs ou même des mensonges qualifiés, réduisant l’intérêt que l’on pourrait apporter à ce scrutin à peau de chagrin.

 

Soyons objectifs, les actuelles orientations politiques du système de santé sont définis depuis MaSanté2022, c’était en 2018. La fin de la lettre clé, les nouveaux modes d’exercice, de participation, de rémunération, tout est écrit depuis des années et bien avant 2018.

Et là, on nous fait croire, comme par magie, qu’avec un taux de participation élevé dans un élection d’une structure qui n’est pas considérée comme représentative et qui est vouée à potentiellement disparaitre, cela va changer les choses ? Soyons sérieux…

 

Les tutelles ne nous considèrent pas et ce n’est pas un taux de participation qui y changera quoi que ce soit.

 

Votez c’est facile qu’ils disaient !

Et bien non, la procédure de vote a été catastrophique.

La personne motivée trouvera cela toujours facile.

Mais si l’on veut faire adhérer à une idée, c’est vers les non motivés qu’il faut se tourner.

Tout d’abord retrouver son numéro d’affilié ! Voilà typiquement comment perdre la moitié des votants, alors qu’il aurait été si facile de l’indiquer dans le courrier reçu…

Ensuite un moyen de communication pour le code temporaire, je n’ai pas vraiment compris à quoi servait cette étape… Double authentification ? Quel intérêt quand on ajoute manuellement un numéro de téléphone ou un courriel sans que celui-ci ne soit vérifié en amont ? Étape totalement inutile.

 

Enfin nous accédions à la liste des candidats ! Heureux de voir pour qui nous votions. Car là encore grande nouveauté, aucune promesse de foi en amont des élections. L’occasion de quelques découvertes, entre ceux qui prônent le non cumul de mandat que quand ça les arrange, ceux qui devraient être dans le collège des retraités, ceux qui ne savent même pas ce qu’est la CARPIMKO et qui racontent n’importe quoi dans leur profession de foi…

Voilà la réalité. À l’instar de la campagne présidentielle, il n’y a eu aucun débat ni aucune confrontation d’idées. Et bien si nous sommes de mauvais kinésithérapeutes car nous ne votons pas, il y avait alors de mauvais candidats qui n’ont pas su ou voulu débattre.

 

Je passe les trop nombreuses incohérences de ceux qui n’ont pas reçu le courrier pour le vote, de l’assistance courriel et téléphonique injoignable, de ceux qui n’étaient pas à jour de cotisation et qui ne le savaient même pas… (au passage, un grand merci aux gens de l’assistance et aux gens des syndicats qui ont aidé grand nombre de confères et consoeurs à pouvoir enfin voter).

Je pense sincèrement que le conseil d’administration de la CARPIMKO devrait se poser quelques questions quant à l’organisation même de ces élections et corriger le tir de manière drastique.

 

Conclusion

Avons nous vu un seul débat sur le sujet de la CARPIMKO durant cette campagne ? Un vrai débat. Tous les candidats réunis exposant leur vision et échangeant sur la thématique en confrontation d’idées ?

Des échanges sur la manière d’administrer la CARPIMKO  ? Des débats sur l’évolution sociale qu’est la notre notre ? Est-ce que l’on a abordé les possibles changements liés aux nouveaux statuts d’entrepreneur individuel ? Est-ce que l’on a abordé la redistribution des tables de mortalité et du nombre de cotisants suite à la période COVID ? Avons nous seulement vu être abordé un sujet de fond ?

En bref, avez vous vu autre chose que « votez sinon c’est pas bien » ?

 

Merci au kinésithérapeutes qui ont voté, merci aussi à ceux qui n’ont pas voté car même si vous ne voutez pas, sans vous la CARPIMKO n’existetait pas et enfin merci à nos élus qui vont nous représenter.

 

Vincent Jallu

Grande nouvelle dans le monde kinésithérapie.

Nous avons donc désormais 3 syndicats représentatifs. Alizé, la FFMKR et le SNMKR.

 

Est-ce une bonne nouvelle ?

Dans l’absolu oui. Il n’y aura plus de dualité entre deux syndicats et nous pouvons espérer que ce ménage à trois soit profitable aux négociations.

Même si fondamentalement le système conventionnel est en fin de vie et que ce que l’on appelle « négociations » n’en sont pas réellement, apporter un peu d’équilibrage ne fera pas de mal.

Nous allons peut être avoir de nouvelles idées. Alizé qui joue habituellement au Calimero va pouvoir démontrer toute sa force vive et comment son conseil d’administration compte appliquer ses propositions, comment revaloriser notre rémunération, comment simplifier notre tarification, comment empêcher la mise en place des forfaits de soins, comment faciliter les démarches administratives etc...

Nous allons enfin passer du « je suis contre » au « voilà mes idées » et au « nous avons réussi à »...

 

Dans la pratique ?

Comme nous venons de le voir, nous allons passer du temps des belles paroles au temps des actes.

Le plus gros challenge d’Alizé va être de tenir ses promesses.

En premier lieu, nous allons voir si ils vont signer ou non la convention et le fameux avenant 5.

Soit ils ont le courage de tenir leur parole, soit…

D’ailleurs, ce ne serait pas la première fois qu’Alizé trahit ses engagements.

 

Si beaucoup d’entre nous n’ont pas eu la perception de cela, Alizé a trahi ses promesses de « travailler ensemble ». Son bureau national a montré ses capacités du sens de la stratégie et de la négociation… En s’alliant avec le SNMKR Alizé est devenu le grand perdant des élections. En effet 32% d’électeurs, 12% de présidences. Au passage félicitations au SNMKR qui, lui, a très bien mené sa barque.

 

L’autre réalité est l’appât du gain et du pouvoir. J’attends toujours que les élus d’Alizé respectent leur parole. Ils ont pris l’engagement de ne pas cumuler les postes URPS/ordre. Quand vont ils démissionner de l’un ou de l’autre ?

 

Les promesses c’est beau… Les actes c’est mieux, mais il faut être un peu plus qu’un beau parleur pour avoir le courage de ses promesses. Nous avons avec eux tristement l’habitude du « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais »…

Ce qui ne laisse rien présager de bon pour l’avenir de la représentativité.

Dans tous les cas, le seul gagnat va être la tutelle, diviser pour mieux règner est de mise...

 

La représentation des kinésithérapeutes, essentielle

L’acte le plus important qu’Alizé va devoir accomplir c’est de trouver des représentants dans les départements.

Des représentants fiables, compétents, formés, volontaires et assez courageux pour tenir l’engagement de 5 années de représentativité.

Et là, les problèmes vont commencer.

Encore une fois, vous n’avez certainement pas été au courant, mais une fois les élections terminées, les négociations internes aux URPS ont débuté.

Et quelle ne fut pas la surprise de voir dans certaines régions des élus dire ouvertement « je me suis présenté, mais en fait, je ne veux pas vraiment y aller ». Sur des listes de plus de vingt personnes, seule deux ou trois étaient finalement réellement volontaires...

Quelle surprise aussi de voir des élus, « envoyés au charbon » sans même avoir eu quelconque information sur là où ils allaient et comment cela allait se dérouler. Les candidats n’ont pas été formés ni même informés. Mieux encore certains ne se connaissaient même pas avant l’assemblée constitutive de l’URPS. Quelle volonté commune les anime, quelles idées partagent ils ?

Je me pose sérieusement la question de combien seront encore là dans 5 ans…

 

Allez-vous accepter d’être représenté et défendu devant les instances de votre CPAM par quelqu’un qui n’a aucune connaissance de ces mêmes instances et dont le seul discours sera « hou là là, je suis contre » ?

 

Le problème est connu de longue date. Mais le président d’Alizé a continué de s’entêté dans sa folie communicative sans jamais considérer les problèmes de fond. L’avidité politique a primé sur la vraie représentation des kinésithérapeutes. Et aujourd’hui ce sont ces mêmes kinésithérapeutes qui vont en subir les conséquences. Triste réalité.

 

Conclusion

Le ménage à trois aurait pu être une magnifique nouvelle. Mieux encore, nous aurions pu commencer à réfléchir à un structuration de nos syndicats un peu différente. Réunir les trois bannières sous un seul drapeau commun.

Une seule entité représentative, la réunion des forces vives.

Malheureusement les trahisons idéologiques et les promesses intenables les appâts politiques et financiers font que, à peine élu, Alizé s’isole déjà et est toujours confronté aux même problématiques.

Les pauvres kinésithérapeutes que nous sommes n’ont finalement gagné que de belles paroles et une nouvelle représentation au rabais.

 

Vincent Jallu

Vous le savez certainement, nos trois syndicats représentatifs ont décidés de quitter la table des négociations lors de la dernière session de négociations conventionnelles.

Cela implique que les partenaires conventionnelles n’ont pas réussi à s’entendre.

Cela implique aussi que notre situation pourrait resté gelée pour encore au moins une année et que sans être devin, le prochain quinquennat risque d’être sur la même ligne de conduite que le précédent, donc autant le dire de suite, nous avons perdu un an.

 

Pourquoi en arrive-t-on là ?

À qui la faute ?

 

L’analyse de la faute est assez simple. La masso-kinésithérapie n’a jamais su faire preuve réellement de son efficacité, tant en termes de « techniques » que d’investissement au sein des politiques de santé publiques.

Nous l’avons vu pendant la crise sanitaire, entre « les cabinets doivent fermer » et la faible participation des kinésithérapeutes tant dans la pratique des tests que dans la vaccination, il ne faut pas être un expert de la santé publique pour vite s’apercevoir que la masso-kinésithérapie n’est pas au rendez-vous.

 

Comment contrecarrer cela ?

La réponse tient en une phrase.

Tant que nous n’aurons pas compris que nous devons montrer que nous sommes performants et indispensables dans le système de santé, nous n’avancerons pas.

Et puisque personne ne veut mettre les pieds dans le plat…

 

La faute aux syndicats

N’oublions pas que nos syndicats ont été avertis. Premièrement avec la politique de santé depuis ce dernières années, il fallait être sur une autre planète pour ne pas comprendre où nous allions. MaSanté2022 était très claire, et bien nous sommes en 2022 et le gouvernement a parfaitement tenu sa feuille de route.

Ensuite, la lettre de cadrage des dites négociations conventionnelles était elle aussi assez claire. Pleinement dans la ligne politique déjà connue, il fallait vraiment être candide pour croire que nous pourrions déroger à cela.

Depuis 5 ans nous aurions pu commencer à nous conformer à cette nouvelle mouvance de santé publique, sommes nous si incapables que cela pour nous adapter ?

Les kinésithérapeutes sont pourtant les mieux placés pour savoir ce qu’est l’adaptation, mais visiblement nous sommes les plus englués dans nos positions, incapable de nous conformer au monde changeant qui nous entoure !

Il est vraiment dommage de ne pas voir nos syndicats accompagner les kinésithérapeutes dans ce monde en mouvement. À la place, nos syndicats ont opté pour les deux ennemis de l’idéologie.

Le populisme et à la démagogie, les deux pires choses en matière de syndicalisme.

Nous avons même vu ce que soit disant « tout le monde attendait », la réunion des trois syndicats derrière la même bannière « revaloriser la lettre clé » !

Pour quel résultat ? Aucun… ha si, nous allons rester sans rien ou presque pendant encore un moment.

Merci aux syndicats de s’être réunis derrière une demande aussi pauvre idéologiquement parlant.

Ils doivent bien rire à la CNAM devant un tel blocus sans queue ni tête !

 

D’autant que la revalorisation de la lettre clé, soit on y connait vraiment rien en matière de santé publique, soit on a hiberné pendant quelques années, mais clairement, la lettre clé c’est fini.

Depuis 2011, date de création des ROSP, premier « nouveau mode de rémunération » ou NMR, le monde de la santé a changé.

Nous avons aujourd’hui 11 ans de retard sur ces NMR et que nous proposent nos syndicats ? S’engluer dans un fonctionnement dépassé et qui ne correspond plus en rien aux politiques de santé actuelles. Beau tableau !

 

La lettre clé c’est fini.

Je ne sait pas comment il faut le dire, comment le faire comprendre mais LA LETTRE CLÉ C’EST FINI !

Désolé de le dire ainsi, mais toutes celles et ceux qui défendent encore l’augmentation de la lettre clé présent leur temps et font croire à des chimères. Que l’on ne vienne pas se plaindre d’avoir 43 centimes en 2 ou 3 étapes lorsque l’on a pas vraiment compris que l’objectif n’était pas là.

 

La faute à l’ordre

Le premier garant de la profession est notre ordre.

Sauf que notre ordre passe plus de temps à promulguer des avis  « contre » certaines techniques que « pour » valoriser les pratiques qui devraient l’être.

 

Pour interdire et aller faire le beau devant le ministre ou dans la campagne présidentielle, l’ordre est fort.

Pour promouvoir la kinésithérapie, orienter dans les pratiques utiles, nécessaires et performantes, là il n’y a plus personne…

D’un autre côté il est toujours plus facile de faire le ménage chez le voisin que dans son propre camp, après c’est aussi une question de courage…

 

Comme déjà dit plus haut, « les cabinets doivent fermer », a été la pire décision de santé publique jamais entendue toutes professions confondues. Il fallait nous rendre utiles, l’ordre nous a rendu totalement inutile.

Et dire que les élus nationaux ont réélu la même équipe !…

 

La faute au CMK

Vous ne savez pas ce qu’est le Collège de la Masso-Kinésithérapie ?

C’est peut être parce qu’il ne sert à rien !

C’est pourtant c’est notre conseil national professionnel. Hé oui.

Voilà une instance qui pourrait avoir un rôle majeur dans la promotion des techniques validées et performantes, mais non, rien de ce côté là, c’est bien triste.

Allez donc sur son site http://www.college-mk.org, visez les « actualités », les nouvelles fraîches de 2020 !

 

Le CMK pourrait jouer un rôle essentiel et pourtant cela reste une entité de seconde zone qui n’a jamais vraiment trouvé sa place dans l’univers kinésithérapie et surtout qui n’a jamais osé prendre à bras le corps les problématiques scientifiques de notre profession.

 

La faute aux IFMK

Les IFMK, beaucoup en parlent mais là encore, peu osent le dire. Fermons les IFMK et nous nous porterons mieux.

Prenez quelques instants pour chercher quelles sont les techniques enseignées dans les IFMK. Parfois cela fait froid dans le dos de voir que la « kiné de grand papa » est encore bien présente, que les données scientifiques ont bien du mal à percer les portes des dits IFMK et que nombre de matières indispensables à l’exercice ne sont pas présentes.

Là aussi, certains sont très attachés à leur siège et font tout pour que la situation n’avance pas.

 

Les IFMK ne nous enseignent pas la santé publique et encore moins la politique de santé publique, ils ne nous enseignent pas la gestion d’un cabinet, ils ne nous enseignent pas les différents modes de travail (conventionné, salarié, non conventionné…) ou encore à la fiscalité.

Si ces IFMK ne sont pas capables d’apporter une plus value par rapport aux universités, alors autant s’en séparer.

 

La faute au non renouvellement des élites

Je ne vais pas dévoiler leur âge, les photos parlent d’elles mêmes… Mais par exemple, le bureau du CNO respire la jeunesse !

Pascale Mathieu est présidente du CNO depuis 2014, et au sein du bureau depuis 2011…

Idem dans les syndicats, où sont les moins de 30 ans ?

J’ai personnellement 47 ans cette année, j’ai dépassé le milieu de ma carrière professionnelles, et oui c’est vieux ! C’est aux jeunes de prendre la place dans les instances, les organisations et que les vieux arrêtent de s’accrocher à leur chaise !

La kinésithérapie d’il y a 20 ans n’est plus, il faut des jeunes pour insuffler de nouvelles idées et de nouveaux concepts.

 

Quelles solutions ?

Informer les kinésithérapeutes.

Par tous les moyens possibles, il faut dire les choses clairement. La lettre clé c’est fini (promis je ne le redis plus). Si nous voulons être augmentés, il faut penser à autre chose et autrement.

Arrêtons le populisme, disons les vérités. Notre métier a changé, arrêtons de camper sur des positions passéistes, c’est une hérésie.

Le paradigme a changé mais pas nous. Voilà notre échec.

 

Nos pratiques ne sont pas considérées, nous sommes à l’ère des délégations de tâches. Imposons notre analyse. Laissons les pratiques aux autres, prenons le diagnostique kinésithérapique à bras le corps et allons dans cette voie. Oui il faut changer notre mode de fonctionnement, oui il faut changer notre mode d’actions, oui il faut changer l’organisation de nos cabinets, oui il faut changer notre mode de pensées. Mais si nous restons sur « revalorisons la lettre clé », nous n’avancerons pas.

 

Le système conventionnel n’est pas une fin en soi. Nous avons beaucoup d’opportunités qui nous sont offertes, saisissons les. Mais là encore, si nous n’informons pas les kinésithérapeutes, comment pourraient ils le savoir ?

Travaillons autrement. Gagner plus en travaillant moins, c’est possible.

 

Les NMR, saisissons les !

Petite idée juste comme ça au passage.

Les médecins touchent un peu plus de 9000€ de ROSP et forfait structure.

Imaginons, même si à titre personnel je reste peu enclin aux ROSP (à lire ici), que nous demandions la même chose…

Ne rêvons pas, basons nous sur la moitié.

4500€ annuels, c’est 10% d’augmentation directe, 375€ mensuels, 18.75 journaliers soit une augmentation d’environ 0.75€ par patient (base 25 patients par jour), quelque soit l’acte.

Après il est certain que vu l’investissement actuel des kinésithérapeutes dans la santé publique, il ne va pas être aisé d’obtenir de ROSP…

Investissons les MSP et les CPTS, là aussi les rémunérations existent, il suffit d’aller les chercher. C’est sur cela change du confort conventionnel habituel. Mais soyez surs que si nous n’y allons pas, les autres iront à notre place. Et ne venons pas pleurer que des ostéopathes cet des APA se retrouvent dans des CPTS et pas nous ! C’est de notre faute si nous n’y allons pas.

 

Devenons opportunistes

Fini le confort « je me lève le matin, j’ai 25 patients à voir, tout va bien ».

Il faut aller là où est l’argent, et l’argent est dans les missions de santé publique et dans ses objectifs.

À l’heure où certains se demandent si il faut définir des spécialités de kinésithérapie, la réponse est là devant nous depuis 10 ans. C’est l’état qui défini les priorités pas nous. Si nous travaillons à l’inverse de ce que l’état attend de nous, alors oui nous n’avons vraiment rien compris.

Nous devons nous former au gré de la santé publique et non pas nous former et demander à la santé publique de s’adapter à nos pratiques…

 

Supprimons les IFMK, passons réellement et entièrement à un système universitaire.

Les IFMK respirent tout sauf l’avenir. 

 

Soyons objectifs sur nos patientèles, sur nos pratiques et sur nos cabinets

Entre les traitements de quasi confort, les traitements n’ayant pas de bénéfice scientifique et en dehors des recommandations de la HAS (oseront nous un jour parler vraiment des bronchiolites ?), les patients qui perdent leur temps entre ultrasons, parafango, laseromachin, ondedetruc…

Demandons à l’ordre d’arrêter de gaspiller notre argent et de nous faire un vrai guide de pratiques établies et validées. 

Supprimons les traitements inutiles, convertissons les en temps non conventionnel, vous verrez, cela vaut le coup !

 

Apprenons à organiser nos cabinets

Nous l’avons vu pendant la crise, trop de cabinets ne sont pas stables économiquement parlant.

Comment expliquer que chaque praticien n’ait pas à minima 3 mois de trésorerie devant lui ?

Savons-nous seulement ce qu’est la trésorerie ?

Connaissons nous tous les statuts possibles pour notre exercice (SEL, SASU, BNC, micro…), leurs avantages et leurs inconvénients, connaissons nous seulement notre taux d’investissement ou ce que nous coûtent nos formations et ce que cela représente dans notre comptabilité ?

Nous devons toutes et tous nous former à la gestion économique de notre entreprise qu’est notre cabinet.

Il est impératif d’apprendre à gagner de l’argent avec notre outil de travail. Nous gagnerons plus en optimisant notre outil de travail qu’auprès des négociations conventionnelles !

Devenons actifs de notre fiscalité et arrêtons de subir le système.

 

Nous devons demander aux IFMK (oui je veux qu’ils disparaissent, mais cela n’arrivera pas, trop d’intérêts en jeu) d’installer des cours de gestion dignes de ce nom. Nous devons aussi demander à ce que le DPC et le FIFPL prennent en charge les formation continues dédiées à la gestion de cabinet.

L’entreprise individuelle libérale est un non sens économique arrivé à un certain niveau pour celui qui a pris le temps de l’étudier.

Sincèrement, cela ne vous intéresse pas de gagner plus en ne travaillant pas une seconde supplémentaire ?

 

En allant même un peu plus loin, nous pourrions demander au diplômés étrangers de passer un test de connaissance de gestion et de législation spécifique au système français. Cela limiterait peut être un peu le nombre de candidat à l’équivalence…

 

Peut être aussi devons nous revoir les conditions de représentativité des kinésithérapeutes ? (À lire ici

Toujours avec cet objectif de rajeunir nos élites et les gens qui « décident » dans les syndicats. 

 

Arrêtons de nous comparer aux autres, chaque profession a sa spécificité d’exercice. Ceux qui s’identifient aux médecins n’ont pas compris que nous ne sommes pas médecin, eux sont considérés comme utiles, pas nous. Ceux qui s’identifient aux orthophonistes n’ont pas compris qu’elles n’ont qu’un seul syndicat, un taux de syndicalisation défiant toute concurrence et une démographie maîtrisée dans une enveloppe budgétaire tout aussi maîtrisée, tout l’inverse de nous.

 

Demandons au CMK de s’investir des problématiques de notre profession. Demandons une liste des pratiques ayant fait leurs preuves avec une vraie lecture critiques des études disponibles. 

 

En conclusion, notre ordre est dans l’erreur, nos syndicats sont dans l’erreur, nos écoles et notre CMK sont dans l’erreur. Pour faire court, tout notre système représentatif est dans l’erreur.

Nous allons dans une seule direction, celle du mur !

Nous avons au moins 10 ans de retard sur de nombreuses problématiques et défendre corps et âmes un système qui n’existe déjà plus est une perte de temps et d’énergie.

Merci à tous les acteurs du monde kinésithérapie de nous faire perdre du temps…

 

Vincent Jallu

Comme beaucoup d’entre nous, j’ai regardé avec intérêt l’allocution de notre ministre de la santé.

J’ai aussi lu avec beaucoup d’attention l’analyse de la présidente du CNO. Analyse sans grande envergure, nous parlerons d’un résumé plutôt que d’une analyse…

Il ressort de cette intervention que la boucle est bouclée et que notre métier va profondément changer dans les années à venir.

Il y a eu en effet depuis quelques années de nombreux indices qui nous ont été distribués. Beaucoup on préféré faire volte face ou, telle l’autruche, faire semblant de ne pas les voir.

Pourtant les choses sont claires.

Le kinésithérapeute va devenir la profession intermédiaire en santé.

Avec un master en poche, le kinésithérapeute va devenir « techniquement parlant » un hybride entre la sage-femme et l’ophtalmologues.

Pourquoi ces deux exemples ?

Les sages-femmes, profession reconnue bac+5. Et si vous ne le savez pas, les sages-femmes ont, dès lors qu’elles ont gravit l’échelle universitaire, fait évoluer leurs pratiques vers des actes médicaux en délégation. Nous allons suivre le même chemin.

Le lien avec les ophtalmologues ? L’organisation.

En effet, les ophtalmologues vont de plus en plus vers une organisation de type « l’orthoptiste fait le bilan visuel, l’ophtalmo ne voit que les cas graves ». Et nous obtenons des cabinets où il y a 10 orthoptistes pour 2 ophtalmo et cela tourne façon usine.

Alors dit comme ça… Ce n’est pas très attrayant. Mais pour fréquenter personnellement un centre de ce type, j’ai un rendez-vous d’ophtalmo du jour au lendemain. Chez un ophtalmo « old school » c’est 9 mois d’attente par chez moi…

Tout le monde y est gagnant. Le patient est content car il a un rendez-vous rapidement et a un prise en charge de qualité tout au long de son parcours car si nécessité, l’ophtalmo le prend en charge en suivant. L’ophtalmo en lui même recentre son activité. Les orthoptistes salariés ont élargi quelque peu leurs actions et cela a même tendance à redynamiser une profession qui était en berne.

 

Pourquoi changer ?

La réponse est simple.

Sommes nous indispensables ? Voilà la question à laquelle il convient de répondre. Et autant le dire tout de suite, la réponse est « non ».

La kinésithérapie n’a jamais démontré pleinement son utilité. Si cette réalité est difficile à entendre, n’oublions pas que l’année dernière « les cabinets doivent fermer » a laisser une trace indélébile montrant notre totale inutilité dans le système de soins de l’aveu même du CNO.

Heureusement pour nous, le ministère n’a pas partagé cet avis et a voulu nous remettre le pied à l’étrier par la suite. Mais attention, pas avec les mêmes prérogatives. 

Le fait est que, et on le voit à l’hôpital, le kiné est parfaitement remplaçable. Et même en « kiné respiratoire », l’ensemble des technologies d’aides ventillatoires émergeantes sur le marché font que notre action devient presque superflue.

 

Les rémunérations, premier point clé à bien intégrer

Si vous ne l’aviez pas bien compris, Olivier Véran l’a confirmé assez clairement. La lettre clé, c’est fini. Les augmentations de lettres clés, c’est fini.

Vous avez certainement compris que toutes les promesses électoralistes que nous avons entendu ou lues de nos amis syndicalistes promettant monts et merveilles avec des augmentations de ceci ou de cela, sont totalement fausses. Soit ce sont de très mauvais analystes, ou des sinistres menteurs dans le seul but électoraliste.

Le fait est, nos rémunérations vont passer par la coordination de soins (via les MSP labellisées et les CPTS).

La rémunération va aussi passer par les missions de santé publique.

Nous le voyons avec la COVID. Un test antigénique, 26€. Un AMS 7,5 16,13€. Être dans un centre de vaccination pour vacciner, ce qui n’est vraiment pas notre mission première, 40€ de l’heure, aucun frais, et souvent repas compris. Le même kiné dans son cabinet où il paye le chauffage l’électricité et son repas 32€ pour 2 AMS 7,5. Et même rapporté à la journée 320€ par jour pour vacciner c’est équivalent au revenu moyen journalier mais sans les charges de fonctionnement.

Après chacun fait comme il le souhaite, mais quand on passe la majeure partie de son temps à râler que l’on ne gagne pas assez et que quand l’opportunité de s’inscrire dans une mission de santé publique se présente et qu’elle est adjointe à une rémunération qui dépasse notre rémunération moyenne, et bien on peut considérer comme paradoxal de refuser de s’y inscrire.

 

Les rémunérations... second point clé à investiguer

Savez vous ce qu’est une Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires (SISA) ?

La SISA c’est la structure juridique sous forme de société qui gère une Maison de Santé Pluridisciplinaires (MSP) labellisée par exemple. Une MSP labellisée c’est une MSP qui a signée un contrat avec l’assurance maladie et qui touche donc des rémunérations (désolé pour les puristes de cette simplification à l’extrême).

Le ministère a récemment modifié les possibilités d’exercices au sein des SISA.

En effet, les modifications des SISA leur permettent de salarier des professionnels de santé.

Oui vous l’avez bien lu, un médecin, un kiné ou une IDE peuvent exercer de façon salariée en ville.

Concrètement cela veut dire qu’une SISA peut avoir en son seing deux médecins et un kinélibéraux et un kiné salarié.

Si vous ne l’avez pas encore compris, laissez moi vous éclairer sur un point spécifique à notre profession. Le mode d’exercice des remplaçants et des assistants va changer.

Le remplaçant pourra être salarié de la SISA. L’assistant pourra lui aussi être salarié. Fini les rétrocessions. Mais d’un autre côté si il y a 3-4 kinés dans la MSP, en salariant 1 autre kiné, celui-ci pourra faire les remplacements de tous les kinés de la MSP avec un seul contrat.

Autre possibilité à voir dans l’avenir. La possibilité par la SISA de salarier un APA (praticien en activité physique adaptées) et un AK. Oui l’AK, le sous-kiné (à lire ici), enfin l’assistant kiné si cher à notre ordre qui visiblement fait tout pour sacrifier notre profession…

 

L’avenir de notre profession

Pour faire simple, le kiné va devenir le spécialiste du bilan locomoteur. Et nous serons « l’acteur principal de la coordination du soin dans ce domaine ».

Les AMS seront pris en charge par les APA et les AK.

Les AMK seront principalement pris en charge par les APA.

Le kiné, lui va changer de nom. Il deviendra MSR pour Master en Soins de Rééducation avec pour missions principales la coordination des soins (intra et inter professionnelle) et le bilan locomoteur.

Bien sur nous pourrons toujours prendre en charge les AMS et les AMK, mais lorsque nous verrons que nous sommes payés 16€ pour un AMS 7,5 tandis que le bilan et coordination de la rééducation seront rémunérés 20-30% de mieux, le choix sera vite fait. 

 

L’intérêt pour le ministère dans tout ça ?

La réponse est simple. Diminution des coûts. Augmentation de l’offre de soins par augmentation de la qualité des soins.

Petite aparté, en soins coordonnés, la pratique des DE systématiques ou du HN est bien plus complexe et obligatoirement ces deux pratiques auront tendance à diminuer drastiquement.

Diminution des coûts car l’APA ou l’AK, contrairement à nous, sont des professions jeunes (voir inexistante à cet instant pour l’AK). Formation ciblée « hands off », possible en télésoin et grille tarifaire possiblement basse.

Augmentation de l’offre de soins car on ne peut pas considérer l’offre de soins sans considérer la qualité du soin. 

10 kinés à la qualité des soins moindre qui voient 10 entorses de cheville pendant 20 séances ont besoin de 200 créneaux.

10 kinés à la qualité des soins plus avancée qui voient 10 entorses de cheville pendant 8 séances ont besoin de 80 créneaux.

Il y a toujours 10 kinés, mais d’un côté un planning encombré par l’absence de qualité des soins et d’un autre côté un planning plus libre, donc une offre de soins supérieure, grâce à la présence d’une qualité de soins plus optimale.

Si l’exemple est volontairement grotesque et peut sembler fantaisiste, c’est pourtant une réalité. 

Et je sais que je vais faire bondir 99% des lecteurs de cet article, mais nos cabinets sont encombrés de soins inutiles.

Pardonnez moi les clichés que je vais avancer, mais c’est une réalité.

Madame Michu 85 ans qui vient tous les ans pour « ses 10 séances de massage », ses séances ne lui servent à rien mais elle aime bien la petite serviette chaude et personne n’ose lui dire qu’elle prend la place de quelqu’un qui en aurait besoin. Ce vieil hémiplégique qui fait 10 séance tous les ans, quand on regarde bien son bilan d’entrée et de sorte en toute objectivité, il n’y a eu aucun changement, cet « AT » qui traine depuis des mois, il est juste là pour justifier son arrêt, cette « MGEN » qui en est à sa 3e capsullite, qui a remplacé sa spasmophilie par une fibromyalgie et qui se plaint que les séances ne servent à rien mais qui revient systématiquement avec un renouvellement de ses 20 séances…

Oui passé les clichés, nous le savons tous, tous ces gens là sont dans nos cabinets et encombrent le planning. Si nous n’avions plus ces gens là, nous aurions tous de la place dans nos emploi du temps.

Et si nous avions une lecture réellement critique du ratio bénéfice/temps perdu par rapport à nos traitements, nous aurions de bien mauvaises surprises. 

L’évolution vers le master c’est aussi faire une analyse factuelle de nos pratiques. Et la qualité du soin doit devenir notre fer de lance.

L’amélioration de la qualité du soin permet d’augmenter l’offre de soins.

Considérer l’offre de soin sur de simple faits démographiques est la pire erreur que nous puissions faire.

Comme nous l’avons vu plus haut, en déléguant les AMS aux APA-AK, eux étant formés aux soins courts et en hands-off, ne vont pas s’encombrer avec madame Michu ! Ils vont drastiquement réduire le nombre de séances. Par contre eux n’auront pas leur boite de chocolats à la fin des séances ! Mais fait on ce métier pour soigner les gens ou pour avoir une boite de chocolats ?

Fini les trois séances par semaine pendant un mois pour une entorse ! Non, le kiné va faire une séance de bilan puis va rediriger vers l’APA-AK. Une séance par semaine voir tous les quinze jours avec un suivi sur deux mois.

Bilan comptable, aujourd’hui 12 AMS 7,5+1 BDK total 211€, demain 1 bilan kiné à 25 ou même 30€ et 7 AMS 7,5 total dans les 145€. La sécu y gagne 60-70€ par prise en charge, le patient a un meilleur suivi et un soin plus qualitatif. Tout le monde est gagnant. 

 

La qualité du soin, clé de voute de notre avenir

Nous l’avons vu l’amélioration de la qualité du soin va stimuler notre profession, mais va aussi doper nos revenus. Mais ce n’est pas tout. En améliorant notre qualité de soins, nous allons découvrir que nos pratiques actuelles sont « peu efficaces ». Nous allons aussi découvrir que les machines à 10 000€ et plus ne servent à rien. Que finalement la notion même de « plateau technique » à la manière des années 90 n’a que peu d’intérêt. Et que du coup, là où nous avions besoin de 80m2 pour travailler, 20m2 suffisent.

D’un côté nous allons augmenter nos revenus et d’un autre nous allons diminuer nos dépenses. 

Nous avons tout à gagner à aller vers la qualité. 

 

Conclusion

Notre profession va considérablement évoluer. Il y aura toujours les antis-tout incapables de s’adapter et qui s’acharneront à crier plus fort que leur voisin. Ceux-là auront quelques mauvaises années à venir.

Il y aura aussi les gens tournés vers l’avenir, les nouvelles compétences, les nouveaux actes, la qualité des soins, les réflexions pluridisciplinaires et qui sauront anticiper les changements en venant.

 

V. Jallu