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La Profession

Vous trouverez ici, des conseils pratiques ou administratifs, des techniques, des astuces au quotidien...
Avenant 7, et maintenant ?
article à venir...
 
 
 
 
 
Avant que nos syndicats ne nous prennent pour des ânes, la vérité sur la réforme des retraite !
 
ou comment avoir une vision différente de la réforme des retraites.
 
Il y a du nouveau...
 
C'est en fanfare que l'on nous annonce l'accès direct aux kinésithérapeute... mais qu'en est il réellement ?
 
La position de nos représentants pour la manifestation du 16/09
 
 
Faisons le point sur notre actualité.
 
kesako ? Des forfaits qui vont tuer l'exercice libéral, rien que cela.
 
Le début de la fin...
 
Quelques surprises !
 
450€ pour un examen obligatoire en Dry Needling
 
Mais nous, avons nous changé ?
 
Analyse des propositions (si l'on peut appeler cela ainsi...)
 
Savez-vous ce qu'est un CNU et à quoi il sert ? 
 
Revers sans précédent pour notre ordre.
 
Forfaits d'actes ou forfaits globaux, ils arrivent.
 
Pourquoi elles vont se transformer et ce qui nous attend vraiment.
 
Même l'UNCAM n'en veut pas !
 
Le vieux serpent de mer resurgit.
 
Ou comment nos dirigeants se terrent dans un silence sans nom
 
Elle arrive...
 
C'était tellement prévisible.
 
Analyse aussi brève que possible du plan Macron pour la santé d'ici à 2022
 
C'est à se demander si l'on ne voudrait pas que l'on en soit !
 
Voyons ce qui se prépare...
 
Le point sur le Master
Attention au mélange des genres...
 
Pourquoi il faut y aller et voir que cela ne sert à rien !
 
Propositions du conseil d'état
Enfin une avancée sur la communication en santé !
 
Essayons de rester objectifs sur notre situation
 
Nos amis médecins en font l'amer expérience !
 
L'universitarisation se précise. Et pendant ce temps là, d'autres croient au père Noël.
 
Une vision différente de ce qu'est l'ONDAM...
 
Lorsque l'on parle morale, déontologie... 
 
Permier Label qualité en masso-kinésithérapie. Le SNMKR a très bien mené ce dossier.
 
Comme souvent, c'est au détour d'une brève que l'on découvre une triste réalité.
 
Attention au piège !
 
Le stratagème parfait.
 
Un article en 3 parties.
 
C'est fait, le gouvernement a officiellement désavoué l'ordre !
 
Comment cela pourrait influencer notre profession...
 
Et si nous essayions de grandir un peu ?
 
Et pendant ce temps là...
 
Une problématique complexe.
 
Encore une attaque directe...
 
Que faut faire maintenant ?
 
Dans la plus grande indifférence, notre ministre nous a encore poignardé. 
 
ou la fin du système libéral !
 
Pourquoi je ne signerais pas si j'en avais la possibilité...
 
La parution du projet de loi de financement de la sécurité sociale va finir par m'achever !
 
Suite à l'annonce du premier ministre, je suis tout sauf rassuré !
 
La lettre clé vit ses derniers instants.
 
Il ne se passe jamais rien !
 
Comme si cela allait résoudre les problèmes.
 
Parution des décrets concernant le passage en catégorie A des masseurs-kinésithérapeutes salariés.
 
Mais non rassurez vous...
 
Peut-on réellement forcer les gens à aller s'installer là où ils n'ont pas envie ?
 
Là encore, préparons l'avenir...
 
Résultat de la magnificiente enquête du SNMKR...
 
Il y a des jours...
 
Pourquoi si je pouvais le faire, je ne signerais pas cet avenant.
 
Oui... mais...
 
Soyez à la pointe des technologies...
 
Préparons nous...
 
Madame la ministre, et la prévention ?
 
À quand un alignement des conditions de congés maternité ?
 
Article connexe entre les catégories "les idées" et "la profession". Et vous ? Que proposeriez vous pour les négociations ?
 
Dans la lignée du comparatif européen des tarifs, évaluation du système de santé français par The Lancet
 
Même ne cherchant bien, nous sommes bons derniers de ce comparatif !
 
Parution au bulletin officiel du ministère de la santé d'une patate chaude pour le nouveau gouvernement !
 
Félicitations à l'équipe de madame Touraine qui a réussi à museler les syndicats médicaux et paramédicaux.
 
L'état des lieux de la profession par Didier Lantz.
 
Première partie, état de lieux.
Seconde partie, les moments clés où tout à basculé
Troisième et dernière partie, les solutions possibles...
 
Ou comment organiser un déconventionnement "partiel".
 
Et si on parlait tarifs ?
Et oui, et si on étudiait un peu ce qui s'est passé depuis 20 ans concernant l'évolution tarifaire de notre profession ?
 
C'est une question qui revient souvent et pourtant peu de professionnels savent correctement gérer ces impayés.
 
Nos amis chirurgiens dentistes ont largement bataillé sur ce sujet. Oui, nous pouvons diffuser de la musique au sein du cabinet. Mais attention aux pièges.
 
L'échoscopie est un domaine très intéressant, mais attention à rester à notre place... 
 
Un point sur ce qui est autorisé ou non.
 
 
 
 

à venir (dans un ordre non exhaustif !)...

les négociations conventionnelles

le tarif d'autorité

les contrôles

la requalification des actes

les urps

les maisons de soin, de santé, pluridisciplinaires...

Lors de mon premier article consacré aux revenus des kinésithérapeutes, j’avais effectué un comparatif européen. Or je me suis aperçu qu’une grande majorité des lecteurs n’avaient pas lu l’article jusqu’au bout et  avaient du coup manqué l’essentiel de l’article. Oui nous gagnons moins que nos collègues européens, mais c’est en rapport avec le coût du niveau de la vie dans le pays et là nous ne sommes pas si mal placés.

C’est pourquoi, afin que le lecteur « pressé » ait l’information, je vais mettre la conclusion en tête de ce nouvel article traitant de nos revenus.

 

Conclusion

Beaucoup de fausses idées circulent sur nos revenus et notre pouvoir d’achat.

Il faut dire que l’on ne nous ne facilitent pas la tache. Certains, y compris des syndicats, produisent des statistiques sans fondement et aucune analyse macro ou micro-économique.

L’estimation de notre temps de travail ne semble pas confirmer ce que tout le monde pense, en effet, il semblerait que nous travaillions moins au fil du temps.

Nos revenus conventionnels, ne semblent pas être la principale source du problème. Ceux-ci sont croissants, certes pas autant que nous le souhaiterions, mais ils le sont et pas tant en décalage que nous le pensons par rapport à l’inflation.

Si l’on y regarde bien, comparativement au niveau de vie des français, nous subissons le même déclin de notre pouvoir d’achat, mais comparativement nos revenus conventionnels ne sont en recul que de -2.3% par rapport à l’inflation, là où le niveau de vie des français a perdu -8.13% entre 2010 et 2021.

Et même en considérant la récente période post-covid avec une inflation globale galopante, la récente augmentation de presque 3% va nous recaler sur la pente que nous suivions avant le COVID.

Jusque 2014 nos revenus étaient en croissance drastiquement. Or une modification d’attitude des français par rapport aux actes hors convention, lié au contexte macro-économique, a fait chuter nos revenus ainsi que le revenu de l’ensemble des soignants.. Clairement les kinésithérapeutes en libéral après 2014 ne peuvent pas comprendre ceux qui étaient en libéral avant 2014. Nous sommes face à un réel conflit générationnel. De la même façons les revenus les plus faibles sont en croissance constante tandis que les revenus les plus élevés sont en chute depuis 2014. Là aussi  conflit entre les différentes franges de notre population.

Une vraie scission est aussi très notable en fonction des régions et nous devrions peut être avoir une logique beaucoup plus régionale que nationale.

Puis 2020, « les cabinets doivent fermer », demande absurde du CNO, qui en plus de suites politiques dramatiques, a plongé toute la profession dans une spirale financière catastrophique. Nous en subissons encore les conséquences et malheureusement certainement pour les 2 ans à venir (2024 et certainement 2025).

Beaucoup cherchent dans la CNAM un coupable idéal alors que les faits ne vont pas dans ce sens. Le coupable nous l’avions sous les yeux depuis toujours. Notre ordre a failli dans sa mission de défense de la profession. Son bon sens ne va pas dans le sens de la profession.

Les kinésithérapeutes ne semblent pas avoir de formation de gestion financière et dépensent plus lorsqu’ils gagnent plus sans considérer le lendemain. Les notions de trésorerie, d’investissement, de court moyen ou long termes ne semblent pas être utilisée au sein de notre profession. Nous devrions en prendre pleinement conscience pour que les professionnels soient mieux aguerris sur ces notions.

Vous voulez gagner plus ? Pensez aux actes hors convention, apprenez la gestion économique d’une entreprise et ayons un regard beaucoup plus large sur notre profession.

La convention nationale ne pourra pas tenir très longtemps à la vue des différences régionales relevées.

Nous devons avoir un regard critique par rapport aux collectes de données et envisager un autre modèle de répartition de la convention. Des avenant régionaux semblent cohérents.

Par ailleurs compte tenu des incohérences au niveau des équivalents ETP, il est urgent d’avoir des données opposables fiables sur ce sujet.

 

Si maintenant vous êtes curieux et que vous souhaitez en savoir plus… bonne lecture.

 

Méthode

Un tout petit point de méthode, rien de trop compliqué. Les données sont issues de drees.solidarites-sante.gouv.fr,data.ameli.fr, l’INSEE, l’unasa.fr,le BODACC ainsi que la CARPIMKO.

Sauf cas particuliers indiqués, aucune censure statistique n’a été faite et si la normalité des échantillons est nécessaire, celle-ci sera indiquée.

La période d’analyse des données sera variable. En effet, un indicateur qu’est le niveau de vie des Français n’est disponible que jusque 2021 inclus. Cependant à la vue de l’analyse effectuée, il est rapidement apparu que l’année 2022 était cruciale pour comprendre certains mécanismes post COVID.

C’est pourquoi une partie de l’analyse sera faite de 2002 à 2021 couvrant une période de 20 années correspondant à une génération statistique et une autre partie se fera sur la période 2018-2022 couvrant les 5 dernières années pour placer la période COVID au milieu de la période. Compte tenu es modifications socio-économiques macro et microscopiques de la période pré 2002 (passage à l’€uro, changements de lettres Clé, addition du BDK…) ainsi que, comme nous le verrons, des difficultés d'échantillon, remonter en amont de 2002 n’a que peu de pertinence, sauf à chercher à appuyer une volonté démonstrative d’un quelconque effet.

Tous les calculs et graphiques ont été effectués avec l’environnement logiciel R.

L’utilisation de l’évolution de la lettre clé n’a aucune pertinence dans notre cas car nous avons eu au cours du temps des augmentations de valeur de cotation (exemple passage de 7 à 7.5, ce qui constituait une augmentation de 7%). De plus, nous le verrons au décours de cet article, si nous ne considérons pas nos revenus non-conventionnels, nous n’avons aucune vison globale de notre activité.

Il est donc important du point de vue de la méthode de considérer les indicateurs les plus larges possibles et les plus stables pour évaluer nos revenus. Le chiffre d’affaire (CA), le bénéfice non commercial (BNC), les revenus conventionnels, les revenus médians etc sont les indicateurs les plus larges disponibles répondant à ce besoin.

Attention toutefois, l’analyse, surtout pour les plus hauts revenus est partiellement biaisée par le fait que les modèles économiques de type SEL sont en développement et malheureusement aucune donnée n’est disponible dans ce cas. Les données UNASA ne permettent que d’appréhender les praticiens en déclaration contrôlée au BNC.

Autre biais, les données UNASA, sont sur des grands échantillons mais parfois ceux-ci restent assez faible pour notre population. Par exemple en 2002, l’échantillon est de 5009 personnes, en 2013 ce sont 10492 personnes et 2022, 31556 personnes. Les données du début des années 2000 devraient être bornées par un intervalle de confiance mais malheureusement avec les variables quantitatives continues, si nous ne possédons pas la variance il n’est pas possible de borner correctement. Ce point sera réévalué lorsque nous parlerons d’inflation. Ainsi il faudra avoir l’esprit ce paramètre. Les données CNAM (Ameli) étant sur population entière, aucun soucis de ce type. Gardons aussi en tête que même sur l'année 2022, 31556 personnes face à presque 80 000 libéraux, nous sommes en présence d'un grand échantillon mais qui n'est pas la totalité de la population. Les données Ameli, sont elles sur population conventionnée entière.

 

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Suite à l’opposition d’Alizé et du SNMKR au sujet de l’avenant 7, la CNAM a joué à un petit jeu spécial « nous allons apprendre aux débutants comment cela fonctionne ». Une leçon de politique générale en un seul acte où le seul perdant au final est la kinésithérapie. Explication de texte…

 

Les faits au centre du débat

Après 2 ans d’inflation et des négociations en bernes pour plusieurs professions, l’assurance maladie a eu un comportement assez étrange.

En effet, au moment où l’INSEE annonce un infléchissement de la dite inflation, après avoir atteint 6,28% l’inflation nous sommes redescendu à 4,51% et toutes les projections annoncent que l’infléchissement va se poursuivre. La CNAM, elle, nous propose alors des négociations « flash » pour combler cette inflation fraîchement sur le recul. 

N’était-ce pas paradoxal, de donner un « coup de pouce » lors d’un infléchissement ? Surtout lorsque l’on sait qu’un délai incompressible de 6 mois après signature s’applique. Il fallait vraiment être un lapereau de 3 semaines pour y croire !…

 

Dans tous les cas la manoeuvre a fonctionné !

L’avenant 7 est signé, nous avons gagné presque 3% au passage et perdu 2 ans sur le calendrier ! Nous aurions déjà du toucher les premières revalorisations de l’avenant 7 e, juillet de cette année.

D’autant que si l’on regarde les autres professions, celles qui ont signé leur avenant il y a quelques mois, elles ont aussi eu le droit aux 3%… Donc finalement nous avons juste perdu 2 ans. On dit merci qui ?

 

Mais finalement, ce n’est pas le contenu même de l’avenant qui est intéressant, mais la manière dont nos syndicat ont géré cela et comment la kinésithérapie a été sacrifiée.

 

Les idées… visiblement nous n’en avons pas

Et oui, ce qui a été surprenant, c’est la notion de vide. Une fois l’opposition à l’avenant annoncée, nous aurions pu nous attendre à une production d’idées importante. Une période de frénésie intellectuelle nous expliquant pourquoi on ne signe pas, pourquoi on s’oppose et ce que l’on va apporter pour fair avancer les choses… Et bien non, rien, électro-encéphalogramme plat !

Il n’y a visiblement aucune matière grise chez les râleurs !

 

La science, visiblement ce n’est pas pour nous…

Comme annoncé, la grande perdante de tout ce brouhaha est la kinésithérapie.

Nous sommes sensés nous conformer aux données de la science.

Mais que penser d’un syndicat qui trie un échantillon non représentatif, au mépris de ses propres adhérents, et qui affirme parler au nom de la profession ?

Que penser d’un syndicat qui confond un « et » et un « ou » ?

Que penser de syndicats qui proposent 3 choix de votes alors qu’il n’y en a que deux, dans une volonté certaine de créer un biais majeur pour diluer ces mêmes votes ?

Que penser d’un syndicat qui affirme avoir un choix supplémentaire alors que celui-ci n’existait pas vraiment. Incompréhension ? Ce sont les même qui ne savaient pas vraiment si « et » ou « ou », nous sommes donc en droit de nous poser la question de la pertinence des propos de ces dirigeants syndicaux et de leur capacité à diriger un syndicat ! Peut-être n’ont ils rien compris depuis le départ ?

Que dire de ce syndicat qui, sachant que le choix supplémentaire n’existe pas, continue sa consultation en maintenant le choix erroné ?

Que penser de l’impact sur les kinésithérapeutes salariés alors que certains osent parler « au nom de la profession » sans même avoir jamais consulté les dits salariés ?

Que penser de la peur induite par la nouvelle nomenclature alors que celle-ci a été actée lors de la signature de l’avenant 5 et non de l’avenant 7… Ou quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage.

Que penser des élus nationaux de l’ordre, sous couvert de « liberté d’expression », tentent d’influencer les esprits et de fait se placent de façon non suffisamment distanciée par rapport aux orientations de l’ordre qui n’a pas pour mission les relations conventionnelles.

 

Devant un choix binaire « pour ou contre », avec des arguments simples et des réalités tout aussi facile à intégrer, certains syndicats ont volontairement biaisé les choix sans jamais apporter de réelles contre-propositions.

La seule réponse à leur lacune idéologique et leur refus d’engagement de responsabilités a été le populisme et la manipulation intellectuelle des votes au mépris de toute méthodologie scientifique. 

Ces syndicats ont sacrifié la science pour leurs intérêts personnels.

 

Méritons nous de monter en compétences si nous ne sommes même pas capables de suivre des principes simples de vote ?

 

Ce qui est sur, c’est que les tutelles doivent bien rigoler de la situation et l’image que ces syndicats ont renvoyé de nous nous dessert lamentablement.

Et si l’on se demande pourquoi les kinésithérapeutes sont faiblement syndiqués… avec de tels Guignols, c’est assez facile à comprendre.

 

Conclusion

Devant une crise politique de non signature puis d’opposition, les syndicats dissidents ont répondu par des non évènements de feuilles de soins papier qui n’ont ennuyé que ceux qui les ont émises, et quelques pseudos manifestationnettes (qui est un néologisme de la contraction de manifestation et marionnettes) qui nous rappellent que quand nous ne sommes même pas capables de mobiliser autant de gens que d’adhérents des syndicats, alors il y a un problème majeur… Aucune idée n’a été avancée, aucune solution proposée par ces syndicats pour gérer les problématiques de notre profession.

La CNAM, elle, a répondu par un jeu politique plus avancé et les a dupé comme jamais. Et finalement notre profession a pris une leçon de politique très finement menée. 

L’avenant 7 est signé.

Mais voilà nous avons perdu 2 ans. 2 ans à cause de l’entêtement à l’opposition, la pseudo démocratie, le populisme absolu et l’incompétences de certains.

Merci pour ce moment de nullité scientifique, la kinésithérapie a perdu, pas à cause de l’avenant, mais à cause de votre médiocrité.

 

Vincent Jallu

Alors que l’on nous annonce une stabilisation de l’inflation, que le SMIC a été augmenté début mai, et pour nous ? Nous pour l’instant… Peut être aux calendes grecques ?

Mais alors où en est on vraiment dans les négociations conventionnelles ? Quels sont les promesses, les mensonges, les actions, les inactions ?

Autant de questions que beaucoup se posent actuellement. Et malheureusement le constat est que les informations sont variables dans leur niveau de fiabilité et la tendance est aux « vérités arrangées ».

 

Des faits, rien que des faits

Notre convention date de mai 2007. Elle a donc 16 ans. En 16 ans, il y a eu 7 avenants conventionnels. Très mathématiquement cela implique que tous les 2 ans et un trimestre les partenaires se retrouvent. Voilà le fait principal. Tous les deux ans les négociations sont sur la table.

Toujours au niveau des faits, la dernière lettre de cadrage, pour l’ouverture des négociations de feu l’avenant 7, date de décembre 2021. 

Je pense que n’importe quelle personne douée d’un peu de logique vous dira que finalement les négociations devraient reprendre dans le premier trimestre de 2024 tout naturellement sans aucune action extérieure. C’est le cycle normal des négociations. 

 

Voilà donc les faits. Et le premier qui dirait « super les négociations reprennent, c’est grâce à moi », celui-là serait un illustre menteur ! Car oui, les négociations vont reprendre comme tous les deux ans… 

 

Donc ça va reprendre, mais dans quelles conditions ?

Le principal problème n’est pas le dialogue entre la CNAM et les syndicats. Non. Et les syndicats le savent très bien, mais entretenir la flamme de l’espoir et la colère de la motivation permet d’attirer toujours plus d’adhérents…

 

 Le problème va se situer dans l’enveloppe financière et dans les conditions d’application de la dite enveloppe. Car au cas où vous l’ignoreriez, à l’automne, le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) sera débattu comme tous les ans. Et c’est à cette occasion que les « contraintes » que certains ont refusé, pourront être proposées sous couvert d’économies potentielles. Et comble de tout, le gouvernement a bien précisé qu’il ne recourrait pas au fameux 49-3, sauf… Pour les lois de financement ! Or cela tombe bien le PLFSS est une loi de financement ! Voyez vous où je veux en venir ?

Il n’y aura donc à cette occasion ni dialogue ni négociations ni levier possibles.

 

Donc oui, les négocations vont logiquement reprendre, mais après le PLFSS. Quel risque alors ?

 

Le risque est simple. Avec l’avenant 7, nous avions des contraintes, et une enveloppe pour « faire passer la pilule ». Après le PLFSS, il y a un risque non négligeable qu’il n’y ait plus rien à négocier et donc une enveloppe largement plus faible. Et surtout n’oublions pas qu’en plus du 49-3 le PLFSS se négocie sans nous et uniquement en débat parlementaire. Il est donc possible que nous ayons déjà tout perdu.

Point d’orgue, n’oublions pas que si comme prévu les négociations ouvrent début 2024, la signature aura certainement lieu mi-2024 avec une application début 2025 (il y a 6 mois de délais administratif et légaux)… 

 

En résumé, toujours en restant sur les faits, des contraintes négociées sans nous, un texte qui pourra être voté au 49-3, des reprises de négociations en début d’année, avec une enveloppe réduite et qui ne porteront leurs fruits que fin 2025 !

On dit merci qui ? Merci Jacquie et Mich… hou là je m’emporte, merci Alizé et le SNMKR.

 

« Je ne comprends pas, pour les médecins cela ne s’est pas déroulé comme pour nous ? »

Vous l’avez peut être suivi mais les médecins ont eu quelques déboires eux aussi lors de leurs négociations.

mais alors, pourquoi les médecins on eu un truc que nous n’avons pas eu et pourquoi leurs négociations pourraient reprendre avant les nôtres ?

La réponse est simple. Nous, nous négocions un avenant. Comme dit plus haut, notre convention date de 2007 et tant que notre convention existe, nous ne négocierons que des avenants. 

Les médecins, eux, étaient en négociation de leur convention et pas d’un simple avenant. Et comme ils n’ont pas pu trouver de terrain d’entente, il y a eu ce qui s’appelle un règlement arbitral.  Cette procédure est tout à fait « standard », ils n’ont eu ni passe-droit ni avantages. Vous noterez au passage que les médecins ont obtenus lors du règlement arbitral moins que nous en proportion avec l’avenant 7…

 

Et attention, les médecins, eux aussi, vont subir le PLFSS de plein fouet. L’automne sera très intéressant d’un point de vue politique car c’est réellement là que nous saurons si tout ce tapage en valait la peine.

 

Que proposent les syndicats ayant refusés l’avenant 7 ?

Et bien comme je l’ai expliqué dans un précédent article (à lire ici), en réalité pas grand chose pour ne pas dire rien.

Enfin si, rendons à César… De la comm’ ! Ça oui ça cause beaucoup pour ne rien dire, jouer sur le populisme en faisant croire que et s’apprêtant à dégainer le fameux « c’est grâce à moi que »… Vous l’aurez compris, beaucoup de mensonges et de vérités arrangées de la part de nos syndicats mais dans les faits…

 

Les feuilles de soins papier, très bien, vu la mobilisation d’ampleur (vous ne pouvez pas le voir au travers de cet écrit, mais c’est très humoristique) je ne suis même pas sur qu’un seul directeur de CPAM ait tremblé. Cette mesure n’ennuie qu’une seule personne, le kinésithérapeute qui édite les feuilles !

Filous sont les syndicats qui parfois en faisant passer des réunions prévues de commissions paritaires départementales (CPD) comme étant des réunions pour ne parler que de la réouverture des négociations ! Comment prendre les kinésithérapeutes pour des jambons ? Demandez aux syndicats qui « s’arrangent » avec la réalité pour se montrer sous un meilleur jour. La réalité est que nous sommes en pleine campagne des CPD et que ces réunions sont prévues de longues date (avant même la non signature de l’avenant). Alors faire une joli photo devant une CPAM et dire « le directeur nous a reçu »… 

 Nous passerons aussi le fait que réussir à réunir devant une CPAM un petit groupe de personnes alors que les deux syndicats ont deux à trois fois plus d’adhérents cumulés dans le département est un échec cuisant pour la syndicalisation.

Enfin bref, le fait est qu’en quatre mois, on ne peut pas dire qu’il se soit passé grand chose de ce côté là finalement.

 

Il y a eu la pétition aussi, 60 000 signatures, très bien. Je suis sur que même monsieur Macron, très fier de son bilan, sera très ému par cette pétition (humour toujours…).

 Mieux encore, la lecture du dernier Actu’Alizé (à lire ici en page 7) m’a particulièrement fait sourire. En effet il est proposé de, je cite, « garder les grandes lignes de l’avenant 7 ». Et bien oui, quand la démagogie est rattrapée par la réalité des faits, il faut bien trouver une porte de sortie non ?

Je pense que nous savons tous que la tête d’Alizé souhait, non pardon, crevait d’envie de signer. Mais pris à son propre piège… 

Donc la proposition d’Alizé est donc de reprendre l’avenant 7 et finalement de le signer. Dire qu’ils voulaient réduire le calendrier d’application du dit avenant et qu’à cause d’eux nous avons finalement perdu un an ! Bravo Alizé.

 C’est assez triste de voir que les syndicats n’ont rien à proposer tant au niveau des idées qu’au niveau des actions. Ils s’opposent, très bien, mais finalement rien de concret derrière.

 Si vous voulez voir des actions un peu plus musclées et courageuses, il faut aller voir du côté des médecins. Ils proposent le déconventionnement (), ça a un peu plus de « peps » que quelques feuilles de soins papier qui n’ont aucun effet.

2200 médecins ont déjà déposé leur lettre de déconventionneront. Cela commence à causer. Même si cette notion de déconventionnement interpelle et que nous devons garder en tête que c’est peut être jouer le jeu de la médecin à 2 vitesses. Le fait est qu’au niveau de l’engagement syndical, c’est fort.

 

Les trois syndicats demandent des revalorisations immédiates…

Phénomène étrange, ou simple buzz’ histoire de, les trois syndicats ont récemment demandé à ce qu’il y ait une revalorisation rapide pour cause d’inflation.

Cela tombe bien il y avait une revalorisation de prévue pour le mois de juillet. Ah oui, mais il fallait signer ! On dit merci qui ? (Je l’ai déjà faite, vous connaissez la réponse).

 Fait intéressant, on nous annonce que justement l’inflation se stabilise et que finalement les prix vont peut être baisser ! Quel intérêt aurait alors le gouvernement de nous augmenter pour cause d’inflation alors que les prix vont baisser ?

Je vous laisse seul juge.

 Question subsidiaire, quel est le message distribué aux tutelles ?

Non on ne signe pas mais on veut le pognon quand même ?

Voilà le message qui est délivré, là encore je vous laisse seul juge...

 

Vincent Jallu

Suite à l’opposition d’Alizé et du SNMKR au sujet de l’avenant 7, la CNAM a joué à un petit jeu spécial « nous allons apprendre aux débutants comment cela fonctionne ». Une leçon de politique générale en un seul acte où le seul perdant au final est la kinésithérapie. Explication de texte…

 

Les faits au centre du débat

Après 2 ans d’inflation et des négociations en bernes pour plusieurs professions, l’assurance maladie a eu un comportement assez étrange.

En effet, au moment où l’INSEE annonce un infléchissement de la dite inflation, après avoir atteint 6,28% l’inflation nous sommes redescendu à 4,51% et toutes les projections annoncent que l’infléchissement va se poursuivre. La CNAM, elle, nous propose alors des négociations « flash » pour combler cette inflation fraîchement sur le recul. 

N’était-ce pas paradoxal, de donner un « coup de pouce » lors d’un infléchissement ? Surtout lorsque l’on sait qu’un délai incompressible de 6 mois après signature s’applique. Il fallait vraiment être un lapereau de 3 semaines pour y croire !…

 

Dans tous les cas la manoeuvre a fonctionné !

L’avenant 7 est signé, nous avons gagné presque 3% au passage et perdu 2 ans sur le calendrier ! Nous aurions déjà du toucher les premières revalorisations de l’avenant 7 e, juillet de cette année.

D’autant que si l’on regarde les autres professions, celles qui ont signé leur avenant il y a quelques mois, elles ont aussi eu le droit aux 3%… Donc finalement nous avons juste perdu 2 ans. On dit merci qui ?

 

Mais finalement, ce n’est pas le contenu même de l’avenant qui est intéressant, mais la manière dont nos syndicat ont géré cela et comment la kinésithérapie a été sacrifiée.

 

Les idées… visiblement nous n’en avons pas

Et oui, ce qui a été surprenant, c’est la notion de vide. Une fois l’opposition à l’avenant annoncée, nous aurions pu nous attendre à une production d’idées importante. Une période de frénésie intellectuelle nous expliquant pourquoi on ne signe pas, pourquoi on s’oppose et ce que l’on va apporter pour fair avancer les choses… Et bien non, rien, électro-encéphalogramme plat !

Il n’y a visiblement aucune matière grise chez les râleurs !

 

La science, visiblement ce n’est pas pour nous…

Comme annoncé, la grande perdante de tout ce brouhaha est la kinésithérapie.

Nous sommes sensés nous conformer aux données de la science.

Mais que penser d’un syndicat qui trie un échantillon non représentatif, au mépris de ses propres adhérents, et qui affirme parler au nom de la profession ?

Que penser d’un syndicat qui confond un « et » et un « ou » ?

Que penser de syndicats qui proposent 3 choix de votes alors qu’il n’y en a que deux, dans une volonté certaine de créer un biais majeur pour diluer ces mêmes votes ?

Que penser d’un syndicat qui affirme avoir un choix supplémentaire alors que celui-ci n’existait pas vraiment. Incompréhension ? Ce sont les même qui ne savaient pas vraiment si « et » ou « ou », nous sommes donc en droit de nous poser la question de la pertinence des propos de ces dirigeants syndicaux et de leur capacité à diriger un syndicat ! Peut-être n’ont ils rien compris depuis le départ ?

Que dire de ce syndicat qui, sachant que le choix supplémentaire n’existe pas, continue sa consultation en maintenant le choix erroné ?

Que penser de l’impact sur les kinésithérapeutes salariés alors que certains osent parler « au nom de la profession » sans même avoir jamais consulté les dits salariés ?

Que penser de la peur induite par la nouvelle nomenclature alors que celle-ci a été actée lors de la signature de l’avenant 5 et non de l’avenant 7… Ou quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage.

Que penser des élus nationaux de l’ordre, sous couvert de « liberté d’expression », tentent d’influencer les esprits et de fait se placent de façon non suffisamment distanciée par rapport aux orientations de l’ordre qui n’a pas pour mission les relations conventionnelles.

 

Devant un choix binaire « pour ou contre », avec des arguments simples et des réalités tout aussi facile à intégrer, certains syndicats ont volontairement biaisé les choix sans jamais apporter de réelles contre-propositions.

La seule réponse à leur lacune idéologique et leur refus d’engagement de responsabilités a été le populisme et la manipulation intellectuelle des votes au mépris de toute méthodologie scientifique. 

Ces syndicats ont sacrifié la science pour leurs intérêts personnels.

 

Méritons nous de monter en compétences si nous ne sommes même pas capables de suivre des principes simples de vote ?

 

Ce qui est sur, c’est que les tutelles doivent bien rigoler de la situation et l’image que ces syndicats ont renvoyé de nous nous dessert lamentablement.

Et si l’on se demande pourquoi les kinésithérapeutes sont faiblement syndiqués… avec de tels Guignols, c’est assez facile à comprendre.

 

Conclusion

Devant une crise politique de non signature puis d’opposition, les syndicats dissidents ont répondu par des non évènements de feuilles de soins papier qui n’ont ennuyé que ceux qui les ont émises, et quelques pseudos manifestationnettes (qui est un néologisme de la contraction de manifestation et marionnettes) qui nous rappellent que quand nous ne sommes même pas capables de mobiliser autant de gens que d’adhérents des syndicats, alors il y a un problème majeur… Aucune idée n’a été avancée, aucune solution proposée par ces syndicats pour gérer les problématiques de notre profession.

La CNAM, elle, a répondu par un jeu politique plus avancé et les a dupé comme jamais. Et finalement notre profession a pris une leçon de politique très finement menée. 

L’avenant 7 est signé.

Mais voilà nous avons perdu 2 ans. 2 ans à cause de l’entêtement à l’opposition, la pseudo démocratie, le populisme absolu et l’incompétences de certains.

Merci pour ce moment de nullité scientifique, la kinésithérapie a perdu, pas à cause de l’avenant, mais à cause de votre médiocrité.

 

Vincent Jallu

Voilà, ça y est, après le fiasco démocratique d’Alizé et sa pseudo consultation nous sommes enfin fixés. L’avenant 7 ne s’appliquera pas puisque Alizé et le SNMKR se sont opposés à l’avenant.

 Mais alors où allons nous et quel est l’avenir de notre profession ?

 La première chose à noter est bien sur le gel tarifaire dont nous allons être victime dans les mois à venir. Mais j’y reviendrais un peu plus tard.

La seconde chose va être la disparition des groupes de travail définis par l’avenant 7. Ainsi grâce à Alizé et au SNMKR, la profession va être écarté des discussions de régulation démographiques et surtout des conditions d’accès à notre profession des futurs étudiants ainsi que du financement de leurs études. Ce sont donc les administratifs qui vont décider à notre place.

Il en est de même concernant la réforme de la nomenclature introduite par l'avenant 5 ou encore les spécificités d'exercice. Au revoir les kinés, merci de votre participation...

Et il y a de fortes chances que nous découvrirons les avancées quelques jours avant leur promulgation. Et aucun doute sur le fait que ce sera pareil pour la nouvelle nomenclature…

La troisième chose, un peu plus politique, va être le positionnement de notre profession par rapport aux tutelles. Je rappel que depuis que l’ordre a décidé que nous n’étions pas indispensables au système de santé lors de la crise COVID, notre image (qui n’était déjà pas très reluisante) en a pris un coup. Avec cette opposition à l’avenant, nous prenons un second coup.

La vraie question qui en découle est « sommes nous assez matures pour comprendre la politique de santé publique et nous y inscrire » ? et bien je vous l’avoue… Je commence à en douter.

Les vrais problèmes liés à notre profession, on les règle quand ?

 Ce qui est réellement inquiétant c’est que les syndicats s’opposants à l’avenant ne proposent rien pour contrer les problématiques de notre profession. Ha, ça pour râler il y a du monde. Mais pour proposer des solutions concrètes, il n’y a plus personnes.

Le réveil va être très douloureux quand ils vont s'apercevoir du chaos qu'ils ont semé.

 

Mais revenons sur les rémunérations

Toutes celles et ceux qui rêvent encore d’une augmentation de la lettre clé seront déçus toute leur vie. Il n’y aura plus d’augmentation de la lettre clé. Et j’irais même plus loin, ce n’est pas faute de l’avoir dit depuis quelques années maintenant, les lettres clé sont vouées à disparaitre. Et c’est peut être le seul point sur lequel les trois syndicats sont d’accord. Alors si vous y croyez toujours… 

 De la même façon, toutes celles et ceux qui pensent que la masso-kinésithérapie sera la même dans 20 ans ont du hiberner depuis quelques années pour ne pas voir le virage radical que la santé prenait.

Et le vote des lois Chapelier et Rist à l’assemblée nationale ne fait que corroborer ce que notre ministre a dit « le début des réformes structurelles de la santé ». Si c'est le début, où va-t-on s'arrêter ?

Donc soit il va falloir sortir du monde des bisounours et considérer ces faits soit continuer à ronchonner dans son coin jusqu’à la fin des temps.

Ce qui est clair c’est que la kinésithérapie ne semble pas prête à s’adapter, ce qui est pourtant le coeur de son activité. 

 Ensuite, regardons les délais administratifs, il faut à peu près 6 mois pour avoir l’obtention d'une rémunération après signature. Donc signature en décembre, application en juillet.

Autant dire que même si les négociations reprennent, ce ne sera pas avant quelques semaines voire quelques mois. Il faudrait de plus que ces négociations ne reprennent pas durant une années mais sur quelques jours. Enfin il faudrait surtout qu’elles soient positives !

Autant dire que nous n’aurons aucune augmentation avant au moins une année voir une année et demie dans le meilleur des cas. Et dire que certains (j’en ai fait partie) ronchonnaient à propos du calendrier d’application de l’avenant 7… Mais en y étudiant de plus près, nous n’aurons pas mieux en cas de renégociations et sans aucune certitude sur les montants. un grand coup de chapeau aux stratèges d'Alizé et du SNMKR.

 N’oublions pas non plus que le doux rêve de croire que dans six mois nous allons reprendre les négociations au point où nous les avons laissé est une utopie.

Alizé y a cru. A gonflé le torse en disant « salut la CNAM, nous c’est Alizé, on est fort, on est les meilleurs et on veut une revoyure »… Et ?… Et bien, reparti la queue entre les jambes. Et ainsi les administrateurs d’Alizé, bien seuls face au monde, ont du se plier au fait qu’ils n’auraient rien de plus et ces administrateurs ont donc pris la décision de s’opposer à l’avenant.

Du coup croyez vous réellement qu’ils auront mieux dans six mois ?

 Imaginons quand même que cela arrive, même si la CNAM revient aux négociations (je vous avoue j’en doute), elle va revenir avec « bonjour 90M€ ». Et ce sera reparti pour 6 mois ou un an de négociations. Donc potentiellement aucune augmentation avant deux ans.

 J’espère que vous aurez compris que tout cela représente beaucoup d’hypothèses pour une totale incertitude tant sur les délais que sur les montants potentiels à venir.

 Il va donc falloir que l’ensemble des opposants à l’avenant 7 assument. Et j’espère que dans quelques mois quand effectivement nous n’aurons aucune augmentation nous ne les entendront même pas moufter une seconde sur le fait que l’inflation ceci et qu’ils ne s’en sortent plus cela. 

 

La démographie, la clé

Autre point que beaucoup ne comprennent pas, ou ne veulent pas comprendre, détournant plus ou moins volontairement le regard rien qu’à son évocation, le problème de notre démographie.

Au cas où vous ne l’auriez pas lu, le rapport démographique de l’ordre est sorti (à lire ici).

 Et je pense qu’il ‘est assez simple à comprendre que si vous avez 73€ de budget et que vous êtes 73 personnes, vous avez 1€ par personne. Si quelques années plus tard vous avez 80€ de budget mais que vous êtes dorénavant 83 personnes… et bien malheureusement vous n’aurez alors que 0,96€ par personne. En d’autres mots, le revenu par personne baisse.

 Et bien vous savez quoi ? C’est exactement ce qui se passe en kinésithérapie. Notre enveloppe augmente moins vite que notre nombre de professionnel. Donc rien que le fait que nos revenus soient « stables » est une victoire. Et oui je n'ai pas peur de le dire car nous en sommes là. Car en réalité, si nous continuons de la sorte sans réagir face à la démographie, nos revenus devrons diminuer. Vous avez bien lu, nos revenus devrons diminuer.

 En 2018 nous étions 73 550 libéraux. En 2022 nous étions 83 196 soit 13,11% d’augmentation du nombre de professionnels en 4 ans, c’est extrêmement inquiétant. Croyez vous réellement que notre budget a lui aussi augmenté de 13% ? Et bien non.

Pire, si l'on regarde le nombre de lieux d'exercices déclarés. 74 184 en 2018 et 94 754 en 2022. Soit 27,73% d'augmentation ave ce qui est beaucoup plus inquiétant +45,84% d’assistanats sur la même période.

Peut être un jour nous parlerons sérieusement de cet esclavagisme en col blanc. Et peut être un jour, les « titulaires » comprendrons que dans les autres professions l’assistanat a totalement disparu ou tend à disparaitre mais que chez nous c’est toujours la norme. Peut être même qu’un jour les titulaires comprendront que « bonjour nous avons une SCM tu y es le bienvenu » c’est un peu mieux que « ici c’est moi le boss et tu me files 2000 balles par mois et surtout n’oublies pas t’as pas droit de t’installer dans le coin»… Mais c’est un autre débat.

 Enfin si vous tracez une ligne entre Bordeaux et Annecy, vous avez les 2/3 des kinésithérapeutes alors qu’il n’y a pas les 2/3 de la population.

 Donc oui, si vous ne l’aviez pas encore compris nous avons un énorme problème de démographie. Et vu que nous ne sommes pas assez matures pour nous en occuper, j’ai bien peur que l’état ne s’en occupe à notre place.

C’est donc le premier point à avoir en tête, nous avons trop de nouveaux professionnels. Et si nous continuons ainsi nous devrions de plus en plus nous serrer la ceinture. Et ne croyez pas que ce sera dans 10 ans, non la courbe est exponentielle. D’ici 3 ans notre population sera un vrai problème.

 Dans tous les cas j’ai vu beaucoup d'opposants à l'avenant 7, des gens, des groupes ou même des syndicats dire que les actions étaient en route, mais je n’en ai vu aucun parler de démographie ni même proposer une seule solution. Il est vrai que brailler c’est facile, proposer c’est plus compliqué. 

 

Quelques autres problématiques non exhaustives…

  • La surconsommation de soins en zone surdotées. La fameuse double peine de ces zones. Trops denses et trop consommatrices de soins par praticien…
  • La pertinence des soins. Quand nous aurons une observation critique de notre activité, peut être nous apercevrons nous que nous avons une quantité certaine de séances qui n’est pas opportune.
  • La non inscription dans les problématiques de santé publique. Et oui, un exemple simple, combien d’entre nous ont fait à grande échelle des tests antigéniques ? Combien ont participé à la vaccination ? Si vous voulez parler d’argent, je vais être très clair, il y avait une mine d’or à aller chercher et peu y sont allés. Ha mais oui je me souviens « ce n’est pas mon métier »… Ben tant pis. Les kinésithérapeutes sont trop riches pour aller chercher les financements là où ils sont. Mais surtout ils ne voient pas les missions de santé publique qui nous rendraient « indispensables » ou à minima « utiles » dans le système de santé. 
  • L’inertie. Comme le disait un ministre de l’éducation, « il faut dégraisser le mammouth » ! Je pensais qu’il parlait des l’éducation nationale… Mais en fait non, il parlait de la santé !

 

Faire du bruit ?

Comme Alizé et le SNMKR semblent ne pas donner de réponses aux problématiques de notre profession, ils ressortent les bonnes vieilles méthodes (avec les mêmes bons vieux résultats, à savoir aucun !). C’est assez rigolo de voir « acte unique à 25€ » puis quelques mois après « bon finalement 1€ de mieux c’est bien et il n’y aura plus d’augmentation de la lettre clé » pour repartir quelques jours après sur « indexation de la lettre clé sur l’inflation ». On sent la pauvreté d’idées et l’absence de propositions concrètes…

Finalement certains se complaisent à râler sans jamais rien proposer.

 Alors que faisons nous ? Hormis faire l’autruche et chercher des solutions à nos problèmes ? Et bien manifestons, rejoignons les autres professions, envoyons des courriers… il est vrai que par le passé ça a toujours super bien fonctionné (humour…).

Juste pour faire des statistiques "à la Alizé", 1200 contre au SNMKR et 1200 contre chez Alizé, en espérant que ce ne soient pas les mêmes, 2400 manifestants potentiels… donc en gros 1000 qui vont se déplacer. Ça va en jeter au 20h !

 Tout de même quelques remarques à cela.

1- avec la réforme des retraites en venant, pas sur que l’on soit audibles.

2- vu que le président méprise 1 millions de personnes dans la rue, vous croyez qu’à 1000 devant le ministère on va y arriver ?

2- s’allier avec les médecins alors que nous sommes au bord de la guerre avec eux sur l’accès direct, n’est certainement pas une bonne idée.

3- rappelez moi ce que les dernières manifs ont apporté ?

4- et les vrais problèmes on s’en occupe quand ? (Pardon, excusez moi je ne le referais plus)

 

Et si simplement on cherchait des solutions ?

Concernant la démographie, le constat est simple. Nous avons déjà un nombre de kinésithérapeutes limités. Cependant, comme nous avons pu le voir lors de l’événement de l’ordre sur le cadre commun de formation (à lire ici), ni l’état ni l’ordre ni les syndicats n’ont de moyen de pression sur les « DE étrangers ». Pire, certains à l’ordre se félicitent de cette démographie… Mais la réalité est là, c'est l'europe qui impose sa vision sans levier possible.

Les seules possibilités qui me viennent à l’esprit seraient d’augmenter les exigences comme le niveau de langue nécessaire et diminuer l’attractivité. Instaurer un « vrai » examen de langue au niveau B1 voir B2. Ensuite contrairement à ce que beaucoup pensent, si nos tarifs ne sont pas élevés, notre système conventionnel est convoité par un nombre croissant de DE étrangers car ce système est hautement protecteur et apporte une garantie de travail inconnue dans certains pays.

Il faut donc agir sur ce point pour limiter l’attractivité de notre système. Désolé de le dire ainsi, mais l’obligation d’installation en zone sous-denses pourrait être un levier intéressant.

 Concernant la surconsommation en zone sur-denses et la pertinence des soins. La première chose à faire est un réel bilan des pratiques. Ensuite la solution peut être simple. Élaboration de grilles d’évaluations et de référentiels des patients. Collège de la Masso-Kinésithérapie si tu m'entends… Additionné au bilan systématique entrée/sortie et d’un organe de contrôle des pratiques. Hou là... contrôle des pratiques, quel vilaine idée, pourant indispensble et nécessaire.

 Pour l’implication des kinésithérapeutes dans les politiques de santé publiques, la solution est très simple. Prendre modèle sur les sages-femmes (futures "Docteur es Maïeutique" au cas où vous ne le sauriez pas). Suppression des IFMK, mise en place d’un cursus 100% universitaire. Renfort d’UV sur la santé publique et l’économie de la santé. Tant que nous aurons des IFMK préférant enseigner des techniques douteuses ou des concepts surannés au lieu d'enseigner la kinésithérapie de demain, nous ne progresserons pas.

 Enfin à titre plus général, suivre le modèle des écoles d’ingénieurs en diversifiant l’enseignement (et pourquoi pas avec addition de matières type « soft skills ») avec un enseignement solide en comptabilité-gestion d’entreprise mais aussi le travail en équipe et la coordination. Et oui, si peu de kinésithérapeute investissent les structures coordonnées car dans notre profession l’individualisme règne et « travailler ensemble » est compliqué. Cela permettrait aussi à certains d'apprendre les réalités économiques de notre profession. Car ces derniers jours nous avons quand même lu tout et n'importe quoi en matière de rémunérations et d'analyses socio-économiques.

Suppression du statut d’assistant. Amélioration du statut de collaborateur (dans les deux sens), voir systématisation du fonctionnement en SCM (ou tout autre montage permettant l’inclusion/exclusion plus facile et rapide de professionnels en son seing). Enfin énorme réflexion sur le salariat en libéral. Les avocats y arrivent, pourquoi pas nous ?

Refonte des conditions ordinales pour les remplaçants (plus rapide, moins contraignant) avec une suppression des clauses de non concurrence au moins pour les remplacements.

 Vous le voyez des solutions existent, elles ne sont pas exhaustives, ce qui manque, c’est le courage de les appliquer. C’est dommage, par le passé, Alizé et le SNMKR savaient être force de propositions. Aujourd’hui ce n’est qu’oppositions. 

 

Conclusion

Ceux qui ont su envoyer des courriers aux kinésithérapeutes pour des élections et assouvir leurs intérêts personnels mais qui n’ont pas su faire la même chose pour défendre les intérêts de la profession devront répondre de leurs errements déontologiques et méthodologiques.

Aucune proportion concrète de la part de ceux qui s’opposent et on se demande même si ils ont un regard objectif sur notre profession.

Tant que nous n’aurons pas une analyse critique de notre exercice nous n’avancerons pas. Des solutions existent mais il faut avoir le courage de les engager.

Notre démographie tant en nombre qu’en répartition est extrêmement préoccupante et nos pratiques de surconsommation ne font que nous desservir. L’autruche et l’inertie nous tuerons.

 

Vincent Jallu